qui ne prouve rien. Tous deux enfin n'opposent aux témoignages positifs et au silence des auteurs cités auxquels on peut ajouter Sénèque (ép. 114), que la seule élégie sur la mort de Mécène, attribuée au poète Albinovanus. Lorsqu'un témoignage est seul contre tous les autres, il devient justement suspect; il est plus raisonnable de croire que l'élégie sur la mort de Mécène n'est point d'Albinovanus, que de l'apporter en preuve d'un fait contredit par les autres auteurs, ou infirmé par leur silence, et c'est aussi l'opinion que suivent les commentateurs les plus éclairés. Je ne sais trop comment M. Nitsch, qui est de ce nombre, a préféré l'opi nion contraire; car il n'avoit pas pour excuse le zèle pour la gloire de Mécène qui paroît avoir animé Dacier et Sanadon. Un petit nombre de Mss. coupent cette Ode en deux après le v. 26, et donnent pour titre à la seconde, de victo Antonio ou de fuga Antonii; il est clair que c'est cette glose qui, en: passant de la marge dans l'interligne, au-dessus du vers Terra marique, etc., a produit cette division. Il y a beaucoup de vivacité dans les sentimens dont cette pièce est animée; on peut la regarder comme une des meilleures de ce Livre, malgré les négligences qu'on a cru y remarquer. Ce qui'en fait un des principaux mérites, en même temps que le désespoir du traducteur, c'est l'étonnante rapidité du style. En faisant quarante-six vers au lieu de trentehuit, je suis loin de croire avoir tout rendu. : : ODE IX. AD MÆCENATEM. QUANDO repostum Cæcubum ad festas dapes, Tecum sub alta (sic Jovi gratum) domo, 5 10 Fert vallum et arma miles, et spadonibus Servire rugosis potest; Interque signa, turpe, militaria 15 Sol adspicit conopium! At huc frementes verterunt bis mille equos L Io Triumphe, tu moraris aureosa Currus et intactas Bovesque элест nec & ODE IX. A MÉCÈNEVIA QUEL jour, dans ton palais, pourrai-je, heureux Mécène, Sûr de plaire au maître des Dieux Voir le luth dorien, la flûte lydiennes dua Chanter César victorieux?м этой Quand boirai-je avec toi le vin des jours de fête Ton Cécube dont la gaitédi raqua J Nous animoit naguère à chanter la défaite Un Romain, sous les lois d'une étrangère impie Et le soleil est indigné Qu'un pavillon de lin flotte autour d'une femme se Parois, Triomphe heureux! la génisse indomptée Jamais, Triomphe heureux! ta pompe si vantée 1 Neque Áfricanum, cui super Carthaginem 25 Terra marique victus hostis, Punico Aut ille centum nobilem Cretam urbibus, Ventis iturus non suis, Exercitatas aut petit Syrtes Noto, 30 Aut fertur incerto mari. Capaciores affer huc, puer, scyphos, Vel quod fluentem nauseam coerceat, Curam, metumque Cæsaris rerum juvat 35 Moins grand fut le vainqueur du Numide sauvage, Moins grand ce guerrier généreux De qui la vertu même, aux lieux où fut Carthage Consacra le nom glorieux. Notre ennemi vaincu sur l'onde et sur la terre Et trahi par les vents, il traîne sa misère Il va chercher la Crète et ses rives fécondes, Peut-être il se dirige, ou sa nef sur les ondes Dissipe le dégoût des flots..... Viens, Bacchus, quand le sort à César est prospère, Nous verser l'oubli de nos maux! |