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HERMO GID E.

Que vois-je? le fer même

Qu'Amphiaraüs reçut avec fon diadême!

ALCME ON.

Te fouvient-il du fang dont l'a fouillé ta main?

HERMO GID E.

Qu'ofes-tu demander ?

(aa) Nos maux font à leur comble. Alecto, Néméfis,
Du crime et du malheur meffagères fatales,
Portent vers ce tombeau leurs torches infernales.
L'orgueil des fcélérats ne peut les défarmer;
Les pleurs, des malheureux ne peuvent les calmer :
Il faut que le fang coule, et leurs mains venger effes
Puniffent les forfaits, et même les faibleffes.

THE ANDRE.

Ciel! d'un roi vertueux daigne guider les coups!

LE

GRAND-PRETR E.

Le ciel entend nos vœux, mais c'eft dans fon courroux.
O confeils éternels! ô févères puissances!

Quelles mains forcez-vous à fervir vos vengeances!

POLE M O N.

C'eft la voix de la reine! ah! quels lugubres cris!

LE

GRAND-PRETRE.

Infortuné, quels dieux ont troublé tes efprits!
Que vas-tu faire? Et toi, mère trop malheureuse,
Garde-toi d'approcher de cette tombe affreufe;
Les morts et les vivans y font tes ennemis!
Reine, crains ton époux, crains encor plus ton fils.
ERY PHILE derrière le théâtre.

Mon fils, épargne-moi!

AL CME ON.

Tombe à mes pieds, perfide.

(bb) Ce monftre enfin n'eft plus: Argos en eft purgé.
Les dieux font fatisfaits, et mon père eft vengé.
J'ai vu fur cette tombe Eryphile éperdue;
D'où vient qu'en ce moment elle évite ma vue 2

462 VARIANTES D'ERYPHILE.

*

(cc) ALC ME ON.

...

Hélas! Parricide exécrable!

Vous, ma mère! . . . elle meurt.... et j'en ferais coupable!
Moi! moi! Dieux inhumains!

ERY PH FLE.

Je vois à ta douleur

Que les dieux malgré toi conduifaient ta fureur;
Ta main, qu'ils ont guidée, a méconnu ta mère.
Ta parricide main ne m'en eft pas moins chère:
Ton cœur eft innocent; je te pardonne. . . . Hélas!
Laiffe moi la douceur d'expirer dans tes bras. . . .
Ferme ces triftes yeux qui s'entr'ouvrent à peine.
ALC ME ON à fes genoux.
J'attefte de ces dieux la vengeance et la haine:
Je jure par mon crime et par votre trépas,
Que mon fang devant vous. . . .

ERY PHIL E.

Mon fils, n'achève pas;

Indigne que je fuis du fácré nom de mère,
J'ofe encor te dicter ma volonté dernière:
Il faut vivre et régner.

(dd) LE

GRAND-PRETRE,

La lumière à fes yeux eft ravie.

* Secourez Alcméon: prenez foin de sa vie.

Que de ce jour affreux l'exemple menaçant

Rende fon cœur plus jufte et fon règne plus grand.

Fin des Variantes d'Eryphile.

Sur la Tragédie d'Eryphile.

(1) Polifonte dans Mérope:

Je croirais que fes yeux ont pénétré l'abyme
Où dans l'impunité s'était caché fon crime.

(2) Dans Brutus, Titus dit à Meffala:

On confie aisément des malheurs qu'on furmonte;
Mais qu'il eft accablant de parler de fa honte!

(3) On retrouve dans la fcène troifième du fecond acte de Sémiramis quelques-uns des vers de ce morceau.

(4) On trouve une imitation de ces vers dans la Mort de Céfar.

(5) Imitation de ce vers de l'Enéide:

Quafivit calo lucem, ingemuitque reperta.

Fin du Tome premier.

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