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<ténèbres que la lumière, et que leurs œuvres étaient « mauvaises. Car celui qui fait mal hait la lumière, et ne « vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées. Mais celui qui agit selon la vérité « vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées; car elles sont faites en Dieu. »>

La tradition juive nous a conservé plusieurs traits et plusieurs circonstances de la vie de Jésus, et sans la ruine de Jérusalem elle nous en aurait conservé un bien plus grand nombre encore. Elle nous a toutefois transmis quelques détails sur Nicodème, disciple de Jésus. Si nous en croyons son témoignage, il s'appelait en hébreu Bonai ben Gorion. Il était prêtre et d'une grande opulence. Il paraît même qu'il était chargé de la surveillence des eaux du temple; et peut-être trouvons-nous la confirmation de ce dernier trait dans l'Évangile de saint Luc, chapitre xxII,

vers. 10.

Les rabbins racontent, selon leur habitude, des choses incroyables de son opulence. Ainsi, entre autres choses, lorsqu'il allait à la synagogue, il faisait étendre devant lui des tapis qu'il laissait ensuite aux pauvres. Aussi plusieurs ont cru qu'il était ici question de Joseph d'Arimathie, dont saint Matthieu parle comme d'un homme riche (xxv, 57). La famille des Gorion était originaire de Jéricho, et formait dans cette ville une des races les plus anciennes et les plus illustres. C'est dans leur maison, dans la salle nommée Bethgadia, que Hillel avait tenu d'abord son académie et établi son école devenue si fameuse. Aussi Nicodème nous est représenté comme un confident du rabbin Jean, fils de Zachée, disciple du célèbre Hillel, le plus considéré alors de tous les enfants d'Israël.

Quoi qu'il en soit de la vérité de ces documents, il est certain que le Nicodème dont parle l'Évangile siégeait dans le grand conseil en même temps que le prêtre Jean dont parlent les Actes des apôtres (Iv, 6).

CHAPITRE VI

Festin à Jérusalem.

Pendant que Jésus était à Jérusalem pour la fête de Pâques, il fut invité à un festin par un des principaux pharisiens, peut-être Joseph d'Arimathie, qui fut plus tard disciple de Jésus-Christ. « Jésus, étant entré dans la maison, et « ayant remarqué comment les invités recherchaient les « premières places, leur proposa une parabole et leur «<dit: Si tu es invité à un festin, prends la dernière « place: autrement, un autre plus considéré que toi pour«rait être invité aussi. Et alors celui qui vous aurait invi«tés tous les deux viendrait peut-être te dire : Fais place « à celui-ci; et tu serais obligé dès lors de prendre en rougissant la dernière place. Mais si tu es invité, va et a prends la dernière place; de sorte que celui qui t'a invité puisse te dire lorsqu'il viendra: Ami, monte plus << haut. Et alors tu n'en seras que plus considéré par les « autres invités. Car quiconque s'élève est humilié, et «quiconque s'humilie est élevé. »

Jésus s'était trouvé le dernier à table, et toutes les premières places étaient prises depuis longtemps, quoiqu'il fut incontestablement le plus digne de tous. Au reste, les

rabbins nous citent eux-mêmes plusieurs exemples frappants de l'orgueil des docteurs juifs, qui ne se donnaient pas seulement le titre de philosophes, comme ceux des Grecs et des Romains, mais qui s'appelaient flambeaux d'Israël. Ainsi l'on raconte que, le roi Jannée étant à table avec plusieurs satrapes perses, Siméon ben Shetah, ayant été demandé, s'assit entre le roi et la reine. Interrogé pourquoi, il répondit qu'il est écrit dans le livre de ben Sirah: << Exalte la sagesse, et elle t'exaltera, et te fera asseoir entre les princes. » (Proverbes, iv, 8.)

