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le nom de la fontaine de S. Bernard. On nous mun- dit monastère entre les mains de R. P. Dom Gilles, tra aussi son calice et tous ses habits sacerdotaux, abbé de Fécamp (Fiscampnensis) : Unum gobeletus et assurément on ne peut pas douter qu'ils ne argenteum coopertum, ponderis v onciarum et unius soient de ce temps-là. Le calice est un peu plus sterling, et quemdam scyphum argenteum, ad pedas grand que celui de S. Bernard qui est à Clairvaux, cuius in fundo est ymago S. Bernardi cum duobus mais il est de la même forme, et la coupe, pour personariis. Qui quidem scyphus est ponderis septes garder ses proportions, est aussi plus large. La onciarum et xiv sterling.. Actum Rothomani. patène est de même. L'amit est grand, et a une · Hist, génér. des auteurs sacrés et ecclés., par parure de broderie, comme sont celles dont on se D. R. Ceillier, i. XXIII, Par., 1763, p. 100.- Art. sert encore aujourd'hui dans les églises cathédrales de Ste Hildegarde. — (XIV... Ste Hildegarde éerie aux bonncs fètes. La ceinture est comme une pe- vit une lettre adressée aux moines gris, nom que tile corde, dans laquelle il y a plusieurs næuds. l'on donnoit quelquefois aux Cisterciens, parce La manipule et l'étole soni étroits; la chasuble qu'en voyage ils portoient un manteau gris. On est fort grande, et toute fermée par le bas, comme montre encore dans l'abbaye de S. Victor à Paris, le sont les anciennes chasubles. Il est difticile de celui de S. Bernard.» croire que S. Bernard qui faisoit profession d'une Annales archéologiques, t. III, p. 286. – IA si grande simpliciié et pauvreté, eut des ornemens Châlons-sur-Marne, dans la cathédrale, on cogserve parez de broderies; et il y a plus d'apparence que une mitre de S. Malachie... Cette mitre porte dans ce sont les ornemens ordinaires du monastère dont son tissu des ornemens comme on en voit ici, le saint se servoit comme les autres, lorsqu'il y B (l'auteur parle d'un drap mortuaire gravé sur une venoit, et qu'on les a conservés en mémoire de lui, iombe, semé de quatre feuilles et de médaillons où parce qu'ils lui avoient servi quelquefois. »

sont figurés alternativement des lions passants et - « Habent in sacrario suo Pratilongi sanctimo- des aigles au vol éployé. » niales, dit le P. Chiftlet, B. Bernardi lipsana com- Dom J. Méglinger, dit qu'à l'abbaye de Longuay, plura, inter quæ est alba et casula quibus indutus on lui montra «...Mitram S. Malachiæ archiepisacris operabatur: et calix ex argento deaurato, scopi Hiberniæ, cui maximum facit pretium celepateræ instar latus ac parum profundus, illique berrima viri sanctimonia, nam breves rubicundam alteri persimilis, quem etiamnum Clarevallenses bombycem ornantes ex auro lamellæ haud magni ut S. Bernardi ipsissimum calicem religiose asser- æstimantur. » (lter Cist. p. 145. 49.) vant, » (S. Bern. gen. illustr. assert.. Divione, La Chartreuse de Valbonne (dioc. de Nimes) 1660, p. 401.)

possède un fragment assez considérable de la naite - Courtépée écrivait en 1777, dans sa Descrip. sur laquelle mourut S. Bernard, et une sandale de hist. du Duché de Bourgogne : « Le trésor de S. Malachie. Ces précieuses reliques lui ont été S. Etienne de Dijon renferme les ornemens sacer- données par Monseigneur l'évêque actuel de Chalons. dotaux de S. Bernard qui étoient à Praslon, abbaye Je transcris les renseignements que Sa Grandeur de Bénédictines, supprimée en 1748. » Voy. Littér., a bien vonlu me fournir sur leur histoire dans la 1717, no part., p. 150. - Chartreuse du Mont lettre dont Elle m'a honoré le 24 Décembre 1854. Dieu. « On nous montra dans la sacristie une an- C Je La prie d'agréer ici l'hommage de ma reconcienne aube qu'on prétend avoir servi à S. Bernard naissance. lorsqu'il venait au Mont-Dieu. »

