Obrazy na stronie
PDF
ePub

avec la purification de Marie, qui devait avoir lieu quarante jours après l'accouchement, nous sommes encore forcés de placer la naissance du Sauveur vers la fin de l'année, c'est-à-dire au 25 décembre, comme le fait aujourd'hui toute la chrétienté.

De toutes les objections, de tous les doutes que la critique a soulevés contre l'époque de la naissance de Jésus, de toutes les investigations de la science, de tous les livres qui ont été écrits à ce sujet, et qui suffiraient pour remplir une bibliothèque entière, que reste-t-il? Une seule chose, c'est que l'Église a raison de se tenir dans la possession de son droit, de ne rien céder des traditions qui lui ont été confiées, de ne pas làcher un mois, une semaine, pas un seul jour de cette ancienne chronologie avec laquelle elle mesure depuis sa première origine le temps qui s'est écoulé de l'incarnation à la grande fête de la naissance du Sauveur, à cette fête qui ouvre, pour ainsi dire, à toutes les autres les portes de l'année ecclésiastique, et donne à chacune d'elles la place qui lui convient. Ici donc nous pouvons répéter avec plus de certitude encore ce que nous avons dit plus haut le Christ est né au 23 décembre de l'an 747.

CHAPITRE XIII

Premier voyage à Jérusalem.

« Jésus, étant âgé de douze ans, monta un jour de fête avec ses parents à Jérusalem (S. Luc, u, 42). » D'après les traditions juives, c'est à l'âge de douze ans que Moise abandonna la maison où il avait été élevé, et

que Salomon prononça ce jugement dont la sagesse est devenue proverbiale. C'est à cet âge aussi que la sagesse de Jésus se manifesta pour la première fois. Chez les Juifs, cet âge était considéré comme une de ces périodes critiques qui partagent la vie, comme l'époque du développement qui conduit l'homme de l'enfance à l'adolescence. « Jusqu'à l'âge de douze ans, dit le Talmud, que le père << agisse doucement avec son fils; mais qu'ensuite il des«cende avec lui dans la vie. » C'est à douze ans que commençait chez les Juifs l'époque où l'on devait apprendre un état. C'est aussi à partir de ce moment que l'on était obligé aux jeûnes, à la célébration des fêtes et à l'accomplissement de tous les autres préceptes de la loi.

Mais la vie et les actions de Jésus sont ici, comme partout ailleurs, unies d'une manière bien plus intime encore avec les événements de l'histoire contemporaine tels qu'ils nous sont connus. En effet, cette année 760, où il alla à Jérusalem pour assister à une fête, est celle qui suivit immédiatement l'année où Archélaüs fut rappelé de Judée par Auguste, puis déposé et exilé dans les Gaules. C'était, au rapport de Josèphe, la dixième année du règne de ce prince, qui, entre tous les enfants d'Hérode, s'était montré le plus digne fils de ce père cruel, et qui, dès le commencement de son gouvernement, avait fait égorger dans le temple trois mille Juifs. C'est ce même Archélaüs devant lequel, après le retour d'Égypte, l'an 750, Joseph, averti par l'ange du Seigneur, avait fui en Galilée avec Jésus et Marie. Il était banni maintenant, et Copionus l'avait remplacé comme premier gouverneur romain. C'est pour cela que les parents de Jésus pouvaient le prendre avec eux sans danger, et le conduire à Jérusalem

et que Jésus put

pour la fête de Pâques (le 24 avril 760), manifester dans le temple, devant les docteurs d'Israël, la sagesse divine dont il était rempli. Cette année 760, où Anne fut élevé par Quirinius au souverain pontificat, nous fournit donc une preuve de plus pour la solution que nous cherchons dans toute la première partie de notre livre, et confirme par le témoignage de l'histoire profane la date. chronologique que nous avons assignée à la naissance du Messie. Jésus était donc, à cette première visite à Jérusalem, àgé de douze ans et quatre mois.

CHAPITRE XIV

Le baptême de Jésus-Christ.

