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Seigneur fait allusion à cet usage. Les chiens étaient regardés par les païens eux-mêmes comme des animaux moins purs que les autres, parce qu'ils sont moins chastes; et aucun chien ne pouvait entrer dans l'île sainte de Délos. Or, aux yeux des Juifs, toute idolâtrie était considérée comme une impureté et une fornication; et c'est pour cela qu'ils appelaient chiens tous les Gentils, et qu'ils ont ensuite transporté ce nom aux chrétiens. Ils se considéraient eux-mêmes comme des brebis continuellement poursuivies par ces chiens; mais Jésus se sert ici de ce mot si dur pour éprouver la pauvre Cananéenne.

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<< Mais elle le supplia de chasser le démon de sa fille, «<et lui dit : Voyez, Seigneur, les petits chiens aussi man<< gent sous la table des miettes des enfants qui tombent « des tables de leur maître. Jésus lui répondit: 0 femme! << ta foi est grande. A cause de ce que tu viens de dire, et qu'il t'arrive comme tu désires. Le démon a quitté << ta fille. Et à ce moment même sa fille fut guérie. Car, « lorsqu'elle revint à la maison, elle la trouva délivrée du << diable et couchée tranquillement sur son lit. » Devant la porte orientale de Sidon, on éleva dans la suite une chapelle à l'endroit où l'on croyait qu'avait eu lieu ce miracle. Mais il a dû plutôt avoir lieu devant les portes de Tyr, conformément aux paroles qui suivent dans l'Évangile le récit de ce fait, telles que les a traduites la Vulgate. Nous trouvons plus tard, dans les Clémentines, la Cananéenne désignée sous le nom de Justa; et on lui donne la ville de Sarepta pour demeure.

CHAPITRE XVII

Le Sermon sur la montagne.

« Jésus quitta de nouveau le pays de Tyr, et vint par * Sidon vers la mer de Galilée dans le district de la Déca

pole. » Ainsi il revint par la lisière des Gentils, ou la Galilée supérieure, en traversant le mont Liban. Et après avoir touché dans sa route la grande Cana des Sidoniens, puis Hébron et Cadesch des Tyriens, il descendit dans la campagne de Béthulie. Mais la renommée marchait devant lui. Une grande foule de peuple le suivait, et une multitude non moins considérable attendait là son retour. « Jé

sus, partant de là, alla plus loin, et monta sur une montagne pour prier. Ayant passé la nuit en prières, « dès qu'il fit jour, il réunit autour de lui ses apôtres, et il y avait là une grande foule de peuple de Galilée et de toute la Judée, de Jérusalem et des côtes maritimes, de Tyr et de Sidon; et ils le suivaient, parce qu'ils avaient entendu parler de ses actions. Ils étaient venus « pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies. »> (Marc, 1, 7; — VII, 31. Matth., iv, 25;

-Luc, vi, 12.)

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XV, 29.

« Jésus s'assit, ses disciples approchèrent de lui. Et lui, «ouvrant la bouche et levant les yeux sur ses disciples, «<les enseignait en disant : Heureux les pauvres en esprit; car à eux est le royaume des cieux! Heureux les doux, parce qu'ils possèderont la terre! Heureux les désolés, < parce qu'ils seront consolés! Heureux ceux qui ont faim « et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés! Heu

«reux ceux qui ont le cœur pur, parce qu'ils verront <«< Dieu! Heureux les pacifiques, parce qu'ils seront appe«<lés fils de Dieu! Heureux ceux qui souffrent persécution « pour la justice, parce qu'à eux est le royaume des «cieux! Vous êtes heureux lorsque les hommes vous <«< calomnient et vous persécutent, vous haïssent et vous « chassent, méprisent votre nom et inventent toute sorte « de mal contre vous à cause de moi, le Fils de l'homme : réjouissez-vous, et soyez dans l'allégresse; car grande << est votre récompense au ciel. Vos pères ont agi de même « à l'égard des prophètes qui étaient avant vous, et les ont << poursuivis.

