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en sonnant trois fois de la trompette: premièrement, pour avertir de cesser les travaux des champs; secondement, pour avertir les habitants de la ville d'interrompre leurs travaux, et enfin pour désigner le moment où l'on devait allumer les lumières du sabbat. Le Christ, étant venu à Capharnaum, se rendit à la synagogue; car sa première visite était toujours pour la maison de son Père. Le chef de la communauté, s'avançant devant le tabernacle de la loi, entonna, selon la coutume, le chant et la prière. Car chaque Israélite doit réciter dix-huit fois chaque jour, à des heures différentes, certaines prières que l'on avait coutume d'abréger dans l'intérieur des familles, mais que l'on récitait tout du long dans la synagogue. Et le peuple tout entier, tourné dévotement vers le tabernacle, priait après le président et chantait avec lui. Or, lorsqu'on en vint à la lecture des livres saints, Jésus éleva la voix et se mit à les enseigner, en leur expliquant l'Écriture, comme il avait fait à Nazareth. « Et tous admiraient sa doctrine, «car sa parole était puissante. »

CHAPITRE XIV

Guérison d'un possédé.

«Or il y avait dans la synagogue un homme qui avait « un esprit impur. Il se mit à crier Qu'avons-nous « affaire à vous, Jésus de Nazareth; vous êtes venu pour << nous détruire. Je vous connais, vous êtes le saint de << Dieu. Mais Jésus le menaçant, lui dit : Tais-toi, et sors « de cet homme. Et l'esprit impur, l'agitant par d'étranges

■ convulsions, sortit de son corps en poussant de grands « cris. Et tous étaient dans l'étonnement, et se demandaient Quelle est donc cette nouvelle doctrine? Il « commande avec autorité aux esprits impurs, et ils lui « obéissent. » C'est la première fois que le monde des esprits infernaux apparaît dans la vie de Jésus depuis. qu'il a quitté le désert. Satan s'était éloigné alors de lui pour un temps, comme le remarque saint Luc (iv, 13): il s'en approcha de nouveau dans la synagogue de Capharnaŭm.

C'est ici le lieu de rappeler cette extase satanique, qui continue encore de nos jours dans le mysticisme protestant, et qui, saisissant d'une manière convulsive les initiés, les pousse à prêcher et à prophétiser dans les églises et dans les places publiques. L'état du possédé de Capharnaum n'est que le prélude de ces phénomènes qui, depuis les scènes de Munster jusqu'à notre époque, sont devenus comme épidémiques dans tout le nord protestant, et aujourd'hui surtout en Danemark, en Suède et dans l'Amérique septentrionale.

Après l'explication de la Bible, qui tenait lieu de prédication, et se faisait ordinairement au milieu de l'office, le chazan récitait le Sanctus et l'action de grâces, et achevait la prière, et le peuple répondait Graces et Amen. Puis le prêtre, qui était présent, se tournant vers le peuple, levait la main droite et donnait la bénédiction, telle qu'elle est contenue au chapitre vi des Nombres. Il levait la main d'abord du côté droit, puis du côté gauche, et enfin vers le milieu, de sorte que déjà dans l'ancienne alliance le peuple était sans le savoir béni par le signe de la croix. Aux jours de jeune et de pénitence, les assistants, avant la

fin du service divin, se présentaient devant le gardien de la communauté, qui répandait de la cendre sur leur tête et les congédiait; puis ils s'aspergeaient avec de l'eau bénite et se retiraient. Cependant, à la vue du miracle que Jésus venait d'opérer, l'assemblée n'attendit point que l'office fût terminé; mais tous, sortant avec Jésus, quittèrent aussitôt la synagogue, et sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée. Ainsi le Seigneur avait commencé sa carrière avec un nouveau miracle, et remué le sol pour y jeter la semence de la parole éternelle, qui devait produire une si abondante moisson.

CHAPITRE XV

La belle-mère de Simon.

