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Il fuffit; c'eft par là que je peux maintenir
Ce pouvoir qui m'échappe, et qu'il faut retenir.
Faites veiller furtout les regards mercénaires
De tous ces délateurs aujourd'hui néceffaires,
Qui vendent les fecrets 'de leurs concitoyens,
Et dont cent fois les yeux ont éclairé les miens.
Mais la voici. Pourquoi faut-il que je la voie ?

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MARIAMNE, ELISE, SALOME, MAZAEL, NABAL.

SALOM E.

Son amour méprifé, fon trop de défiance,
Avaient contre vos jours allumé fa vengeance;
Mais ce feu violent s'eft bientôt confumé:
L'amour arma fon bras, l'amour l'a défarmé,

MAZA EL.

Quel orgueil !

SALOM E.

Il aura fa jufte récompenfe:

Viens, c'eft à l'artifice à punir l'imprudence.

SCENE Ι Ι Ι.

MARIAM NE, ELISE,

NABAL

ELIS E.

Aн! Madame, à ce point pouvez-vous irriter
Des ennemis ardens à vous perfécuter ?

La vengeance d'Hérode un moment fufpendue,
Sur votre tête encore eft peut-être étendue :

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Varus, aux nations qui bornent cet Etat
Ira porter bientôt les ordres du fénat.

Hélas! grâce à fes foins, grâce à vos bontés même,
Rome à votre tyran donne un pouvoir fuprême;
Il revient plus terrible et plus fier que jamais.
Vous le verrez armé de vos propres bienfaits;
Vous dépendrez ici de ce fuperbe maître,

D'autant plus dangereux qu'il vous aime peut-être ;
Et que cet amour même aigri par vos refus. . .

MARIAM NE.

Chère Elife, en ces lieux faites venir Varus;
Je conçois vos raifons, j'en demeure frappée;
Mais d'un autre intérêt mon ame eft occupée;
Par de plus grands objets mes vœux font attirés:
Que Varus vienne ici. Vous, Nabal, demeurez.

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Elle veut que mes fils portés entre nos bras,
S'éloignent avec nous de ces affreux climats.

Les vaiffeaux des Romains, des bords de la Syrie,

Nous ouvrent fur les eaux les chemins d'Italie.

J'attends tout de Varus, d'Augufte et des Romains.

SCENE

V.

MARIAM NE, VARUS, ELISE.

MARIA MN E.

Loin de ces lieux fanglans que le crime environne,
Je mettrai leur enfance à l'ombre de fon trône;

Ses généreufes mains pourront fécher nos pleurs.
Je ne demande point qu'il venge mes malheurs,
Que fur mes ennemis fon bras s'appesantisse;
C'eft affez que mes fils, témoins de fa juftice,
Formés par fon exemple, et devenus Romains,
Apprennent à régner des maîtres des humains.

Donnez-moi dans la nuit des guides affurés,
Jufque fur vos vaiffeaux dans Sidon préparés.

Je ne m'attendais pas, que vous duffiez vous-même Mettre aujourd'hui le comble à ma douleur extrême.

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Vous vous troublez, Seigneur, et changez de visage.

VARU S.

J'ai fenti, je l'avoue, ébranler mon courage.
Ami, pardonne au feu dont je fuis confumé
Ces faibleffes d'un cœur qui n'avait point aimé.
Je ne connaisfais pas tout le poids de ma chaîne,
Je la fens à regret, je la romps avec peine.
Avec quelle douceur, avec quelle bonté,
Elle impofait filence à ma témérité!

Sans trouble et fans courroux, fa tranquille fageffe
M'apprenait mon devoir, et plaignait ma faibleffe;
J'adorais, cher Albin, jufques à fes refus:

J'ai perdu l'espérance, et je l'aime encor plus.
A quelle épreuve, ô Dieux! ma conftance eft réduite!

ALBI N.

Etes-vous réfolu de préparer fa fuite?

VARU S.

Quel emploi !

ALBIN.

Pourrez-vous refpecter fes rigueurs,

Jufques à vous charger du foin de vos malheurs ?

Quel eft votre dessein?

VARU S.

Moi! que je l'abandonne !

Que je défobéiffe aux lois qu'elle me donne!
Non, non, mon cœur encore eft trop digne du fien;
Mariamne a parlé, je n'examine rien.

Que loin de fes tyrans elle aille auprès d'Auguste;
Sa fuite eft raifonnable, et ma douleur injufte;
L'amour me parle en vain, je vole à mon devoir :
Je fervirai la reine, et même fans la voir.
Elle me laiffe, au moins, la douceur éternelle
D'avoir tout entrepris, d'avoir tout fait pour elle.
Je brife fes liens, je lui fauve le jour;
Je fais plus, je lui veux immoler mon amour:
Et fuyant fa beauté, qui me féduit encore,
Egaler, s'il fe peut, fa vertu que j'adore.

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AVANT que dans ces lieux mon roi vienne lui-même

Recevoir de vos mains le facré diadême,

Et vous foumettre un rang qu'il doit à vos bontés,
Seigneur, fouffrirez-vous ? . . .

VARU S.

Idamas, arrêtez.

Le roi peut s'épargner ces frivoles hommages.

Le

La reine en ce moment eft- elle en fureté ?
Et le fang innocent fera-t-il refpecté ?

IDAM A S.

Le perfide Zarès par votre ordre arrêté,
Et par votre ordre enfin remis en liberté,
Artifan de la fraude et de la calomnie,
De Salome avec foin fervira la furie.
Mazaël en fecret leur prête fon fecours,
Le foupçonneux Hérode écoute leurs difcours;

VARU S.

Je fais qu'en ce palais je dois le recevoir;
Le fénat me l'ordonne, et tel eft mon devoir.

SCENE

IV.

HERODE, MAZAEL, IDAMAS, Suite d'Hérode.

MAZA E L.

Seigneur, à vos deffeins Zarès toujours fidèle,
Renvoyé près de vous, et plein d'un même zèle,
De la part de Salome attend pour vous parler.

HERO D E.

Quoi! tous deux fans relâche ils veulent m'accabler!
Que jamais devant moi ce monftre ne paraiffe.
Je l'ai trop écouté. Sortez tous, qu'on me laiffe.
Ciel! qui pourra calmer un trouble fi cruel? ...
Demeurez, Idamas, demeurez, Mazaël.

SCENE

V.

HERODE, MAZAEL, IDAMAS.

HEROD E.

HE bien! voilà ce roi fi fier et fi terrible!

Ce roi dont on craignait le courage inflexible,

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