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Ajoûtez à la grace que vous nous avez faite de croire en vous, celle de nous eftimer glorieux de fouffrir quelque chofe pour vous, à l'exemple de ces premiers Fidéles qui dépouillez de leurs biens, exilez de leur patric, chargez de l'ignominie de votre Croix, vous fuivoient avec joie pour entrer avec vous dans ce Sanctuaire celette, dans cette demeure éternelle, qu'ils vouloient acquerir par le mépris des biens terreftres & periffables de cette vic.

LE MEME JOUR,

S. HUBERT. Double.

ON pretend que S. Hubert étoit fils de Ber

trand Duc d'Aquitaine ou Guienne, & qu'il parut au monde vers l'an 663. Ses parens après l'avoir fait élever dans tous les exercices convenables à fa condition l'envoiérent à la cour du Roi Thierry, d'où il pafla à celle de Pepin d'Her flal en Auftrafic ou Lorraine. Il y fut honoré des plus grands emplois, & époufà une fille de la premiere qualité nominée Floribane dont il eut un fils nommé Floribert qui fut fon fucceffeur à l'Epifcopat. Se voiant parmi les grandeurs de la terre il en confidera la vanité de plus près, & il en conçut un dégoût qui fut le commencement de fa converfion. La diverfité des opinions qu'on a debitées fur le lieu, le tems, & la maniere de cette convertion fi remarquable, ne peut gueres contribuer qu'à rendre fufpectes la plupart des circonftances dont on l'a revêtue, principalement ce que l'on a publié de l'apparition de J. C. en croix fur la tête d'un Cerf qu'il pourfuivoit à la chaffe. De quelque inftrument que Dieu fe foit

fervi pour lui toucher le cœur, Hubert en fut tellement ébranlé qu'il renonça à toutes fes habitudes & à tous fes engagemens feculiers pour mener une vie toute nouvelle. Il fe retira par l'inspiration de Dieu auprès de S. Lambert Evêque de Maltrecht. Ce Prelat le reçut dans la communauté des Difciples qu'il formoit à la vertu, & après l'avoir éprouvé durant quelque tems il lui donna la clericature. Hubert travailla fous fa conduite pour arriver à la perfection; & il fut d'une édification merveilleuse pour le Clergé & le peuple de Maftrecht pendant près de vingt ans qu'il fut auprès de S. Lambert. Ce faint Pa fteur aiant été martirifé au Village de Liege l'an 708. l'Eglife de Maftrecht ne put fe confoler de fa perte qu'en le faifant revivre fur fon fiege dans la perfonne du Prêtre Hubert le plus cheri de fes difciples, & qui pouvoit avoir pour lors environ 45. ans. Hubert aiant été substitué à fon maître par les fuffrages du Clergé & du peuple dans l'Epifcopat, fit voir qu'il ne lui étoit point inferieur en vertu. Il s'apliqua à continuer l'ouvrage du Seigneur commencé par S. Lambert dans l'extirpation des vices & de l'idolatrie dont il y avoit toujours bien des reftes vers les extré mitez de fon Diocéfe. Il commença fon Epifcopat par la distribution de ce qui lui reftoit en faveur des pauvres pour lefquels il avoit toujours eu une tendreffc particuliere. Ne croiant pas que les vertus qui peuvent faire l'ornement d'un Clerc doivent fuffire pour un veritable Evêque, il s'efforça de faire croître toutes celles dont il avoit honoré fa, clericature, & d'y ajoûter toutes les autres qui pouvoient lui manquer. Au zele qu'il avoit pour le falut des ames & qui lui faifoit tout, facrifier pour fatisfaire aux devoirs de la charité

que de Liege de leur accorder le corps de S. Hu bert. Ce Prelat renvoia la requête des Moines d'Andain à fon Metropolitain Adebaud Evêque de Cologne qui crut devoir en parler à l'Empereur. Ce Prince fit propofer la chofe au Concile qui fe tenoit alors à Aix-la-Chapelle. On y fut d'avis de ne point refufer aux Moines la fatisfaЄtion qu'ils demandoient. L'Evêque Walcand en fit auffitôt la tranflation. Il fit porter d'abord le corps qui fe trouva encore tout entier de l'Eglife de S. Pierre dans fa cathedrale, où il lui fit recevoir pendant trois jours les honneurs des pro ceffions & des prieres publiques. De là il le transfera dans l'Eglife d'Andain le 30 de Septembre de l'an 825. La vertu des miracles qui avoit toujours acompagné le Saint jufques-là le fuivit encore dans ce Monaftere qui en devint très-celebre depuis, & qui quitta fon nom pour prendre celui de S. Hubert en Ardennes. On ne peut marquer affez la ferveur de la devotion qu'ont eue les peuples d'aller en ce lieu demander les graces du ciel par fon interceffion. L'on remarque que dès le onziéme fiecle il étoit reclamé en particulier contre la rage, & que de là eft venu particulierement le choix que les chaffeurs & ceux qui nourriffent des chiens en ont fait pour leur Patron. Les perfonnes qui font atteintes de la rage font un pelerinage à S. Hubert. On leur fait une incifion au front & on y fait entrer une parcelle de l'étole qu'on prétend avoir fervi à S. Hubert dans fon facre, & que l'on garde depuis ce tems-là, fans que l'on s'apperçoive qu'elle diminue, quoi que l'on en couppe frequenment de ces parcelles. La perfonne ainfi taillée doit obferver les articles fuivans.,, 1. Elle doit fe confefler & com. munier ncuf jours confecutifs. 2. Elle doit cou

