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de vie, donnée en héritage aux enfans d'Adam (1); et hors de cette loi il n'y a point de vie, parce que hors d'elle, on, n'appartient point à celui qui est la vie et la vérité (2), au Desiré des nations (3), au Sauveur attendu si long-temps par le genre humain.

Mais la divinité de la religion chrétienne peut encore être reconnue à d'autres marques non moins éclatantes. Les prophéties, les miracles, le caractère de son fondateur, les vertus qu'elle a produites, les bienfaits qu'elle a répandus, sont autant de preuves de sa céleste origine. Nous les exposerons successivement; mais il est nécessaire de parler d'abord de l'Écriture-Sainte, où sont consignés la plupart des faits dont nous avons à nous occuper.

(1) Addidit illis disciplinam, et legem vitæ hereditavit illos. Ecclesiast., XVII, 9.

(2) Ego sum via, et veritas, et vita. Joan. XIV, 6. (3) Et veniet Desideratus cunctis gentibus. Agg. II, 8.

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LES monumens sacrés des chrétiens contiennent l'histoire primitive de l'homme et du` monde qu'il habite, celle du peuple juff, ses lois, les prophéties dont le dépôt lui étoit confié, la vie de Jésus-Christ, ses enseignemens recueillis par les apôtres, et enfin l'histoire prophétique de la société qu'il a établie. De ces deux parties, appelées l'Ancien et le Nouveau Testament, se compose l'Écriture-Sainte; livre merveilleux qui, renfermant toute l'histoire des temps, commence et finit dans l'éternité.

Il n'existe chez aucune nation de monument comparable, pour l'antiquité, au Pentateuque écrit par Moïse, environ quinze siècles avant Jésus-Christ. L'histoire certaine de la Grèce ne remonte pas plus haut que la première olympiade (1). Hérodote vivoit sous Artaxercès. Les

(1) L'an 775 avant J.-C. Voyez Jul. African., ap. Eus., Præpar. Evangel., lib. X, cap. 10.

ouvrages de Sanchoniaton (1), de Manethon, de Mégasthène, dont il nous reste quelques fragmens, ne peuvent guère être plus anciens. Quelques savans présument même qu'ils ne sont pas antérieurs au règne de Ptolémée - Philadelphe (2). Bérose écrivoit au temps d'Alexandre. Il est également reconnu que les livres des Perses, des Indiens et des Chinois, appartiennent à une époque beaucoup plus récente que le législateur des Juifs.

C'est à lui que le genre humain doit les seules annales qui l'instruisent de son origine, et de tous les faits sur lesquels repose l'ordre entier de ses devoirs, de ses espérances et de ses destinées. Jusque-là le souvenir s'en étoit conservé uniquement par la tradition; mais quand la vie des hommes s'abrégea, et que les peuples se multiplièrent, Dieu voulut que cette tradition fût fixée par l'écriture, ainsi que les nombreux détails de la loi qu'il donnoit aux enfans de Jacob, et les prophéties qui devoient servir de preuve perpétuelle à Jésus-Christ.

Tout ne fut pas écrit cependant, ainsi que

(1) Quelques-uns croient que Sanchoniaton vivoit peu de siècles après Moïse; mais il n'en existe aucune preuve certaine.

(2) 242 ans avant l'ère chrétienne.

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l'observe Maimonide, et la raison qu'il en apporte est remarquable. « Ce fut, dit-il, grande sagesse et un moyen de prévenir les inconvéniens où l'on est tombé dans la suite, c'est-à-dire, la diversité des opinions, les perplexités et les doutes mêmes que fait naître ordinairement la parole écrite et consignée » dans un livre de là proviennent les dissensions, les controverses, les schismes, les » sectes, et une effroyable confusion. Mais >> autrefois tout se terminoit par les décisions » du grand Sanhedrin (1), comme je l'ai montré dans mes Commentaires sur le Talmud, et . » comme la loi même en rend témoignage (2).

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(1) L'autorité de ce corps étoit supérieure à celle du roi, selon le même Maimonide. « Le roi, dit Rabbi » David Ganz, étoit le maître absolu pour tout ce qui » concernoit la guerre et les arinées; mais ce qui regar» doit la loi, et l'administration intérieure de l'État, appartenoit au Sanhedrin, dont le chef (depuis David) » étoit toujours de sa famille. » Vid. Lettre de M. l'abbé*** à M. l'abbé Houtteville, lett. XIII, p. 262. Paris, 1722.

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(2) Atque hæc fuit summa sapientia circa legem nostram, quâ fugiebantur et vitabantur illa, in quæ sequentibustemporibus incidit; varietates nempè, et perplexitates sententiarum ac opinionum, dubia item, quæ oriri solent ex sermone scripto, et in librum relato..., ex quibus posteà oriuntur inter homines dissensiones, controversiæ, schis

Il est certain, et l'expérience le prouve tous les jours, que la Bible ou le corps de nos livres saints eût été pour l'homme un don funeste si elle avoit été livrée à l'interprétation de chaque individu. En vain Dieu auroit parlé, on auroit éternellement disputé sur sa parole, sans jamais pouvoir s'assurer de son véritable sens (1). Aussi la promulgation des deux Testamens concourtelle, chez le peuple juif comme chez le peuple chrétien, avec l'établissement d'une autorité souveraine, seule investie du droit d'interpréter le texte sacré, et dépositaire principal de la tra

mata, et sectæ, in negotiis et commerciis magna confusio. Sed tum negotium omne erat penes synedrium magnum, sicut exposuimus in commentariis nostris Talmudicis, et sicut de eo lex ipsa testatur. More Nevochim, Part. I, cap. LXXI, p. 132. Ed. Basil, 1629.

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(1) Supposé qu'il n'existe point d'interprète infaillible de l'Écriture-Sainte, Rousseau aura eu raison de dire : « Les » livres sont des sources de disputes intarissables....; le langage humain n'est pas assez clair. Dieu lui-même, s' s'il daignoit nous parler dans nos langues, ne nous diroit >> rien sur quoi l'on ne pût disputer. » Lettre à M. de Beaumont, p. 75. Dans le Christianisme complet, cette objection est nulle; mais comment les protestans la résoudrontils? Ils veulent que Dieu ait parlé, et ils ne veulent pas qu'on puisse savoir avec certitude ce que Dieu a dit. Un jour viendra, et il n'est pas loin, où à peine pourra-t-on croire qu'on ait admis, soutenu, une pareille contradiction.

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