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adhérer au concile 717. Violente dispute sur la resta dence 18. Arrivée du cardinal de Lorraine et des autres Français au concile. Dispute sur l'institution des évéqueso. Question de la préséance entre la France et l'Espagne 725. Instructions données par la cour aux prélats et aux ambassadeurs français 724. Demandes des impériaux 725. Zele du pape pour la réformation de sa cour:26. Sagesse et modération de Pie IV. Nouveaux légats au concile 727. Vingt troisième session 729. Chapitres de doctrine 730. Canons sur l'ordre 732. Chapitres de réformation touchant la résidence et les ordres sacrés 733. Réforme des souverains, proposée sans effet. Retraite des ambassadeurs de France 735. Le cardinal de Lorraine à Rome. Vingt quatrième session 736. Introduction aux principes de doctrine. Canons sur le mariage 737. Chapitres de réformation sur le même sujet 739. Autres chapitres de réforme 740. Vingt-cinquième session 742. Décrets dogmatiques sur le purgatoire, l'invocation des saints, la vénération des reliques et des saintes images 743. Décrets pour la réforme des religieux et des religieuses, et pour une réformation générale 714. Continuation de la session vingt cinquième. Décret sur les indulgences, l'observation des jeunes et des fêtes, et la conclusion du concile 746. Acclamations 747. Souscription des actes 748. Tableau du concile de Trente 749.

HISTOIRE

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TOME NEUVIÈME,

Depuis le commencement du lutheranisme en 1517, jusqu'à la conclusion du concile de Trente en 1563.

LIVRE CINQUANTE-HUITIÈME.

Depuis le commencement du lutheranisme en 1517; jusqu'à l'établissement de l'hérésie de Zuingle

en 1523.

LE lutheranisme n'était qu'une étincelle sur la fin de l'année précédente, et dès cette année 1518 ce fut un grand incendie. Après l'abus des indulgences, le réformateur avait attaqué les indulgences mêmes, puis le pouvoir des clefs par lequel on les accorde, la vertu du sacrement de pénitence pour la remission même des péchés, et en général la vertu de tous les sacremens, à laquelle il substituait celle Tome IX.

A

de la foi seule; en sorte que dans ses principes celui qui recevait les sacremens avec foi, en recevait les effets, quand le prêtre n'aurait aucun pouvoir. De là l'invention monstrueuse de la justice imputative, et de l'inutilité des bonnes œuvres pour la justification. Selon ce système, ce qui nous justifie n'est rien en nous, et nous sommes justes aux yeux du Seigneur, parce qu'il nous impute la Justice de Jesus-Christ, que nous pouvons nous approprier, et que nous nous approprions en effet par la foi. La justice imputative entraîna la justice inamissible et compatible avec tous les crimes. Cet étrange mérite une fois attribué à la foi, le libre arbitre, dont la coopération doit entrer dans les bonnes œuvres, perdit tout son prix et presque toute son existence. En des thèses publiques soutenues cette année dans l'université de Wittemberg, Luther, après avoir posé tous les principes do subversion qu'on vient de rapporter, alla jusqu'à dire que le libre arbitre pèche mortellement toutes les fois qu'il agit par lui-même et qu'il n'est puissance active qu'à l'égard du mal; et la doctrine qui ne devait exciter que l'horreur, excita de toute part une émulation qui de jour en jour y ajoutait des impiétés et des absurdités plus inconcevables.

Mélanchton, professeur en langue grecque à Wittemberg, se joignit d'abord au chef de la réforme prétendue, et malgré la droiture naturelle de son ame, la modération de son caractère et les remords continuels de sa conscience, il applaudit au visionnaire qui le fascinait, et fut constamment le plus zélé de ses disciples. Un autre ami de Luther, Carlostad, chanoine et archidiacre de Wittemberg, ne rompit avec lui que pour attaquer avec moins de ménagement le sacrement adorable de nos autels. Parmi les rochers de la Suisse, Zuingle, curé de Zurich, agité de la même manie, anéantit tout ce que ce sacrement avait d'adorable, en le réduisant à une simple figure du corps de Jesus-Christ : il eut bientôt pour coopérateur, le moine OEcolampade,