C'est de Clairvaux qui me sont venues lles reIbid., p. 195. — Abbaye d'Afflighem en Brabant. liques de S. Bernard et de S. Malachie que je pos- « Il y a dans le côté de l'église une figure de la sède), et c'à été par l'entremise de M. l'Abbé BecVierge, où la tradition porte que S. Bernard étant quey, vicaire général, qui les avoit obtenues du en oraison, la Ste Vierge lui parla, et en mémoire dernier Abbé... Celles dont M. Becquey fut dépode ce fait, on garde un perpétuel silence dans le sitaire, et qu'il obtint sur la demande qu'il en fit, cloitre. On montre dans le trésor la crosse de ce consistent en une partie assez considérable de la saint, que l'on a fort mal à propos dorée et enfer- natte sur laquelle saint Bernard est mort, et en une mée dans de l'argent.)

nître de S. Malachie, bien authentique et scellée Ibid., Paris, 1724, p. 46. — Cathédrale de Laon. du cachet de l'Abbé de Clairvaux. J'avois reçu par la -« Nous vimes dans la nef la chaire dans laquelle même voie deux sandales (cuir doré) de S. MalaS. Bernard a autrefois préché. »

chie. Je crus pouvoir en donner une à la Chartreuse Ibid., p. 108. - Abbaye de Cambron. - « La de Valhonne: l'autre m'a été soustraite par je ne chasuble de S. Bernard qu'on montre... n'est ni sais qui, et je l'ai fort regrettée. de drap d'or, ni d'argent, ni de soye, mais de sim- « C'est, Monsieur, tout ce que je puis dire sur ces ple coton. Elle sert le jour de sa fête et à toutes objets précieux, qui seront remis après moi entre les premières messes des religieux. » (Les Béné- n les mains de notre Chapitre et qui sont destinés à dictins (ibid., p. 40 et 199) ne reconnaissent pas notre église, quoiqu'en me les donnant, M. Becquey l'authenticité de la coule de S. Bernard à Vauclair, n'y ait mis aucune condition... ni celle de sa chasuble, dans le trésor d'Aix-la-Cha

4M. J. Evêque de Châlons, > pelle.)

Voir dans lIter Cisterc. de D. J. Méglinger, p. J'ai lu avec un vif sentiment de plaisir, dans 145, 49 ce qu'il dit d'un vêtement de dessous ayant l'Univers, no du 20 Décembre 1854, la nouvelle sur appartenu à S. Bernard, et qui était conservé dans vante: l'abbaye de Longuay.

« Le dimanche 5 Novembre, à Morrou, comté MS. XV de M. l'abbé Matthieu, p. 6.- Le jeudy de Warren, a été consacrée une nouvelle église, soos 15 nov. 1753, un religieux de l'O. de Prémontré, l'invocation de S. Malachie, archevêque d'Armagh, profès de l'abbaye de Jandeurre, aujourd'hui en au xij siècle. » commande, prieur curé de la paroisse de Coutris On conserve dans l'église paroissiale de Fontaison au diocèse de Toul, à 2 lieues de la ville de nes-les-Dijon, dans un reliquaire bien et dûment Bar-le-Duc, nous a dit dans Clairvaux que leur vérifié par l'autorité épiscopale, un fragment de la maison en la ville de Prague, en Hongrie, conserve ceinture de S. Bernard - de zona S. Bernardi la lettre originale que S. Bernard écrivoit à S. Nor- qui parait provenir du monastère des Feuillants. bert, sur la croyance du saint archevêque que l'An- Le Musée de Dijon possède la coupe de S. Berlechrist venoit, et que la fin du monde approchoit. nard, qui serait bien mieux placée dans le trésor

Ibid., p. 213. — Le 14 Mars 1428 (more Galli. de la cathédrale. En voici la description d'après la cano computando), Dom Thibaud de Bergières, re- remarquable Notice des objets d'arts déposes au ligieux de Clairvaux, dépose au nom de l'abbé du- Musée de Dijon, rédigée par feu M. de Saint-Memin

