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Cependant pouvant les guerir tous d'une feule parole, il n'en guerit qu'un pour marquer l'unité qui devoit regner entre ceux dont il devoit guerir les ames.

Ces cinq galeries où l'on voioit les malades étendus, fignifioient la loi qui fut donnée au peuple Juif. Car comme cette loi ne faifoit que découvrir la maladie du peché fans être capable de la guerir, de même ces galeries mettoient en evidence ces malades qui feroient demeurez cachez dans le fecret de leurs maifons, mais elles ne les gueriffoient pas.

L'eau de la pifcine reprefentoit les deux lavoirs qui ont été donnez à l'Eglife pour purifier les ames, le bâteme & la penitence. Ce n'eft point un fimple Ange qui leur communique cette vertu, c'eft le maître Souverain & le Createur de tous les Anges, l'Ange du grand confeil JefusChrift, Fils de Dieu, Vcrbc éternel qui eft defcendu du ciel en terre par fon Incarnation, & qui a communiqué aux caux du bátême & aux larmes de la penitence la vertu de fon Sang qu'il a répandu fur la croix, non pour guerir un feul qui previent les autres après le remuement de l'Ange, comme les eaux de cette pifcine, mais tout autant qui fe prefentent difpofez à recevoir l'effet du batême ou de la penitence; car ces celeftes bains ne font point limitez; d'eux-mêmes ils font pour tous.

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L'activité & la diligence de ce maladé qui fe jettoit le premier dans la pifcine & recevoit feul la guerifon, ne laiffe pas de nous apprendre, qu'il faut non dans l'oifiveté, mais dans le travail, l'humilité & la vigilance atendre les momens de grace & de mifericorde que Dieu a refervez à fon fouverain pouvoir pour la converfion des ames.

Qui connoît le prix de cette grace doit s'empref fer, fe faire violence, ne pas perdre un moment pour fe jetter dans ce bain falutaire.C'eft une fainte ambition d'y vouloir entrer les premiers, en fe regardant comme le premier des pecheurs. Comme les eaux de la pifcine ne gueritioicnt qu'après a voir été troublées, il fe trouve auffi un trouble dans la penitence, mais c'eft un trouble de grace, que la crainte des jugemens de Dieu ne caule que pour procurer une paix folide & un calme éternel.

L'Ange ne laiffe pas d'avoir auffi, fa part dans cette pifcine de la loi nouvelle. Car ou tre l'honneur qu'il a d'avoir été la figure de ce que J. C. y opere, l'Ecriture & la tradition nous apprennent qu'il fe fert encore du miniftere des faints Anges en faveur de ceux qui font les heritiers du falut. Ainfi fi nous les invoquons utilement pour la guerifon de nos corps, nous pouvons fans doute les invoquer encore plus utilement pour la guerifon, la fanctification & le falut de nos ames. Ils nous rendent une infinité d'affiftances par rapport à cette affaire qui eft la plus importante de toutes. Ils detournent de nous, plufieurs tentations, & empêchent que nous ne foions frappez des objets qui les excitent; ils diminuent les autres, en affoibliffant l'impreffion de ces objets, & en nous donnant d'autres penfées qui retiennent l'efprit, & l'empêchent de s'abandonner au peché; ils nous remettent dans l'efprit nos bonnes refolutions, & ne nous permettent pas de les oublier; ils nous empêchent d'entrer dans une infinité d'engagemens dans lefquels nous nous ferions perdus; ils nous procurent des evenemens qui fervent à nous corriger, & nous y font découvrir les deffeins de la mifericorde de Dieu; ils empéchent le demon

de nous tenter de toute fa force & de toute fa malice, ils nous découvrent fes pieges & nous les font éviter, fans même quelquefois que nous y penfions; ils foutiennent notre ame, & l'empéchent de fuivre le poids de fa corruption. Mais comme ccs affiftances font méfurées felon les regles de la juftice & de la volonté de Dieu que les Anges exécutent ponctuellement & dont ils ne s'écartent jamais, elles n'empêchent pas que beaucoup de gens ne péchent par ignorance & par foibleffe.

