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(38) Il y a des noms qui, par leur nature même, sont toujours au singulier, comme orgueil, or, miel, auxquels nous pouvons ajouter la plupart des noms par accident; il y en a d'autres qu'on ne trouve qu'au pluriel, comme mœurs, pleurs, mouchettes; il s'en trouve d'autres enfin, en anglais surtout, qui sont communs aux deux nombres, comme sheep, salmon, swine; et en français, alinéa, alibi, accessit.

MANN

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(39) Pour compléter l'article des nombres, nous ajouterons que dans beaucoup de langues, les noms précédés d'un nombre cardinal ne reçoivent pas la forme du pluriel; ainsi, on dit en allemand ein bataillon von sechs hundert un bataillon de six cents homme; - en anglais on trouve six FOOT; 300 HORSE, six pied, 300 cheval; a ten POUND note, un billet de dix livre; cette irrégularité existe aussi en hébreu, en arabe, en persan, et en turc; par exemple, dans cette dernière langue on dit bin adem, mille homme, alli yúz at, 600 cheval.

PERSONNES.

(40) La troisième propriété inhérente aux noms est celle qui désigne le rôle que chaque personne ou chaque chose joue dans la phrase, et qu'on nomme personne. Les noms sont de la première, de la seconde ou de la troisième personne, selon que le sujet ou l'objet du discours est la personne qui parle, celle à qui l'on parle ou celle de qui l'on parle. Il y a aussi une personne ambigue ou indéfinie, qui peut représenter d'une manière vague et indéterminée la première, la seconde ou la troisième personne, ou toutes les trois à la fois; cette personne est généralement désignée en français par le mot on, en anglais par le passif, et en italien par le réfléchi (voyez Verbes); exemple on dit, —it is said (il est dit); si dice (il, ou cela dit). Nous parlerons plus loin de cette personne en traitant des PRONOMS et des VERBES. (44) Les noms primaires (§ 18) sont généralement de la troisième personne, la désignation de la première et de la seconde étant une des principales fonctions des noms secondaires ou pronoms. (§ 57, 58.)

K. CAS.

(42) Jusqu'ici nous avons considéré les noms comme exis tant seuls, et nous n'avons traité que des propriétés qu'ils possèdent indépendamment de leurs fonctions dans une phrase; nous avons maintenant à nous occuper de leurs propriété ambiguë externe ou transitionnelle, qui sert à indiquer les rapports qui les lient aux autres mots de la phrase. Cette propriété, comme on voit, est une sorte d'empiètement sur les fonctions des mots distributifs appelés prépositions (§ 57, 58).

mon

(43) Un nom peut dans une phrase exprimer le sujet d'une affirmation, ou si l'on veut, l'agent; comme: HENRI aime, Les HOMMES estiment, FRÈRE est venu : ou bien encore, il peut exprimer l'objet d'une affirmation où d'un rapport, et sert alors de complément à l'idée commencée par les au tres mots comme Henri aime ADÈLE; Les hommes estiment la VERTU;

mon père est venu DE ROME; dans ce second cas, qui exprime le but, le terme ou le moyen de l'action, il est toujours régi par un verbe ou par une prépcsition.

(44) Dans la plupart des langues, surtout les anciennes, ces deux rapports sont indiqués par la terminaison; le premier étant simplement le nom de la chose, est appelé le NOMINATIF; - le second, généralement marqué par l'affixe ou postposition m au singulier, et s au pluriel, a été appelé sans trop de raison l'accusatif; nous préférons lui donner le nom d'OBJECTIF, parce qu'il est toujours l'objet d'un acte ou d'un rapport. Les langues grecque et allemande, ainsi que l'ancien français, préfèrent indiquer ce cas par la désinence n; mais dans beaucoup de langues modernes, il n'est indiqué que par sa position par rapport aux autres mots.

