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sans surcharge d'autres emplois, comme chez les bonnes civilisées qui font le travail en entier. Les bonnes et sous-bonnes harmoniennes se subdivisent l'ouvrage; chacune, aux heures de faction, n'exerce que sur la partie dont elle s'est chargée; il y a toujours au séristère seize bonnes, sous-bonnes ct officières, c'est plus qu'il n'en faut pour se répartir les fonctions selon les goûts. 2o Le tribut de louanges qu'elles reçoivent des parents qui ont pris parti pour leur méthode, puis des voisins de canton cu des voyageurs passionnés pour cette méthode.

Chez les enfants, la Composite naît du double charme que leur procure le régime des nattes élastiques divisées par cases contiguës; ils y gagnent, pour le corps, liberté et souplesse des mo»vements; pour l'esprit, contact avec leurs semblables qu'ils aimen à voir et approcher, contact qui serait dangereux et causerait des maladresses sans la séparation des cases par un filet de soie ou de lin.

La Papillonne est satisfaite chez les bonnes par l'intermittence d'exercice borné à un jour sur trois, et à huit heures en quatro séances dans l'intervalle desquelles on vaque à autre chose, sans tomber dans l'esclavage des mères et bonnes civilisées qui n'ont aucun répit.

Elle est satisfaite chez l'enfant par alternat du berceau à la natte, par variété dans les plaisirs de tous les sens, aliments, concerts, spectacles, gimblettes, promenades en char, etc.

Voilà pour l'éducation du premier âge, des règles fixes et non pas des systèmes que chacun peut varier selon son caprice. Je suivrai la même base dans l'éducation des autres âges d'enfance, et dans toutes les relations des pères : toujours le développement combiné des trois Passions mécanisantes qui doivent diriger les neuf autres, et par suite diriger l'ensemble du mécanisme sociétaire distribué en Séries passionnées, hors desquelles il est impossible de faire jouer combinément les trois Passions rectrices.

Pour compléter les preuves, il faudrait vérifier sur chacune des dispositions, si elle favorise le jeu des trois Passions mécanisantes; tout ce qui peut les entraver est faux et doit être supprimé, remplacé par un procédé qui atteigne au but.

Les règles données sur l'éducation de la prime enfance, ne sont que l'application des principes établis aux chapitres v et vi; et comme elles s'étendront à tous les âges, à toutes les relations,

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'on voit que le Créateur a pourvu à tout par des méthodes fort simples dont l'observance garantit de tout écart. Cessons donc de prêter l'oreille aux alarmistes qui nous effraient de l'impénétrabilité des mystères. L'Évangile leur disait cherchez et vous trourerez; mais en éducation comme en tout, ils ont mieux aimé faire le commerce de systèmes arbitraires et répressifs, que de chercher le système de la nature, qui, une fois connu, donne congé à toutes ces méthodes civilisées tendant à réprimer et changer les passions, soit des enfants soit des pères.

CHAPITRE XIX.

Education des lutins par les bonnins et bonnines.

Je viens de décrire la période matérielle de l'éducation, celle où les fonctions ne s'étendent guère qu'à la culture des sens, à l'art de les dégrossir et les préserver du faussement dont ils sont frappés en civilisation dès le bas âge. Sur mille enfants français il en est 999 qui ont l'oreille faussée, et ainsi des autres sens.

Nous passons à la période d'initiative en industrie et en Attraction industrielle, sans laquelle tout est faux en éducation; car le premier des trois buts de l'homme étant la richesse ou le luxe, on peut dire que son éducation est faussée et qu'il se dirige à contresens, si dès les premiers pas, dès l'âge d'environ 2 ans, il ne s'adonne pas spontanément au travail productif, source de la richesse; et s'il se livre, comme l'enfant civilisé, à ne faire que le mal, souiller, briser, commettre des dégâts que de sols parents trouvent charmants.

