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Il faudra, de la même manière que | scrupuleuse et pure la critique avec la

pour le Nouveau Testament, qu'elle montre, par rapport aux citations de la Bible dans les écrits des Pères, d'après quelles règles et avec quelles précautions on peut les employer pour améliorer le texte de l'Écriture.

Mais le but de la critique biblique n'est pas encore complétement atteint lorsqu'elle a fixé les règles et les principes du véritable emploi des matériaux et du discernement du vrai et du faux.

L'apparatus critique, en bien des cas, ne donne pas par lui-même une décision sûre et satisfaisante, et il faut, pour y arriver, qu'on considère encore le contexte, les propriétés linguistiques, la méthode d'exposition, le style, le cercle des pensées, le cours des idées du livre examiné; il faut que la critique biblique fixe de nouveau les règles et les principes d'après lesquels on devra juger et se décider sous ce rapport.

Un livre qui pour la critique de l'Ancien Testament a mérité une considération toute particulière, c'est celui de B. de Rossi, qui, dans les Prolégomènes de son excellent ouvrage, Variæ Lectiones Veteris Testamenti, Parmæ, 1784, p. XLIX, a donné 93 canons critiques (canones critici) que les protestants eux-mêmes ont approuvés et admis. Car ces principes, qui s'étendent à toutes les sources de la correction du texte hébreu, savoir les manuscrits, les éditions anciennes et autorisées, le texte samaritain, les anciennes versions, les textes parallèles, l'analogie du contexte, la Massore, les conjectures critiques, et qui évaluent chacune de ces sources avec impartialité, nous donnent non-seulement une preuve de la largeur de vue de leur auteur, devant lequel se déploie toute la richesse des diverses sources où puise la critique de l'Ancien Testament, mais encore nous démontrent combien est

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quelle il a comparé ces différentes sour ces et a assigné à chacune d'elles le rang qui lui appartient.

Quant à la critique du Nouveau Testament, parmi la multitude de traites existant sur ce sujet dans les éditions critiques de l'Évangile et dans les livres élémentaires ayant pour objet l'introduction à l'étude du Nouveau Testament, nous signalerons comme principalement instructifs : Griesbacchii Prolegomena ad Novum Testamentum, ed. secunda, sect. III. Conspectus potiorum obserrationum criticarum et regularum ad quas nostrum de discrepantibus lectionibus judicium conformarimus, p. LIX-LXXXI. — Hug, Principes de Critique, dans la Ire partie de son Introduction au Nouveau Testament, 3o éd., p. 525-36. Scholz, Prolegomènes à son édition du Nouveau Testament, 1830-36.

La critique réelle a, nous l'avons dit, une autre tâche que la critique littérale; elle a d'autres procédés, d'autres auxiliaires, d'autres moyens de démonstration.

Ses moyens de démonstration sont extérieurs et intérieurs.

1o Extérieurs. Ce sont les témoignages historiques sur l'âge des auteurs et des divers écrits bibliques, tirés de sources authentiques et d'un temps où | la vérité était incontestable, ou pouvait, d'après toutes les probabilités, être connue. La critique a, encore une fois, pour tâche d'enseigner de quelle manière et avec quelle précaution il faut se servir de ces témoignages, surtout lorsqu'ils arrivent de divers côtés et ne s'accordent pas entre eux.

20 Intérieurs. Ce sont ceux qui ressortent des écrits eux-mêmes, et avant tout les assertions de l'écrit même sur son auteur. Mais il faut bien examiner si ces assertions viennent de l'auteur, comme c'est par exemple le cas dans

le Pentateuque et beaucoup de livres prophétiques, ou si elles ont été ultérieurement ajoutées, comme c'est le cas de beaucoup d'inscriptions des Psaumes. Il est à peine besoin de remarquer qu'elles ont une entière certitude dans le premier cas, et que les passages de ces livres qui seraient en contradiction avec ces assertions devraient être considérés comme des additions postérieures provenant d'une main étrangère. Dans le second cas, il faut admettre d'avance qu'une assertion d'abord probable peut insensiblement obtenir l'apparence d'une tradition historique, et contenir une erreur malgré cette apparence, comme c'est par exemple le cas pour les inscriptions de tel ou tel psaume. Quand le livre en question ne dit rien lui-même de son auteur, de son âge, etc., etc., les motifs internes sur lesquels doit s'appuyer la critique consistent tantôt dans des indications isolées, directes ou indirectes, sur l'origine, la date; tantôt dans la langue spéciale et le style particulier; tantôt dans des allusions à certaines mœurs, habitudes, institutions qui n'appartiennent qu'à une période déterminée; tantôt dans la rencontre de plusieurs de ces indices divers. Ainsi, par exemple, la remarque du livre de Josué, que les Cananéens habitent dans Gazer, au milieu d'Éphraïm, jusqu'aujourd'hui (1), est une preuve que ce livre doit avoir été écrit avant la destruction de Gazer par Salomon (2); de même la remarque du livre des Juges, que les Jébuséens de Jérusalem ne sont pas encore soumis et y demeurent au milieu des Benjamites jusqu'à ce jour, démontre que ce livre est né avant la prise de Jérusalem par David (3). Les motifs tirés de la langue et du style sont

