Obrazy na stronie
PDF
ePub

» former de nouvelles divinités, qui méconnoissent » l'Auteur de toutes choses, et vont prostituer leur encens à des hommes pécheurs, tels que Chib, Vichnou, etc. (1)

[ocr errors]

veauté

[ocr errors]

Toujours le même principe: l'antiquité ́reconnue pour la marque de la vérité, et la noucelle de l'erreur. Les Chinois, sur pour ce point, s'accordent avec les Indiens, ou plutôt avec tous les peuples du monde.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

« Les sages de l'Orient, dit un historien, » étoient célèbres par leurs excellentes maximes de morale et leurs sentences qu'ils tenoient de >> la plus ancienne tradition. Cette observation » se trouve également vraie de tous les anciens »sages chez les Perses, les Babyloniens, les Bactriens, les Indiens et les Egyptiens. Confucius, » le plus grand philosophe et le plus célèbre moraliste des Chinois, ne prétendoit pas avoir tiré de son propre fonds les excellens pré»ceptes de morale qu'il enseignoit : il reconnoissoit en être redevable aux sages de l'antiquité, surtout au fameux Pung, qui vivoit près de mille ans avant lui, lequel faisoit lui

[ocr errors]
[ocr errors]

(1) L'Ezour-Vedam, liv. VI, c. III, tom. II, pag. 92, Immolaverunt dæmoniis, et non Deo, diis quos ignorabant: novi recentesque venerunt, quos non coluerunt pa-. tres eorum. Deuteron. XXXII, 17.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

» même profession de suivre la doctrine de ses prédécesseurs; et aux deux célèbres législa» teurs de la Chine, Tao et Xun, qui, suivant la chronologie chinoise, fleurirent plus de quinze » cents ans avant Confucius. Quand cette chronologie ne seroit pas exacte, il s'ensuivroit toujours que la morale des sages. de la Chine › avoit pour origine une ancienne tradition qui » remontoit jusqu'à des temps reculés où les » sciences et la philosophie n'avoient pas encore » fait de grands progrès (1). »

[ocr errors]

Kong-Tzée ne voyoit rien au-dessus de la doctrine des anciens, et ne croyoit pas qu'on pût y rien ajouter (2). C'est aussi ce que pensoient les mandarins chargés par l'empereur de juger un prince de sa famille, qui avoit embrassé le christianisme : « Vous prétendez, lui disoient-ils, qu'il

:

y a plus de dix-sept cents ans que le Seigneur du » ciel a pris naissance parmi les hommes pour » leur salut mais bien avant ce temps-là, sous » le règne de Yao et de Chun, la loi d'Europe » n'existoit pas, et cependant le culte du ciel » subsistoit le nierez-vous? vous seriez le seul.

:

(1) Navarette, Histoire de la Chine. Scientia Sinensis latinè exposita, pag: 120.

.(2) Voyez la Vie de Kong-Tzée et le Ta-Hiò, cité dans Les Mém. concern, les Chinois, tom. I, pag. 432.

[ocr errors]

Que prétendez-vous donc, lorsque vous vous >> attachez avec tant d'opiniâtreté à la loi des Européens? Voudriez-vous dire que la doctrine » de nos anciens sages est fausse, et que celle d'Europe est la seule véritable (1)? » La vraie religion étoit donc, à leurs yeux, la plus ancienne, et ils ne rejetoient le christianisme que parce qu'ils le supposoient sans examen, comme nous le verrons bientôt, une invention des temps postérieurs.

Quelques siècles avant Jésus-Christ, il s'établit dans la Grèce, différentes écoles de sophistes, qui, sans avoir égard à la tradition, cherchèrent la vérité par la raison seule, la raison seule, et ne tardèrent pas à ébranler, par cette méthode, toutes les vérités. Plus ils examinoient les hautes questions que la foi décidoit pour les autres hommes, plus leur esprit se troubloit. Dans leur orgueil, ils s'étonnoient de ne pas trouver en eux-mêmes une science infinie ou une certitude parfaite, ils s'étonnoient de n'être pas Dieu; et d'une curiosité sans bornes sortoit un doute universel. «Outre les sceptiques de profession, dit Leland, et les » académiciens, qui l'étoient de fait, plusieurs autres philosophes se plaignoient amèrement » de la foiblesse de l'entendement humain, et

(1) Lettres édif., tom. XX, pag. 132. Toulouse, 1811.

» de l'incertitude des connoissances qu'il pou» voit acquérir. Sénèque nous donne, dans ses

épîtres, un long catalogue des anciens, qui di» soient que l'on ne pouvoit rien savoir avec cer» titude (1); et le savant Gataker a recueilli

plusieurs passages philosophiques relatifs au » même objet (2). Cicéron observe à la fin du pre» mier livre des questions académiques, que l'in» certitude des choses avoit porté Socrate à avouer » de bonne foi son ignorance, ainsi que Démo» crite, Anaxagore, Empédocle, et presque tous » les anciens philosophes.... Marc-Antonin ob» serve, que les essences des choses sont si cachées, qu'elles ont páru impénétrables à plusieurs phi»losophes distingués par leur génie, qui en ont pris occasion de dire que tout leur semblait incer»tain et incompréhensible. Il ajoute, que les » stoïciens conviennent qu'il est très-difficile de » connoître quelque chose avec certitude. Tous nos jugemens sont sujets à l'erreur et au change»ment (3).... Concluons que la philosophie,

[ocr errors]
[ocr errors]

[ocr errors]

(1) La divine légation de Moïse, vol. II, pag. 17, 18. Edit. in-4".

(2) Dans ses notes sur Marc-Antonin, pag. 198 et suiv. (5) Πάσα ἡ ἡμετέρα συγκατάθεσις μετάπτοτη : omnis assensus noster est labilis et mutabilis. Version de Gataker, Marc.Anton., lib. V, S 10.

» surtout celle des Grecs, étoit plus capable d'ô»ter au peuple toute idée de religion, et d'effa» cer entièrement jusqu'aux moindres traces » des anciennes traditions, que de luidonner de » vrais principes, et de rectifier ses erreurs sur » les points les plus importans du dogme et de » la pratique (1).

D

Quelques anciens reconnoissoient le vice de cette philosophie aussi vaine que présomptueuse; et, ce qui mérite d'être remarqué, ils la rejetoient principalement à cause de sa nouveauté, comme nous l'apprenons de Lactance, dont voici les paroles : Hortensius emploie encore un >> autre argument très-fort contre la philosophie : » il étoit, selon iui, aisé de comprendre qu'elle n'étoit point la sagesse, parce que l'on connoissoit son origine et dans quel temps elle » étoit née. Quand a-t-il commencé, dit-il, à y » avoir des philosophes? Thalès, ce me semble, » est le premier; cette époque est récente. Où étoit » donc auparavant cet amour pour la recherche » de la vertu? Lucrèce aussi nous dit : La na»ture et la raison des choses n'a été découverte » que depuis peu, et je suis le premier qui aie ри » traiter ces matières dans la langue de ma patrie.

[ocr errors]

(1) Leland, Nouv. démonstr. évangél., partie I, c. XI, tom. II, pag. 152 et suiv.

« PoprzedniaDalej »