Cette duplicité d'action dans le bas âge, cet instinct, de si onne heure en divergence avec l'attraction, serait la honte du Créateur, s'il n'avait pas inventé un autre mécanisme propre à faire concerter les passions et l'attraction à tout âge. Examinons ce mécanisme sur le premier âge susceptible d'industrie.

Dès que l'enfant peut marcher et agir, il passe de la classe des poupons et pouponnes à celle des lutins et lutines. S'il a été élevé dès sa naissance dans les séristères d'une phalange, il sera dès l'âge de 21 mois assez fort pour passer aux lutins. Parmi ces enfants on ne distingue point les deux sexes; il importe de les confondre à cette époque pour faciliter l'éclosion des voca

tions et l'amalgame des sexes à un même travail. On ne commence à distinguer les sexes que dans la tribu des bambins.

J'ai dit que la nature donne à chaque enfant un grand nombre d'instincts en industrie, environ une trentaine, dont quelques-uns sont primaires ou dirigeants et doivent acheminer aux secondaires.

Il s'agit de découvrir d'abord les instincts primaires : l'enfant mordra à cet hameçon dès qu'on le lui présentera; aussi dès qu'il peut marcher, quitter le séristère des poupons, les bonnins et bonnines à qui il est remis s'empressent-ils de le conduire dans tous les ateliers et toutes les réunions industrielles peu éloignées; et comme il trouve partout de petits outils, une industrie en miniature, exercée déjà par les lutins de 2 1/2 à 3 ans, avec qui il veut s'entremettre, fureter, manier, on peut discerner, au bout d'une quinzaine, quels sont les ateliers qui le séduisent, quels sont ses instincts en industrie.

La phalange ayant des travaux excessivement variés, (voyez chapitres xv et XVI), il est impossible que l'enfant qui les parcourt n'y trouve pas l'occasion de satisfaire plusieurs de ses instincts dominants; ils éclateront à l'aspect des petits outils maniés par d'autres enfants plus âgés que lui de quelques mois.

Au dire des pères et instituteurs civilisés, les enfants sont de petils paresseux rien n'est plus faux; les enfants dès l'âge de 2 à 3 ans sont très-industrieux, mais il faut connaître les ressorts que la nature veut mettre en œuvre pour les entraîner a l'industrie dans les Séries passionnées, et non pas en civilisa

tion.

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Les goûts dominants chez tous les enfants sont :

1. Le FURETAGE ou penchant à tout manier, tout visiter, tout parcourir, varier sans cesse de fonction;

2. Le fracas industriel, goût pour les travaux bruyants;

3. La singerie ou manie imitative;

4. La miniature industrielle, goût des petits ateliers;

5. L'ENTRAINEMENT PROGRESSIF du faible au fort.

Il en est bien d'autres, je me borne à citer d'abord ces cinq, très-connus des civilisés. Examinons la méthode à suivre pour les appliquer à l'industrie dès le bas âge.

Les bonnins et bonnincs exploiteront d'abord la manie de fu retage si dominante chez l'enfant de deux ans. Il veut entrer

partout, manier, retourner tout ce qu'il voit. Aussi est-on obligé de le tenir à l'écart dans une pièce démeublée, car il briserait tout.

Ce penchant à tout manier est une amorce naturelle à l'industrie; pour l'y attirer, on le conduira aux petits ateliers; il y verra des enfants de 2 1/2 et 3 ans opérant déjà avec de petits outils, petits marteaux. Il voudra exercer sa manie imitative dite SINGERIE; on lui prêtera quelques outils, mais il désirera être admis avec les enfants de 26, 27 mois., qui savent travailler et qui le repousseront.