Dijon, 1842, p. 141, n° 718. — Coupe de S. Ber- Aleaulx, ou diocèse de Liége, cognois et confesse nard.

n avoir eu et receu de Monsieur l'ancien abbé de Cle... Il serait difficile de préciser le temps le plus revaulx la somme de 13 escus d'or au soleil, sur reculé auqnel (cette tasse de racine de buis) peut et tant moins de la somme de 52 semblables escus avoir été montée en forme de coupe sur un pied et au soleil que je doy avoir pour l'escripture des dans des cercles d'argent doré, telle qu'elle est au- quatre derniers antiphoniers, oulire les autres jourd'hui... Si l'on devait s'en rapporter à l'époque huic volumes que j'ay déjà faict, escript, et noté aumarquée par la forme des caractères gothiques an- dit Clerevaulx; et aussy pour escrire lesdits qualgulaires de l'inscription grayée sous le pied de la tre restans volumes ay receu huit vingt six cayers coupe, et desquels l'usage ne s'est établi que dans de bon parchemin de Bruges, et le bel antiphonier la première moitié du xiv siècle, ce vase n'aurait entier de tout l'an, bien escript et notte, que on dit été garni d'argent doré qu'environ 150 ans après à Clerevaulx estre l'antiphonier sainct Bernard, à la canonisation de S. Bernard.

moy pour exemplaire presté, commençant ou seL'inscription est ainsi conçue :

cond feuillet après 4 feuillets estans au commenceCIATHUS SANCTI BERNARDI

ment : De modo, ordine et correctione antiphonarii,

et la lettre du III R Veniet in te, et finissant ou péABBATIS CLAREVALLIS.

nultième : Ecce spon. ve.; et est signé en l'inventaire On lit dans l'histoire manuscrite de l'abbaye de de Clerevaulx Y, 17. Citeaux par dom Crestin, que l'on y conservait la Lesquels quattre volumes d'antiphoniers je dessus coupe de s. Bernard dont il se serait servi pendant B dit frère Servais promets bien loyaulment escripre, son noviciat... Il parait néanmoins que cette relique noter et parfaire de ma main en la manière desdits avait été transférée au trésor de l'église Saint- autres huict volumes, pour le prix et somme desdits Etienne de Dijon, d'après les documents suivants... 52 escus d'or au soleil, qui est pour chacun volume On lit au Registre de S. Etienne, fo 75, yo, que le 13 escus d'or au soleil, et le plus lost que je 24 février 1659, le sieur Pidard, orfèvre, demande pourray les rendre faits et parfaits, jusqu'à 11 livres pour avoir raccommodé la tasse de S. Ber

l'enluminature et relieure, lesquels ledit ancien nard.

Abbé sera tenu de payer et contenter. Et de On voit encore au même registre, fo 125, que le ladite somme de Xil escus d'or au soleil, en 23 novembre 1663, deux gentilshommes demandent déduction et tant moins des dessus dits lli semla tasse de saint Bernard pour porter à la campa blables escus, me tiens pour bien content et en gne, en donnant bonne et suffisante caution.

quitte ledit ancien Abbé et la dicte église de ClereJe crois devoir rappeler ici simplement, sans me vaulx, et des viii XX vi cayers de parchemin pour prononcer sur son authenticité, que l'on montre faire lesdits quattre antiphoniers; et aussi, en lui dans la bibliothèque publique de Troyes une chaise délivrant ou à autre dudit monastère de Clerevaulx en bois sculpté, avec cette inscription : « Fauteuil ayant puissance de recevoir et de ce faire, rendre réputé de la B. Aleth, mère de S. Bernard, acheté et restituer ledit bel Antiphonier sainct Bernard, apen 1793 à la vente faite à Clairvaux par le vanda- partenant à ladicte église et monastère de Clerelisme révolutionnaire, et offert en 1849 par F. E. c vaulx : ou si, avant la perfection desdits quatre voJourdain, à la ville de Troyes, sa patrie.

lumes j'estois prévenu de mort, promets faire renBible de saint Bernard.

