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« Père céleste est parfait. Quiconque venant à moi écoute « mes paroles et les accomplit est semblable à un homme « sage qui, voulant bâtir une maison, en a fait les fonde<<ments profonds et les a assis sur le rocher. La pluie est

venue, et les flots sont accourus en mugissant, et les ⚫vents ont soufflé avec violence contre la maison, et « l'inondation est survenue, et le fleuve a battu la maison

de ses flots; mais il n'a pu la renverser, et elle n'est • point tombée, car elle était bâtie sur le rocher. Mais • celui qui écoute mes paroles, et ne les accomplit pas, « ressemble à un fou qui bâtit sa maison sur le sable et « sur la surface de la terre, sans poser un fondement « solide; et la pluie est tombée, et les flots sont entrés; a les vents ont soufflé avec violence contre la maison, le « fleuve l'a battue de ses flots, et elle est tombée, et la « ruine de cette maison a été grande. »>

CHAPITRE XVIII

Suite du même sujet.

Lorsque les enfants d'Israël, ayant passé le Jourdain, furent entrés dans la terre promise, ils campèrent dans la plaine de Sichar, au milieu de Canaan. Sur le sommet du mont Hébal était un autel de pierre, qu'on y avait élevé comme monument de la loi, et d'où s'élevait vers le Seigneur la fumée des holocaustes des victimes pacifiques. Six tribus se tenaient sur le penchant du mont Hébal pour maudire le peuple, et six autres au penchant

du mont Garizim pour le bénir. Au milieu de la vallée était l'arche d'alliance; autour de l'arche les prêtres, autour des prêtres les lévites, autour des lévites les anciens et les juges, et autour de ces derniers se tenait le peuple tout entier. C'était comme une image du dernier jugement. Alors les lévites, tournés à gauche du côté du mont Hébal, se mirent à crier à haute voix à tous les hommes d'Israël : « Maudit celui qui taille ou qui fond une image, « objet d'abomination pour le Seigneur, et qui l'expose << en secret! Maudit celui qui n'honore pas son père et sa << mère! Maudit celui qui recule les bornes de son voisin! << Maudit celui qui égare un aveugle dans sa route! << Maudit celui qui viole le droit de l'étranger, de la veuve «<et de l'orphelin! Maudit celui qui souille le lit de son « père! Maudit celui qui se souille avec un animal! Maudit «< celui qui déshonore sa sœur! Maudit celui qui dés«< honore sa bru! Maudit celui qui tue en secret son << prochain! Maudit celui qui accepte des présents pour « verser le sang innocent! Maudit celui qui ne de<< meure pas dans les paroles de la loi et ne les accom«plit pas par ses œuvres! Et tout le peuple, placé en <«< amphithéâtre sur le coteau, répétait après chaque ma«<lédiction: Amen. »

Puis les lévites se tournant vers le mont Garizim, prononcèrent sur le peuple les paroles de la bénédiction en disant : « Sois béni si tu observes et gardes tous les com<< mandements que je te donne aujourd'hui; le Seigneur << t'élèvera au-dessus de tous les peuples de la terre. Tu « seras béni dans tes villes, et béni dans tes champs; « béni sera le fruit de ton corps et le fruit de ta terre, le a fruit de ton bétail, de tes étables et de tes troupeaux.

Tes greniers et les granges seront bénis; tu seras béni « en entrant et en sortant. Bénis seront tes selliers et a toutes tes affaires! Le Seigneur renversera devant toi « tous tes ennemis; il fera de toi son peuple, et te com«blera de toutes sortes de biens, comme il l'a promis. « Tous les peuples de la terre verront que le nom du • Seigneur a été invoqué sur toi, et ils trembleront devant

toi. » Et les tribus placées à droite sur la pente du Garizim, répétaient après chaque bénédiction: Amen. (Deuteron., XI, 26. 27; xx.—Josué, vin, 30.)

