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C'est la réflexion qui nous a été suggérée par des ecclésiastiques respectables qui étaient aussi étonnés que nous de l'espèce d'opposition qu'on laissait apercevoir pour l'exécution d'une mesure aussi religieuse et aussi bien fondée que celle dont il est question, et qui craignaient, comme nous, qu'on ne se grossit les difficultés qui pouvaient se rencontrer pour la mettre à exécution. Pour conclusion: I. Nous RECOMMANDONS à MM. les curés et vicaires de ne bénir les mariages qu'à la sainte messe, sans qu'il y ait obligation d'en faire l'application aux époux, à moins qu'ils ne le demandent, ou qu'on n'ait lieu de croire que c'est leur intention, et qu'ils ne feront aucune difficulté d'ajouter l'honoraire à ce qui est dû pour le casuel; 2. quand les époux se présentent après-midi et qu'on aperçoit quelque inconvénient à les renvoyer au lendemain, on pourra leur donner la bénédiction nuptiale hors le temps de la messe, jusqu'à une heure après-midi, selon ce qui est marqué pag. 383, I.er vol., mais nous engageons beaucoup à mettre un appareil religieux à cette cérémonie qui fixe l'attention et réveille la foi des assistans; 4. dans aucun cas, on ne doit donner la bénédiction nuptiale pendant la nuit, sans une autorisation expresse de notre part; 5. à l'égard de l'usage où l'on est de faire porter le voile (appelé poële) dont il est parlé, pag. 463, N.° IV, par deux hommes âgés et proches parens, on peut continuer à le suivre, quoique nous eussions conseillé de mettre une femme du côté de l'épouse et un homme du côté de l'époux, afin de prévenir quelques inconvéniens qui ont lieu dans cer taines occasions.

Observation II.e

Nous avons dit, page 499: il est de foi que le mariage des chrétiens est indissoluble.

Cette proposition est vraie en elle-même; cependant comme elle n'est définie formellement par aucun concile, les Grecs ne sont pas hérétiques en soutenant que le mariage peut être dissous par l'adultère. Le cardinal Pallavicin, dans son histoire du Concile de Trente, liv. 22, chap. 4, rapporte que le canon 7 de la session 24, fut conçu de manière à ne pas comprendre les Grecs dans l'anathème qui y est prononcé. Voyez les leçons de théologie de Gazaniga, sur le mariage, ch. 5, proposition 2; Billuard, de matrimonio, dissert. 5, art. 2, § 3; et Collet, t. 15, n.o 315 et suivans.

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Observation 12. Il est dit t. I.er, p. 454 : les mariages doivent être publiés I.° dans la paroisse où habite chacun des futurs époux, quoique ce soit depuis peu de temps; 2. dans la paroisse où ils habitaient auparavant, s'il n'y a pas plus de six mois qu'ils l'ont quittée, etc..

On demande I. ce qu'il faut faire lorsque lesdits époux n'ont pas resté six mois dans la paroisse où ils habitaient auparavant?

R. D'après l'ancienne jurisprudence civile et ecclésiastique, on devait publier leur mariage dans toutes les paroisses où ils avaient demeuré depuis six mois, si ces paroisses étaient dans le même diocèse, et depuis un an s'ils avaient habité un diocèse différent de celui où ils sont; nous exigeons seulement qu'on le publie dans la dernière paroisse où les parties avaient acquis domicile par une résidence de six mois.

On demande 2.° ce qu'il faut faire lorsque les futurs époux n'ont demeuré six mois dans aucune paroisse, depuis assez long-temps, comme cela arrive aux ouvriers aux voyageurs, aux mendians, etc.

A**

RITUEL III.

R. Quand les futurs époux n'ont demeuré six mois dans aucune paroisse, depuis assez long-temps, il faut les regarder comme n'ayant pas de domicile, et prendre les précautions indiquées t. I.er, p. 461, sect. V, n.o I, qui tendent à constater le mieux possible la liberté des parties, et à nous donner connaissance des preuves qu'on a acquises, afin que nous puissions juger si on peut procéder à la bénédiction nuptiale. Quand on exerce le saint ministère dans des communes où l'officier public est éclairé, les renseignemens qu'il a pris, peuvent être très-utiles; mais l'orsque l'officier civil est peu exact et peu éclairé, il faut y suppléer par une enquête auprès des parens, des amis, des voisins, et même en écrivant aux curés des paroisses où les futurs disent avoir demeuré quelque temps,

On demande 3.o ce qu'il faut faire lorsque tout est prêt pour le mariage et qu'on s'aperçoit que les publications de bans n'ont pas été faites partout où il fallait, attendu que les parties ont été induites en erreur par les notaires ou les maires qui leur ont assuré qu'il suffisait de publier les mariages dans la paroisse où l'on habite.

