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Pellerini possèdent entre autres trois médailles avec cette inscription en grec sur la face: Caio Caesari Germanico; sur le revers: Herodes tetrarcha: et au milieu les lettres : Lmg, c'est-à-dire quarante-trois, l'année de son gouvernement. Or Antipas fut relégué à Lyon par César Caligula dans cette même année 792. C'est donc l'an de Rome 740 que mourut Hérode, leur père, ce meurtrier des saints Innocents, et que ses fils partagèrent sa domination. Il suit de là, d'une manière rigoureuse, que Jésus-Christ n'a pu naître après l'an 749 de la chronologie de Baronius, ou 745 de celle qui était usitée avant Denys.

CHAPITRE III

De la paix universelle sous l'empereur Auguste.

« Gloire à Dieu dans les hauteurs, et sur la terre paix << aux hommes de bonne volonté. » Ainsi chantaient les anges dans les cieux : car le monde allait être réconcilié à Dieu, et tous les peuples étaient en paix, lorsque le prince de la paix parut sur la terre et naquit parmi nous. C'est ce qu'avait prédit Isaïe dans ces paroles : « Ils chan«geront leurs épées en charrues, et leurs lances en cou<< teaux pour la vendange. Les peuples ne tireront plus «<l'épée les uns contre les autres, et ils ne penseront pas « même à la guerre. » David avait dit aussi : « Dans ses << jours paraîtra la justice et la plénitude de la paix. » Tous les saints Pères ont unanimement appliqué ces paroles au temps de la venue du Messie, et particulièrement Origène, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin et Orose; et

tous les siècles chrétiens ont gardé après eux la tradition d'une paix générale parmi les peuples lors de la naissance du Sauveur.

Suétone rapporte dans sa Vie d'Octave, ch. 22, que, depuis la fondation de Rome jusqu'au temps de César Auguste, le temple de la paix ne fut fermé que deux fois : la première, du temps de Numa, sous le gouvernement duquel il resta fermé pendant quarante-trois ans; et la seconde fois, après la fin de la seconde guerre punique, ou, si l'on veut, sous le consulat de T. Manlius Torquatus et de C. Attilius Balbus, en 519 mais à cette époque il fut rouvert, au rapport de quelques historiens, dans la même année. Auguste le ferma trois fois pendant son règne, après avoir établi la paix sur terre et sur mer : la première fois, après la défaite et la mort d'Antoine, en 725, lorsqu'il était consul pour la cinquième fois avec Sextus Aquiléius; la seconde fois, après avoir terminé la guerre contre les Cantabres, en 729, lorsqu'il était consul pour la neuvième fois avec M. Julius Silanus, comme le rapportent aussi Dion Cassius (liv. 53, ch. 26) et Orose (liv. 6, 21). Mais Jésus-Christ n'a pu naitre à aucune de ces deux époques, puisqu'à la mort d'Hérode, en 750, il était encore enfant. Sa naissance coincide donc avec l'époque où Auguste ferma pour la troisième fois le temple de la paix.

Déjà, l'an 744, le sénat avait ordonné de fermer le temple de Janus. Mais Dion et Velléius Paterculus rapportent que des soulèvements parmi les Daces, la révolte des Dalmates et les séditions continuelles des Germains empêchèrent l'exécution de ce décret. Les deux premiers peuples furent vaincus et réduits au repos dans l'année

même 744 par Tibère. Drusus périt en 745 dans la guerre contre les Germains; et Auguste remit le commandement de l'armée entre les mains de Tibère, qui fut chargé de soumettre ces peuples. Ce fut l'an 746, ou huit ans avant notre ère, que, d'après le récit de Valléius Paterculus, Tibère parcourut en vainqueur la Germanie, et rendit tout ce pays tributaire de l'empire, sans avoir éprouvé aucune perte.

Ce n'était certainement pas sans une providence particulière que le peuple qui avait été choisi d'en haut pour répandre d'une manière spéciale le christianisme se retira enfin du théâtre de la guerre, pour participer à cette paix du monde entier. Or celle-ci a dû avoir lieu à peu près vers le milieu de l'an 746, puisqu'avant la fin de cette année nous retrouvons Tibère déjà depuis longtemps à Rome à la cour de l'empereur.