<< Ils vinrent avec Jacques et Jean, fils de Zébédée, dans « la maison de Simon et d'André. Or la belle-mère de «Simon était au lit malade de la fièvre. Ils le lui dirent « aussitôt, et le prièrent de la guérir. Et Jésus entra, lui « prit la main, la releva, et la fièvre la quitta aussitôt. «Elle se leva de son lit, et les servit. » La tradition donne à la belle-mère de Pierre le nom de Jeanne. Lorsque le Seigneur choisit ses apôtres, deux ou trois d'entre eux étaient déjà mariés : c'était Simon-Pierre et Judes Thaddée. Eusèbe et quelques anciens Pères nomment encore l'apôtre Philippe; mais ils confondent évidemment cet apôtre avec le diacre Philippe, dont il est dit aux Actes (xx1, 9) « qu'il avait quatre filles vierges et qui prophé<< tisaient. » Les petits- fils de Thaddée apparaissent dans

l'histoire sous l'empereur Domitien. La légende donne à la femme de Pierre le nom de Concordia; mais les Évangiles ne disent rien d'elle. Cependant Clément prétend \Stromat., vii, p. 736) qu'elle a souffert le martyre à Rome avec son mari. La légende lui donne aussi une fille nommée Pétronille, nom qui signifie fille de Pierre.

Lorsque saint Paul dit aux Corinthiens (I, ch. ix, vers. 5) que les frères du Seigneur et Céphas avaient avec eux des femmes comme sœurs, l'ensemble du texte nous porte à conclure qu'il ne s'agit point ici d'une épouse. Mais, de même que Notre-Seigneur avait à sa suite quelques femmes qui le soutenaient de leurs aumônes (Luc, vIII, 3), ainsi les apôtres avaient avec eux des femmes qui se chargeaient de les entretenir. Et saint Paul lui-même se plaint aux Corinthiens qu'après des prédications fatigantes il soit encore obligé de travailler pour vivre. Plus tard, il fut secouru aussi par des diaconesses. ( Ép. aux Rom., XVI.) Plusieurs Pères de l'Église suivirent sous ce rapport l'exemple des apôtres, et entre autres saint Jérôme, qui était assisté par sainte Paule et sainte Eustochie. Cet usage dura longtemps dans l'Église, et il ne cessa que lorsqu'il fut devenu, par le relâchement des mœurs, une occasion

d'abus.

Jésus avait guéri le possédé dans la synagogue le jour du sabbat, pendant l'office du matin. Lorsque le soir fut venu, et que le soleil fut couché, ils lui apportèrent tous les malades et tous les possédés, et la ville entière était assemblée devant sa porte, « et il en guérit beaucoup qui souffraient de toute sorte de maux, par la simple imposition des mains; et il chassa par sa parole plusieurs « démons qui criaient: Vous êtes le Fils de Dieu. Mais il

« les menaçait, et leur « savaient qu'il était le << qu'Isaïe avait prédit en << blesses et guéri nos maladies. » La Gemara de Babylone, le livre du Sohar, Aben-Esra, Abarbanel, etc., parmi les rabbins, appliquent, comme saint Matthieu, au Messie cet endroit du prophète.

imposait silence, parce qu'ils Christ. Ainsi fut accompli ce disant : Il a pris sur lui nos fai

CHAPITRE XVI

Guérison d'un lépreux.

Jésus demeura en ce jour, et resta ensuite à Capharnaüm dans la maison de Simon-Pierre. « Mais de très« bonne heure, avant le lever de l'aurore, il se leva, « sortit et se retira dans un lieu solitaire pour y prier. >> Capharnaum est fermé au nord par une montagne. C'est là que probablement Jésus se retira cette fois pour prier, et qu'il passa dans la suite bien des jours et des nuits dans la prière. « Mais Simon et ceux qui étaient chez lui, »> c'est-à-dire Jacques et Jean, « allèrent après lui; ct, <«l'ayant enfin trouvé, ils lui dirent: Tout le monde vous << cherche. Une grande multitude de peuple vint donc le « trouver; et ils le retinrent pour qu'il ne pût leur échap<< per. Mais il leur dit: Allons dans les villes voisines, « pour que j'y annonce aussi l'Evangile du royaume << de Dieu; car c'est pas pour cela que je suis venu. Il « prêchait donc dans les synagogues et dans toute la Ga«lilée, et tous lui donnaient des éloges. »

Il vint ainsi dans les villes des tribus de Nephthali, de

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