• Beaucoup de Juifs croyaient que Dieu avait détruit ⚫ l'armée d'Hérode pour punir celui-ci du crime qu'il avait commis en ôtant la vie à Jean-Baptiste. Cet ⚫ homme était un saint, qui avertissait les Juifs de pratiquer la vertu, d'être justes les uns envers les autres et • pieux envers Dieu, et de se faire baptiser. Comme le a peuple courait en foule vers lui, et se sentait fortifié < par ses discours, Hérode craignit que cette grande con« sidération dont il jouissait, et cette influence qu'il exeraçait sur tous, ne finît par former contre lui-même un « parti redoutable. Il jugea donc plus prudent de prévenir a le danger qu'il redoutait, et de se défaire de Jean. Sur a ce soupçon, il le fit prendre et jeter dans la forteresse « de Machère, et l'y fit décapiter. Mais les Juifs virent dans « la défaite de son armée une punition de Dieu à cause

« de ce crime. » C'est ainsi que Josèphe (Antiq., 18, 5, 2) nous raconte l'histoire des derniers événements et la ruine de cette nation autrefois choisie de Dieu, mais qu'il avait réprouvée depuis qu'elle avait rejeté elle-même le Messie. Il semble que la Providence, en conservant miraculeusement cet historien au jour de la destruction, ait voulu nous laisser un témoin oculaire de ces faits où la main de la Providence a été si visible. C'est ainsi qu'il nous raconte les destinées de Jean-Baptiste, le dernier de tous les prophètes, et comment le peuple attribuait à une punition divine la destruction de l'armée juive par Aretas, roi de l'Arabie Pétrée, dont Hérode Antipas avait renvoyé la fille à cause d'Hérodiade. Nous reconnaissons en même temps ici combien Jean-Baptiste était considéré du peuple, et quelle haute idée on avait de lui.

Que faut-il entendre par cette quinzième année du règne de Tibère dont parle saint Luc, et qui nous conduit avec le baptême de Jésus jusqu'à l'an 782? Le nombre quinze n'est point interpolé; on le trouve dans tous les manuscrits. Le Christ a-t-il été baptisé à l'âge de trente-quatre ans, et est-il mort âgé de trente-sept ans, quoique l'évangéliste ne lui donne que trente ans au moment où il commença sa carrière publique? Nous ne pouvons le croire malgré l'odinion du P. Pétau.

La tradition nous donne unanimement la quinzième année de Tibère comme celle de la mort de Jésus-Christ. Comment a-t-il pu être baptisé dans cette même année, puisqu'il a vécu plusieurs années encore après son baptème? Pour concilier cette contradiction apparente entre la tradition et ce passage de saint Luc, plusieurs explications plus ou moins ingénieuses ont été inventées. Nous

nous contenterons de donner ici celle qui, ne faisant violence ni à la tradition ni à l'Écriture, donne la solution la plus facile et la plus claire.

Le chronologiste Herwart a émis le premier l'opinion que les années du règne de Tibère ont un double point de départ; et le savant Pagi s'est rangé de son avis. De même que Vespasien éleva à l'empire conjointement avec lui Titus, et que Nerva fit la même chose à l'égard de Trajan, Adrien à l'égard d'Antonin, et celui-ci à l'égard de Marc-Aurèle, ainsi Auguste, dans les dernières années de son règne, partagea l'empire avec Tibère. Et cette opinion peut être considérée comme une véritable découverte; car l'antiquité ne nous fournit sur ce point que des témoignages indirects. Le règne de Tibère a donc une double date. En effet, l'an de Rome 762, Tibère, fils adoptif d'Auguste, termina glorieusement la grande guerre de Pannonie et de Dalmatie, qui renouvela dans Rome l'effroi qu'y avait excité quelque temps auparavant la guerre des Cimbres. La même année, les Germains avaient anéanti dans une grande bataille l'armée de Varus, et cette défaite avait porté l'épouvante dans la ville de Rome et dans le palais d'Auguste. Celui-ci, déjà vieux, exposa au peuple et au sénat le projet qu'il avait d'associer Tibère à l'empire, de lui donner pour la seconde fois la puissance tribunitienne, qui était chez les Romains le signe de la plus haute puissance, et de la dignité proconsulaire avec le commandement des armées et la direction suprême dans les provinces, puis enfin de partager avec lui la censure. Le sénat et le peuple acceptèrent sa proposition. Tibère partagea donc avec Auguste l'empire, l'an 763, ayant la même puissance que lui dans les armées et dans les provinces. Il reçut le commande

« PoprzedniaDalej »