dre audit Clereyaulx ledit Antiphonier. Tesmoing On conserve parmi les manuscrits de la Biblio mon seing manuel cy mis et apposé le xie jour de thèque publique de Troyes une bible latine, in-fo de Mars l'an mil cinq cens, en la présence de Dom 30 centimètres de hauteur sur 24 centimètres en Nicole de Paris, bachelier en théologie, Prieur duviron de largeur divisée en deux volumes, dont le dit monastère, de Dom Jehan de Vepria, ancien premier comprend 261 feuillets et le second 234. Prieur dudit lieu, Dom Jacques de Sézanne, secréL'écriture est une minuscule très-régulière, de la taire, et Dom Estienne de Beaupré, religieux dudit première moitié du xne siècle, sur deux colonnes, Clerevaulx. Fr. Servais, religieux du Jardinet. - A avec initiales peintes, souvent dorées et historiées, la suite est écrit : « L'Antiphonier de S. Bernard et titres à l'encre rouge et bleue.

ne se voit pas à Clairvaux (1744); apparemment Sur le recto de la garde, au commencement du qu'on aura négligé de le retirer du Jardinet. » (M. premier volume, une main du xuie siècle a inscrit l'ancien abbé de Clairvaux, dont il est parlé dans en caractères gothiques assez gros ces mots :

cette pièce, est Dom Pierre de Virey, qui se démit

de ses fonctions en 1496, et mourut en 1506.) PARS PRIMA BIBLE BEATI BERNARDI ABBATIS CLAREVALLIS,

Note sur un manuscrit de la Bibliothèque publique

de Dijon, désigné vulgairement sous le nom de et au-dessous se trouve répétée cette inscription

O bréviaire de S. Bernard. en minuscule tirant un peu sur la cursive, à peu

Parmi les manuscrits de la bibliothèque publiprès en même temps. Ces deux volumes ne sont

que de Dijon, il en est un que sa petitesse et sa plus dans leur couverture primitive.

forme singulière rendent fort remarquable, et qui, Le dernier des inventaires de la maison de Clair

cependant, serait probablement très-peu remarqué vaux que fit dresser Pierre de Virey, lorsqu'en 1471

des étrangers et des visiteurs, si l'opinion vulgaire il prit, en qualité d'abbé, possession de Clairvaux,

qui en fait le bréviaire de S. Bernard, ne lui avait termine le numéro qui concerne cette bible, par ces mots : « C'est la bible de Mgr saint Bernard, »

donné une sorte de célébrité.

Les recherches que j'ai entreprises sur tout ce Les feuillets qui contiennent le Cantique des

qui noua reste, soit du corps de S. Bernard, soit cantiques sont particulièrement usés.

des objets qui ont appartenu à ce grand saint, m'ont Ces curieux détails sont extraits d'une notice in

amené, il y a quelque temps déjà, à examiner ce sérée dans les Mémoires de la Société Académique

prétendu brèviaire. de l'Aube (Troyes, 1842, p. 246), par M. Harmand,

* Je ne crois pas que le manuscrit dont je m'ocbibliothécaire de la ville de Troyes. Je saisis l'oc

cupe ait été regardé de bien près par des personnes casion de témoigner ici à M. Harmand, ma recon

quelque peu versées dans la connaissance des annaissance pour la complaisance constante avec

ciennes écritures: il leur eût paru si évident, à laquelle il a bien voulu favoriser mes recherches.

première vue, qu'il était postérieur de plusieurs L'antiphonier de saint Bernard.

siècles à saint Bernard, que depuis longtemps on MS. XV de M. l'abbé Matthieu, p. 258. — 1500, se serait abstenu de le qualifier d'une manière in11 mars. – Je, frère Servais de Sellerie, religieux exacte. profès de l'abbaye du Jardinet, de l'ordre de Cis Mais si on avait eu la patience de l'étudier en