(1) Josué, 16, 10. (2) 111 Rois, 9, 16. (3) II Rois, 5, 6-9.

moins sûrs, parce que la langue et le style dépendent trop de l'individualité de l'écrivain, qu'ils ne sont pas à tous les moments les mêmes dans le même individu, qu'ils diffèrent suivant la matière qu'il traite et le but qu'il veut atteindre; qu'ils prennent des couleurs toutes différentes selon ces circonstances, comme on le voit dans les discours prophétiques d'Isaïe. Les inductions tirées des mœurs, des coutumes conservées ou disparues, sont plus sûres; quand, par exemple, le livre de Ruth explique une vieille coutume et la donne pour ancienne, il est clair qu'il faut que ce livre date d'une époque très-postérieure à l'événement qu'il raconte.

Du reste on sait que la critique biblique a été souvent envisagée d'un œil inquiet et défiant, et qu'on la considère volontiers comme une science dangereuse et hostile à l'autorité divine des Écritures et de la foi révélée. Cette défiance a été certainement motivée par l'abus qu'on a fait de la critique biblique, en partant d'un point de vue rationaliste, pour combattre le caractère inspiré de la Bible et la foi en une révélation positive. Mais l'abus ne doit pas prévaloir contre l'usage et le faire rejeter, et nul homme véritablement instruit ne doute que la critique réelle, bien dirigée, sagement appliquée, ne soit précisément le moyen le plus propre à raffermir l'autorité et l'authenticité de l'Écriture, et à la défendre contre les agressions d'une science négative. Si l'on en veut des preuves, on n'a qu'à parcourir les nombreux travaux critiques qui, dans les temps modernes notamment, ont été publiés en faveur de l'authenticité, de l'intégrité, de la crédibilité d'un ou de plusieurs livres saints, ou de tels ou tels passages isolés, attaqués par les adversaires de la Révélation. Nous entrerons dans plus de détails, au point de vue de la critique rationaliste, dans l'article EXÉGÈSE. Cf. d'ailleurs les

articles AUTHENTICITÉ et INTÉGRITÉ | treizième siècle, lorsque des chaires DE LA SAINTE ÉCRITURE.

spéciales de langues orientales eurent été érigées dans les universités. Toute fois on n'avait encore fait aucun essai de théorie sur la critique biblique, et les travaux importants qui paraissaient dans ce genre étaient des écrits, non pas sur la critique en général, mais sur des questions spéciales qui sont de son ressort. Il en est ainsi du premier ouvrage considérable que le savant Oratorien Jean Morin mit au jour sous ce titre

Quant à ce qui concerne l'histoire et la littérature de la critique biblique, la pratique a aussi précédé la théorie. Celle-ci est inconnue dans l'antiquité; mais tous les livres des Pères qui s'occupent d'exégèse biblique traitent plus ou moins des questions de critique. Tertullien compare, à l'occasion, la traduction latine avec l'original, et blâme ou justifie tels ou tels écarts qui se présentent (1). Plus tard, Lucien et Hésychius cherchent à améliorer, à l'aide de la critique, le texte grec de l'Ancien et du Nouveau Testament; et ceux qui prétendent que l'amélioration du texte du Nouveau Testament, entreprise par eux, n'a pas abouti, ont beaucoup trop de contradicteurs dans, Consignatio fœderis : l'antiquité pour qu'on leur donne gain de cause.

