Vous ne rejetez plus mon encens et mes vœux! Suivez mes pas: entrons... Le Temple s'ouvre; l'Ombre d'Amphiaraüs paraît dans une pofture menaçante. L'OMBRE. Arrête, malheureux! ERY PHILE. Amphiaraüs lui-même! Où fuis-je ? AL CME ON. Ombre fatale, Quel Dieu te fait fortir de la nuit infernale? L'OMBRE. Si tu prétends régner, arrête, obéis - moi. AL CM E O N. Ton roi. Hé bien, mon bras eft prêt; parle, que faut-il faire? L'OMBRE. Me venger fur ma tombe. AL CM E O N. Eh! de qui? L'OMBRE. De ta mère. AL CME ON. Ma mère que dis-tu? quel oracle confus! Mais l'enfer le dérobe à mes yeux éperdus. (le Temple fe referme.) Les dieux ferment leur temple! THE ANDRE. O prodige effroyable! AL CME ON. O d'un pouvoir funefte oracle impénétrable! ERY PHIL E, A peine ai-je repris l'ufage de mes fens! AL CME ON. 1 Ciel! peux-tu commander que ma mère périffe! ERY PHILE. Ah! que me dites-vous? hélas! AL CME ON, Souffrez du moins Que je puiffe un moment vous parler fans témoins. Pour la dernière fois, vous m'entendez peut-être ; Je vous avais trompée, et vous m'allez connaître. ERY PHIL E. Sortez. De toutes parts ai-je donc à trembler ? IL n'eft plus de fecrets que je doive céler. Je ne fuis point fon fils, et je n'ai point de mère. M'a ravi dès long- temps les auteurs de mes jours, Les dieux m'ont reproché jufqu'au fang de ma mère. Vous, Seigneur? ERY PHIL E. AL CME ON. Oui, Madame, et dans un rang fi bas, Souvenez-vous qu'enfin je ne m'en cachai pas; Que j'eus l'ame affez forte, affez inébranlable, Pour faire devant vous l'aveu qui vous accable; Que ce fang, dont les dieux ont voulu me former, Me fit un cœur trop haut pour ne vous point aimer. Un efclave! ERY PHILE. ALC ME ON. Une loi fatale à ma naiffance Des plus vils citoyens m'interdit l'alliance. ERY PHIL E. Quels foupçons! quelle horreur vient ici me confondre! (s) AL CME ON. J'ignore encor ce nom, Qui ferait votre honte et ma confusion. ERY PHIL E. Mais comment mourut-il? où perdit-il la vie? En quel temps? AL CME ON. C'eft ici qu'elle lui fut ravie, Après qu'aux champs thébains le célefte courroux O crime! ERY PHIL E. ALC ME ON. Hélas, ce fut dans ma plus tendre enfance De ces vils citoyens, trifte rebut du fort, ERY PHILE. M'alarmerais - je en vain? Mais cet oracle horrible... SCENE IV. ERYPHILE, ALCMEON, LE GRAND-PRETRE, une épée à la main. LE GRAND-PRETRE. L'HEURE vient, armez-vous, recevez cette épée. 1 |