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« multitude du peuple le suivit. Et il les accueillit, par«lant avec eux du royaume de Dieu, et rendant la santé « à ceux qui étaient malades. » C'était dans les plaines spacieuses de Hottein, où dans la suite se donna une bataille sanglante entre les Croisés et Saladin. Ces plaines sont, particulièrement pendant l'hiver, inondées par les torrents qui descendent des montagnes, et dont les eaux s'amassent dans les vallées, d'où elles courent se précipiter dans la mer de Galilée. C'est pour cela qu'ici, comme en beaucoup d'autres endroits de la Palestine, les maisons sont bâties sur les rochers qui forment le flanc des montagnes; et c'est là ce qui donna occasion à NotreSeigneur de parler à la fin de son discours de la maison bâtie sur le rocher, comme aussi plus tard à propos de Pierre, son apôtre, de parler du rocher sur lequel il voulait bâtir son Église.

<< Puis il ordonna à ses disciples de lui tenir prête une barque, à cause de la foule qui se pressait autour de « lui, car il guérissait beaucoup de malades; de sorte « que tous ceux qui souffraient de quelque mal s'effor«çaient de pénétrer jusqu'à lui. Et il venait à lui des << masses de peuple, amenant des muets, des aveugles, « des boiteux, des estropiés et d'autres infirmes, et les mettant à ses pieds. Et le peuple était dans l'étonne<<ment en voyant les muets parler, les estropiés marcher « et les aveugles voir. Et il louait le Dieu d'Israël. Il y << avait aussi beaucoup de gentils parmi eux. Il y en avait <«< aussi quelques-uns qui étaient tourmentés par des « esprits impurs et dès qu'ils le voyaient ils tombaient « à ses pieds, criant et disant : Vous êtes le Fils de Dieu. « Mais il leur défendait sévèrement de le découvrir ainsi.

« Or tout le peuple désirait de le toucher, car il sortait << de lui une puissance qui guérissait tous les malades. « Jésus, se voyant entouré de toute cette multitude, « monta dans une barque avec ses disciples, et commanda « d'aller au delà de la mer : et il arriva dans le pays de « Dalmanutha. » (Evang. saint Matthieu, vш, 1; xv, 30; XIV.-Mare, 1, 7; vш, 10.-Luc, vi, 17; IX, 11.)

Jésus, étant descendu à Dalmanutha avec ses disciples, monta de là à Magdala. Magdala était, comme l'indique son nom, un château-fort. Les thalmudistes l'appellent Migdol Gadar, c'est-à-dire tour des Gadarénens, parce qu'elle était dans le cercle de Gadara, pour la distinguer d'une autre Magdala où est née la grande pénitente Madeleine, et qui était dans le district de Tibériade. La ville était située à l'endroit où le Jourdain sort de la mer, et à une petite distance seulement de Chammath ou des bains chauds de Gadara. Jésus, s'éloignant du peuple avec ses disciples et s'embarquant sur la côte septentrionale de la mer de Galilée, avait donc traversé celle-ci dans toute sa longueur, qui est environ de six à sept lieues, sur deux lieues et demie à peu près de largeur, et il avait pris terre du côté opposé sur la pointe méridionale. Après avoir séjourné à Magdala, il remonta la mer et débarqua à Hippos (en phénicien la ville de l'Écrevisse). C'est là que Jephté avait autrefois cherché un refuge. La ville n'était qu'à trente stades de Tibériade, et elle faisait partie de la Décapole. De là Jésus monta vers Gamala, la ville des Chameaux, avec un château-fort du même nom. Elle est ainsi appelée parce qu'elle était bâtie sur plusieurs crêtes de collines, qui lui donnaient la forme d'un chameau assis. Gamala ou Gaulon, vis-à-vis de Tibériade, était le

lieu principal de la province du même nom; elle était située en face de Tarichée. Au reste, d'après l'Évangile, les habitants de ces deux villes s'attachèrent à Jésus, le suivant en foule à pied pour entendre ses leçons.

CHAPITRE XX

L'Aveugle de Bethsaida.

