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Que ton crime et le mien foient noyés dans mes larmes.

Je te jure....

SCENE V.

HERODE, MARIAMNE, ELISE, UN GARDE.

LE GARDE.

SEIGNEUR, tout le peuple eft en armes.

Dans le fang des bourreaux il vient de renverser
L'échafaud que Salome a déjà fait dreffer.

Au peuple, à vos foldats, Sohême parle en maître :
Il marche vers ces lieux, il vient, il va paraître.

HERODE.

Quoi! dans le moment même où je fuis à vos pieds,
Vous auriez pu, perfide!

MARIA M.NE.

Ah! Seigneur, vous croiriez...

HERO D E.

Tu veux ma mort! eh bien, je vais remplir ta haine. Mais au moins dans ma tombe il faut que je t'entraîne, Et qu'unis malgré toi... Qu'on la garde, Soldats.

SCENE

V I.

HERODE, MARIAMNE, SALOME, MAZAEL,

ELISE, Gardes.

SALOM E,

AH! mon frère, aux Hébreux ne vous présentez pas.

Le peuple foulevé demande votre vie;

Le nom de Mariamne excite leur furie;

Vous demandez ma main! jufte Ciel que j'implore,

Vous favez de quel fang la fienne fume encore.

J.M.Moreau le Jr mv.

1782.

Mariame Acte W. Scene 4

Simonet Sculp

De vos mains, de ces lieux, ils viennent l'arracher.

HEROD E.

Allons. Ils me verront, et je cours les chercher.
De l'horreur où je fuis tu répondras, cruelle.
Ne l'abandonnez pas, ma fœur, veillez fur elle.

MARIAM NE.

Je ne crains point la mort; mais j'attefte les cieux ..

MAZA E L.

Seigneur, vos ennemis font déjà fous vos yeux.

HERO D E.

Courons. . . . Mais quoi! laiffer la coupable impunie! Ah! je veux dans fon fang laver sa perfidie;

Je veux, j'ordonne

...

hélas! dans mon funefte fort,

Je ne puis rien réfoudre et vais chercher la mort.

Fin du quatrième acte.

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ELOIGNEZ-VOUS, foldats, daignez laiffer du moins

Votre reine un moment refpirer fans témoins.
(Les gardes fe retirent au coin du théâtre.)

Voilà donc, jufte Dieu, quelle eft ma destinée!
La fplendeur de mon fang, la pourpre où je fuis née,
Enfin ce qui femblait promettre à mes beaux jours
D'un bonheur affuré l'inaltérable cours;

Tout cela n'a donc fait que verser sur ma vie

Le funefte poifon dont elle fut remplie.

O naissance! ô jeunesse! et toi, triste beauté, (a)
Dont l'éclat dangereux enfla ma vanité,

Flatteufe illufion dont je fus occupée,

Vaine ombre de bonheur, que vous m'avez trompée!
Sous ce trône coupable un éternel ennui

M'a creufé le tombeau que l'on m'ouvre aujourd'hui.
Dans les eaux du Jourdain j'ai vu périr mon frère;
Mon époux à mes yeux a maffacré mon père;
Par ce cruel époux condamnée à périr,

Ma vertu me reftait, on ofe la flétrir.

Grand Dieu! dont les rigueurs éprouvent l'innocence, Je ne demande point ton aide ou ta vengeance.

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