VAL

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165 mm

détail, on se serait aperçu bientot que c'était un deux branches s'évasent à partir de M, jusqu'en 1 livre liturgique à l'usage de l'Ordre de Citeaux : " et K (pl. A, fig. 1), où elles atteignent une larpuis au 13e feuillet après le v du lle nocturne des geur de 45 millimètres. Trois clous en fer, ri matines du Samedi-Saint. -- Caro mea requiescet in vés de chaque côté, maintiennent solidement les spe, etc., on aurait lu ce qui suit, écrit à l'encre branches de la pince et les languettes (pl. A, fig. 1). rouge, de la même main que ce qui précède, et on En supposant le manuscrit suspendu par l'anneau aurait possédé tous les éclaircissements désirables qui termine la pince et les feuillets pliés, la fig. 1 sur la nature et l'origine de ce curieux petit vo- (pl. A) le représente vu de côté, et la fig. 2 (même lume : « Explicit libellus breviarii de tempore de pl.) le fait voir par le milieu. a nocturna laude Creatoris mei Jhesu XPti, quem Mais si on veut le lire, on doit le retourner d'a« sici deo scripsi, ne furetur mihi more alterius bord, de manière à tenir la pince entre les doigts « breviarii : nec ille, oro, egre ferat quia in tantam (pl. A, fig. 3), puis on déplie et on replie successia brevitatem compilavi, quia carni exemplari pro- vement chaque feuille. Il est impossible de saisir le a lixiore; et benedictus sit ille in æternum qui ini mécanisme de cette opération sans avoir la pl. B u ciandi dedit presumptionem, et terminandi con- sous les yeux. « tulit facultatem anno Domini millesimo quadrin- 1o Fig. 1. Le feuillet est déplié entièrement; 1 « gentesimo nonagesimo octavo. »

est couvert d'écriture sur toute sa surface ; les Cette date est écrite à l'encre noire, ainsi que le lettres E, F, G, H, I, K, indiquent les lignes des plis. a titre que je vais copier, et qui reprend à la ligne : « Absolucio a pena et a culpa in articulo mortis D « concessa a providencia divina Domini Sixti,

e fig. 1. « Pape IVi, fratribus Ordinis Cysterciensis tempore « Reverendissimi Patris Abbatis Hymberti Cyster

Nag: 155 mallwomangacmodo « cii, » etc.

La formule de l'absolution occupe quinze lignes. On a effacé trois lignes écrites à l'encre rouge pour tracer en noir le millésime et l'absolutio a pena, etc.; dont l'écriture présente quelques différences avec les caractères qui précédent.

Il suit de la note que je viens de transcrire :

10 Qu'on a ici un cahier (libellus) du bréviaire Cistercien, contenant pour le propre du temps (breviarii de tempore), l'office de la nuit (de nocturna laude);

2° Que le religieux, auquel il appartenait, l'avait écrit sous un très-petit format (idoo scripsi), afin qu'étant tout à fait portatif, il devint plus difficile de le voler; voulant ainsi lui faire éviter le sort C d'un autre bréviaire, que sa grosseur l'obligeait probablement de laisser au cheur, où on le lui aurait dérobé;

30 Que ce même religieux prie N. S. J.-C. de lui pardonner son cuvre si écourtée, parce qu'il manquait d'un exemplaire plus étendu. Evidemment il fait ici allusion à la brièveté de son livre, qui ne contient que l'office de la nuit, et encore seulement pendant le propre du temps; il ne peut entendre ces mots : in tantam brevitatem compilavi, - des nombreuses abbreviations qui hérissent son texte, car il lui était facile de rétablir les mots

20 Fig. 2. Le feuillet est plié sur lui-même aux abrégés dans l'exemplaire qu'il avait sous les yeux; 4° Enfin, que la copie de ce cahier a été terminée

points d'intersection G, H. Le point A est ramené l'an de N. S. mil quatre cent quatre-vingt-dix-huit.

sur C, le point B sur le point D, E sur I, et F sur K. Voulant probablement plus tard remplir l'espace

On lit alors sur la moitié du V° du feuillet; ce va demeuré libre sur le treizième feuillei, après la est encore couvert d'écriture sur loute sa surface. note à l'encre rouge, par la transcription de l'absolution in articulo mortis, accordée aux Cister

fig. 2. ciens par le pape Sixte IV (1) du temps d'Hymbert, so Révérendissime abbé de Citeaux (2), notre religieux, afin de gagner la place nécessaire, aura effacé les trois dernières lignes de la note; puis il aura récrit à l'encre noire le millésime, en ajoutant l'absolutio a pena, par laquelle se termine l’office de la nuit, depuis l'Avent jusqu'à Pâques inclusivement.