taré de Bâle, qui procéda des premiers à la réforme, par la voie de l'apostasie. A Strasbourg, entrepôt de la séduction pour la France et l'Allemagne, le dominicain Martin Bucer embrassa tout à la fois les impiétés inconciliables de Luther et de Zuingle. Osiandre en Prusse et en Angleterre, l'extravagant et débauché Osiandre, le blasphémateur que Calvin même représente comme un athée, persuada que T'homme était justifié par la justice substantielle de Jesus-Christ, par la justice qui est Dieu même, et qui de l'homme fait un chrétien, non par grâce, mais par nature. La France, après avoir long-temps repoussé la contagion du dehors, à force d'en respirer l'air infect, se vit tout à coup gangrenée jusque dans ses plus nobles parties: aux premières saillies de Calvin, jeune homine sans autorité, sans caractère, sans théologie, d'un naturel même chagrin et déplaisant, les hommes constitués en dignité dans l'état et dans l'église, les commandans des armées, des personnes du sang royal abandonnèrent la religion de leurs pères, et prirent l'esprit de révolte pour celui de l'évangile.

Que dirons-nous des anabaptistes de la BasseGermanie, des puritains d'Angleterre, des sociniens répandus depuis Genève jusqu'aux bouches du Danube et du Boristène ? Mais craignons de nous appesantir sur des objets qui ne peuvent que peiner les regards chrétiens. Nous en avons dit assez pour assigner la cause des maux que nous déplorons, et pour en chercher les remèdes. Quelle fut donc la source fatale de ce déluge soudain de sectaires, de fanatiques, de blasphémateurs et d'impies, qui dans le cours du seizième siècle assaillirent le vaisseau de Pierre, et faillirent à le submerger sans ressource, en feignant de le mieux diriger? Depuis quatre ou cinq générations, le cri de la réforme passé de bouche en bouche, et devenu plus séditieux dans sa progression, avait enfin étouffé dans une infinité de fidèles jusqu'au premier germe de respect pour l'ordre ecclésiastique, et pour l'église elles

même. A force d'entendre une foule de censeurs sans mission et sans retenue, demander la réformation de l'église dans son chef et dans ses membres, on s'était persuadé qu'il n'y avait plus rien de sain dans le corps entier. Telle fut la première cause du mépris et de l'emportement des peuples contre l'autorité ecclésiastique. Il y en eut une seconde, et nous dissimulerions en vain que parmi tant de zélateurs qui demandaient la réforme, il y en avait d'animés par un intérêt sincère pour le bien de l'église, par , par la douleur religieuse dont les pénétrait la connaissance de ses maux et de ses besoins. Ainsi la réformation demandée si long-temps, et si long-temps éludée, fut, du moins en partie, ce qui causa dans l'église les tristes bouleversemens que nous allons décrire.

Un moine hardi et protégé en fut l'auteur immédiat et le consommateur. Martin Luther, né à Islèbe en Saxe, le 10 de Novembre 1483, de Jean Lotter ou Lauter et de Margueritte Linderman, avait toutes les qualités propres à remplir ce funeste office. Quoique son père ne fût qu'un ouvrier occupé du travail des mines, il lui fit faire de si bonnes études, que Luther acquit bientôt une grande réputation d'éloquence et d'érudition: il fut tellement touché de la mort d'un de ses compagnons d'étude, frappé de la foudre à ses côtés, qu'il entra malgré ses parens dans l'ordre des augustins. Ses supérieurs lui procurèrent le doctorat et une chaire de théologie dans l'université de Wittemberg, fondée nouvellement par l'électeur Frédéric de Saxe, qui se piquait d'y attirer les gens de mérite, et qui se prévint à un point inconcevable en faveur de ce moine brouillon. C'est ce qui donna principalement l'essor à ce génie présomptueux, emporté, et plein de mépris pour tout ce qu'il n'avait pas concu. Il voulait dominer sur la faculté même de la parole, tyrannisait jusqu'aux opinions, et traitait avec outrage, avec brutalité, tous ceux qui osaient le contredire, sans respecter les titres les plus

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