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<«< Mais malheur à vous, riches; car vous avez reçu <«< votre récompense! Malheur à vous qui êtes rassasiés; <«< car vous aurez faim! Malheur à vous qui riez; car vous pleurerez et serez dans la tristesse! Malheur à vous « quand les hommes vous louent; car ainsi ont fait vos << pères avec les faux prophètes! » H. Grotius, sur le chapitre vi de saint Luc, verset 26, raconte de Phocion chez les Grecs que, lorsqu'il était applaudi par le peuple dans un discours, il avait coutume de demander à ses amis quelle faute il avait faite. Notre-Seigneur continue en ces termes: «Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la «<loi et les prophètes; je suis venu au contraire pour les a accomplir. Vous savez qu'il a été dit aux anciens : Tu <«<ne tueras point, et quiconque tue encourt un juge«ment. Mais moi, je vous dis : Quiconque se met en « colère contre son frère encourt par là le jugement de «Dieu. Celui qui dit à son frère Raca, sera traduit « devant le grand conseil; mais celui qui l'appelle fou se << rend digne du feu de l'enfer. » Raca signifie littérale

ment vide. Ce mot, employé comme injure, voulait dire téte vide, sans cervelle, sans intelligence. C'était donc un terme de mépris. L'autre mot, celui de fou, va plus loin encore, et passe du mépris à l'injure.

« Vous avez entendu qu'il a été dit à vos pères : Tu ne commettras point d'adultère. Mais moi, je vous dis : • Quiconque regarde une femme avec passion a déjà a commis l'adultère avec elle en son cœur. On vous a « dit que celui qui renvoie sa femme lui donne une a cédule de séparation. Mais moi, je vous dis: Quiconque a se sépare de sa femme hors le cas d'adultère la rend

adultère; et celui qui épouse une femme séparée de « son mari est adultère lui-même. Vous savez de plus « qu'il a été dit à vos pères: Tu ne te parjureras point, << mais tu tiendras au Seigneur les serments que tu as faits. Mais moi, je vous dis : Ne jurez pas du tout, ni par la terre, car elle est le marchepied du Seigneur, • ni par Jérusalem, car elle est la ville du grand roi. Tu

ne jureras point non plus par ta propre tête, car tu ne * peux y rendre un seul cheveu blanc ou noir. Mais • contentez-vous de dire oui, oui; non, non. Ce qui va a au delà vient du mal. » C'était une malédiction usitée à cette époque de dire : Que je devienne blanc comme de la glace, si telle ou telle chose n'arrive pas. Lorsque Notre-Seigneur défend de jurer par sa propre tête, il fait allusion à l'état moral et à la coutume du peuple qui l'écoutait.

« Vous savez qu'il a été dit: ŒEil pour œil, dent pour « dent. Moi, je vous dis: Ne résistez point au méchant; « mais si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente« lui la joue gauche. Et si quelqu'un veut te faire un

procès et te prendre ta tunique, abandonne-lui même <ton manteau. Si quelqu'un te force à marcher l'espace « d'un mille avec lui, marche deux milles. Donne à <«< qui te demande, et ne te détourne point de celui « qui veut emprunter de toi. Si quelqu'un te prend «< ce qui est à toi, ne le lui redemande pas. Vous savez « qu'il a été dit: Tu dois aimer ton prochain, et tu << peux haïr ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez « vos ennemis; bénissez ceux qui vous maudissent. << Faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez « pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient, << afin que vous soyez les enfants de votre Père céleste, « qui fait lever son soleil sur les bons et sur les mé«< chants, et qui fait tomber la pluie sur les injustes «< comme sur les justes. Car si vous n'aimez que ceux qui << vous aiment, et si vous ne faites de bien qu'à ceux qui << vous en font, que sera votre récompense? Les mé<< chants ne font-ils pas la même chose? Et si vous ne « prêtez qu'à ceux qui peuvent vous rendre, quelle ré«< compense en aurez-vous? Les publicains n'en font-ils « pas autant? Les pécheurs prêtent bien aussi aux pé«< cheurs, à la condition qu'ils leur rendront ce qu'ils « leur ont prêté. Et si vous ne saluez que vos frères, que << faites-vous là de particulier? Les païens ne font-ils pas «la même chose?

<< Aimez plutôt vos ennemis; faites du bien et prêtez << sans en rien espérer; c'est ainsi que votre récompense « sera grande, et que vous deviendrez les enfants du « Très-Haut; car lui aussi est bon pour ceux qui sont << injustes et méchants. Soyez miséricordieux comme votre « Père est miséricordieux, et soyez parfaits comme votre

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