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d'après le témoignage de notre historien, il portait, comme le diacre Philippe, le titre d'évangéliste, parce qu'il n'était attaché à aucune Église; mais il parcourait le monde en prêchant l'Évangile. Ce prophète vivait encore sous Adrien, après la ruine de Jérusalem. De son temps il était de notoriété publique qu'il existait encore plusieurs de ceux que Notre-Seigneur avait guéris ou ressuscités; ou, s'il en a connu lui-même plusieurs personnellement, ceux-ci devaient avoir alors atteint l'âge de 80 ou 90 ans. Nous avons encore un autre témoignage; c'est celui du grand apôtre saint Paul, qui, dans sa première Épître aux Corinthiens, déclare qu'à l'époque où il écrivait, c'est-à-dire 25 ans après l'Ascension de Notre-Seigneur, il existait encore un grand nombre des 500 fidèles auxquels Jésus était apparu sur cette montagne de Galilée. Saint Luc (1, 2), au moment où il écrivait son évangile, connaissait un grand nombre de ces témoins oculaires des miracles de Jésus or il écrivait après la ruine de Jérusalem.

:

CHAPITRE XV

Voyage à Tyr et à Sidon.

• Jésus partit de là, et se mit en route avec ses disciples pour Tyr et Sidon. » Notre-Seigneur voulait échapper au bruit qu'avait fait dans le pays la résurrection du jeune homme de Naïn. Car un miracle de cette sorte ne pouvait rester caché, et Notre-Seigneur n'avait pas, en cette circonstance, la ressource dont il usa tant de fois, en recommandant le silence à ceux qu'il avait guéris. Et ce

pendant, malgré toutes ses précautions, il trouva, à son retour de Phénicie, cinq mille hommes se pressant autour de lui. Il fut obligé de s'éloigner de nouveau, et passa sur le rivage opposé. De même que Moïse, le grand législateur de l'ancienne alliance, avait frayé le chemin à NotreSeigneur Jésus-Christ en Égypte, ainsi le grand prophète Élie avait préparé les voies à son Sauveur en Phénicie lorsqu'il passa, dans le temps de cette fameuse sécheresse, deux années à Sarepta des Sidoniens, qui est située à moitié chemin entre Tyr et Sidon,

et que Notre-Seigneur

des

bénit alors de sa divine présence. Partant de Naïm, il dut traverser la vallée d'Esdrelon ou d'Harmageddon, le champ de la destruction, dont les hyacinthes, et les roses semblaient comme empourprées du sang des innombrables victimes qui avaient succombé dans ces lieux. Là, en effet, se sont données à diverses époques des batailles sanglantes et mémorables. Les armées de tous les peuples de l'antiquité et des temps modernes semblent s'être donné rendez-vous dans ces plaines : les armées des Juifs, Cananéens, des Romains, des Égyptiens, des Perses et des Arabes, des croisés, des Turcs, des Druses et des Français. Le nom mème de ce vallon était comme une prophétie des terribles événements dont il devait être témoin. Et quand le prophète Zacharie (xn, 11) veut peindre une immense désolation, il nous donne pour exemple celle d'Hadadremmon dans les champs de Maggeddon. Et, d'après les sombres images de l'Apocalypse (xvi, 16), c'est là encore, vis-à-vis de la vallée de la résurrection ou de Josaphat, que doit se livrer le dernier combat contre l'Antechrist.

Un profond mystère repose sur cette excursion du Sau

veur en Phénicie; et les évangélistes ne lèvent point le voile qui la couvre. Il avait sans doute connu à Capharnaum beaucoup de Phéniciens, de marchands de Tyr, de Sidon et des autres villes. Allait-il dans ces contrées voisines de la mer pour y chercher un refuge contre les persécutions et les tempêtes dont le bruit grondait déjà à ses oreilles. Assurément non. Y allait-il pour éprouver les âmes des habitants de ce pays, et sonder leurs dispositions à l'égard de l'évangile qu'il venait de prêcher? II n'avait encore entrepris jusque-là aucune mission parmi les Gentils; car l'heure n'était pas encore venue pour eux. Il avait même défendu à ses apôtres et à ses disciples d'aller chez les Gentils, c'est-à-dire chez les Phéniciens et les Syriens, comme ils pouvaient en être tentés, et leur avait recommandé de chercher plutôt les brebis égarées d'Israël. Mais il doit, en tout cas, avoir trouvé chez ces peuples des dispositions bien favorables à recevoir la bonne nouvelle du salut, puisqu'il dit après son « Malheur à toi, Chorazim! Malheur à toi, Bethsaida! Si Tyr et Sidon avaient vu les merveilles « dont vous avez été témoins, il y a longtemps qu'ils auraient fait pénitence dans le sac et la cendre. » (Saint Matth., ix, 21.)

