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qu'ont pu commettre les jugements des hommes. C'est pour cette série un affront, un avis de mieux s'organiser une autre année, mieux distribuer son assortiment de caractères et de rivalités, de manière qu'il ne s'élève, à la séance de répartition, aucun débat capable de compromettre l'unité. Une phalange qui passerait pour être sujette aux mésintelligences dans l'instant décisif, au jou de la répartition, serait décréditée dans l'opinion, comme faussé. en échelle de caractères: ses actions tomberaient; on s'en déferait promptement, parce qu'on sait en harmonie que le matériel ou industrie périclite si le passionnel est en discorde, et que le passionnel est de mème en danger si le matériel n'est pas satisfait.

Les petites hordes étant le foyer de toutes les vertus civiques, elles doivent employer au bonheur de la société l'abnégation de soi-même, recommandée par le christianisme, et le mépris des richesses recommandé par la philosophie: elles doivent réunir et pratiquer toutes les sortes de vertus rêvées et simulées en civilisation. Conservatrices de l'honneur social, elles doivent écraser la tête du serpent au physique et au moral; tout en purgeant les campagnes de reptiles, elles purgent la société d'un venin pire que celui de la vipère; elles étouffent, par leurs trésors, toute rixe de cupidité qui pourrait troubler la concorde; et par leurs travaux immondes elles étouffent l'orgueil qui, en déconsidérant une classe d'industrieux, tendrait à ramener l'esprit de caste, altérer l'amitié générale, et empêcher la fusion des classes; elle est l'une des bases du mécanisme sociétaire fondé sur

L'Attraction industrielle, la répartition équilibrée;
La fusion des classes, l'équilibre de population.

Il semblera que pour obtenir de l'enfance des prodiges de vertu, il faille recourir à des moyens surnaturels, comme font nos monastères qui, par des noviciats très-austères, habituent le néophyte à l'abnégation de soi-même; on suivra une marche tout opposée, on n'emploiera avec les petites hordes que l'amorce du plaisir.

Analysons les ressorts de leurs vertus : ils sont au nombre de quatre, tous réprouvés par la morale; ce sont les goûts de saleté, d'orgueil, d'impudence et d'insubordination. C'est en s'adonuant à ces prétendus vices, que les petites hordes s'élèvent à la pratique de toutes les vertus. Examinons, en nous aidant d'un indice. J'ai dit que la théorie d'attraction doit se borner à utiliser les

passions telles que Dieu les donne, et sans y rien changer. A l'appui de ce principe, j'ai justifié la nature sur plusieurs attractions du bas âge qui nous semblent vicieuses; telles sont la curiosité et l'inconstance: elles ont pour but d'attirer l'enfant dans une foule de séristères où se développeront ses vocations. Le penchant à fréquenter les polissons plus ágés; c'est d'eux qu'il doit recevoir en harmonie l'impulsion d'entraînement à l'industrie, (ton corporatif ascendant, IV, 45). La désobéissance au père et au précepteur; ce ne sont pas eux qui doivent l'élever : son éducation doit être faite par les rivalités cabalistiques des groupes. Ainsi toutes les impulsions du jeune âge sont bonnes en basse enfance et, de même en haute enfance, pourvu qu'on y applique l'exercice en Séries passionnées.

Ce ne sera pas du premier jour qu'on entraînera une horde aux travaux répugnants: il faudra l'y amener par degrés; on excitera d'abord son orgueil par la suprématie de rang. Toute autorité, les monarques mêmes, doivent le premier salut aux petites hordes; elles possèdent les chevaux nains et sont première cavalerie du globe; aucune armée industrielle ne peut ouvrir sa campagne sans les petites hordes; elles ont la prérogative de mettre la première main à tout travail d'unité; elles se rendent à l'armée au jour fixé pour l'ouverture. Les ingénieurs ont fait lo tracé du travail; et les petites hordes, défilant sur le front de bandière, fournissent la première charge aux acclamations de l'armée elles y passent quelques jours et s'y signalent dans de nombreux travaux.

