Obrazy na stronie
PDF
ePub

niens devront, en grande partie, l'unité de langage et de prononciation réglée en congrès universel.

Résumant sur les voies et moyens de l'enseignement harmonien, j'observe qu'il emploie la pratique long-temps avant la théorie, et que cette pratique repose sur deux séries de genre contenant chacune beaucoup de séries d'espèces (60).

L'opéra fournissant d'amples séries en musique, danse, peinture, etc. (Voyez plus haut ses neuf divisions).

La Cuisine, également pourvue de séries en tout genre, ustensiles, batterie, mécanique; tout le matériel est distribué par séries dans l'immense cuisine d'une phalange; par exemple, on peut bien y compter sept degrés de broches, depuis celles où rotissent les plus grandes pièces, jusqu'aux brochettes de petits oiseaux qui occupent déjà quelques bambins exercés. Quant à la préparation, j'ai observé (138) qu'elle peut entretenir une soixantaine de séries bien intriguées et d'exercice permanent.

Mais comment l'enfance prendra-t-elle parti à ce travail de cuisine, si elle n'est pas stimulée par des débats gastronomiques sur les préparations culinaires, ces débats ne pourront s'établir qu'autant qu'on exercera l'enfant dès le plus bas âge aux raffinements de gourmandise, penchant dominant chez tous les enfants. Il suffira donc, après avoir bien formé les séries en tous genres, "'abandonner les enfants à l'attraction; elle les portera d'abord à la gourmandise, aux partis cabalistiques sur les nuances de goûts; une fois passionnés sur ce point, ils prendront parti aux cuisines, et du moment où les cabales graduées s'exerceront sur la consommation et la préparation, elles s'étendront dès le lendemain aux travaux de production animale et végétale, travaux où l'enfant arrivera fort des connaissances et prétentions écloses tant aux tables qu'aux cuisines. Tel est l'engrenage naturel des fonctions.

On peut consulter sur ce sujet les chapitres des amorces que trouve l'enfant aux cuisines sériaires (IV, 102 à 115), des cultures enfantines de l'harmonie (IV, 94), de l'éducation harmonique des animaux (IV, 84), et tout le traité d'éducation harmonienne (IV, 4 à 303).

Je devrais un article sur les instituteurs civilisés, qui ont eu l'art de se placer au dernier rang en civilisation, où ils font un métier de forçats mesquinement rétribués, et courbés sous toutes les espèces de jougs. Le sacerdoce tombe dans le même écueil; à

part quelques évêques et un très-petit nombre de favoris, la masse des curés et vicaires végète dans un état voisin du dénůment, et sans moyens d'avancement. Combien ces deux classes ont besoin de stimuler un homme à l'essai du régime sociétaire, où elles vivront dans la grande opulence (Voyez IV, 272)!

CHAPITRE XXIV.

Éducation de l'enfance mixte.

Nous en sommes à la partie délicate de l'éducation, à l'âge de ansition amoureuse, point sur lequel échouent toutes nos méthodes répressives qui ne savent établir en relations d'amour que l'hypocrisie universelle, dès le début comme dans tout le cours de la vie galante.

Il est fatigant d'avoir sans cesse des reproches d'impéritie a adresser aux sciences; mais il est force d'en redoubler la dose en affaires d'amour où elles se montrent plus inhabiles qu'en toute autre partie.

Sur les abus de l'administration, de la finance, de la chicane, les philosophes ont du moins essayé quelques antidotes; mais rien en amour, où ils doivent pourtant être confus de leur ouvrage, car ils n'y ont établi que la fausseté générale et la rébellion secrète aux lois; l'amour n'ayant pour se satisfaire d'autre voie que la fausseté, il devient un conspirateur permanent qui travaille sans relâche à désorganiser la société, fouler tous les préceptes.

