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Bible. En effet, lorsque Jésus fut tenté dans le désert, et que le démon voulut lui persuader de faire des miracles, il repoussa comme une inspiration satanique la seule pensée de se servir pour ses besoins particuliers, et sans une nécessité supérieure, du pouvoir qu'il avait reçu en ce genre. Et saint Jean, voulant démentir les fables et les fausses merveilles de l'enfance de Jésus qui circulaient déjà de son temps dans des livres apocryphes, nomme expressément le miracle de Cana comme le premier de tous ceux que fit le Messie. Puis, un peu plus bas, racontant la guérison du fils d'un officier du roi, il dit que c'est le second miracle que fit Jésus. Si le Sauveur en avait fait d'autres auparavant, ils auraient certainement fait quelque sensation dans le pays : et cependant Nathanaël, qui était né à Cana, situé à deux lieues seulement de Nazareth, savait si peu de choses de Jésus lors de sa vocation, qu'il exprimait tout haut son étonnement de voir que l'accomplissement des espérances d'Israël allait sortir d'une contrée voisine de la sienne.

C'était un privilége des matrones juives que leurs fils, au jour du sabbat, pussent lire à leur tour devant l'assemblée, dans l'école de la synagogue, un chapitre de l'Écriture sainte ou des Mégilloth; et ce chapitre était ensuite expliqué par le docteur ou le théologien de la synagogue, comme il se pratique chez nous pour les chapitres de l'Évangile. Que l'enfant Jésus en ait fait autant pendant qu'il était chez ses parents, c'est ce que nous pouvons conclure, et par ce qui se passa à Jérusalem lorsqu'il n'avait encore que douze ans, et par ce qu'il fit plus tard dans la ville de ses pères, où, selon sa coutume, il visitait la synagogue au jour du sabbat. (Saint Luc, ch. iv, 16.)

Les Juifs, pour calomnier Jésus, prétendent qu'il a eu pour maître un certain R. Elchanan, ou plutôt Josua ben Pérachia, qui lui avait appris la magie. Il est certain que le Christ, à Nazareth, fréquentait pendant son enfance l'école de la synagogue, où l'on apprenait par cœur et exposait l'Écriture sainte. D'après le Talmud, les enfants à cette époque apprenaient aussi à écrire. Pour ce qui concerne la personne d'Elchanan, c'est probablement un nom fabriqué à plaisir. N'a-t-on pas prétendu aussi qu'un Juif de Mayence portant le même nom avait été pape autrefois? Le célèbre R. Josua, fils de Pérachia, était, comme nous l'avons vu plus haut, contemporain de Simon ben Shetah, et il vivait près d'un siècle avant Jésus-Christ. Mais l'erreur même des rabbins, qui le font contemporaiu et maître de Jésus-Christ, nous a déjà fourni plus haut un témoignage manifeste, et du massacre des innocents, et de la fuite en Égypte. La mauvaise foi de ceux qui prétendent que le Sauveur a été instruit en Égypte dans les mystères de la magie nous donne une preuve non moins convaincante de la sublime puissance dont il était doué, puisque les Juifs, ne pouvant nier ses miracles, se voyaient forcés de les attribuer à la magie, comme ils les attribuent. dans l'Évangile, à Beelzebub.

SECONDE SECTION

COMMENCEMENT DE LA CARRIÈRE PUBLIQUE DE JÉSUS.

CHAPITRE I

Importance et signification de la Palestine.

Le Jourdain coule des sources du mont Liban: puis, se partageant en deux ruisseaux, il parcourt les plaines fertiles de la Palestine, et verse la plénitude de ses eaux dans le lac de Gennésareth. De là, continuant son cours, il féconde les campagnes de Samarie. A mesure qu'il approche de la Judée proprement dite, ses flots deviennent plus jaunes et plus sablonneux, jusqu'à ce qu'ils se perdent enfin dans le lac de Pech, qui, situé bien au-dessous du niveau des lacs environnants, ne lui laisse aucune issue dans la mer Rouge. Mais ses eaux, purifiées par les conduits souterrains où elles filtrent, reparaissent plus vives et plus fraiches près de l'ancienne Joppé, cette ville maritime de Japhet, comme dit la légende, et elles se jettent dans la Méditerranée, ce golfe européen parcouru sans cesse par les vaisseaux des peuples insulaires.

