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(elle lit.)

Le trône des Romains peut fortir de fa cendre:
Le vainqueur de fon roi peut en être l'appui:

Titus eft un héros; c'eft à lui de défendre

Un fceptre que je veux partager avec lui.

Vous, fongez que Tarquin vous a donné la vie; "Songez que mon deftin va dépendre de vous.

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Vous pourriez refufer le roi de Ligurie;

Si Titus vous eft cher, il fera votre époux. 19

Ai-je bien lu?... Titus?... Seigneur... eft-il poffible? Tarquin, dans fes malheurs jufqu'alors inflexible, Pourrait ?... mais d'où fait-il?... et comment?... Ah!

Seigneur !

Ne veut-on qu'arracher les fecrets de mon cœur?
Epargnez les chagrins d'une trifte Princeffe;

Ne tendez point de piége à ma faible jeuneffe.

ARON S.

Non, Madame, à Tarquin je ne fais qu'obéir,
Ecouter mon devoir, me taire et vous fervir.

Il ne m'appartient point de chercher à comprendre
Des fecrets, qu'en mon fein vous craignez de répandre.
Je ne veux point lever un œil présomptueux
Vers le voile facré que vous jetez fur eux.
Mon devoir feulement m'ordonne de vous dire
Que le ciel veut par vous relever cet Empire,
Que ce trône est un prix qu'il met à vos vertus.

TULL I E.

Je fervirais mon père, et ferais à Titus!
Seigneur, il fe pourrait. . . .

ARON S.

N'en doutez point, Princeffe.

Pour le fang de fes rois ce héros s'intéreffe.

De ces républicains la trifte austérité,
De fon cœur généreux révolte la fierté;
Les refus du Sénat ont aigri fon courage;
Il penche vers fon prince; achevez cet ouvrage.
Je n'ai point dans fon cœur prétendu pénétrer;
Mais puifqu'il vous connaît, il vous doit adorer.
Quel. œil, fans s'éblouir, peut voir un diadême.
Préfenté par vos mains, embelli par vous-même ?
Parlez-lui feulement, vous pourrez tout fur lui.
De l'ennemi des rois triomphez aujourd'hui.
Arrachez au Sénat, rendez à votre père,

Ce grand appui de Rome et fon Dieu tutélaire;
Et méritez l'honneur d'avoir entre vos mains,
Et la caufe d'un père, et le fort des Romains.

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CIEL!

TULLI E.

que je dois d'encens à ta bonté propice!

Mes pleurs t'ont défarmé, tout change: et ta justice,

Aux feux dont j'ai rougi rendant leur pureté,

En les récompenfant, les met en liberté.

(à Algine.)

Va le chercher, va, cours. Dieux! il m'évite encore: Faut-il qu'il foit heureux, hélas! et qu'il l'ignore?

Mais... n'écoutai-je point un espoir trop flatteur?
Titus pour le Sénat a-t-il donc tant d'horreur?
Que dis-je? hélas! devrais-je au dépit qui le preffe,
Ce que j'aurais voulu devoir à fa tendreffe?

ALGIN E.

Je fais que le Sénat alluma fon courroux,
Qu'il eft ambitieux, et qu'il brûle pour vous.

TULL I E.

Il fera tout pour moi; n'en doute point: il m'aime.

Va, dis-je.....

(Algine fort.)

Cependant, ce changement extrême...

Ce billet!... De quels foins mon cœur eft combattu!
Eclatez mon amour, ainfi que ma vertu!

La gloire, la raifon, le devoir, tout l'ordonne.
Quoi! mon père à mes feux va devoir fa couronne!
De Titus et de lui je ferais le lien!

Le bonheur de l'Etat va donc naître du mien !
Toi que je peux aimer, quand pourrai-je t'apprendre
Ce changement du fort où nous n'ofions prétendre ?
Quand pourrai-je, Titus, dans mes juftes transports,
T'entendre fans regrets, te parler fans remords?
Tous mes maux font finis: Rome, je te pardonne:
Rome, tu vas fervir fi Titus t'abandonne;

Sénat, tu vas tomber fi Titus eft à moi;

Ton héros m'aime; tremble, et reconnais ton roi.

SCENE V.

TITUS, TULLI E.

TITUS.

MADAME, eft-il bien vrai? Daignez-vous voir encore

Cet odieux Romain que votre cœur abhorre,
Si juftement haï, fi coupable envers vous ?
Cet ennemi ?

TULLI E.

Seigneur, tout eft changé pour nous.

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Le deftin me permet. . . . Titus... il faut me dire,
Si j'avais fur votre ame un véritable empire.

TITUS.

Eh! pouvez-vous douter de ce fatal pouvoir,
De mes feux, de mon crime et de mon défespoir?
Vous ne l'avez que trop, cet empire funefte:
L'amour vous a foumis mes jours que je détefte.
Commandez, épuifez votre jufte courroux;
Mon fort eft en vos mains.

TULLI E.

Le mien dépend de vous.

TITUS.

De moi! Titus tremblant ne vous en croit qu'à peine.
Moi! je ne ferais plus l'objet de votre haine !
Ah! Princeffe, achevez; quel efpoir enchanteur
M'élève en un moment au faîte du bonheur?

TULLIE en donnant la lettre.

Lifez, rendez heureux, vous, Tullie, et mon père.
(tandis qu'il lit.)

Je puis donc me flatter.... mais quel regard févère !
D'où vient ce morne accueil, et ce front confterné?
Dieux!....

TITUS.

Je fuis des mortels le plus infortuné;
Le fort dont la rigueur à m'açcabler s'attache,
M'a montré mon bonheur et foudain me l'arrache;
Et pour combler les maux que mon cœur a foufferts,
Je puis vous pofféder, je vous aime, et vous perds.

Vous, Titus ?

TULLI E.

TITUS.

Ce moment a condamné ma vie

Au comble des horreurs ou de l'ignominie,
A trahir Rome ou vous; et je n'ai déformais
Que le choix des malheurs, ou celui des forfaits.

TULL I E.

Que dis-tu? quand ma main te donne un diadême,
Quand tu peux m'obtenir, quand tu vois que je t'aime;
Je ne m'en cache plus un trop jufte pouvoir,
Autorifant mes vœux, m'en a fait un devoir.
Hélas! j'ai cru ce jour le plus beau de ma vie;
Et le premier moment où mon ame ravie
Peut de fes fentimens s'expliquer fans rougir,
Ingrat, eft le moment qu'il m'en faut repentir.
Que m'ofes-tu parler de malheur et de crime?
Ah! fervir des ingrats contre un roi légitime,
M'opprimer,

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