QU'y auroit-il en moi que langueur, que

corruption, qu'aveuglement, qu'impuiffance à fe porter au bien, qu'un dénuement & un deffechement general de toute grace & de toute vertu, fi après avoir été longtems attendu, mon divin Sauveur, vous n'étiez defcendu à nous par votre Incarnation! Que ne vous dois-je point pour avoir preparé en ma faveur le bain falutaire du bâteme, & celui de la penitence! Faites-moi la grace de m'y plonger au plutôt, d'en fortir par faitement gueri, & de ne plus retomber dans la neceffité de m'y plonger de nouveau. Saint AFchange prefentez ma demande au Seigneur, & appuicz-là, comme vous avez prefenté & appuié la demande de Tobie.

LE XXV. OCTOBRE,

SAINT CHRYSANTHE ET SAINTE DARIE. Simple.

SAint Chryfanthe & Sainte Darie, à qui faint Gregoire de Tours donne le titre de Vierge, fouffrirent la martyre à Rome, felon le Mar

tyrologe Romain, vers la fin du troisiéme fie cle. Le même faint Gregoire raporte que le lieu où l'on enfevelit leurs corps fut couvert d'une fort belle voute; & qu'un jour, qu'un grand nombre de Chrétiens y étoit affemblé pour folemnifer lcur fête, l'Empereur les fit enfermer, en ordonnant qu'on en bouchat l'entrée par un mur qui y fut conftruit auffi-tôt ; & le lieu fut couvert de fable & de pierres, afin qu'il demeurat inconnu aux fidelles. Dieu le leur revela lors que Rome eut renoncé aux idoles, & on y trouva les corps de tous ces Saints, avec les burettes d'argent que ces Chrétiens qu'on avoit enfermez, avoient aportées avec eux, pour fervir à la celebration du facrifice. Le Pape Pelage donna à un Diacre de S. Gregoire de Tours, des reliques de plufieurs Martyrs, & entr'au tres de faint Chryfanthe & de fainte Darie lef quelles fauverent ce Diacre du naufrage. Car lors que s'en revenant en France, il fut arrivé proche de Marfeille, un vent impetueux pouf foit fon vaiffeau contre un rocher, où il alloit être infailliblement brifé: il prit auffi-tôt la Châffe où étoient les reliques qu'on lui avoit don nées; il invoqua tous les Saints dont elles étoient; & au même tems un vent contraire au premier, les éloigna en un moment du ro cher, & les délivra entierement du peril.

Que pouvoit faire ce cruel Empereur de

plus avantageux pour tous ces fidelles? Is ceIcbrent la gloire de deux Martyrs, & le deviennent eux-mêmes. Au milieu de leurs facrifices, Seigneur, ils vous font veritablement facrificz. Ön les enterre vivans, mais c'eft avec leur Seigneur & leur Maître, qui reçoit leurs

ames, & fait voir par des effets extraordinaires de fa puiffance, combien il lui fera facile de reffufciter & de glorifier leurs corps.

A LA MESSE. Introit.

Neret in conspectu tuo, Domine, gemitus compeditorum: redde vicinis noftris feptuplum in finu eorum: vindica fanguinem Sanctorum tuorum,qui effufus eft. Pf. Deus venerunt Gentes in bæreditatem tuam, polluerunt templum fanctum tuum: pufuerunt Jerufalem in pomorum cuftodiam. . Gloria.

BEatoru

capits monte jufqu'à Ue le gemiffement des vous, Seigneur, verfez dans le fein de nos voisins fept fois autant d'oprobre & de honte qu'ils nous en ont fait: vengez le fang de vos Saints qui a été répandu.Pf. O Dieu! les nations font entrées dans votre heritage; elles ont profané votre temple faint; elles ont fait de Jerufalem comme une cabanne qu'on dreffe pour garder des fruits. y. Gloire. Collecte.

Ue vos bienheureux

Eatorum Marty Martyrs Chrylante &

rum tuorum ; Do

mine, Chrysanthi & Daria,quæfumus, adfit nobis oratio ; ut quos veneramur obfequio,

Darie, Seigneur, nous aident par leurs prieres, afin qu'en les honorant par un culte religieux, nous éprou

eorum pium jugiter vions fans ceffe leur affiexperiamur auxiliй; ftance favorable; Par notre Per Dominum, &c. Seigneur, &c.

EPT R E.

Lectio Epiflola beati Pauls Apoftoli ad Corinthios.

Leçon tirée de l'Epître du bienheureux Paul Apôtre aux Corinthiens.

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