Mais ce sont notamment Origène et S. Jérôme qui se sont distingués sous ce rapport: le premier dans ses commentaires, où il met en avant et juge diverses leçons, surtout dans son célèbre ouvrage de critique biblique connu sous le nom d'Hexaples (2); le second dans ses commentaires, dans ses préfaces, ses épîtres critiques et ses autres écrits. Leur exemple fut suivi par ceux qui eurent les capacités et les connaissances nécessaires, et qui, lorsqu'ils ne connaissaient pas la langue originale du texte biblique, comparèrent du moins différentes versions entre elles et jugèrent les variantes d'après l'ensemble, d'après la manière habituelle de s'exprimer de l'auteur, comme nous le voyons par exemple dans les Expositiones in Job de S. Grégoire le Grand. On continua de cette façon jusqu'après le moyen âge, s'occupant toujours de la solution de diverses questions de critique littérale. On redoubla de zèle au

(1) Hug, Introd. au Nouv. Test., I, 462. (2) Voy. ALEXANDRINE (version).

Exercitationes biblicæ de Hebræi Græcique textus sinceritate, pars prior, Paris, 1633, qui fut réimprimé, avec la deuxième partie, également achevée par l'auteur peu avant sa mort et publiée par le Père Fronton, chanoine régulier de Sainte-Geneviève, sous le titre:

Exercitationum biblicarum de Hebræi Græcique textus sinceritate libri duo, quorum PRIOR in Græcos sacri textus codices inquirit, vulgatam Ecclesia versionem antiquissimis codicibus Græ. cis conformem esse docet, germanæ LXX Interpretum editionis dignoscen dæ et illius cum Vulgata concilianda methodum tradit, ejusdemque divinam integritatem ex Judæorum traditionibus confirmat. POSTERIOR explicat quidquid Judæi in Hebræi textus criticen hactenus elaborarunt, Talmudis utriusque, paraphrasium Chaldaicarum, Midraschim et omnium librorum, quos jactant antiquissimos, ætatem examinat; portentosam apud eos historiæ ignorantiam aperit; Massoretharum opus universum recenset; unde et quando occasionem accentuum, versuum et punctorum vocalium textui sacro inscribendorum sumserunt; hinc primum apud eos ortos esse grammaticos; varias enarrat sacri textus recensiones a Judæis factas, etc., etc., Paris, 1669. Cet ouvrage, dont le titre suffit pour faire connaître le contenu, jeta Morin dans

une ardente polémique avec son adver- | (fautif et défiguré), traduit en latin par saire ordinaire, Simon de Muis, qui avait | Noël Aubert de Versé, 1681 (également

déjà publié, en 1634, son Assertio Hebraicæ veritatis altera, contre les Exercitationes. Morin répliqua dans sa Diatribe elenchica de sinceritate Hebræi Græcique textus dignoscenda et animadversiones in censuram exercitationum ad Pentat. Samarit., Paris, 1639, et Simon de Muis répondit de nouveau à cette diatribe par son Assertio tertia castigationis animadversionum M. Johannis Morini, Blesensis, etc.

Le livre de Morin, abstraction faite de quelques erreurs et de certaines exagérations, est un ouvrage très-utile, et, quoiqu'il ne renferme pas une théorie spéciale de la critique biblique, il peut être parfaitement mis à profit dans ce but. Dès lors parurent, du côté des protestants, plusieurs ouvrages de critique biblique; et d'abord le Criticus sacer d'Abr. Calorius (Lips., 1646); puis la Critica sacra de Louis Capelle (Paris, 1650), et la Critica sacra d'Aug. Pfeiffer (Dresdæ, 1680, puis Lips., 1688). Quoique, d'après ces titres, on dût s'attendre à des explications sur la nature et la tâche de la critique biblique, on n'y trouve que des traités purement critiques, ou prétendant l'être, sur les différents points particuliers de l'introduction à l'étude de la Bible, de l'herméneutique et de la critique.

Il en fut de même de la Critica sacra Vet. Test. de Théoph. Carpzov (Lips., 1721), dont la partialité protestante va jusqu'à l'injustice. Mais ce fut, un peu avant cette époque, Richard Simon qui acquit à juste titre le renom du plus grand critique biblique qui eût encore paru, quoiqu'il ne s'occupât pas non plus d'une théorie spéciale de cette science. Ses ouvrages les plus considérables sur la matière sont : 1o Histoire critique du Vieux Testament, Paris, 1678; Amsterdam, 1679

fautif); l'édition la plus correcte et la plus complète, probablement soignée par l'auteur lui-même, est celle de Rotterdam de 1685; 2o Histoire critique du texte du Nouveau Testament, où l'on établit la vérité des actes sur lesquels la Religion chrétienne est fondée, Rotterdam, 1689; 3o comme continuation ou seconde partie : Histoire critique des versions du Nouveau Testament, où l'on fait connaitre quel a été l'usage de la lecture des livres sacrés dans les principales Églises du monde, Rotterdam, 1690. Voy., sur le mérite de Richard Simon, l'article INTRODUCTION A L'ÉTUDE de la Bible.

