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S III.

Actes nécessaires pour demander dispense d'empêchemens de mariage.

Cette matière est une de celles qui présentent le plus de difficulté, soit à cause des changemens que la révolution a occasionés dans la marche suivie autrefois pour demander les dispenses et même pour les accorder, soit à cause de l'affaiblissement de la foi et de la facilité qu'on a de passer le contrat civil, soit à cause de la diversité des usages qui se sont introduits. Nous allons exposer ce qui nous a paru plus conforme aux règles canoniques et plus généralement suivi en France; nous ferons connaître en même temps ce qui doit être pratiqué dans le diocèse.

ARTICLE I.er

Formules pour demander dispense des empêchemens prohibitifs qui rendent le mariage illicite.

I. Ces empêchemens, comme nous l'avons dit, t. I.er, pag. 474, n.o I.er, sont au nombre de cinq: le temps prohibé, les fiançailles, le vou, la défense motivée d'un supérieur ecclésiastique, et l'hérésie. On pourrait y ajouter le défaut de publication de bans dont nous avons parlé fort au long, t. I.er, p. 454, et plus haut, § 1er.

II. On demande la dispense du temps prohibé par une simple lettre à l'Evêque, dans laquelle on expose les motifs qui engagent les parties à se marier pendant l'Avent ou le Carême. La dispense n'est accordée

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RITUEL III.

qu'avec recommandation que le mariage se fera sans éclat, et que dans le Carême on ne violera ni le jeûne ni l'abstinence. MM. les curés doivent en prévenir les époux.

III. Nous avons dit, tom. I.er pag. 453, n.° III, comment les fiançailles étaient dissoutes; on n'a pas besoin de dispense pour lever cet empêchement, mais le consentement mutuel des parties, ou les autres raisons indiquées suffisent pour le faire cesser. Il est cependant utile, quelquefois même nécessaire, de consulter un directeur éclairé, pour ne pas se faire illusion sur les motifs qu'on allégue pour se dispenser d'accomplir l'engagement qu'on a contracté. Plusieurs théologiens conseillent même de recourir à l'Evêque pour obtenir dispense, lorsque les fiançailles ont été contractées solennellement à l'église. C'est le moyen de prévenir la légéreté et même le scandale. Mais on n'accorde cette dispense qu'après avoir examiné si le tiers a perdu son droit, ou s'il en est dédommagé. Cette dispense est demandée par une simple lettre à l'Evêque, où l'on expose les motifs qu'on a de ne pas tenir la promesse qu'on avait faite.

IV. La dispense du vou de ne pas se marier se demande à l'Evêque, qui peut l'accorder; mais qui, ordinairement, autorise le confesseur à commuer ce vœu en d'autres bonnes œuvres. Quand l'Evêque indique ce qu'il faut faire en remplacement, le confesseur ne doit pas s'en écarter. Mais quand l'Evêque laisse le tout à la prudence du confesseur, celui-ci doit examiner ce qui lui paraît plus utile pour le salut du pénitent, et le prescrire, par exemple : l'approche des sacremens plus ou moins souvent, une aumône, le chapelet, une lec

ture de piété, l'assistance au saint sacrifice de la messe et quelques autres pratiques de piété, à faire tous les jours ou plusieurs fois par semaine, ou par mois, selon la position du pénitent.

Il est quelquefois difficile de discerner le vœu de ne pas se marier du vou de chasteté ; c'est pourquoi il faut bien examiner quelle était l'intention du suppliant ou de la suppliante, et l'exposer dans la supplique, afin que les supérieurs puissent juger (I).

V. Formule de supplique pour demander à t'Evêque la dispense du væu qu'on a fait de ne pas se marier.

Monseigneur,

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fit voeu de ne point

Marie étant âgée de se marier, persuadée qu'elle serait plus tranquille et que son salut serait plus en sûreté en s'éloignant des embarras, des soins et des dangers qui accompagnent le mariage. Ce vœu fut fait avec beaucoup de maturité et de réflexion, (ou il fut fait dans un moment de ferveur ou de trouble, ou pendant une maladie dangereuse). Aujourd'hui, (ayant perdu ses parens et se trouvant isolée, ou n'ayant pas de quoi vivre, et trouvant un parti avantageux, ou éprouvant des tentations violentes contre la chasteté), elle désire obtenir la dispense ou la commutation de ce vœu à l'effet de contracter mariage. Daignez lui acccorder cette faveur et adresser votre réponse à N. etc.

(1) On fera bien de relire ce que nous avons dit sur le vœu dans le t. 1.er, p. 399.

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VI. Le vœu de chasteté perpétuelle quand il est absolu, sans condition, fait et même renouvelé avec réflexion dans l'âge de puberté, c'est-à-dire, à l'âge de douze ans pour les filles, et de quatorze pour les garçons, est réservé au souverain pontife et il faut s'adresser à Rome pour en obtenir la dispense. Mais si ce vœu renferme une condition, s'il y a quelque doute sur sa validité, parce qu'on l'a fait dans un âge trop tendre, pendant une maladie dangereuse, dans un moment d'effervescence occasionée par la peur, la joie, ou par quelque circonstance qui affaiblit la connaissance et la liberté, s'il est fait par des personnes scrupuleuses, qui ont eu quelque regret après l'avoir fait, et l'ont ensuite renouvelé par scrupule, s'il est devenu moralement impossible par les circonstances imprévues où se trouve la personne, etc., l'Evêque peut en dispenser ou le

commuer.

VII. Le vœu d'entrer dans une congrégation religieuse approuvée seulement par un Evêque, n'est point réservé au pape: l'Evêque peut en dispenser ou le commuer. Mais le Pape seul peut commuer le vœu d'entrer dans un ordre religieux approuvé par l'Eglise ou en accorder la dispense. Il faut cependant appliquer ici toutes les observations que nous avons faites dans le numéro précédent sur le vœu de chasteté. En conséquence, pour l'un et pour l'autre, il vaut mieux s'adresser à l'Evêque qui accordera la dispense ou la demandera à Rome.

VIII. Formule de supplique à adresser à l'Evêque pour demander la dispense du vœu de chasteté ou du vœu d'entrer en religion.

Monseigneur,

François, à l'âge

a fait vou de chasteté perpé) il l'a fait sans

tuelle, (ou d'entrer dans l'ordre condition ni restriction, il était bien maître de luimême, et il a renouvelé ce vœu plusieurs fois ( ou il l'a fait dans un moment d'effervescence, troublé par la peur, par une maladie, entraîné par la légèreté, par une ferveur passagère, de sorte que bientôt après il a été en peine et a éprouvé des regrets). Craignant aujourd'hui de ne pouvoir pas remplir les obligations qu'il a contractées, et de ne pas faire son salut, il vous supplie d'obtenir du souverain pontife que son confesseur puisse le dispenser de ce vou, ou puisse le commuer (ou d'autoriser vous-même son confesseur à lui accorder cette faveur), afin d'avoir la faculté de se marier légitimement. Daignez adresser votre réponse à N., etc.

Si François était déjà marié, on exprimerait dans la supplique que, malgré ce vou, il a eu le malheur de contracter un mariage illicite dont il a un grand regret, et qu'il demande à pouvoir rester dans cet état et user du droit petendi et reddendi debitum conjugale.

IX. Le troisième empêchement prohibitif vient de la défense que ferait un Evêque ou un Curé de procéder à la bénédiction nuptiale, à raison de quelques renseignemens qui manqueraient pour être assuré de la liberté d'une des parties, ou du consentement des parens, ou pour quelqu'autre raison grave. Cette défense, appelée

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