retour :

IX,

La Syrie était aux yeux des Juifs une terre sainte comme la Judée, parce qu'on y payait la dîme et qu'on y fêtait l'année sabbatique. Aussi pouvait-on y aller en tout temps sans se souiller. Il en était de même de certains districts de la Phénicie. Salomon, ayant besoin d'or, de bois de cèdre et de sapins pour le temple qu'il voulait bâtir au Seigneur, avait cédé aux Phéniciens, pour obtenir ces produits, 20 ou 22 villages situés au nord de la Galilée,

dans un pays nommé Chabul, qui veut dire stérile. Et Lightfoote croit reconnaître dans cette contrée sauvage la lisière de Tyr, où alla notre divin Sauveur dans cette excursion dont parle l'Evangile. Mais cette hypothèse du savant Anglais ne semble pas s'accorder avec le départ de Naïm; car le miracle frappant que venait d'y faire NotreSeigneur était certainement le motif de son voyage. D'après certaines traditions des Grecs, Jésus serait allé aussi à Chypre et au mont Athos en Europe, de sorte qu'il aurait sanctifié par sa présence les trois parties du monde. Dans ce cas, il se serait embarqué dans l'une de ces villes maritimes, et aurait achevé ce voyage en très-peu de temps. Car on pouvait aller dans une soirée de Tyr à Sidon, et ainsi de suite, d'autant plus qu'il fit cette excursion dans le mois de juillet, c'est-à-dire dans un temps où la mer est moins exposée aux tempêtes. Mais, comme nous l'avons déjà dit, ce voyage de Notre-Seigneur dans le pays de Canaan est enveloppé d'une obscurité profonde.

CHAPITRE XVI

La Cananéenne.

Dans cette excursion de Naïm au Carmel, et sur la route de Tyr, Jésus, se trouvant un jour poursuivi par les instantes prières d'une femme, entra dans une maison, ne voulant être vu de personne. De même qu'il s'était éloigné de Naïm, comme il s'éloigna plus tard de l'étang de Bethesda, pour se soustraire aux acclamations du peuple, provoquées par ses miracles, ainsi voulait-il en cette

circonstance se soustraire à la foule qui lui demandait des miracles. «Mais il ne pouvait rester caché; car voici • qu'une femme cananéenne, qui était de cette contrée, a c'est-à-dire de Syrophénicie, ayant entendu parler de « lui, se mit à crier après lui, en lui adressant ces pa« roles, » que l'Église lui adresse encore tous les jours par la bouche des fidèles : « Seigneur, fils de David, ayez

pitié de moi; ma fille est tourmentée lamentablement € par un mauvais esprit. » Comment une femme de Canaan pouvait-elle savoir quelque chose du fils de David et du nom de Jésus? Telle est l'objection qu'élèvent ici les incrédules modernes. Mais ce fait confirme bien plutôt, au contraire, celui de la possession de cette jeune fille. Car le démon qui habitait en elle sentait l'approche de Celui qu'il redoutait, et il le révélait comme malgré lui par la bouche de cette pauvre malade. Et c'est pour cela que sa mère courait après Notre-Seigneur.

« Cependant Jésus ne lui répondait pas un seul mot. Ses disciples, s'approchant donc de lui, intercédèrent « pour elle, en disant: Accordez-lui donc ce qu'elle vous « demande; car elle ne cesse de crier après nous. Mais « Jésus leur répondit: Je n'ai été envoyé que pour les « brebis égarées de la maison d'Israël. Cette femme, ap« prochant davantage, entra dans la maison, se jeta à ses « pieds, et lui dit : Seigneur, secourez - moi. Il lui répon«dit: Il faut d'abord que les enfants soient rassasiés; car « il n'est pas juste de prendre le pain aux enfants, et de ale jeter aux chiens. » En Orient, les chiens courent souvent sans maîtres dans les villes, particulièrement à Constantinople, et suivent le premier venu, qui doit alors se débarrasser d'eux comme il peut. Ce que dit ici Notre13

T. I.

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