Je passe maintenant à la description du manuscrit.

Il se compose de 36 feuillets de parchemin de 135 millimètres environ de largeur, sur 155 environ de hauteur (pl. B, fig. 1), terminés aux points I et K par une languette haute de 30 millimètres (pl. A, fig. 1 et 2). Ces languettes, placées l'une contre l'autre, sont maintenues par une sorte de pince en fer à deux branches, se terminant en M (pl. A, fig. 2), en anneau de forme allongée. Les

19

....

(1) Mort le 13 août 1484.

(2) Mort le 24 ou le 26 mars 1476.

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3° Fig. 3. En laissant le point B sur le point D, A traité de la Liturgie Gallicane (1). Ce docte reliF sur K, et E sur I, on ramène A C sur K, et on re- ^gieux en avait vu deux dans le trésor de Citeaux, couvre ainsi une portion de l'écriture par le tiers du et il en transcrit la tidèle description donnée par le Vo du feuillet. Ce tiers reste toujours en blanc, afin Père Joseph Meglinger, dans son ITER CISTERde servir comine de couverture au feuille plié (pl. CIENSE, On ne peut manquer de la lire avec intérer, A, fig. 1).

à cause du rapport intime qu'elle a avec ce qui pré4° fig 4. Si on laisse A sur C, E sur I, et si on cède. ramène D B sur I, on lit sur le tiers du Vo du feuil « Libelli trium digitorum latitudinem non excelet; ce tiers est couvert d'écriture sur toute sa sur « dunt, plus tamen longitudinis habent. Dum clauface.

« sos aspicis, parvi apparent; at aperti triplo maLes 36 feuillets se lisent ainsi que je vais l'indi. (jores evadunt, foliis, quæ ex membrana rudi conquer :

« stant, ter complicatis, deorsum, et ambobus late10 Pl. B, fig. 4, 0, - fig. 2, B. - fig. 1, Y.

a ribus. Neque in utraque parte litteris impleniur Feuillets 1 à 13 inclusivement, 23 à 36 inclusive- « paginæ, sed interius tantum : ita ut licet folium ment.

« a folio sejungas, nisi plicæ explicentur, nullæ lit2. Pl. B, fig. 1, Y. - fig. 2, B. – fig. 4, a. « tera prostent; quæ quidem minutissimæ paucis Feuillets 14 à 22 inclusivement.

a syllabis totas periodos brevissimo compendio abLes feuillets 7, 10, 11 et 34 sont tous les quatre « solvunt. Nulla compage seu tegumento vinciunpliés de la même façon.

tur: sed uno in latera filum colligat folia, ne difIl faudrait compter 37 feuillets, au lieu de 36, B « fluant: ac deinde sacculus ex corio libellos reciparce que le premier a été arraché : ainsi, celui que « pit, egressuris forte de monasterio Patribus tunc je comptele premier n'est réellement que le deuxième. « serviens: quo etiam hodie a pulveribus custoCe feuillet devait commencer par les matines du 1er adiuntur (2). » dimanche de l'Avent. Le feuillet suivant, aujourd'hui D. Marlène et D. Durand en parlent avec moins le premier, fort sale à l'extérieur, et dont l'écriture de détail dans leur Voyage littéraire (tom. I. Paris, est d'abord presque entièrement effacée, commence 1717, p. 222). Ils se trouvaient à Citeaux en 1710. par la xile leçon ou par l'évangile des matines du « Nous vimes aussi, disent-ils, dans le trésor, les 2e dimanche de l'Avent.

« anciens bréviaires des religieux de Citeaux écrits On lit sur le V° ces mots d'une écriture moderne « d'un caractère fort menu dans des petits cahiers et mal conservée : BREVIERE DE S. BERNARD,

« amovibles, que l'on tirait aisément pour donner Les treize premiers feuillets contiennent l'office « aux voyageurs. » de la nuit pour le propre du temps, depuis l'Avent Je serais bien tenté de croire que le P. Meglinjusqu'à Pâques.

ger, dans son voyage à Citeaux, en 1667, ya vu le Le 14e feuillet s'ouvre parl'indication des psaumes prétendu bréviaire de S. Bernard, que j'ai décrit du for nocturne des matines de Pâques, et le 36e se plus longuement que lui, mais certainement avec termine par la collecte du 25° dimanche après la moins de netteté et de bonheur d'expression. Pentecôte.