(45) Une troisième fonction du nom dans une phrase consiste à exprimer le rapport d'appartenance ou de possession; le nom est toujours dans ce cas régi par un autre nom, comme la maison DE MON PÈRE, le talent DE CETTE FEMME. Ce cas est généralement indiqué dans les langues teutoniques par l'affixe s ou es, et quelquefois par r ou n; mais dans les langues romanes, ce cas n'a pas de désinence distinctive, celle-ci étant remplacée par les prépositions de et à; et même en anglais, l's final qui l'indique tend à s'effacer en faveur de la préposition of, de. On trouve pourtant en vieux français des exemples de ce cas, en or, dérivé du latin orum. (Voy. Ampère. Histoire de la forme de la Langue Française, p. 80.) « Des temps ancianor. » Roman de Rou; des temps des anciens;

« Il est écrit en la Geste francor. » Idem.

Il fut écrit en l'histoire des Francs;

Et souvent même la simple juxtaposition des deux noms suffit pour indiquer ce cas :

« Ce est des temptacions l'ennemi. » (Joinville.)

Ce sont les tentations de l'ennemi.

« Fiz fud Jeroboam. » (Rois.)

Il fut fils de Jéroboam.

Ce cas a été nommé par les grammairiens le GÉNITIF, parce qu'il indique souvent l'origine ou la génération d'une chose; mais il serait difficile d'appliquer cette définition à des phrases comme celles-ci: la mère de cet enfant, l'ami de mon frère, où il est évident que le nom qui est censé au génitif n'est point le générateur du nom qui le régit; nous préférons lui donner le nom de POSSESSIF, en ne considérant que sa fonction d'indiquer la possession, classant sous le nom d'objectif (§ 44) les cas appelés génitifs qui ne l'indiquent pas, comme je parle DE LUI; content DE MOI; digne De toi.

(46) Le cas AMBIGU, par lequel on appelle ou apostrophe une personne ou une chose personnifiée, est un empiètement sur les fonctions des interjections (§ 8), en ce qu'il exprime une certaine émotion ou passion de l'âme. En son caractère d'ambigu, il peut, sans être lui-même ni nominatif, ni possessif, ni objectif, se rapporter à chacun de ces cas également, et il est toujours de la seconde personne.

Ex. « O SOLEIL ! tu parais, tu souris et tu consoles la terre. Nominatif. » C'est toi, DIVIN BACCHUS, dont je chante la gloire. » (J.-B.Rousseau.) Gén. « Oui, je le connais trop, ò VIE, et j'ai goûté

» Tous tes flots d'amertume et de félicité ! » (Lamartine.) Objectif.

(47) Dans la plupart des langues; ce cas, appelé vOCATIF, du latin voco, j'appelle, est semblable pour la forme au nominatif; en grec et en latin il en diffère quelquefois au singulier par un simple affaiblissement de la désinence; nom. Dominus, voc. Domine; mais on néglige souvent même jusqu'à cette terminaison, pour se servir à sa place de celle du nominatif pur.

(48) Parmi les autres rapports, il y en a deux en particulier, qui, à cause de leur fréquence, ont, pour abréger, remplacé la préposition, dans la plupart des langues par un affixe ou postposition, un seul mot remplissant ainsi la fonction de deux. Ces deux rapports sont ceux qui indiquent le point d'cù une chose dérive et le point vers lequel une chose tend. Le premier est celui que nous avons, en tenant compte de sa seule fonction importante et distinctive, nommé possessif, ou cas d'appartenance (§ 45), le GÉNITIF de la plupart des grammairiens; et le second est celui qu'ils ont fort mal à propos appelé le DATIF; mais comme ces formes ne sont après tout que la substitu<tion d'une postposition à une préposition, et qu'elles n'existent dans la plupart des langues modernes que dans les noms secondaires ou pronoms (§ 74), nous n'avons pas cru devoir les classer au rang des propriétés essentielles des noms ; car autrement il faudrait trouver encore des noms particuliers pour désigner tous les rapports qui existent entre les différents mots.