Elles ont le pas sur toutes les autres troupes; et dans tout exercice matinal, le commandement est dévolu à l'un des Petits Kans. Si des légions ont campé dans une phalange (aux camps cellulaires), le lendemain après le repas du délité, on s'assemble pour le départ à la parade, et c'est le Petit Kan qui la commande. Il a son état-major comme un général, prérogative qui charme les enfants, de même que l'admission à l'armée; elle n'est accordée qu'aux petites hordes ou à quelques élus des petites bandes qui n'y sont reçus que par la protection des hordes.

Dans les temples, une petite horde prend place au sanctuaire, et dans les cérémonies elle a toujours le poste d'honneur.

Ces distinctions ont pour but d'utiliser leur penchant aux fonctions immondes. Il faut par des fumées de gloriole, qui ne coûtent rien, les passionner pour ces travaux, leur y créer une carrière

de gloire; c'est pour cela qu'on favorise leurs goûts d'orgueil, d'impudence et d'insubordination.

Elles ont leur argot, ou langage de cabale, et leur petite artilierie elles ont aussi leurs druides et druidesses qui sont des acolytes choisis parmi les personnes âgées, conservant du goût pour les fonctions immondes, et à qui ce service vaut de nombreux avantages.

La méthode à suivre avec les petites hordes est d'utiliser leur fougue de saleté, mais non pas de l'user par des travaux fatigants. Pour ne point user cette fougue on l'emploie galment, honorifiquement et en courtes séances; par exemple:

S'il s'agit d'un travail très-immonde, on rassemble les hordes de quatre ou cinq phalanges vicinales; elles viennent assister au délité ou repas matinal servi à 4 heures 3/4; puis après l'hymne religieux, à 5 heures, et la parade des groupes qui vont au travail, on sonne la charge des petites hordes par un tintamarre de tocsin, carillons, tambours, trompettes, hurlements de dogues et mugissements de bœufs alors les hordes, conduites par leurs kans et leurs druides, s'élancent à grands cris, passant au-devant du sacerdoce qui les asperge; elles courent frénétiquement au travail qui est exécuté comme œuvre pie, acte de charité envers la phalange, service de Dieu et de l'unité.

L'ouvrage terminé, elles passent aux ablutions et à la toilette; puis, se dispersant jusqu'à huit heures dans les jardins et ateliers, elles reviennent assister triomphalement au déjeuné. Là, chaque horde reçoit une couronne de chêne qu'on attache à son drapeau; et, après le déjeùné, clles remontent à cheval et retournent dans leurs phalanges respectives.

Elles doivent être affiliées au sacerdoce à titre de confrérie religieuse, et porter dans l'exercice de leurs fonctions un signe religieux sur leurs habits, croix ou autre emblème. Parmi leurs stimulants industriels, on ne doit pas négliger l'esprit religieux, mobile très-puissant sur les enfants pour exciter le dévouement.

Après les avoir électrisés corporativement dans des fonctions difficiles, il sera bien aisé de les façonner aux emplois habituels de service immonde dans les appartements, les boucheries, cuisines, étables, buanderies; elles sont toujours sur pied à trois heures du matin, prenant l'initiative du travail dans la phalange comme à l'armée.

Elles ont la haute police du règne animal, veillant dans les

boucheries à ce qu'on ne fasse souffrir aucune bête et qu'on lui donne la mort la plus douce. Quiconque maltraiterait quadrupède, oiseau, poisson, insecte, en rudoyant l'animal dans son service ou en le faisant souffrir aux boucheries, serait justiciable du Divan des petites horde:; quel que fût son âge, il se verrait traduit devant un tribuna! d'enfants, comme inférieur en raison aux enfants mêmes; car on a pour règle en harmonie, que les animaux n'étant productifs qu'autant qu'ils sont bien traités, colui qui, selon la coutume f.ançaise, maltraite ces ètres hors d'état de résister, est lui-même plus animal que les bêtes qu'il persécute.

