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cueillir la bonne nouvelle, y trouvaient une occasion de scandale. C'est pour cela qu'il est dit : « Celui qui remporte « la victoire, je lui donnerai à manger de la manne « cachée. »>

Jésus dit ces choses pendant qu'il enseignait dans la synagogue. Le peuple alors se retira de lui, mais ses disciples continuèrent la discussion. « Plusieurs de ses disci<< ples, entendant cela, dirent: C'est là une parole bien «dure; qui peut l'entendre?» Cette formule était trèsfamilière aux rabbins, et se retrouve mille fois dans le Talmud et le Sohar. « Mais Jésus, remarquant que ses

disciples murmuraient, leur dit: Ceci vous scanda«lise-t-il? Que sera-ce donc lorsque vous verrez le Fils « de l'homme monter là où il était auparavant? C'est

l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles « que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il y en a « parmi vous qui ne croient point. Car Jésus savait, dès <«<le commencement, ceux qui ne croiraient point et « celui qui le trahirait. C'est pour cela, continua-t-il, « que je vous ai dit : Personne ne peut venir à moi, s'il « ne lui est donné de la part de mon Père. A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples se retirèrent et << n'allèrent plus avec lui. Jésus dit donc aux douze : << Voulez-vous aussi vous en aller? Alors Simon-Pierre <«<lui répondit: Maître, à qui irions-nous? Vous avez les << paroles de la vie éternelle. Nous avons cru et reconnu « que vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus <«<lui répondit: Ne vous ai-je pas choisis tous les douze? « Et cependant l'un de vous est un démon. Il voulait « parler de Judas - Iscariot, car c'est celui qui le trahit << plus tard, quoiqu'il fût l'un des douze. »>

Si Jésus revint dans la Galilée si peu de temps après sa fuite dans la terre de Philippe, c'est qu'Hérode était parti pour Jérusalem, afin d'assister à la fête. Les caravanes qui avaient suivi le Seigneur pouvaient encore arriver à temps dans une couple de jours. C'est quelques jours avant la fête de la Pâque qu'il multiplia les pains dans le désert. La Pâque tombait cette année le 28 mars. C'est donc à peu près vers le 25 mars que ce miracle dut avoir lieu. Il est remarquable que Notre-Seigueur glorifia toujours par quelque miracle important le jour anniversaire de son incarnation, le 25 mars. C'est en ce jour qu'il avait, l'année précédente, envoyé à Pierre le poisson qui portait dans sa bouche la pièce d'argent dont il avait besoin. Et c'est en ce même jour qu'après avoir rassasié cinq mille hommes avec cinq pains et quelques poissons il annonça le mystère de l'Eucharistie, où il s'incarne pour ainsi dire de nouveau dans chacun de nous. Notre-Seigneur avait donc profité de l'éloignement de son persécuteur pour revenir en Galilée. Mais Philippe ne lui laissa bientôt plus à lui ni à ses disciples aucun lieu de refuge; car c'est à cette époque que ce prince épousa Salomé, la fille d'Hérodiade. Cette femme devait renouer entre les deux frères les liens d'amitié qui s'étaient relâchés, depuis la malheureuse bataille que les transfuges de la Décapole avaient fait perdre en passant du côté des Arabes. Ainsi les choses en étaient venues au point qu'il ne restait plus au Sauveur, humainement parlant, d'autre alternative que de mourir de la main des Juifs, ou de s'enfuir chez les païens. Et nous verrons plus tard qu'il rejeta ce dernier parti quelques jours encore avant sa mort.

CHAPITRE VIII

Mission des soixante-dix disciples.

Après que les rangs de ses disciples se furent ainsi éclaircis, il réunit autour de lui ceux qui lui étaient restés fidèles, au nombre de soixante-dix, d'après le nombre des peuples et des langues, tels que les comptent la Genèse et l'antiquité tout entière, d'après le nombre aussi des familles du peuple d'Israël, et des chefs du grand conseil. C'était l'image et le prélude des soixante-dix cardinaux de l'Église qu'il allait bientôt fonder. De même que Moïse, figure de Jésus-Christ, choisit d'abord douze chefs des tribus d'Israël, puis soixante-dix anciens des diverses familles du peuple, ainsi Jésus-Christ, après avoir choisi douze apôtres, appela soixante-dix autres disciples autour de sa personne. La ville de David, au temps de Jésus, avait douze portes. Ainsi, les apôtres se tiennent, pour ainsi dire, aux douze portes de la céleste Jérusalem. Ils sont comme les douze colonnes, les douze portes du temple de Dieu, dont le Christ est la pierre angulaire ; et les soixante-dix disciples sont comme les gonds (cardines) de ces portes sacrées.

