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fait une chose fort extraordinaire ; mais qui estce qui nie qu'il se fasse des choses fort extraor» dinaires? J'en ai vu, moi, de ces choses là, et » même j'en ai fait (1).

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Allez donc en paix. Quel est le sage qui > oseroit vous condamner, lorsque la nature » vous absout peut-être? Ecoutez seulement quelques conseils utiles à ceux qui se sentent portés à faire des choses extraordinaires : prenez garde aux mortels qui s'imaginent connoitre » toutes les lois de la nature, ou qui jugent et agissent comme s'ils les connoissoient; précautionnez-vous soigneusement contre l'intolérance des lois de la société civile, de cette » société de tout point contraire à la nature; et » défiez-vous de vos fils, si vous en avez. »

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Pour nier que ces conséquences, aussi absurdes qu'horribles et que Rousseau lui-même auroit

(1) Lettres écrites de la Montagne, p. 107. Rousseau parle des prestiges opérés par des charlatans, et qui offrent l'apparence d'une exception aux lois de l'ordre physique. Il s'agit, dans le discours que nous prêtons au déiste, d'exceptions aux lois de l'ordre moral. Tous ceux qui ont lu les Confessions savent qu'il s'y trouve, dans cet ordre aussi, des choses fort extraordinaires, et que Rousseau auroit pu dire avec la même vérité, j'en ai vu, et même j'en ai fait.

détestées, ne découlent pas nécessairement du principe qu'il établit, il faudroit prouver deux choses que très-certainement on ne prouvera jamais qu'il n'existe point de lois de la nature morale, comme il existe des lois de la nature physique; ou que, ne connoissant pas toutes les lois de la nature physique, nous conDoissons toutes celles de la nature morale.

Il suit encore de ce que dit Rousseau, que personne ne peut affirmer que les miracles de Jésus-Christ ne sont pas de vrais miracles; et il l'avoue en termes formels.

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Remarquez bien qu'en supposant tout au plus quelque amplification dans les circon» ́stances (1), je n'établis aucun doute sur le fond » des faits (2). Que devons-nous donc penser » de tant de miracles rapportés par des auteurs véridiques (les Évangélistes )?... Faut-il rejeter tous ces faits? Non. Faut-il tous les ad» mettre? Je l'ignore. Nous devons les respec» ter sans prononcer sur leur nature (3).

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Et encore: Ne prenez pas ici le change, je » vous supplie; et, de ce que je n'ai pas regardé

(1) Quelque amplification dans les circonstances, par exemple, de la résurrection d'un mort!

(2) Lettres écrites de la Montagne, p. 115. (3) Ibid., p. 116, 117.

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les miracles comme essentiels au christianisme, n'allez pas conclure que j'ai rejeté les miracles. Non, je ne les ai rejetés ni ne les rejette si

j'ai dit des raisons pour en douter, je n'ai » point dissimulé les raisons d'y croire; il y a » une grande différence entre nier une chose et » ne pas l'admettre; et j'ai si peu décidé ce point » que je défie qu'on trouve un seul endroit dans > tous mes écrits où je sois affirmatif contre les > miracles. Eh! comment l'aurois-je été malgré » mes propres doutes (1)? »

Puisqu'il est possible que les œuvres de JésusChrist fussent réellement miraculeuses, supposons qu'elles le fussent en effet, mais que les hommes, comme Rousseau le prétend, n'eussent aucun moyen de s'en assurer; et voyons ce qui résultera de cette supposition.

Dans vingt endroits de l'Évangile, Jésus-Christ rappelle aux Juifs, en preuve de sa mission, les prodiges qu'il opéroit. « J'ai un témoignage plus

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grand que celui de Jean. Car les œuvres que

» le Père m'a donné d'accomplir, les œuvres que

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je fais, rendent témoignage que le Père m'a envoyé (2).

(1) Ibid, p. 125.

(2) Ego autem habeo testimonium majus Joanne. Opera enim, quæ dedit mihi Pater ut perficiam ea; ipsa opera,

Un jour qu'il se promenoit dans le temple, sous le portique de Salomon, « les Juifs l'envi>> ronnèrent, disant : Jusqu'à quand nous tenez» vous en suspens? Si vous êtes le Christ, dites»le-nous clairement. Jésus leur répondit: Je » vous parle, et vous ne me croyez point. Les » œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi; mais vous, vous ne » croyez point, parce que vous n'êtes pas de mes » brebis. Si vous ne voulez pas me croire, croyez » à mes œuvres, et connoissez et croyez que » le Père est dans moi, et que je suis dans le » Père (1)..

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Une autre fois deux disciples de Jean vinrent le trouver, et lui dirent : « Jean Baptiste nous a envoyés vers vous, disant: Etes-vous celui qui » doit venir, ou devons-nous en attendre un

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quæ ego facio, testimonium perhibent de me, quia Pater misit me. Joan., V, 35, 36.

(1) Et ambulabat Jesus in templo, in porticu Salomonis. Circumdederunt ergo eum Judæi, et dicebant ei : Quousquè animam nostram tollis ? Si tu es Christus, dic nobis palàm. Respondit eis Jesus: Loquor vobis, et non creditis. Opera quæ ego facio in nomine Patris mei, hæc testimonium perhibent de me: sed vos non creditis, quia non estis ex ovibus meis... Si mihi non vultis credere, operibus credite, ut cognoscatis, et credatis, quia Pater in me est, et ego in Patre. Ibid., X, 24, 25, 26 Vid. et. XIV, 12.

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autre? (Or, à ce moment même, il guérit beaucoup de malades de leurs langueurs, et » de leurs plaies, et il chassa des esprits malins, et il rendit la vue à un grand nombre d'aveugles.) Jésus leur répondit: Allez, et rappor>>tez à Jean ce que vous avez entendu et vu; que » les aveugles voient, les boiteux marchent (1),

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(1) Aucune de ces guérisons merveilleuses ne satisfait entièrement Rousseau. «Tout ce qu'on en pourra dire, » c'est qu'elles sont surprenantes; mais..... comment » prouverez-vous que ce sont des miracles ? » C'est toujours là son embarras, et il est en vérité bien cruel que Dieu l'y laisse ; car enfin, ajoute-t-il, « il y a pourtant, je l'avoue, des choses qui m'étonneroient fort, si j'en » étois le témoin :-ce ne seroit pas tant de voir marcher » un boiteux, qu'un homme qui n'auroit point de jambes... » Cela me frapperoit encore plus que de voir ressusciter » un mort. » (Lettres écrites de la Montagne, p. 111.) Et moi aussi; rien ne me frapperoit autant que de voir un homme marcher sans jambes, si ce n'étoit peut-être de le voir respirer sans poitrine, et me tendre la main sans main.

Il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer ici que les miracles ne sont nullement arbitraires en eux-mêmes; car, on ne sauroit trop le répéter, tout est lié, tout est un dans les œuvres de Dieu.

Les miracles de l'Ancien-Testament, même en ce qu'ils ont de propice, appartiennent à une loi de crainte : presque tous sont des châtimens, et quand ce ne sont pas des châtimens, ce sont des figures, comme l'eau qui coule du rocher, et le serpent d'airain.

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