Nous nommerons encore, parmi les ouvrages postérieurs appartenant à notre sujet, les Prolegomena in sacram Scripturam de C.-F. Houbigant, qui précèdent sa Biblia Hebraica, cum notis criticis, Paris, 1753, et furent imprimés à part, avec les notes, Francof., 1777. C'est un ouvrage de mérite, qui se distingue surtout par un usage fréquent des anciennes versions invoquées pour justifier le texte biblique original, mais qui a aussi son côté faible, laissant trop de marge ar opinions particulières de l'auteur. Aussi donna-t-il prise à Sébald Rau (Ravius), qui, dans ses Exercitationes philologica (Lugdun. Patav., 1785), reprocha à Houbigant une foule de jugements précipités et de décisions hasardées.

Au moment où parut la Bible de Houbigant, Benjamin Kennicott se mit à publier ses travaux critiques sur la Bible; d'abord the State of the printed Hebrew Text of the Old Testament considered; a Dissertation in two parts, etc., Oxford, 1753; puis the State of the printed Hebrew Text of the Old Testament considered; dissertation the second, wherein the Sama

ritan Copy of the Pentateuch is vindicated, etc., Oxford, 1759 (les deux dissertations furent traduites en latin par A. Teller, 1756, 1765); enfin, Dissertatio generalis in Vetus Testamentum, cum variis lectionibus ex codicibus manuscriptis et impressis, auctore Benjamino Kennicott, Oxonii, 1780, tirée du second volume de l'édition de l'Ancien Testament de Kennicott, imprimée à part et enrichie de diverses additions par P.-J. Bruns, sous le titre : Dissertatio generalis in Vetus Testamentum Hebraicum, cum variis lectionibus ex codicibus manuscriptis et impressis, auctore Benj. Kennicott. Recudi curavit et notas adjecit Paulus-Jacobus Bruns, Brunswici, 1783. Toutefois aucun de ces ouvrages n'offre encore, à proprement dire, une théorie de la critique biblique, quoique C.-M. Pfaff ait fait, par rapport au Nouveau Testament, des essais partiels dans sa Dissertatio critica de genuinis librorum Novi Testamenti lectionibus, etc., Amstelod., 1709, et que de semblables tentatives aient été renouvelées par Mästricht dans son édition du Nouveau Testament, Amstelod., 1711; par Bengel, dans son Introd. in crisin Novi Testamenti, donnée avec son édition du Nouveau Testament, Tubingue, 1734, et par Wetzstein, dans ses additions à son édition critique du Nouveau Testament, Am

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ger et choisir les différentes leço Enfin parut un Traité élémentaire la Critique de l'Ancien Testame de W.-P. Hezel, Leipz., 1783, quelque temps après une instructi sur le bon usage des moyens critiq pour améliorer le texte de l'Ancien Te tament, dans le troisième traité de Critique sacrée (Critica sacra) de 1 Bauer, Leipz., 1795. Dès lors ces in tructions furent habituellement de nées dans les manuels qui serves d'introduction à l'étude de la Bible, p exemple de Jahn Introduct. aux vres divins de l'A. All., I, 420; Bauer, Essai d'une Introd. historico-critiqu aux écritures de l'Ancien Testament 3o édit., 292 sq.; Gerhauser, neutique biblique, 1re partie; Introd aux écrits sacrés de l'Ancien et d Nouveau Testament, p. 258-263 # 296-307; Havernick, Manuel de l'Intr. hist.-critique de l'Ancien Testament, t. I, II, p. 128-135; Glaire, Introduc tion historique et critique aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Paris, 1843, t. I, p. 345-402; de Wette, Manuel de l'Introd. hist. et critique aux livres canoniques et apocryphes de l'Ancien Testament, 6o édit., p. 147 166; Hug, Introd. aux écrits du No veau Testament, 3e édit., I, 525-535 Feilmoser, Introd. aux livres de la Nouvelle Alliance, p. 651-655; Löhnis, Principes de l'herméneutique et de la critique biblique, Giessen, 1839; Haneberg, Hist. de la révél. bibl., en français par I. Goschler, 2 vol., Paris, 1856. Cf. Roseumüller, de la littérature, de la critique et de l'exégèse bibliques, 1, 439; G.-W. Meyer, Hist. de l'exégèse de la Bible depuis la restauration des sciences, III, 268; IV, 289; V, 337.

WELTE.

trad.

Manu

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