La nécessité d'abréger me réduit ici à donner seulement le sommaire du sujet qui est exposé assez amplement au Traité (IV, 217). J'y ai prouvé que la civilisation n'a sur l'amour que des fois inexécutables (IV, 244; III, 60; III, 96), assurant partout l'impunité à l'hypocrisie, protégeant les infracteurs en raison de leur audace.

Au lieu de ces scandales qu'engendre la législation coërcitive des civilisés, il faut que l'harmonie sache, d'une pleine liberté en premier amour, faire naître :

1. L'entrainement de divers âges à l'industrie.

2. La concurrence de bonnes mœurs entre les sexes.

3. La récompense aux vertus réelles.

4. L'emploi de ces vertus au bien public, dont elles sont isolees

en civilisation.

Attirer à l'industrie les deux âges opposés, celui au-dessous et celui au-dessus de la puberté, tel est le plus important des rôles réservés aux premiers amours de l'état sociétaire. On y organise, dans la tribu des jouvenceaux et jouvencelles, deux corporations qui forment, comme les petites hordes et les petites bandes, concurrence d'instincts et de sexes. Je donne à ces deux corps les noms de

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Le corps du vestalat pratique la chasteté jusqu'à un âge convenu, 48 ou 49 ans. Le corps du damoisellat se livre plus tôt à l'amour l'option est libre à chacun, l'on peut s'engager à volonté dans l'un ou l'autre corps, et en sortir à volonté ; mais il faut, tant qu'on y figure, en observer les coutumes: virginité au vestalat, fidélité au damoisellat. Les harmoniens ont sur ce point des garanties suffisantes, même sur la fidélité des hommes, plus suspecte encore que celle des femmes.

Les jeunes gens ont peu d'inclination à imiter le chaste Joseph; il est dans l'ordre qu'ils soient en minorité au corps du vestalat; encore faudra-t-il que ce corps présente de grands avantages, pour qu'un jeune homme se soumette jusqu'à 18 ou 19 ans à une chasteté bien constatée. Dissertons sur ces avantages que présentera le rôle vestalique, et répétons que les usages que je vais décrire ne pourront pas s'établir au début de l'harmonie; on ne les introduira partiellement qu'au bout de 10 ans, et pleinement qu'au bout de 40 ou 50 ans, lorsque la génération élevée dans l'ordre civilisé sera éteinte.

En général, ce sont les caractères de forte trempe qui optent pour le vestalat et s'y maintiennent jusqu'au terme; les caractères de nuance douce préfèrent communément le damoisellat ou précocité en exercice amoureux. Pour la décence, une jeune fille, sortant du chœur des gymnasiennes, commence d'ordinaire par entrer au vestalat et y passer au moins quelques mois.

Les damoiselles et damoiseaux qui ont cédé à la tentation sont obligés de déserter les assemblées matinales de l'enfance; car fréquentant l'une des salles de la cour galante qui tient séance de 9 à 10 heures du soir, ils ne pourraient pas se lever de bonne heure, comme l'enfance et le corps du vestalat qui se couchent à

9 heures en hiver. Par suite de cette désertion et d'autres incidents, le corps damoisel est déconsidéré parmi l'enfance qui ne révère que le corps vestalique. Toutes les jeunes tribus ont pour les vestales l'affection qu'on a pour un parti resté fidèle après une scission. Les petites hordes envisagent les damoiseaux comme les anges rebelles de Satan, elles escortent le char des hautes vestales.

Les tribus supérieures, àgées de 20, 30, 40 ans, ont pour la vestalité et virginité réelle une considération fondée sur d'autres motifs; en sorte que le corps vestalique réunit au plus haut degré la faveur de l'enfance et de l'àge viril. C'est un ressort très précieux pour le succès de l'industrie locale et des travaux d'armée.

La chasteté des vestales et vestels est d'autant mieux garantie qu'ils sont pleinement libres de quitter le corps en renonçant aux avantages du rôle d'ailleurs cette chasteté qui dure tout au plus jusqu'à 49 ou 20 ans, peut finir légitimement à 18 et 17 ans, si le sujet trouve une alliance convenable dans son séjour aux armées dont je parlerai plus loin.

