lement le désaccord qui existe parfois entre l'histoire du Nouveau Testament et l'histoire profane. Dans la seconde partie, nous faisons ressortir l'harmonie des quatre Évangiles, et le lien mystérieux qui unit leur tissu avec celui des événements contemporains, en complétant le récit des auteurs sacrés par les traditions et les écrits des rabbins. Puisse Celui qui est la source de tout bien bénir ce travail, fruit de recherches longues et patientes! Puisse-t-il porter la conviction dans les hommes de bonne volonté et dont le cœur n'est point encore fermé à la vérité par un aveuglement volontaire ! DK N.-S. JÉSUS-CHRIST PREMIÈRE PARTIE DE L'ANNÉE DE LA NAISSANCE ET DE LA MORT DU MESSIE. DE L'ÈRE ET DE LA CHRONOLOGIE CHRÉTIENNE. CHAPITRE PREMIER De l'empire de Tibère. La quinzième année de l'empire de Tibère César, < Ponce-Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, Philippe, son frère, de l'Iturée et de la province de Traconite, et Lysanias d'Abilène : << Anne et Caïphe étant grands prêtres, la parole du Sei«gneur se fit entendre à Jean, fils de Zacharie, dans le a désert. Et il vint dans tout le pays aux environs du Jourdain, prêchant le baptême de pénitence pour la • rémission des péchés. Or il arriva que tout le peuple recevant le baptême, Jésus fut aussi baptisé. € Jésus e avait environ trente ans lorsqu'il commença sa vie pu Dans ces paroles, l'évangéliste saint Luc nous donne une date très-précise pour la vie de notre divin Sauveur, et fournit à la chronologie chrétienne un point d'appui. assuré pour fixer l'époque des diverses périodes de son histoire. Mais comme l'exactitude de notre chronologie fixée par Denys est mise en doute, pour établir d'une manière authentique les années de l'époque du Messie nous avons besoin de rattacher les dates qui ont rapport à la chronologie romaine, tout à fait indépendante de l'ère chrétienne. La quinzième année après la mort d'Auguste coïncide avec l'an 782 après la fondation de Rome. Si nous retranchons de ce nonbre l'âge qu'avait Jésus-Christ lors de son baptême, il nous reste l'an 752 pour le temps de sa naissance; de sorte que la chronologie chrétienne devrait commencer dans le courant de l'année 753, qui serait la première année après la naissance de Jésus-Christ. CHAPITRE II L'année de la mort d'Hérode. « Jésus étant né à Bethléem de Juda, dans les « jours du roi Hérode, voici que les mages vinrent de « l'Orient à Jérusalem, et dirent: Où est le roi des Juifs « nouvellement né? car nous avons vu son étoile en « Orient, et nous sommes venus l'adorer. » (Évang. de saint Matth., ch. 1.) A l'époque où Juda avait perdu le sceptre, parut dans le monde Celui qui devait venir et qu'attendaient tous les peuples. C'était sous le règne d'Hérode l'Iduméen. Or, d'après Flavius Josèphe, Hérode fut nommé roi de Judée par un sénatus-consulte, sur la recommandation de Marc-Antoine et d'Octave, pendant la 184 olympiade, sous le consulat de Cn. Domitius Calvinus et de C. Asinius Pollio, ou au commencement de l'an de Rome 714; et il régna trente-sept ans depuis son élévation au trône, ou trente-quatre ans après avoir assiégé Jérusalem et mis à mort Antigone, dernier rejeton des Asmonéens. Ce tyran perdit donc le trône et la vie l'an de Rome 750. L'historien juif nous apprend, d'après les commentaires de Nicolas Damascène, vieux confident du prince, que sa mort arriva peu de temps après une éclipse de lune qui eut lieu dans la nuit du 12 au 13 mars de l'année susdite, cinq jours après l'exécution d'Antipatre, son fils aîné, et un peu plus de sept jours avant la fête de la Pàque, que les Juifs célébraient le 14 nisan, qui se trouvait alors le 2 avril. C'est donc dans les calendes d'avril, au 25 mars, qu'Hérode mourut. H. Antipas, Archelaus et Philippe, ses fils, se partagèrent après lui sa puissance. Archélaüs fut banni dans les Gaules par l'empereur Auguste, la dixième année de son tétrarchat, l'an 37 après la bataille d'Actium, l'an de Rome 759. Dion Cassius dit à son sujet que sous le consulat de M. Æmilius Lapidus et de C. Arruntius Népos, c'est-à-dire l'an 759, Hérode de Palestine, accusé par ses frères, fut relégué au delà des Alpes, et qu'une partie de sa principauté fut réunie au domaine de la république. Philippe mourut la vingtième année de l'empire de Tibère, c'est-à-dire l'an 786, après avoir régné lui-même vingt-sept ans. Quant à Hérode Antipas, le musée du Vatican et les cabinets Rigordi et |