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Jésus, continuant de parler, dit encore: « Personne n'allume une lumière pour la mettre dans un coin éloi. gné, ou pour la couvrir d'un vase, et la placer sous un banc; mais on la met sur un chandelier, afin que ceux

qui entrent voient la lumière. La lumière de ton corps, « c'est ton œil. Si ton œil est pur, tout ton corps sera clair; mais s'il est endommagé, ton corps sera obscur. Veille donc pour que la lumière en toi ne devienne « pas ténèbres. Car si la lumière en toi est obscure, com« bien grandes doivent être alors les ténèbres? Mais si ton acorps est tout lumineux et n'a rien d'obscur en lui, tout a alors sera lumière pour toi, et t'éclairera de ses rayons « comme une lampe. »

Il dit encore à celui qui l'avait invité: «Quand tu donnes a un festin, n'invite ni tes amis, ni tes frères, ni tes alliés, « ni tes voisins, s'ils sont riches, afin que t'invitant « à leur tour ils te rendent ce que tu leur as donné. Mais quand tu donnes un festin, invite plutôt les pauvres, a les boiteux et les aveugles et tu seras heureux, parce a qu'ils n'ont pas de quoi te rendre ton invitation. Mais elle te sera rendue lors de la réssurrection des

« justes. » C'était une ancienne coutume d'avoir dans tous les festins une table pour les pauvres, afin de leur procurer ainsi quelques moments de joie. C'est à cet usage que Jésus fait allusion dans ces paroles.

CHAPITRE VII

Parabole du festin céleste.

« Un des hôtes, entendant ces choses, dit à Jésus : << Bienheureux celui qui s'assied au festin du royaume de <«< Dieu. Mais Jésus, recommençant à parler en paraboles, «dit: Le royaume du ciel est semblable à un roi qui, « ayant préparé pour les noces de son fils un grand fes« tin, y invita beaucoup de monde. L'heure du festin << étant venue, il envoya son serviteur dire aux invités : « Venez, car tout est prêt. Mais ils ne voulurent pas « venir. Il envoya encore une fois d'autres serviteurs, en « les chargeant de dire aux invités: Venez, j'ai préparé << mon festin; mes bœufs et mes autres animaux sont tués, « et tout est prêt: venez donc au festin. Tous alors com« mencèrent à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté « une terre, et je suis forcé d'y aller pour la visiter; << excusez-moi donc, je vous prie. Un autre dit: J'ai « acheté cinq paires de bœufs, et je vais pour les voir; je << vous prie donc de m'excuser. Un troisième dit enfin : « J'ai pris une femme, et je ne puis venir à cause de cela. « Et ils n'y pensèrent plus, et ils suivirent chacun sa << route, l'un allant dans ses champs et l'autre à son

« commerce.

« Le serviteur revint et rapporta tout à son maître. Le père de famille entra en colère et dit à ses serviteurs : « Le festin nuptial est prêt; mais les invités n'étaient pas a dignes de s'y asseoir. Allez donc promptement par les rues de la ville et par les carrefours; amenez les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles, et invitez au festin tous ceux que vous trouverez. Le serviteur « vint lui dire : Maître, j'ai fait ce que vous avez dit;

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mais il y a encore de la place. Le maître dit alors à son serviteur: Va donc hors de la ville, dans les chemins et le long des haies; et ceux que tu rencontreras, force-les à venir, afin que ma maison soit pleine. Car, je vous le dis, aucun des invités ne goûtera de mon « festin. Les serviteurs allèrent donc par les chemins, et amenèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, bons et mau«vais, et la table était pleine. Le roi, étant entré pour « voir les hôtes, en aperçut un qui n'avait point la robe « nuptiale. Il lui dit: Ami, pourquoi es-tu venu sans robe nuptiale? Mais lui devint muet. Alors le roi dit à ses serviteurs: Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le a dans les ténèbres extérieures; c'est là qu'il y aura des hurlements et des grincements de dents; car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Les rabbins se sont approprié cette parabole, comme ils ont fait à peu près pour toutes les autres de NotreSeigneur Jésus-Christ. Voici en effet ce que nous lisons dans le Sohar, 3, fol. 40: « Il en est de même de ce roi qui prépara un festin magnifique, et dit à ses servi«teurs: Vous avez été tous les jours dans vos maisons. « Chacun de vous a exercé sa profession. L'un est allé à « son commerce, l'autre est allé dans ses champs. Mais

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