(49) Quant à l'ABLATIF, qui n'a été connu que des seuls latins, et qui a été adopté par eux simplement pour être joint aux prépositions, ce n'est tout au plus qu'une forme affaiblie du datif; il n'en diffère même point au pluriel, et souvent pas au singulier. Le mot ablatif qui signifie séparation, éloignement, ne pouvait, du reste, être plus mal choisi; car cette idée qui se rattache bien aux rapports exprimés par certaines prépositions, ne s'accorde guère ávec ceux que désignent, par exemple, les prépositions in, pro, cum (dans, devant ou pour, avec). Ici encore les grammairiens ont agi en simplistes, n'envisageant la chose que sous une de ses faces.

(50) Classer et réciter les différentes formes que prend un nom, selon les fonctions qu'il remplit dans le discours, s'appelle DECLINER. Une grande confusion règne dans cette partie de la grammaire, mais l'analyse des désinences, et la comparaison des déclinaisons de différentes langues entre elles en simplifiera de beaucoup l'étude. Quoiqu'il n'y ait à la rigueur que trois cas et l'ambigu, il est commode d'en admettre cinq, pour les langues qui ont des déclinaisons. Les langues grecque et latine admettent cinq déclinaisons; mais les grammairiens allemands ne sont pas encore, d'accord sur le nombre des leurs ; car les uns n'en admettent que deux, tandis que d'autres en portent le nombre à trois, quatre et même cinq.

(31) (Voir la table ci-contre.)

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(52) En examinant ce tableau, on verra que les seules lettres qui aient la faculté d'indiquer les cas sont les voyelles i, e, a, o, u, et les 'quatre consonnes m, n, r, s; on verra aussi que la déclinaison tend de plus en plus à s'effacer dans les langues modernes ; et que dans les langues romanes il n'en reste déjà plus de traces qu'au nominatif du pluriel; même dans les langues teutoniques, qui ont conservé les déclinaisons, il y a une grande tendance à rejeter les désinences, et l'on dit souvent en allemand kalt wasser pour kalles wasser; en suédois l'article est invariable lorsqu'il précède le nom, et en anglais on substitueifréquemment la préposition of (de), à l'ancienne terminaison saxonnes, la seule pourtant qu'on y ait conservé pour les noms ; exemple: The House of commons, au lieu de the commons ('s) House.

(53) Cependant en cherchant bien, on trouvera des germes, ou plutôt des restes de déclinaison dans la plupart des langues (§ 17); ainsi les langues romanes possèdent une véritable déclinaison dans les pronoms (§ 68, 71); et en anglais on trouve une déclinaison complète dans les mots suivants :

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N.B. It est une forme affaiblie de hit, neutre de he en anglo-saxon. L'on peut aussi dire que les variations des noms et des adjectifs pour désigner le nombre constituent de même une sorte de déclinaison imparfaite. (54) Remarque. Quoique, comme règle générale, les noms par accident soient invariables, il se trouve pourtant chez les anciens auteurs italiens des exemples d'infinitifs au pluriel en hollandais les infinitifs employés comme noms sont susceptibles d'être déclinés; exemple, de redens sijns zeggens, la raison de son dire. Pour les diminutifs et augmentatifs, voy. Adjectifs.

(55) Dans les langues où les cas sont exprimés par des désinences, il y a souvent contraction au nominatif du singulier, soit, 1° par la perte de la désinence, comme dans les mots atins puer, socer, ager, au lieu de puerus, SOcerus, agerus ou agrus que donnerait l'analogie; soit 2o par la perte de la dernière syllabe du radical, comme fons, fraus, nox, au lieu de fontis, fraudes, noctes; (remarquez que la lettre composée x équivaut à cs, ou gs; exemples: merx, arx, grex pour mercs, arcs, gregs). Souvent il y a variation dans la consonne finale du radical, comme dans les mots mos, vulnus, sidus, pour moris, vulnere, sideRe; et souvent aussi cette consonne disparaît tout-à fait, comme dans turbo, cardo, origo, pour turbinis, cardixis, originis. Ces mots contractés se nomment imparisyllabiques, et se rencontrent par exception (§ 17) même dans les autres langues; par exemple, on trouve en italien uomo, immago, vorago, pour uomino, immagine, voragine, au pluriel uomini, immagini, voragini.

(56) (Voir ci-contre.)

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