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Oncles, tantes, cousins, les aïeux, les aïeules,
Augustes importans, vénérables bégueules :
Le tout au plus offrant.

(A part.)

SIR OLIVER.

Mais c'est parler cela.

On ne peut, par exemple, excuser ce trait-là.

SIR CHARLES.

Le cœur vous en dit-il?

SIR OLIVER.

Ce marché m'épouvante.

SIR CHARLES.

Pourquoi donc? ma famille était fort obligeante;
C'est pour mes chers aïeux un assez digne sort
De rendre encor service un siècle après leur mort:
Pour leur postérité je connais leur tendresse.

Vos parens!

SIR OLIVER.

SIR CHARLES.

A qui donc voulez-vous qu'on s'adresse? Quand on est assailli des besoins pressans,

par

C'est le cas ou jamais d'assembler ses parens.

(Ils sortent.)

mmmu

ACTE III.

La scène se passe chez sir Charles. Le théâtre représente une galerie de tableaux.

SCÈNE PREMIÈRE.

SIR CHARLES, SIR OLIVER, toujours sous le nom de PRÉMIUM, MOSÈS.

SIR CHARLES.

ÇA, commençons, messieurs; que rien ne nous arrête.

Voyez depuis nos jours jusques à la conquête

Tous les Norton.

SIR OLIVER.

Voilà de précieux tableaux.

SIR CHARLES.

Ils sont tous ressemblans et tous originaux.

SIR OLIVER.

De nobles lords, vraiment! Des têtes vénérables!
On ne rencontre plus de figures semblables.

SIR CHARLES.

Je le crois. C'est ici que, loin de tous les yeux,

Je venais chaque soir contempler mes aïeux :
Cela m'a bien formé. Passons à notre affaire.
Voici le grand fauteuil où siégeait feu mon père:
Allons, crieur public, vîte au poste d'honneur.

MOSÈS.

Mais, avec quoi pourrai-je adjuger?

SIR CHARLES.

Par bonheur,

Je vois tout justement ma généalogie:

Voilà votre baguette.

SIR OLIVER.

Elle est fort bien choisie.

SIR CHARLES.

Vous tenez les aïeux et la postérité.

MOSES.

L'emploi que je remplis veut de la gravité;
Je m'installe au fauteuil; que la vente commence.

SIR OLIVER, à part.

L'extravagant neveu!

MOSES.

Du calme et du silence.

SIR CHARLES.

Bon. Voici mon grand oncle, Alexandre Norton, Du fameux Marlborough élève et compagnon, Merveilleux général, trente ans couvert de gloire, Et fort mal à propos oublié dans l'histoire.

SIR OLIVER.

Il est blessé, je crois?

SIR CHARLES.

Par un maudit mousquet,

Qui lui creva l'œil gauche aux champs de Malplaquet.
D'un héros petit-maître il n'a point la tournure,
Mais d'un vaillant soldat l'honorable parure;

Ni plumets, ni cordons, ni riches vêtemens,
Comme on peint aujourd'hui nos généraux charmans;
On voit son front guerrier, sous sa perruque énorme,
Relevé par son casque et son grand uniforme.
Pour trois cents livres donc mon oncle et ses lauriers.

SIR OLIVER, à part.

Donner pour trois cents francs la perle des guerriers!

Eh bien!

SIR CHARLES.

SIR

OLIVER.

Soit à ce prix je consens à le prendre.

MOSES.

Adjugé.

SIR CHARLES.

Débora, propre sœur d'Alexandre,

Ma tante Débora, bergère du hameau,

Et, la houlette en main, conduisant son troupeau.
Regardez les moutons que la belle fait paître :

Elle est plus douce encor. L'ouvrage est d'un grand maître:
Ma respectable tante est peinte, trait pour trait,
De la main de Kneller; et, dans ce beau portrait,
Nous pouvons remarquer, outre la ressemblance,
Un grand fonds de pudeur, un grand air d'innocence;

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