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les inflammations, les angines étaient les maladies les plus communes parmi les Juifs, comme nous le voyons par les livres de Moïse (Lévitiq., xxvi, 16.) C'étaient là les maladies que notre divin Sauveur avait le plus souvent occasion de soulager. «Jésus, après avoir guéri l'aveugle, le renvoya chez lui et lui dit : Va-t'en chez toi, mais « quand tu y seras rendu, ne dis à personne ce qui t'est a arrivé; ou, d'après le texte grec, « ne va pas dans <ton village, et garde-toi de le dire à qui que ce soit. « Mais celui-ci s'en alla, et publia le fait dans toute la « contrée. » Notre-Seigneur, cependant, ne trouva point à Bethsaida l'accueil qu'il devait y attendre aussi,

plus tard, il appela sur cette ville la colère du Ciel, pour la punir d'avoir été insensible aux miracles qui s'étaient accomplis dans son sein. (Saint Matthieu, x1, 21.)

CHAPITRE XXI

La Confession de Pierre.

Jésus partit de là avec ses disciples, et, passant par Sogane dans la Gaulonie supérieure, et par Séleucie sur le lac de Samochonite ou des Poissons, il arriva dans les bourgs de Césarée de Philippe, ou Panéas, capitale de l'lturée et de la tétrarchie de Philippe, au pied de la montagne des Neiges. Elle portait ce nom de son fondateur Hérode Philippe, qui l'avait bâtie près de la grotte de Pan (Paneion), d'où sort le Jourdain, après avoir coulé sous terre, comme l'Eurotas et le Timave, l'espace de 120 stades. Hérode voulut s'assurer du fait en jetant des

pailles dans le fleuve avant qu'il se perdit sous la terre. Les Juifs croyaient que, lorsque le Messie viendrait, l'eau de cette caverne se changerait en sang. Les bourgs dont il est parlé plus haut avaient leurs seigneurs, et nous connaisson même par Josèphe celui des villages de Gamala que parcourut alors Jésus-Christ. Il s'appelait Jacimus.

<< Pendant la route, Jésus demanda à ses disciples: « Pour qui prend-on le Fils de l'Homme? Ils répon<«< dirent: Quelques-uns disent que vous êtes Jean-Bap<< tiste; d'autres, que vous êtes Élie; d'autres encore, « que vous êtes Jérémie, ou bien que quelque ancien << prophète s'est montré de nouveau en votre personne. Il «<leur dit alors: Et vous, qui croyez-vous que je suis? « Simon-Pierre prit la parole et dit : Vous êtes le Christ, <«<le Fils du Dieu vivant. Mais Jésus répondit: Tu es heu<«<reux, fils de Jonas: car ce n'est ni la chair ni le sang « qui t'ont révélé cela, mais bien mon Père qui est au «< ciel. Et moi je te dis: Tu es pierre, et sur ce rocher je « bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévau<< dront point contre elle. Je te donne les clefs du royaume << des cieux tout ce que tu lieras sur la terre sera aussi lié « dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera « aussi délié dans le ciel. Puis il ordonna à ses disciples « avec instance de ne dire devant qui que ce fût qu'il " était le Christ, l'oint du Seigneur. Car, dit-il, le Fils de << l'homme doit encore souffrir beaucoup, être rejeté des << anciens, des grands prêtres et des docteurs, et être << mis à mort; mais il ressuscitera au troisième jour. » (Marc, viu, 27. - Matthieu, xvi, 13; Luc, IX, 18.)

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XVIII, 18.

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Pour bien apprécier les paroles de Notre-Seigneur à Pierre, nous devons nous rappeler les idées qu'avaient les rabbins du temps de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Malheureusement, la ruine et la destruction de Jérusalem ne nous ont laissé que quelques fragments de leurs ouvrages; mais ceux-ci suffisent encore pour nous faire apprécier jusqu'à un certain point leurs croyances, leurs opinions et leurs usages à cette époque. Quiconque chez les Juifs était revêtu de la dignité de rabbin recevait comme symbole de ses nouvelles fonctions une clef que Notre-Seigneur appelle la clef de la connaissance, et qui est appelée par Isaïe et par saint Jean dans l'Apocalypse, la clef de la maison de David. Car ainsi parle le Seigneur des armées par la bouche du prophète de l'ancienne alliance: « J'appellerai Éliacim, le fils d'Helcias, et le ferai « chef du temple. Je lui donnerai la tunique, et le cein«drai de ta ceinture. Je mettrai ta puissance en sa main, << afin qu'il soit un père pour les habitants de Jérusalem « et pour la maison de Juda. Je mettrai sur ses épaules la clef de la maison de David, pour qu'il ouvre, et « qu'après lui personne ne ferme ce qu'il aura ouvert; " pour qu'il ferme, et que personne après lui n'ouvre ce « qu'il aura fermé. »