Il en fut ainsi du cours du christianisme et des bénédictions qu'il répandit sur le monde. Il descendit des montagnes de Galilée : le lac de Gennésareth vit le divin Sau

veur marcher sur ses eaux, et ses fertiles rivages reçurent l'empreinte de ses pieds sacrés. Samarie l'accueillit aussi, et reçut la plénitude de sa doctrine céleste. Mais les Juifs, enfoncés dans le bourbier des pensées terrestres et des formalités extérieures, étouffèrent la semence de la parole divine, et firent mourir Celui qui avait été envoyé pour leur salut. Aussi le Seigneur détourna son visage de Jérusalem. Et les envoyés de Dieu, partant de Joppé, la ville de la mer, s'en allèrent vers d'autres régions. Les peuples des îles les accueillirent, et l'Europe devint par la puissance du christianisme la reine du monde.

Si nous considérons la Palestine dans sa position naturelle, aux confins de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, avançant sa pointe dans la Méditerranée, elle nous apparaît comme le pont naturel qui conduit à ces trois parties du monde. C'est là que se croisent les routes qui conduisent les peuples de l'Orient à l'Occident et du Nord au Midi. Et de même que la nature en a fait comme le pays central de la terre, ainsi nous apparaît-elle dès le commencement comme le point central de l'histoire, où se préparent les événements des siècles futurs. Destinée à unir les trois parties de l'ancien monde, elle offre dans les accidents et les variétés de son sol une image des oppositions qui caractérisent ces diverses parties du globe. Ici, c'est la mer Morte entourée de déserts, avec ses sources de naphte, d'asphalte et de soufre, et ses exhalaisons mortelles qui éloignent les oiseaux; avec ses rochers de basalte, où rien ne peut vivre terre inhospitalière et comme morte qui s'étend le long du Jourdain jusque vers la Judée; terre de malédiction, dont le feu du ciel a enflammé le naphte et le soufre, et qui, par suite d'un déchirement dont il est impossible

d'assigner l'époque, s'est affaissée à un tel point, que les flots noirs de ce lac salé sont bien au-dessous du niveau de la Méditerranée. Mais à côté de cette mer désolée le voyageur admire ce lac dont les eaux calmes et limpides réjouissent la contrée de Gennézareth; ce lac, plein de sources abondantes en poissons, entouré de jardins délicieux. Vis-à-vis de Sodome c'est Capharnaum, contrée fertile en produits de toute sorte et qui se prolonge jusqu'au Liban. C'est de cette terre que le poëte arabe dit qu'elle porte l'hiver sur sa tête, le printemps sur ses épaules, l'automne en son sein, et l'été à ses pieds. Telles sont ces deux régions que Samarie unit entre elles. Et le caractère de chacune d'elles se reproduit fidèlement dans les populations qui les habitent. « Le Galiléen aime l'honneur, et le Juif l'argent, » dit le Talmud, qui ne fait en cela qu'exprimer les deux éléments principaux du caractere juif. Le Galiléen était dans sa pauvreté pur, sobre et religieux c'est un témoignage que lui donnent les rabbins.

L'antiquité, accoutumée à contempler les choses d'une manière symbolique, et à les exprimer d'une manière plastique et grandiose, nous représente sous les traits suivants le caractère du peuple de la Palestine. Heber, tige de ce peuple, eut trois fils: Juda, Somiron et Galilée, qui sont l'un à l'égard de l'autre à peu près comme Sem, Cham et Japhet. Le premier est comme le prêtre de la famille : c'est le peuple juif proprement dit qui s'est fixé autour du temple, et garde dans son sein le sacerdoce et le sanctuaire. Le prêtre immole encore à Jéhovah les victimes que la loi exige; mais il est dégénéré, il aime l'argent. Le second, Somiron, a choisi le métier des armes, la chasse

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