CHAPITRE X. Classification, direction, devis. Dans toute réunion civilisée, on ne connait d'autre hiérarchie que celle du rang ou de la fortune : l'ordre sociétaire emploie plusieurs autres échelles de classification inconnues parmi nous, comme celle des caractères qui sont pour les civilisés un grimoire indéchiffrable; et celle des tempéraments que la médecine réduit à quatre, et qui sont en même quantité et même distribution que les caractères individuels; mais il faudra de longues épreuves avant de pouvoir faire le triage et l'échelle régulière des caractères et celle des tempéraments. La première classification à établir sera celle des caractères collectifs analogues aux divers âges; ils se classeront spontanément, personne ne sera obligé de se ranger dans telle catégorie d'âge. Voyez ladite échelle (110). Sa distribution représente une série mesurée ou composée; c'est peut-être la scule qu'on pourra former dans la phalange d'essai. Nola. Ce qu'on peut remarquer ici, c'est qu'une série mesurée se prête comme une simple à la division en trois corps, ailes et centre; mais si on décomposait cette série par sexes, on y établirait une autre division en quatre corps, dont il n'est pas pressant de parler. Les trente-deux chœurs, leurs esprits de corps et leurs attributions graduées seront une féconde source d'accords, pourvu que les âges, les tribus et les chœurs se classent en pleine liberté. On ne distinguera pas de demi-caractère dans une phalange d'échelle réduite à huit cents sociétaires et cent salariés; la manœuvre du demi-caractère ne pouvant s'établir que sur une masse d'environ mille six cents. Je définirai plus loin la différence du plein du demi-caractère. Les enfants se prèteront ardemment à former l'échelle corporative des âges, les six tribus nos 1, 2, 3, 4, 5, 6, sauf à avancer les enfants précoces en facultés, et retarder les moins développés. L'échelle d'âges, qui plait beaucoup à l'enfance, est indispensa ble pour l'émulation, pour le ton et l'impulsion, qui doivent être donnés par degrés, et communiqués de la tribu numéro 6 aux tribus inférieures. Toute l'éducation pivote sur la tribu no 6 (Voyez 3 et 4 sections). L'âge avancé formera avec plaisir les tribus 44, 45, 46, car les six chœurs de ces tribus jouissent de diverses prérogatives quant aux subsistances, vêtements, logements, voitures, otc.: un patriarche (16o tribu) est servi enchère de première classe, quelque pauvre qu'il soit : un révérend et un vénérable ont droit aux tables de deuxième classe, malgré le défaut de fortune; mêmes égards quant aux vêtements, logements, équipages; nos modernes, en vrais sauvages, abandonnent la vieillesse, l'enfance, les malades; on prodigue aux oisifs les litières suspendues, rembourées, tandis que les blessés sont cahotés, martyrisés dans des fourgons sans soupeute: pas un moraliste ne réclamera pour eux. Voilà les bienfaits de la civilisation perfectible, ses gasconades philantropiques et morales! PHALANGE EN GRANDE ÉCHELLE. DISTRIBUTION EN 16 TRIBUS ET 32 CHOEURS. Distinction de plein et demi-caractère, de régence et compléments. TRANSIT. ASCEND®. 4 | Bambins et Bambines. 2 Chérubins et Chérubines. AILERON ASCENDANT. Gymnasiens et Gymnasiennes. Jouvenceaux et Jouvencelles. 12 à 45 1/2 56 392 28 196 15 1/2 à 20 62 31 Plein caractère. 810 810 TRANSIT. DESCEND. 16 | Patriarches et Patriarches. 45 Nota. On doit s'écarter de ce nombre et le porter: En phalange de première génération &. Les tribus 7 et 8° fort jeunes, et les 9 ct 10 encore jeunes, se classeront sans aucune répugnance en échelle d'âges, à peu d'exceptions près, car tout sera libre dans cette classification, depuis la tribu 7 jusqu'à la 16o. C'est aux tribus 11, 12, 13, que commence l'âge déclinant, et l'on va présumer que les femmes, sur le retour, scront peu flattées de figurer dans ces tribus, qu'elles refuseront tout net de s'y incorporer: il n'en sera rien. Le régime sociétaire fait naftre une foule d'intérêts différents des nôtres : l'un de ses effets est d'assurer considération et affection à la vieillesse, qui, dans l'ordre civilisé, est mal vue des jeunes gens. On verra, au chapitre des rallicments passionnels, que cette bannière d'âge avancé, qui serait aujourd'hui un épouvantail pour les femmes déclinantes, deviendra pour elles une amorce. D'ailleurs, chacun pourra se classer dans la tribu dont il obtiendra l'agrément. La femme de quarante ans pourra se ranger parmi celle de trente, si elle y est admise, et cette admission sera facile à obtenir. La classifiation au-dessus de vingt ans étant libre, je n'indique pas les âges des tribus no 7 et au-dessus. L'emploi le plus précieux de cette échelle d'âges, est de faciliter l'éducation naturelle, créer chez les enfants des esprits de corps qui les entraînent passionnément aux études et aux travaux productifs. (Voyez troisième section.) On devra observer, dans la classification par tribus, l'inégalité des deux grandes divisions: d'ailleurs la nature fournit moins de nombre dans l'âge descendant que dans l'ascendant; aussi aije distribué les quatorze tribus de pleine harmonie, par 38, 44, 50, 56, 62, 68, 74.=54.=70, 64, 58, 52, 46, 40, 34. Et non par nombres égaux en correspondance, 36, 42, 48, 54, 60, 66, 72. 54.72, 66, 60, 54, 48, 42, 36. La deuxième échelle supposerait l'égalité numérique des deux divisions d'âge. On aura au contraire, pendant trente ans, une surcharge de nombre dans la première division, parce que les enfants sont surabondants en civilisation. Lasse de plein caractère, qui comprend 810 individus, est celle des êtres qui jouissent de l'exercice plein en facultés corporelles et intellectuelles. Un enfant de trois à quatre ans ne peut pas avoir, même dans l'éducation sociétaire, la dextérité, l'intelligence, les penchants prononcés qui constituent le |