Il s'agit ici des clefs de la maison de Dieu à Jérusalem, qui doivent passer en d'autres mains. Mais les Juifs, qui se représentaient une Jérusalem céleste avec son temple, croyaient y trouver aussi une école ou un sanhédrin céleste, correspondant au sanhedrin de la Jérusalem terrestre; et ils étaient persuadés que bien souvent les paroles et les sentences prononcées ici-bas par les rabbins les plus célèbres étaient accueillies avec faveur et applaudies

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dans l'académie de la Jérusalem supérieure. C'est pour cela que lorsqu'un rabbin mourait sans enfants, on mettait ses clefs de rabbin dans son tombeau, comme en certains pays on dépose les armoiries des ancêtres dans le tombeau du dernier membre de la famille. Les Juifs pensaient qu'avec ces clefs il pouvait, même là-haut dans le ciel, ouvrir et fermer, lier ou délier, et qu'aucune sentence ici-bas ne pouvait rien contre lui.

« Et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre «<elle. » Au temps des patriarches, les jugements étaient prononcés sous les portes de la ville, afin que la justice fût rendue publiquement. Il en était ainsi chez les peuples scythes et turaniens; et c'est de cet usage que la cour du pacha a pris le nom de Sublime-Porte. C'est sous les portes de la ville de Sodome que Loth reçut les trois messagers de Dieu. C'est sous les portes du temple que s'assemblait encore, au temps de Notre-Seigneur, le grand conseil. Le sanhédrin des grands prêtres se tenait sous la porte de Nicanor, et le collége des docteurs de la loi sous la porte de Suza. Ce mot porte est donc chez les anciens l'expression symbolique de l'idée de jugement. Lorsqu'il n'y avait encore ni serrures ni verrous, ou bien encore chez des peuples qui habitaient sous des tentes, le chef de famille avait seul le droit de lier et de délier, c'est-à-dire d'attacher la corde qui fermait la porte, ou de la détacher pour laisser passer ceux qu'il voulait admettre; car il était le juge suprême dans la maison. Or, le tribunal de l'enfer ne peut, d'après les promesses de Jésus-Christ, affaiblir l'autorité des sentences de Pierre. Mais, de même que, d'après les légendes des Juifs, Élie était souvent envoyé sur la terre par le sanhédrin du

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ciel pour y venir chercher la décision d'un illustre rabbin, ainsi les décisions de Pierre ont force de loi, mênie aux yeux de Dieu.

Notre-Seigneur, dans les paroles qu'il adresse à Pierre, fait allusion aux idées et aux usages en vigueur chez le peuple au milieu duquel il vivait. Ces paroles, avec celles par lesquelles il institua le sacrement de l'Eucharistie, sont les plus claires et les plus faciles à saisir qu'il ait jamais prononcées pendant sa vie. Dans les clefs consiste toute l'autorité législative du chef suprême de l'Église. Elles supposent ou plutôt elles lui donnent le droit de lier par des commandements tous les fidèles sur la terre, ou de les en délier. Elles expriment et signifient le plein pouvoir de commander et de dispenser; et c'est en ce sens que les écoles de Hillel et de Schammée ont entendu les mots lier et délier, et les ont opposés l'un à l'autre. Et tous les contemporains de Notre-Seigneur, en entendant ces paroles, ne pouvaient les prendre autrement que dans le sens le plus étendu. Les clefs expriment le pouvoir qu'a le chef suprême de recevoir qui que ce soit dans le temple de l'Église, ou d'exclure de la communauté ceux qu'il ne veut plus y laisser; le pouvoir de la communion comme celui de l'excommunication et de l'interdit. Ce sont les clefs de la maison de David qui confèrent le droit de juger et de gouverner l'Église.

Trois fois Notre-Seigneur a parlé de cette manière à Pierre. Et d'abord en le choisissant, il en avait fait l'ancre et la pierre fondamentale de son Église. Puis il change son nom pour récompenser sa fidélité à espérer dans le Messie. Maintenant il lui donne la juridiction suprême

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