La phalange d'essai n'aura pas, pour enthousiasmer sa petite horde, les moyens de relations générales décrits plus haut; mais elle approchera du but par quelques moyens de circonstance, tels que les contrastes à établir entre la petite horde et la petite bande; par exemple, en costumes les petites bandes ont les vêtements chevaleresques et romantiques, et la manœuvre mo derne ou mode rectiligne nommé escadron; les petites hordes ont la manœuvre tartare ou mode curviligne, les parures grotesques, et probablement le costume mi-partie du barbaresque et du hongrois, dolman et pantalon de couleurs tranchantes et variées sur chaque individu, de manière que la horde semble un carreau de tulipes richement panachées: cent cavaliers devront étaler deux cents couleurs artistement contrastées; problème bien embarrassant pour la belle France, qui, avec ses perfectibilités mercantiles, n'a jamais su trouver 40 couleurs pour différencier méthodiquement à deux couleurs tranchantes, les marques distinctives des régiments.

On peut voir sur ce sujet de plus amples détails (IV, 438 à 166). J'en ai dit assez pour faire entrevoir qu'une corporation d'enfants adonnée à tous les goûts que la morale interdit à leur âge, est le ressort qui réalisera toutes les chimères de vertu dont se repaissent les moralistes:

1o La douce fraternité; si l'immondicité parvenait à déconsidérer quelque fonction, la série qui l'exerce deviendrait classe de l'arias, d'êtres avilis avec qui les riches ne voudraient plus se rencontrer dans les travaux. Toute fonction qui produirait.ce vicieux effet est ennoblie par les petites hordes qui s'en emparent, ( maintiennent ainsi le rapprochement, l'unité ou fusion des classes, riche, moyenne et pauvre.

2o Le mépris des richesses. Les petites hordes ne méprisent

pas la richesse, mais l'égoïsme en usage des richesses; elles sacrifient partie de la leur pour augmenter celle de la phalange entière, et maintenir la vraie source de richesse, qui est l'Attrac tion industrielle étendue aux trois classes, et opérant leur réunion affectueuse dans tous les travaux, même au genre immonde réservé aux enfants; car ceux des riches seront aussi empressés que les pauvres d'être admis à la horde; c'est le caractère qui décide ce choix en corporation.

3o La charité sociale. On verra que les petites hordes, e exerçant cette vertu, entraînent tout le monde à l'exercer indirectement en affaires d'intérêt. (Voyez sect. V), l'équilibre de répartition en mode inverse ou voie de générosité, par laquelle les riches se coalisent pour favoriser le pauvre qu'ils s'accordent lous à spolier en civilisation.

On se convaincra dans les sections suivantes que tous les triomphes de la vertu tiennent à la bonne organisation des petites hordes; elles scules peuvent, en mécanique générale, contrebalancer le despotisme de l'argent, maîtriser ce tyran du monde, ce VIL MÉTAL, vil aux yeux des moralistes, et qui deviendra très-noble quand il sera employé au maintien de l'unité industrielle : il en est l'écueil dans nos sociétés civilisées où l'on titre de gens comme il faut, ceux qui, à l'appui de la richesse, ne font rien, ne sont bons à rien. Leur surnom de gens comme il faut se trouve malheureusement fort sensé; car la circulation en régime civilisé ne se fondant que sur les fantaisies des oisifs, ils sont vraiment les gens comme il en faut pour soutenir le régime de circulation inverse et consommation inverse (33).

Pour résumer sur les petites hordes, il nous resterait à analyser la force des ressorts qui les font mouvoir; on n'en pourra bien juger qu'après que j'aurai décrit leur contraste ou force opposée, qui est la corporation des petites bandes. Je vais les définir abréviativement, après quoi il faudra définir encore les deux corps de vestalat et damoisellat, avant de pouvoir expliquer le système des équilibres de passions parmi les diverses tribus de l'enfance.

Remarquons provisoirement que parmi les petites hordes, aucune passion n'a été comprimée; au contraire on donne plein essor à leurs goûts dominants, entre autres à celui de saleté.

Si nos moralistes avaient étudié la nature de l'homme, ils auraient reconnu ce goût de saleté chez le grand nombre des enfants

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