Obrazy na stronie
PDF
ePub

Sur la Tragédie de Brutus.

(1) IMITATION de ces vers de Cinna.

et par tous les climats

Ne font pas bien reçus toutes fortes d'Etats.
Chaque peuple a le fien conforme à fa nature,
Qu'on ne faurait changer fans lui faire une injure.
Telle eft la loi du ciel dont la fage équité
Sème dans l'univers cette diverfiné.
Les Macédoniens aiment le monarchique,
Et le refte des Grecs la liberté publique.

Les Parthes, les Perfans veulent des fouverains,
Et le feul confulat eft bon pour les Romains.

(2) Curius répondit aux Ambaffadeurs des Samnites qui lui offraient des richeffes:

J'aime mieux commander à ceux qui les poffèdent.

(3) Imitation de ces vers d'Acomat dans Bajazet:

Je fais rendre aux fultans de fidèles fervices;
Mais je laiffe au vulgaire adorer leurs caprices,
Et ne me pique point du fcrupule infenfé
De bénir mon trépas, quand ils l'ont prononcé.

(4) Ces vers ont été imités dans Warwick, par M. de la Harpe.

Et s'il faut encor plus pour réveiller leur foi,
Dis que le fier Warwick a pleuré devant toi.

ERY PHILE,

TRAGEDIE.

Repréfentée, pour la première fois, le 7 mars 1732.

DES

EDITEURS.

CETTE pièce fut jouée avec fuccès en 1732, quoique l'ombre d'Amphiaraus et les cris d'Eryphile immolée par fon fils, ne puffent produire d'effet fur un théâtre alors rempli de fpectateurs. Malgré ce fuccès, M. de Voltaire, plus difficile que fes critiques, vit tous les défauts d'Eryphile; il retira la pièce, ne voulut point la donner au public, et fit Sémiramis.

Nous donnons Eryphile d'après un manuscrit trouvé dans les papiers de M. de Voltaire. Il ne peut y avoir d'autres variantes dans cette tragédie, que les changemens faits par l'auteur entre les représentations. Nous en avons raffemblé les principales, d'après les copies les plus correctes.

On a indiqué par des aftérisques * les vers d'Eryphile, que M. de Voltaire a placés dans d'autres tragédies,

:

Prononcé avant la représentation d'Eryphile.

JUGES, plus éclairés que ceux qui dans Athène
Firent naître et fleurir les lois de Melpomène,
Daignez encourager des jeux et des écrits
Qui de votre fuffrage attendent tout leur prix.
De vos décifions le flambeau falutaire

Eft le guide affuré qui mène à l'art de plaire.
En vain contre fon juge un auteur mutiné
Vous accufe ou fe plaint quand il eft condamné;
Un peu tumultueux, mais jufte et refpectable,
Ce tribunal eft libre et toujours équitable.

Si l'on vit quelquefois des écrits ennuyeux
Trouver, par d'heureux traits, grâce devant vos yeux,
Ils n'obtinrent jamais grâce en votre mémoire:
Applaudis fans mérite, ils font reftés fans gloire;
Et vous vous empreffez feulement à cueillir
Ces fleurs que vous fentez qu'un moment va flétrir.
D'un acteur quelquefois la féduifante adreffe,
D'un vers dur et fans grâce adoucit la rudeffe;
Des défauts embellis ne vous révoltent plus:
C'eft Baron qu'on aimait, ce n'eft pas Réguluş.
Sous le nom de Couvreur, Conftance a pu paraître;
Le public eft féduit, mais alors il doit l'être :
Et fe livrant lui-même à ce charmant attrait,
Ecoute avec plaifir ce qu'il lit à regret.

Souvent vous démêlez, dans un nouvel ouvrage, De l'or faux et du vrai le trompeur assemblage:

On vous voit tour à tour applaudir, réprouver,
Et pardonner fa chute à qui peut s'élever.

Des fons fiers et hardis du théâtre tragique,
Paris court avec joie aux grâces du comique.
C'est là qu'il veut qu'on change et d'efprit et de ton:
Il fe plaît au naïf, il s'égaie au bouffon;

Mais il aime furtout qu'une main libre et fûre
Trace des mœurs du temps la riante peinture.
Ainfi dans ce fentier, avant lui peu battu,
Molière en fe jouant conduit à la vertu.

Folâtrant quelquefois fous un habit grotefque, Une muse descend au faux goût du burlesque: On peut à ce caprice en paffant s'abaiffer; Mais moins pour applaudir, que pour fe délaffer. Heureux ces purs écrits que la fagesse anime, Qui font rire l'efprit, qu'on aime et qu'on eftime! Tel eft du Glorieux le chafte et fage auteur: Dans fes vers épurés la vertu parle au cœur. Voilà ce qui nous plaît, voilà ce qui nous touche; Et non ces froids bons mots dont l'honneur s'effarouche, Infipide entretien des plus groffiers efprits,

Qui font naître à la fois le rire et le mépris.

Ah! qu'à jamais la fcène, ou fublime, ou plaifante,
Soit des vertus du monde une école charmante!

Français, c'eft dans ces lieux qu'on vous peint tour à tour La grandeur des héros, les dangers de l'amour. Souffrez que la terreur aujourd'hui reparaiffe; Que d'Efchyle au tombeau l'audace ici renaiffe. Si l'on a trop ofé, fi dans nos faibles chants, Sur des tons trop hardis nous montons nos accens,

« PoprzedniaDalej »