A cette époque la guerre germanique étant heureusement terminée, Auguste reçut pour la quatorzième fois le titre d'empereur, comme nous l'apprend Dion Cassius ; et, d'après les inscriptions de cette époque, il le conserva au moins jusqu'à l'an 751. Pendant tout ce temps il garda ce titre sans ajouter aucun nombre à celui de 14; ce qui prouve évidemment que dans cet intervalle aucune guerre ne lui donna occasion d'ajouter d'autres chiffres à ce dernier, et que par conséquent c'est alors que le temple de Janus fut fermé pour la troisième fois sous son règne, et pour de longues années. C'est donc pendant cette paix universelle que l'Homme-Dieu apparut sur la terre. Chose merveilleuse! lorsque le Sauveur naquit, tous les peuples avaient fait la paix pour célébrer son arrivée : tous étaient soumis en silence à un seul pouvoir politique, pour se

soumettre bientôt à la domination de Jésus-Christ, et faire partie du royaume spirituel qu'il devait établir sur la terre. Mais dès que le roi de ce nouveau royaume de Dieu fut né, et pendant qu'il passait à Nazareth les premières années de son enfance, ces mêmes Germains qui étaient appelés à établir ce nouvel empire universel brisèrent leurs liens, et les héros du Nord, sortant de leurs forêts, commencèrent leurs courses victorieuses contre les princes de l'ancien monde.

La paix a donc duré sur la terre depuis la fin de la guerre germanique, c'est-à-dire depuis l'été de 746, jusqu'au commencement de la guerre avec les Arméniens et les Parthes en 752, en tout cinq années pleines, dans le courant desquelles le Sauveur a dû naître. Mais nous avons vu plus haut qu'il n'a pu naître après 749: il reste donc démontré, puisque la naissance de Jésus-Christ doit coïncider avec cette époque de paix, qu'elle n'a pu avoir lieu avant l'année 747.

Nous devons, par amour de la vérité, prévenir les moindres objections. Or Dion (liv. 55, 8) écrit que Tibère retourna en 747 dans la Germanie, à cause de quelques séditions qui s'y étaient élevées, et qu'en 748 il marcha contre l'Arménie, qui s'était révoltée. Tacite, de son côté, Annal., 3, 48; Strabon, 12, 6, parlent aussi de quelques mouvements chez les Homonades du mont Taurus; et les tables d'Ancyre, de quelques autres chez les Ituréens du mont Liban, mouvements qui auraient eu lieu l'an 748. Mais Dion lui-même avoue qu'il ne s'est rien passé de remarquable dans la Germanie en 747, et que les craintes qu'on avait conçues d'une guerre en Arménie ne s'étaient réalisées, d'après le té

moignage des anciens, que l'an 752. Quant à la guerre contre les Homonades, elle fut tout à fait insignifiante. Strabon rapporte que Quirinius prit leur forteresse par famine, et dispersa dans les villes voisines quatre mille captifs. Ces promenades militaires ne troublèrent point la paix du monde, et n'eurent aucune influence sur l'ouverture ou sur la fermeture du temple de Janus.

CHAPITRE IV

Le recensement de la Judée.

« Il arriva en ces jours qu'un édit de César Auguste « ordonna le recensement de la terre tout entière. Ce << premier recensement se fit par Cyrinus, gouver«neur de Syrie. Joseph partit aussi de la ville de Na«<zareth en Galilée, et vint en Judée à la ville de David « appelée Bethleem, parce qu'il était de la maison et de « la famille de David, pour se faire enregistrer avec << Marie son épouse. » (Évang. de saint Luc, ch. 11.) La paix régnait dans tout l'empire romain. Mais ici s'elève une grande difficulté. Tertullien dit formellement : « C'est une chose constante que le recensement a été fait « en Judée sous Auguste, par Sentius Saturninus. » Il est tellement sûr de son fait que pour preuve il s'en rapporte aux archives romaines, où l'on pouvait s'enquérir de la naissance de Jésus-Christ. Les livres du recensement où étaient inscrits les noms du Christ, de Joseph et de Marie devaient donc exister du temps de Tertullien. Or il écrivait ceci l'an 207 ou 208 de notre ère. Saint Chry

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