« Après cela, le Seigneur choisit encore soixante-dix « autres disciples, et les envoya par couples devant lui « dans les villes et les lieux où il voulait aller. Et il leur «dit: La vigne est grande, mais il Y a peu d'ouvriers. « Priez le maître de la vigne qu'il envoie des ouvriers << pour la vendange. » Il leur prescrivit au reste les mêmes choses qu'à ses apôtres, les mêmes choses que Jean-Bap

T. II.

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tiste avait recommandées à ses disciples; comme, par exemple, de n'avoir ni poche, ni bourse, ni souliers, et de n'avoir qu'un vêtement. Ce vêtement était celui que portaient les religieux ou ascètes, et les prêtres chez les Juifs, et qu'ils appelaient chiton. C'était un vêtement trèsléger qu'ils portaient toute l'année, l'hiver comme l'été; ce qui, joint à l'obligation de marcher nu-pieds, produisait souvent des maladies d'entrailles, et causait même quelquefois la mort chez ceux qui ne savaient pas assez modérer leur zèle. Le chiton chez les prêtres, de même que chez les disciples et les apôtres, était blanc; et c'est pour cela que ces derniers s'appellent encore chez les Arabes havarjona ou les hommes blancs.

«Ne saluez personne dans le chemin, » continua le Sauveur. C'était encore une règle des religieux juifs. Ils devaient aussi secouer la poussière de leurs pieds et de leur vêtement dans les villes où ils ne trouvaient aucun accueil, pour montrer qu'ils en considéraient les habitants comme des païens; car la poussière des pays où régnait le paganisme passait pour impure. De ces soixante-dix, ou, d'après la Vulgate, de ces soixante-douze disciples, il en est peu dont les noms nous soient connus. Il y avait parmi eux Mathias, qui fut apôtre plus tard, et Joseph Barsabas, surnommé le Juste, et qui était probablement cousin de Notre-Seigneur. Il y avait encore Cléophas ou Cléopâtre, avec qui le Seigneur alla plus tard à Emmaüs, et Ananie, qui, trois ans après la mort de Jésus, instruisit l'apôtre saint Paul, et lui apprit tant de choses sur la vie du Sauveur. Aristion et Jean, qui fut plus tard prêtre à Ephèse, étaient aussi du nombre, d'après le témoignage formel de Papias, qui vécut quelque temps avec eux. On

comptait encore Menahem, célèbre par ses austérités, Étienne, le premier martyr, et probablement Procor et Nicanor, Timon et Parmenas; Agabe le prophète, et Hermas, sous le nom duquel on publia un livre apocryphe; Judas Barsabas, et Silvain ou Silas, qui accompagna plus tard Pierre et Paul. Ces deux derniers étaient prophètes et les plus considérables parmi les frères. Les anciens comptent aussi parmi les soixante-dix Thaddée, apôtre de la Mésopotamie. Mais ni Barnabé le Syrien, ni Jean-Marc, son neveu, ni Philippe le diacre, ni Luc d'Antioche ne faisaient partie de cette réunion; car rien n'indique qu'ils aient été témoins oculaires des faits qu'ils racontent. << Parmi ces disciples, il y en avait qui avaient été près « de Jésus pendant tout le temps qu'il voyagea avec ses << apôtres, depuis le baptême de Jean jusqu'au jour où << il fut enlevé du milieu d'eux. » (Actes, 1, 21; — xv, 22.) Dans ce sens, il faut donc aussi compter parmi les soixantedix Lazare, le jeune homme de Naïm, etc.; car il n'est pas nécessaire d'admettre qu'ils furent tous choisis ensemble et envoyés à la même époque. Ceci arriva quelque temps après la Pâque, probablement dans le mois d'avril de l'an 28. Les disciples se séparèrent par couples, comme le Seigneur le leur avait ordonné, allant d'une ville à l'autre, et annonçant la venue du royaume de Dieu. Mathias partit avec Joseph Barsabas, Cléophas avec le disciple inconnu d'Emmaüs, Aristion avec Jean, Menahem avec Étienne, etc. Ils devaient se retrouver à Nazareth. Nous pouvons considérer cette année comme celle des voyages des disciples du Christ.

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