,,cher feule en draps blancs & nets, ou bien tou,,te vêtue. 3. Elle doit boire dans un verre ou au,,tre vaiffeau particulier, & ne doit point baiffer ,,la tête pour boire aux fontaines ou rivieres. 4. Elle peut boire du vin rouge, clairet, & blanc ,,mêlé avec de l'eau, ou bien de l'eau pure. 5. El-,,le peut manger du pain blanc ou autre, de la ,,chair d'un porc mâle d'un an ou plus, des cha,,pons ou poules auffi d'un an ou plus, des poif,,fons à écailles, comme harangs, forets, carpes, &c. des œufs durs; & toutes ces chofes ,,doivent être mangées froides. 6. Il ne faut pas ,,peigner fes cheveux pendant 40. jours. 7. Le ,,dixième jour on doit faire délier fon bandeau par ,,quelque Prêtre, le faire brûler, & en jetter les ,,cendres dans la pifcine. 8. Il faut garder tous les ,,ans la fête de S. Hubert, qui eft le troifiéme de ,,Novembre. 9. Et fi la perfonne recevoit une ,,bleffure ou une morfure de quelques animaux „enragez qui allât jufqu'au fang, elle doit faire ,,la même abftinence l'efpace de trois jours, fans ,,qu'il foit befoin de revenir à S. Hubert. 10. Elle ,,pourra enfin donner repis ou delai de 40. en 40, „jours à toutes perfonnes bleffées ou mordues ,,à fang ou autrement infectées par quelques ani,,maux enragez.,, Ces articles aiant parû fort extraordinaires & même fuperftitieux à plufieurs perfonncs, l'on a confulté là-deffus des Docteurs de la Faculté de Theologie de Louvain, & des Docteurs en medecine de la même Univerfité; & tous ont jugé qu'ils pouvoient être pris en un ,,bon fens qui ne choquoit ni les principes de la Theologie, ni ceux de la medecine. Les Examinateurs Synodaux du Diocéfe de Liege, dont eft l'Abbaie de S. Hubert, en ont rendu le même jugement; ce qui a porté Meffire Jean Louis

Evêque Prince de Liege à donner la declaration fuivante:,, Jean Louis, &c. aiant ouï le fenti,,ment de nos Examinateurs Synodaux touchant ,,les articles de la neuvaine qui fe pratique à S.Hu,,bert en Ardenne & l'explication des mêmes ar,,ticies, Nous fommes tout-à-fait perfuadez auffi ,,bien que nos predeceffeurs que les effets mer ,,Veilleux que l'on a vû arriver depuis tant de fie,,cles en ce même lieu ne doivent aucunement ,,être attribuez à la fuperftition où à l'ennemi du ,,falut des hommes;mais bien plutôt à la puiflance ,,de Dicu, lequel fe plaît à faire éclater les meri,,tes du grand S. Hubert. Nous avons auffi vû ,,avec plaifir qu'à l'égard de la confeffion & com,,munion prefcrites dans cette neuvaine on laisse ,,le tout au jugement & conduite d'un fage & ,,prudent Confeffeur, & que l'expofition des au,,tres articles marque & infpire l'efprit de peni,,tence avec des precautions juftes & naturelles: ,,c'cft pourquoi nous jugeons que ladite Neuvai,,ne fe peut obferver & pratiquer en toute pureté ,,& fans aucune fuperftition. Donné dans notre ,,cité de Liege fous la fignature de notre Vicaire ,,General & notre féel ordinaire le 4. Octobre 5,1690. figné Corneile Facs Vicaire General de ,,Liege, & plus bas, Hen. Martini.,,

Vous pouviez, Seigneur, fans les eaux du Jourdain guerir ce Syrien de la lepre: & vous pou vez fans aucune pratique exterieure guerir ceux qui font atteints de la rage & d'autres maladies. L'orgueil ne s'accommode pas de ces petits affujettiffemens: l'humilité s'y foumet fans peine, lorfqu'elle a lieu de juger que c'eft ainfi que vous voulez être glorifié dans vos Saints. Seigneur en gueriffant nos corps des maladies qui font les ef

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