Cependant, à moins que la pince en fer n'ait élé L'écriture présente dans le cours du manuscrit C ajoutée plus tard, afin de relier les feuillets, en quelques variations et quelques dilférences; mais maintenant solidement les languettes de parchemin, je ne les juge pas assez importantes pour en tenir il est bien évident que Mabillon et le P. Meglinger compte.

ont vu deux manuscrits différents du nôtre, puisLes rubriques sont écrites à l'encre rouge. Jus- que les deux manuscrits qu'ils ont examinés avaient qu'au 13° feuillet inclusivement, les majuscules ini- leurs feuillets attachés par un simple fil. D. Martiales, tracées à l'encre noire, sont ornées d'un point tène et D. Durand semblent aussi indiquer par cette rouge: quelques-unes, mais en très-petit nombre, expression cahiers amovibles que le prétendu brésont faites au minium, Du feuillet 14 au feuillet 22, viaire de S. Bernard n'aurait pas passé sous leurs les majuscules initiales, presque sans exception, sont écrites à l'encre rouge : après le feuillet 22, Il est vrai que ces petits monuments, remarqués elles deviennent beaucoup plus rares, et elles par quatre savants hommes, ont pu acquérir dès sont remplacées par des majuscules initiales à l'en- lors une assez grande valeur aux yeux des moines cre noire, sur lesquelles les points rouges reparais- de Citeaux, pour qu'ils aient substitué, au simple sent.

til qui reliait assez mal des feuilles de parchemin, J'ajoute, pour terminer tout ce qui a rapport à la l'armature en fer qui en assurait désormais la condescription de ce manuscrit, qu'au feuillet 21 on servation parfaite. trouve l'office de la nuit pour la fête du S. Sacre- Ce ne sont ici que de pures conjectures; et il ment: IN FESTO CORPORIS DOMINI NOSTRI JHESU XPti. O importe peu au fond que le P. Meglinger, que Ma

-Cette seule indication suffisait, si on l'eût examinée billon ou que ses docies confrères aient vu le maavec soin, pour faire rejeter toute idée de reculer nuscrit dont je m'occupe. Je liens seulement à conson age jusqu'au xie siècle.

stater, en terminant : 1° que sa forme n'était pas J'ai dit, en commençant cette note, que si ce pe- inusitée à Cileaux, et que notre religieux de 1498, tit monument devait perdre la considération qu'il songeant à se faire un bréviaire portatif et à l'abri obtient sous le titre usurpé de bréviaire de S. Ber des voleurs, trouva facilement à Citeaux, le modèle nard, il n'en demeurerait pas moins une curiosité plus propre à remplir ses intentions; paléographique.

2° Que l'un des petits bréviaires portatifs conserEn effet, ce manuscrit nous représente fidèlernent vés dans le trésor de Citeaux, vus d'abord en 1667 ces bréviaires portatifs qui accompagnaient les par le P. Meglinger, en 1682 par Mabillon (3), et en clercs réguliers et séculiers dans leurs pérégrina- 1710 par D. Martène et D. Durand, n'était pas retions lointaines, et dont Mabillon parle dans son gardé alors comme ayant été le bréviaire de saint

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(1) De liturgia Gallicana, Lut. Par. MDCLXXXV. De cursu Gallicano. p. 433—434.

(2 Iter Cist. p. 239.

131 Mabillon visita Cileaux pour la seconde fois en :682, avec D. Germain (cf. auvres posth. de Mabillon, Par. 1724, tom. II. D, J. MABILLONII itinerarium Burgundicum anni MDCLXXXII, p. 12). En

1685 il publia le traité de LITURGIA GALLICANA, OU il parle des deux mss. du trésor de Citeaux: « Id generis duos pro itinerantibus codices in sacrario Cisterciensi aliquando vidimus, quos hoc modo describit J. Meglingerus in Itinere suo Cisterciensi, » etc.

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