HERODE, MARIAMNE, ELISE, NARBAS, IDA MAS, Gardes. H E ROD E. Ils se sont vus! Ah Dieu !... Perfide, tu mourras. Μ Α R Ι Α Μ Ν Ε. Pour la dernière fois, Seigneur, ne fouffrez pas... Que je n'entende plus le nom de l'infidelle. I DA M AS. Seigneur, ils sont défaits; les Hébreux sont soumis; H É ROD E. Quelle gloire ! I DA MAS, Elle est triste ; et tant de sang versé, Seigneur , doit fatisfaire à votre honneur blessé. Sohême a de la reine attesté l'innocence. H E ROD E. De la coupable, enfin, je vais prendre vengeance. Je perds l'indigne objet que je n'ai pu gagner, Et de ce seul moment je commence à régner. J'étais trop aveuglé; ma fatale tendresse Etait ma seule tache et ma seule faiblesse. Laissons mourir l'ingrate; oublions fes attraits; Que son nom dans ces lieux s'efface pour jamais : Que dans mon cœur surtout sa mémoire périsse ! Enfin tout est-il prêt pour ce juste fupplice? I DAMĄ S, Oui, Seigneur, H E ROD E. Quoi ! fi-tôt on a pu m'obéir? Infortuné Monarque ! elle va donc périr ? Tout est prêt, Idamas ? I DAMA S. Vos gardes l'ont saisie; Votre vengeance, hélas ! sera trop bien servie. H E ROD E. Elle a voulu fa perte, elle a su m'y forcer. Que l'on me venge. Allons, il n'y faut plus penser. Hélas ! j'aurais voułu vivre et mourir pour elle, A quoi m'as-tu réduit, épouse criminelle ? SCENE VI I et dernière. HERODE, I D A MAS, NARBA S. H E ROD E. Narbas, ou courez-vous ? juste Ciel! yous pleurez! N A R BA S. H E ROD E. N A R BA s. H E R O D, E, N A R BA S. H E RODE, N A R BA S. Ị ERODE, N, A R B A S. Je dois à la mémoire, Non, Seigneur, non, son cour n'était point infidelle. H E ROD E. N A R BA S. C'est dans ce moment même Où son cœur se fesait ce généreux effort, Que vos ordres cruels l'ont conduite à la mort, Salome avait pressé l'instant de fon supplice. H E ROD E. O monstre , qu'à regret épargna ma justice ! Monstre , quels châtimens font pour toi réservés ! Que ton fang, que le mien. . . Ahol Narbas, achevez: Achevez mon trépas par ce récit funeste. N A R BA S. Comment pourrai-je, hélas ! vous apprendre le reste ? Vos gardes de ces lieux ont osé l'arracher. Elle a suivi leurs pas sans vous rien reprocher, Sans affecter d'orgueil, et sans montrer de crainte, La douce majesté sur son front était peinte. La modeste innocence, et l'aimable pudeur, Régnaient dans ses beaux yeux, ainsi que dans son cour; Son malheur ajoutait à l'éclat de ses charmes. Nos prêtres, nos hébreux, dans les cris, dans les larmes, Conjuraient vos foldats, levaient les mains vers eux, Et demandaient la mort avec des cris affreux. Hélas ! de tous côtés, dans ce désordre extrême, En pleurant Mariamne, on vous plaignait vous-même : On disait hautement, qu'un arrêt fi cruel HERO DE. NA R BA S. Mariamne en mourant ne pleure que sur vous. Puissiez-vous par ma mort finir vos injustices ! „ Vivez, régnez heureux fous de meilleurs auspices; Vayez d'un oil plus doux mes peuples et mes fils ; » Aimez-les; je mourrai trop contente à ce prix. ,, En achevant ces mots, votre épouse innocente Tend au fer des bourreaux cette tête charmante Dont la terre admirait les modestes appas. Seigneur, j'ai vu lever le parricide bras; J'ai vu tomber.... H E ROD E. Tu meurs, et je respire encore ! (il tombe dans un fauteuil.) 1 |