1-2...... Croix pectorale du musée du Vatican (VIIIe ou IXe siècle). 3......... Monnaie de Jean VIII (872-882). 4......... id. d'Anastase III (911-914). DE L'ART CHRÉTIEN RECUEIL MENSUEL D'ARCHÉOLOGIE RELIGIEUSE Dirigé par M. L'ABBÉ J. CORBLET Chanoine honoraire, Historiographe du diocèse d'Amiens, ÉTUDE SUR UNE CROIX PECTORALE DU MUSÉE DU VATICAN I. Le pape Alexandre IV, évêque de Velletri depuis 23 ans, lorsqu'il monta sur le trône pontifical en 1254, fit don à la cathédrale de cette ville d'une relique de la vraie Croix, renfermée dans une croix précieuse, encore conservée au même lieu. Publiée par le cardinal Etienne Borgia et illustrée par lui d'un savant commentaire 1, cette croix nous avait paru d'une importance majeure relativement à l'iconographie du Prince des Apôtres dont nous faisions une étude spéciale, et nous sentions cependant qu'une gravure et une description du XVIIIe siècle ne nous fourniraient pas aujourd'hui un fonds assez solide pour en tirer les conclusions qui nous paraissaient devoir en résulter. En conséquence, étant à Rome à la fin de 1860, nous crùmes que ce monument méritait une excursion dans une cité peu visitée et dont nous ignorions les autres titres qui la rendent vraiment digne de plus d'attention. M. l'abbé d'Achille se décida à nous accompagner, et nous promit ainsi de faire tourner cette excursion en partie de plaisir; arrivés en quelques minutes par le chemin de fer à la gare d'Albano, le riant aspect de la colline où s'élève cette petite ville. nous fit trouver le charme d'une promenade dans l'obligation de parcourir à pied les deux milles de chemin escarpé qui nous en séparaient; la vieille patache qui nous fut encore nécessaire pour nous conduire à Velletri, nous parut excellente, quand nous vimes un brave homme, officier napolitain de l'armée fidèle, y accepter avec la plus touchante reconnaissance la place que nous étions heureux de lui offrir; assaillis à notre descente de voiture, pendant la traversée de la ville, par un affreux orage, nous l'oubliàmes bientôt sous l'impression de la complaisance, de la bonne grâce avec laquelle Dom Luigi Angeloni, chanoine de la cathédrale, nous fit les honneurs de son église. Nous nous écarterions trop de notre sujet en essayant de décrire tout ce que notre aimable cicérone nous montra d'ailleurs de précieux et d'intéressant: puis, en nous bornant à parler de la petite croix d'Alexandre IV, nous attesterons mieux que, demeurée au niveau de notre attente, elle seule a pesé dans la balance à l'égal de tous les petits événements que nous avions affrontés pour arriver à l'avoir devant nous. Après avoir vénéré le bois sacré qu'elle contenait, nous eûmes bientôt constaté que la gravure de Borgia, incapable d'en donner une idée très juste sous le rapport de l'exécution artistique, n'offrait rien que de parfaitement conforme à la vérité, relativement aux questions iconographiques. Observations, qui en grande partie pourraient se généraliser |