R. Les règles que nous avons indiquées sont obligatoires, et un curé qui les négligerait par sa faute serait coupable. Les pasteurs doivent donc instruire leurs paroissiens avec beaucoup de soin sur les précautions à prendre à l'époque du mariage, les engager à se confes, ser de bonne heure et à présenter tous leurs papiers; ils doivent eux-mêmes étudier avec soin et prévoir ce qu'ils ont à faire. Mais si malgré ces précautions, quelques formalités ont été omises, ils s'adresseront à nous ou à nos vicaires-généraux pour obtenir les décisions ou les dispenses qui leur seront nécessaires. Il est ce

pendant tel cas si pressant où ils pourront user d'épikée pour éviter un scandale. Mais ils feront alors sagement de consulter un voisin éclairé.

Observation 13.e Dans une longue série de règles, d'observations et de décisions reproduites plusieurs fois directement ou indirectement dans le même ouvrage, il est difficile de conserver toujours cette justesse et cette sévérité d'expressions qui serait nécessaire pour éviter toute espèce de nuage et de contradictions apparentes, que des esprits timides et bien intentionnés peuvent apercevoir. Pour prévenir ou lever ces difficultés, nous croyons devoir donner les deux règles suivantes :

I.° Quand une règle ou une décision se trouve rappelée dans plusieurs endroits différens, il faut s'en tenir à la manière dont elle est énoncée dans l'endroit où elle est placée officiellement; par exemple, il est dit dans la table des suspenses comminatoires, p. 387, 7.0 nous défendons aux pasteurs de rester trois dimanches CONSECUTIFS sans faire ou faire faire une instruction, etc. Le mot consécutif ne se trouve pas à la page 116, où la même obligation est rappelée transitoirement; d'après notre règle, c'est la première rédaction qui doit être préférée.

2° Quand une règle ou une décision présente plus de sévérité dans un endroit que dans un autre, toutes choses égales d'ailleurs, et en supposant que les expressions les plus sévères ne sont pas exigées par les saints canons, ou ne sont pas employées d'une manière officielle, on doit préférer la rédaction qui paraît la plus modérée; par exemple, il est dit, p. 529, en parlant des objets qui doivent se trouver dans une sacristie `et une église: nous ordonnons qu'il y ait dans l'église un

ou deux bénitiers, etc., et que l'eau bénite soit renou velée tous les huit jours à la messe paroissiale. L'obligation de renouveler l'eau bénite n'étant rappelée que transitoirement, et les expressions étant plus sévères que dans d'autres endroits, d'après la seconde règle, on doit modifier ces expressions et s'en tenir à la recommandation faite page 120, I.er vol.

Observat. 14.-Malgré le soin que nous avons pris de ne choisir que des opinions modérées, au point de craindre qu'on ne nous attribuât une tendance au relâchement; malgré l'attention que nous avons eue de prendre pour guides les personnages les plus distingués par leur sagesse, leur charité, leurs lumières et leur sainteté (Voyez notre mandement pag. 1x), quelques personnes ont cru apercevoir une teinte de sévérité dans les règles que nous avons données, et nous n'en sommes pas étonné : la longue absence des premiers pasteurs pendant la révolution, le schisme qui s'établit à la même époque, le bouleversement des diocèses et des ordonnances qui les régissaient, l'amalgame qui s'est fait du territoire et des personnes par une suite du concordat, l'esprit du siècle qui, en favorisant nos penchans s'insinue avec tant de facilité, tout a contribué à l'affaiblissement de ces traditions antiques dont le souvenir était la sauvegarde de l'esprit du sacerdoce. il n'est pas aisé de se plier à des idées de recueillement, de dépendance, d'humilité, de sacrifice et de renoncement à soi-même, quand on n'entend parler que de liberté, de bonheur présent, de mépris pour les temps passés, de confiance à ce qui est nouveau, conforme à nos goûts et à nos lumières individuelles. Mais J.-C., en nous choisissant pour prêcher son évangile et en nous invitant à le suivre, ne

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