<< Ils vinrent à Bethsaïda. » C'était la patrie de trois des disciples de Jésus. Elle était située à l'est sur le rivage de la mer, près de l'embouchure du Jourdain, comme on peut le conclure du chapitre Ix, vers. 10, de saint Luc, en comparant celui-ci avec saint Jean, chapitre vi, vers. 1. On dispute encore sur la position de cette ville. Mais Pline et Josèphe surtout (Antiq. xv, 2, 1) disent expressément qu'elle était située au delà de la mer. Philippe, nous dit ce dernier, aussitôt qu'il fut devenu tétrarque, agrandit Bethsaïda, qui n'était auparavant qu'un lieu de peu d'importance, l'embellit par des constructions magnifiques, y amena de nouveaux habitants, en fit une ville comme il avait fait déjà pour Panéas, et lui donna le nom de Julie, en l'honneur de la fille d'Auguste. Mais pourquoi ne trouvons-nous point ce nom dans les Évangiles? La raison en est bien simple : c'est que déjà, du vivant de Notre-Seigneur, le nom de Julie était devenu un nom ignominieux, et que l'empereur, ayant été obligé de bannir sa fille, désirait, au rapport de Suétone, que le monde oubliat qu'il était son père. Ce ne fut qu'après la mort de l'empereur Tibère, époux de cette malheureuse prin

cesse, que ce nom reparut; et nous le trouvons en effet chez Pline, dans le catalogue des villes juives. Bethsaïda signifie maison où l'on sue, ou bien, selon l'interprétation de saint Jérôme, maison des fruits, ou bien encore maison des chasseurs. C'est à Bethsaïda que, sept ans après cette excursion de Notre-Seigneur, mourut sans enfants le tétrarque Philippe, qui gouvernait ce pays. Son corps fut déposé dans un tombeau qu'il s'était fait construire pendant qu'il vivait encore.

« Jésus étant entré dans une maison, on lui amena « un aveugle, en le priant de le toucher. Jésus lui demande Crois-tu que je puisse te guérir? Qui, Seigneur, répondit l'aveugle. Là-dessus Jésus lui dit : « Qu'il te soit donc fait selon ta foi. Puis il prit l'aveugle par la main, le mena dehors sur la place, lui cracha « sur les yeux, lui imposa les mains et lui demanda s'il a voyait quelque chose. Celui-ci regarda, et dit: Je vois a les hommes marcher comme les arbres. Jésus lui mit a une seconde fois la main sur les yeux, et lui dit de « regarder de nouveau. Dès lors il fut guéri et voyait « distinctement les objets. >>

Les anciens croyaient que l'on pouvait en crachant dissiper les mauvais enchantements; et nous trouvons un témoignage de cette croyance dans la langue même d'un grand nombre de peuples qui expriment par le même mot l'action de cracher et l'idée d'enchantement. Il est remarquable que Tacite (Hist., iv, 81), Suétone (Vespas., vn) et Dion Cassius (LXVI, 8) racontent de l'empereur Vespasien, comme un fait très-certain, qu'il guérit une fois un aveugle rien qu'en lui crachant sur les yeux, et qu'une autre fois il guérit de la même manière

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un homme estropié de la main. C'est un fait aussi que les rois de France, jusqu'à Louis XVI, et les rois d'Angleterre, jusqu'à Élisabeth, guérissaient sympathiquement, à certains jours de l'année, les scrofules par le simple attouchement. Si Notre-Seigneur cracha sur l'aveugle pour le guérir, c'était et pour éprouver la foi de celui-ci et pour échapper aussi à l'admiration du peuple en donnant au miracle qu'il voulait opérer l'apparence d'un événement naturel.

Au reste, dans les climats chauds, où le soleil est plus ardent, comme en Palestine, en Égypte et dans le voisinage des déserts, les maux d'yeux sont bien plus fréquents que chez nous. Ainsi il y a présentement au Caire 4000 aveugles. Dans la capitale de l'Égypte les aveugles sont si nombreux qu'ils y forment une confrérie particulière avec une école. Il y a même certaines fonctions qui leur sont exclusivement confiées, comme par exemple celle des muezzins et des fakires. Les premiers appellent à la prière, et ceux-ci conduisent les morts à leur dernière demeure. Bien plus, dans les émeutes populaires, les aveugles sont très - redoutables comme chefs de parti. Plusieurs causes contribuent à répandre cette infirmité, comme, par exemple, le contraste des ardeurs du sable fin et délié de ces contrées avec l'air pénétrant des côtes de la mer, et les rosées froides de la nuit auxquelles les habitants s'exposent en dormant sous le ciel ou sur les toits plats de leur maison.

L'aveugle que guérit Notre-Seigneur ne l'était pas de naissance, car il avait déjà vu des arbres, puisqu'il leur comparait les hommes qu'il voyait. Les fièvres, la lèpre, les maladies d'yeux, la jaunisse et la phthisie, les ulcères,

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