SC E N E II I. TI T U S, MESS A LA T I TU S. Au! mon cher Meffala, dans quel trouble il me laiffe! M E SS A L A. 1 Vous pourriez être heureux; T I TU S. M ES SALA. Allez servir ces rois. T I T U S. Oui, je les veux servir; Oui, tel est mon devoir, et je le veux remplir. M E S S A LA. Vous gémissez pourtant ! T I T U S. Ma victoire est cruelle. M E S S A L A. Vous l'achetez trop cher. T I T U S. Elle en sera plus belle, Ne m'abandonne point dans l'état où je suis. M E SS A LA. SCENE IV. BRUTUS, M E S S A LA. BRU TU S. Arretez, Mesfala, j'ai deux mots à vous dire. M E S S A LA. A moi, Seigneur ? B R U T U S. A vous. Un funeste poison Se répand en secret sur toute ma maison. Tiberinus mon fils, aigri contre son frère, ME S S À LA. C'est agir sans doute avec 'prudence, Et vous serez content de mon obéissance. BRUT US. Ce n'est pas tout: mon fils avec vous est lié; C'est de quoi dans l'instant je lui parlais, Seigneur. B R U T U S. Il le doit: mais surtout il doit aimer les lois : ME SS A LA. Et Rome eût fait le sien, En rendant plus d'honneurs à ce cher citoyen. BR U T U s. Non, non: le consulat n'est point fait pour son age; J'ai moi-même à mon fils refusé mon fuffrage. Croyez-moi, le succès de fon ambition Serait le premier pas vers la corruption. Le prix de la vertu serait héréditaire; Bientôt l'indigne fils du plus vertueux père , Trop assuré d'un rang d'autant moins mérité, L'attendrait dans le luxe et dans l'oisiveté. Le dernier des Tarquins en est la preuve insigne. Qui naquit dans la pourpre en est rarement digne. Nous préservent les cieux d'un fi funeste abus, Berceau de la mollesse et tombeau des vertus! Si vous aimez mon fils, (je me plais à le croire) Représentez-lui mieux la véritable gloire; Etouffez dans son cæur un orgueil insensé : C'est en fervant l'Etat qu'il est récompensé. De toutes les vertus mon fils doit un exemple; C'est l'appui des Romains que dans lui je contemple: Plus il a fait pour eux, plus j'exige aujourd'hui. Connaissez à mes veux l'amour que j'ai pour lui; Tempérez cette ardeur de l'esprit d'un jeune homme: Le flatter c'est le perdre, et c'est outrager Rome. M ESSA LA. Je me bornais, Seigneur, à le suivre aux combats; B R U T U S. MESSAL A seul. |