Ainsi l'avait commandé le Seigneur sur le Sinaï, lorsqu'il avait donné la loi de l'ancienne alliance; et son commandement fut accompli à la lettre. Car jusqu'à aujourd'hui le mont Hébal, cette montagne de malédiction, est resté désert et stérile; le Garizim, au contraire, fécondé par les bénédictions de Dieu, porte sur ses coteaux verdoyants une multitude innombrable d'oliviers, de légumes et d'herbages. Mais près de là, à côté de Saphet, probablement l'ancienne Béthulie, où Judith tua le prince des armées d'Assyrie, dans la patrie de Tobie, au côté occidental de la mer de Galilée, entre Szaffad et le Tabor, à deux lieues et demie de Tibériade, s'élève une montagne nommée la Montagne des béatitudes, et d'où la vue embrasse Saphet, le grand Hermon et les vallées spacieuses de Gennésareth. C'est là la montagne de la loi pour la nouvelle alliance. Les Turcs l'appellent les cornes de Hittin, parce qu'elle a la forme d'un trône. Et elle fut réellement en ce jour le trône de la majesté du Verbe, qui a fait de la terre son marchepied. D'après le Talmud, Saphet elle-même est encore aujourd'hui une des quatre villes les plus saintes de la terre promise, vers

lesquelles, selon les prophéties, le Messie devait venir. C'est la ville sur la montagne, avec ses maisons bàties sur le rocher, dont Notre-Seigneur parle en saint Matthieu (v, 44; —vi, 24) lorsqu'il compare avec elle ses disciples et les fidèles qui persévèrent dans l'accomplissement de sa loi. Cette ville, ou plutôt la montagne sur laquelle elle s'élevait, fut alors en effet comme le chandelier de la lumière éternelle. La plaine située au pied de la montagne était souvent, pendant l'hiver, obstruée et ravagée par les amas de sable que les ruisseaux y amenaient. Encore aujourd'hui les Juifs croient qu'une prière doit être deux fois la semaine adressée au Seigneur dans les quatre villes de Jérusalem, d'Hébron, de Tibériade et de Saphet, non-seulement pour le salut de leur propre peuple, mais encore pour celui du monde entier; et que sans cela tous les peuples seraient aussitôt précipités dans la ruine. Ainsi, d'après la foi même des Juifs, la bénédiction et la malédiction des peuples sont attachées à ce lieu sacré, comme autrefois la bénédiction et la malédiction d'Israël étaient liées aux montagnes d'Hébal et de Garizim.

C'est au milieu du tonnerre et des éclairs que fut promulguée sur le Sinaï la loi de la justice et de la colère divine. Mais ici, sur la Montagne des béatitudes, la loi de l'amour coule doucement des lèvres du Sauveur. L'ancienne alliance avait commencé par la malédiction, et la malédiction y avait gardé la première place; les bénédictions n'étaient venues qu'après, et beaucoup moins nombreuses : c'est la remarque que fait le Talmud luimême. On lit en effet dans le livre intitulé Tanchuma (fols 80, 1): « Les malédictions du Deutéronome pren«nent 29 versets, tandis que les bénédictions n'en

prennent que 13. » Fidèles à l'esprit de l'ancienne loi, presque tous les prophètes avaient commencé par la malédiction et les menaces, ne faisant apparaître aux yeux l'espérance et l'accomplissement des promesses que dans un lointain avenir. Mais dans la plénitude des temps il n'en devait plus être ainsi. C'est par la bénédiction que commence la nouvelle alliance. Dans la balance divine, l'amour du Fils unique de Dieu s'immolant pour le monde l'emporte sur la colère et le Sauveur annonçant sa loi aux hommes commence par ces mots : Bienheureux les pauvres! Si l'ancienne loi contenait principalement des prohibitions, la nouvelle commence par des commandements. L'ancienne n'avait défendu que la transgression extérieure du précepte; la nouvelle insiste bien plus sur la pureté des intentions, la sanctification de la volonté et du cœur, comme étant l'objet positif et principal du précepte, et sans lesquelles l'observation purement extérieure et les cérémonies d'un culte que dément la volonté sont déclarées des choses de nulle valeur.

« Mais après que Jésus eut achevé ces discours le peuple « fit éclater son admiration sur sa doctrine; car il les << enseignait comme un homme ayant autorité, et non * comme leurs pharisiens et leurs docteurs. »>

CHAPITRE XIX

Voyage à Dalmanutha et à Magdala.

<< Jésus étant descendu de la montagne dans la plaine, « et se dirigeant vers la mer avec ses disciples, toute la

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