Les logements vestaliques sont disposés de manière à donner pleine garantie sur les mœurs secrètes : la civilisation n'a de garantie que sur les mœurs visibles. La corporation vestalique ne peut occuper que deux quartiers affectés à chacun de ses deux sexes. On ne voudrait pas se fier aux pères et mères sur cette surveillance; ils sont trop aveugles sur les manœuvres de qui sait les flatter. Du reste les vestales et vestels ne sont point en réclusion hors l'heure du coucher; la fréquentation journalière du monde est indispensable pour les vestales, obligées de suivre leurs travaux habituels dans vingt ou trente groupes d'un et d'autre sexe.

Elles ont leurs séances de cour et leurs poursuivants titrés. Les vestels ont aussi leurs poursuivantes. Le titre de poursuivant admis procure l'avantage d'être reçu, à la prochaine campagne, dans l'armée où figurera la personne courtisée. Ce titre est concédé par le corps vestalique, assisté de dignitaires féminins et masculins de la cour d'amour. Si c'est un homme qui postule, sa conduite est scrutée; on ne lui fait pas un crime de l'inconstance, car elle a son utilité en harmonie; mais on examine si dans ses liaisons il a fait preuve de déférence et de loyauté avec les femmes. Ceux qu'on appelle en France d'aimables roués, faisant tro

phée de duper le sexe faible, seraient refusés, et de même ces aigrefins moraux, dont la feinte discrétion n'est qu'une ruse pour engeoler femmes et filles : ces caffards sentimentaux sont souvent pires que les roués; ceux-ci ne cherchent que le plaisir, les autres en veulent à la bourse; leurs vertus ne sont qu'une comédie pour happer une riche héritière. Il est inutile d'ajouter qu'une femme sera soumise au même examen, si elle sollicite le titre de poursuivante d'un vestel; on n'admettrait pas celle qui aurait fait de ses charmes un trafic direct, ou indirect selon la mode civilisée, qui alloue le titre d'honnêtes et comme il faut à des femmes aussi vénales que les courtisanes.

Des beaux esprits vont répondre : « On laissera vos réunions vestaliques s'il y règne tant de bégueulerie. Quel homme voudra se faufiler avec un comité de femmes qui se donneraient les airs de censurer en plein conseil ses actions, ses habitudes, son caractère? Le vaudeville ferait justice de leur prudotte synagogue. » Voilà des objections de civilisé; mais en harmonie un homme ne trouverait pas son compte à être mal dans l'opinion des vestales; il serait le lendemain rayé du testament d'une cinquantaine de vieillards de qui il attend des legs et portions d'hoirie (Voyez section cinquième, les Hoiries disséminées). La vieillesse fondera son bien être et ses plaisirs sur l'appui de quatre corporations, vestales, petites hordes, faquiresses et fées sympathistes; et comme elle ne sera pas tentée de retomber à la triste condition des vieillards civilisés, elle saura bien protéger les quatre appuis de son bonheur. D'ailleurs, le lustre des vestales sera fondé sur le besoin d'idolâtrie qui est une passion de tous les âges.

Les Romains, à part leur atrocité envers les vestales séduites, eurent une idée heureuse en faisant de ces prêtresses un objet d'idolâtrie publique, une classe intermédiaire entre l'homme et la divinité. Les harmoniens leur confient de même la garde du feu sacré, non pas d'un feu matériel, objet de vaine superstition, mais du feu vraiment sacré, celui des mœurs loyales et généreuses et de l'Attraction industrielle.

Chez de jeunes filles de 16 à 18 ans, rien ne commande mieux l'estime qu'une virginité non douteuse, un dévouement ardent aux travaux utiles et aux études. Quant aux travaux, les vestales sont coopératrices des petites hordes, excepté pour le genre immonde; mais lorsqu'on sonne le ban d'urgence, comme

« PoprzedniaDalej »