Il s'obstinera si ce travail est au nombre de ses instincts: alors le bonnin ou le patriarche présent lui enseignera quelque parcelle du travail, et il parviendra bien vite à se rendre utile sur quelques riens qui lui serviront d'introduction; examinons cet effet sur un menu travail à portée des plus petits enfants, un égoussage et triage de pois verts. Ce travail qui occuperait chez nous des bras de 30 ans, sera confié à des enfants de 2, 3, 4 ans la salle contient des tables inclinées, à diverses concavités; deux bambines sont assises au côté supérieur, elles égrènent des pois en silique; l'inclinaison de la table fait rouler le grain vers le côté inférieur où se trouvent assis trois lutins ou lutines de 25, 30, 35 mois, chargés du triage et pourvus d'instruments spéciaux.

Il s'agit de séparer les plus petits pour le ragoût au sucre, les moyens pour le ragoût au lard et les gros pour la soupe. La lutine de 35 mois choisit d'abord les petits qui sont les plus difficiles à trier; elle renvoie tout le gros et moyen à la cavité suivante, où la lutine de 30 mois pousse à la troisième cavité ce qui parait gros, renvoie à la première ce qui est petit, et fait glisser le moyen grain dans le panier. Le lutin de 25 mois, placé à la troisième cavité, a peu de chose à faire; il renvoie quelques moyens grains à la deuxième et recueille les gros dans sa corbeille.

C'est à ce troisième rang qu'on placera le lutin débutant; il s'entremettra fièrement à pousser les gros grains dans le panier; c'est un travail de rien, mais il croira avoir fait autant que ses compagnons; il se passionnera, prendra de l'émulation, et dès la troisième séance il saura remplacer le bas lutin de 25 mois, rejeter les grains de deuxième grosseur en deuxième case, et recueillir seulement ceux de première faciles à distinguer. Dès ›

qu'il saura figurer a ce minime travail, on lui placera solennellement sur son bourrelet ou bonnet un pompon d'aspirant au groupe d'égoussage des pois verts.

C'est une précaution employée dans tous les ateliers sociétaires que de réserver aux très-petits enfants un travail de nulle valeur, comme celui de recevoir quelques gros pois qu'on fait glisser vers l'enfant et qu'il pousse dans une corbeille. On pourrait faire cela sans lui et sans perdre de temps, mais on manquerait l'amorce industrielle qu'il faut toujours présenter à un lutin arrivant dans l'atelier et même à un bambin ou cherubin; car tel qui n'a pas pris parti à 2 ans, pourra s'engager à 3 ou à 4.

Cette amorce qu'on réserve partout aux divers åges ne peut être pour le lutin de 24 mois qu'une ombre de travail, flattant son anour-propre, lui persuadant qu'il a fait quelque chose, et qu'il est presque l'égal des bas lutins de 26, 28 mois, déjà engagés à ce groupe, déjà revêtus de panaches et ornements qui inspirent un profond respect au lutin débutant (487).

L'enfant de 2 ans trouve donc aux petits ateliers d'une phalange quantité d'amorces que la civilisation ne saurait lui offrir : elles sont au nombre d'une vingtaine, dont je vais donner un tableau.

RESSORTS D'ÉCLOSION DES VOCATIONS.

1. Le charme de petits outils, en dimension graduće pour les divers åges, et de petits ateliers.

2. Les gimblettes harmoniques, ou application de tout l'attirail des gimblettes actuelles, chariots, poupées, ctc., à des emplois d'apprentissage ou de coopération en Industrie (Voyez chap. XVIII.

3. L'appat des ornemens gradués; un panache suffit déjà chez nous pour ensorceler un villageois, lui faire signer l'abandon de sa liberté; quel sera donc l'effet de cent parures honorifiques, pour enrôler un enfant au plaisir et à des réunions amusantes avec ses pareils?

4. Les privilèges de parades et manicment d'outils; on fait combien ces amorces ont de pouvoir sur l'enfant.

5. La gaité inséparable des réunions enfantines quand elles tra- vaillent par plaisir ou attraction.

6. L'enthousiasme pour la phalange où l'enfant jouira de tous les plaisirs dont son åge est susceptible.

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