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Aux yeux des immortels et devant leur fplendeur,
Il n'eft point de baffeffe, il n'eft point de grandeur.
Le plus vil des humains, le roi le plus augufte,
Tout est égal pour eux; rien n'eft grand que le juste.
Quels que foient fes aïeux, les deftins aujourd'hui
De leurs ordres facrés fe repofent fur lui.
Songez à cet oracle, à cette loi suprême

Que la reine autrefois a reçu des Dieux même :
* Lorfqu'en un même jour deux rois feront vaincus,
* Tes mains prépareront un fecond hyménée:
* Ces temps, ce jour affreux feront la deftinée
*Et des peuples d'Argos, et du fang d'Inachus.
Ce jour est arrivé. Votre élève intrépide
A vaincu les deux rois de Pilos et d'Elide.
Tous vos chefs divifés qui défolaient Argos,
Ce puiffant Hermogide et tous ces rois rivaux "
Dans une ombre de paix ont affoupi leur haine ;
Ils ont remis leur fort à la voix de la reine;
Et l'hymen d'Eryphile eft bientôt déclaré.
Vous, fi du dernier roi le nom vous eft facré;
D'Amphiaraus encor fi vous aimez la gloire,
Si ce roi malheureux vit dans votre mémoire,
Dans le cœur d'Alcméon gravez ces fentimens :
Conduifez fa vertu.... mais tremblez....

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La vengeance implacable, et qui marche à pas lens,
Defcend du haut des cieux après plus de quinze ans.
Gardez que d'Alcméon le courage inutile
Contre ces dieux vengeurs ne protège Eryphile.

THE ANDRE

Quoi! ce jour qui femblait marqué par leurs bienfaits...

LE GRAND PRETRE.

Jamais jour ne fera plus terrible aux forfaits;
Il faut d'Amphiaraüs venger la mort funeste ;
Dans une obfcure nuit les dieux cachent le reste.

THE ANDRE.

Il n'eft donc que trop vrai: ce prince infortuné,
Ce grand Amphiaraüs eft mort affaffiné.

Quoi? Sa femme elle-même aurait pu.... la barbare!
Hélas! quand de bons rois le ciel toujours avare
A fes triftes fujets ravit Amphiaraüs,

Il m'en fouvient affez; un murmure confus,
Quelques fecrètes voix que je croyais à peine,
De cette mort funefte ofaient charger la reine.
Mais quel mortel hardi pouvait jeter les yeux
Dans la nuit qui couvrait ce mystère odieux.
Nos timides foupçons ont tremblé de paraître;
Ce bruit s'eft diffipé.

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La vérité terrible, avec des yeux vengeurs,
Vient fur l'aile du temps et lit au fond des cœurs,
Son flambeau redoutable éclaire enfin l'abyme
Où dans l'impunité s'était caché le crime. (1)

THE ANDRE.

O mon maître! O grand Roi-lâchement égorgé,
Je mourrai fatisfait fi vous êtes vengé! (b)
Comment dois-tu finir, folemnelle journée
Que le deftin fixa pour ce grand hyménée ?
Ah! pour ce nouveau choix quel étrange appareil!
Ce matin, devançant le retour du foleil,
La reine était en pleurs, interdite, éperdue;
Elle a d'Amphiaraüs embraffé la ftatue;
Dans fon appartement elle n'ofait rentrer;
Une fecrète horreur femblait la pénétrer.
Tel eft des criminels le partage effroyable :

Ciel! qu'elle doit fouffrir fi fon cœur eft coupable!

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Bientôt de ces horreurs vous ferez éclairci.

Suivez-moi dans ce temple.

THE ANDRE.

Ah, Seigneur, la voici!

*

SCENE I I.

ERYPHILE, ZELONIDE, LE GRAND - PRETRE,

THEANDRE, Suite de la Reine.

(Eryphile paraît accablée de trifteffe.)

ZELONI DE à la Reine.

PRINCESSE, rappelez votre force première :

* Que vos yeux fans frémir s'ouvrent à la lumière.

Ah Dieux!

ERY PHIL E.

ZELON IDE.

Puiffent ces Dieux diffiper votre effroi.

ERY PHIL E au Grand-Prêtre.

Eh quoi: Miniftre faint, vous fuyez devant moi!
Demeurez; fecourez votre reine éperdue:
Ecartez cette main fur ma tête étendue.

Un fpectre épouvantable en tous lieux me pourfuit;
Les dieux l'ont déchaîné de l'éternelle nuit.

* Je l'ai vu; ce n'eft point une erreur paffagère,
* Que produit du fommeil la vapeur menfongère:
* Le fommeil à mes yeux refufant fes douceurs,
*N'a point fur mon efprit répandu fes erreurs.
Je l'ai vu, je le vois... Cette image effrayante
A mes fens égarés demeure encor préfente.
Du fein de ces tombeaux, de cent rois mes aïeux,
Il a percé l'abyme, il marche dans ces lieux.
Ces voiles malheureux qu'ici l'hymen m'apprête,
Sanglans et déchirés femblaient couvrir fa tête,
Et cachaient fon vifage à mon œil alarmé :
D'un glaive étincelant fon bras était armé.
J'entends encor fes cris et fes plaintes funeftes.
Vous, confident facré des volontés céleftes,
Répondez: Quel eft donc ce fantôme cruel?
Eft-ce un Dieu des enfers, ou l'ombre d'un mortel?
* Quel pouvoir a brifé l'éternelle barrière

* Dont le ciel fépara l'enfer et la lumière ?
* Les mânes des humains, malgré l'arrêt du fort,
* Peuvent-ils revenir du féjour de la mort?

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* Oui du ciel quelquefois la justice fuprême
* Sufpend l'ordre éternel établi par lui-même.

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* Il permet à la mort d'interrompre fes lois,
* Pour l'effroi de la terre et l'exemple des rois.

ERY PHILE.

Hélas! lorfque le ciel à vos autels m'entraîne,
Et d'un fecond hymen me fait fubir la chaîne,
M'annonce-t-il la mort, ou défend-il mes jours?
S'arme-t-il pour ma perte, ou bien pour mon fecours?
Que veut cet habitant du ténébreux abyme!

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Q

UELLE réponse, ô Ciel! et quel préfage affreux !

ZELON IDE.

Ce jour femblait pour vous des jours le plus heureux,
De ces rois ennemis l'audace eft confondue;
Par les mains d'Alcméon la paix vous eft rendue; (c)
Ces princes qui briguaient l'Empire et votre main,
D'un mot de votre bouche attendent leur destin.

ERY PHIL E.

Le bras d'Alcméon feul a fait tous ces miracles.

ZEL ON IDE.

Les deftins à vos vœux ne mettront plus d'obstacles.

Songez

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