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Mériter par le meurte un nouveau diadême ?
Irai-je dans Corinthe, où mon triste destin
A des crimes plus grands réserve encor ma main?
Corinthe! que jamais ta déteftable rive......

SCENE IV.

OEDIPE, JOCASTE, DIMAS.

DIMA S.

SEIGNEUR, en ce moment, un étranger arrive;
Il fe dit de Corinthe, et demande à vous voir.

OEDIP E.

Allons, dans un moment je vais le recevoir.

(à Jocafte)

Adieu; que de vos pleurs la fource fe diffipe.
Vous ne reverrez plus l'inconfolable Oedipe:

C'en eft fait, j'ai régné, vous n'avez plus d'époux;
En ceffant d'être roi, je ceffe d'être à vous.
Je pars je vais chercher, dans ma douleur mortelle,
Des pays où ma main ne foit point criminelle;
Et vivant loin de vous, fans Etats, mais en roi,
Juftifier les pleurs que vous verfez pour moi.

Fin du quatrième acte.

ACTE V.

SCENE PRÈMIERE. `

OEDIPE, AR ASPE, DIMAS, Suite,

OEDIP E.

FINISSEZ VOS regrets, et retenez vos larmes.

Vous plaignez mon exil, il a pour moi des charmes,
Ma fuite à vos malheurs affure un prompt fecours;
En perdant votre roi vous conservez vos jours.
Du fort de tout ce peuple il eft temps que j'ordonne.
J'ai fauvé cet empire en arrivant au trône;
J'en descendrai du moins comme j'y fuis monté';
Ma gloire me fuivra dans mon adverfité.

Mon deftin fut toujours de vous rendre la vie:
Je quitte mes enfans, mon trône, ma patrie:
Amis, écoutez-moi pour la dernière fois ;
Puifqu'il vous faut un roi, foufcrivez à mon choix.
Philoctete eft puiffant, vertueux, intrépide;
Un monarque eft fon père (a), il fut l'ami d'Alcide;
Que je parte, et qu'il règne. Allez chercher Phorbas,
Qu'il paraiffe à mes yeux, qu'il ne me craigne pas.
Il faut de mes bontés lui laiffer quelque marque,
Et quitter mes fujets et le trône en Monarque.
Que l'on faffe approcher l'étranger devant moi.
Vous, demeurez.

(a) Il était fils du roi d'Eubée, aujourd'hui Négrepont.

SCENE I I.

OEDIPE, ARASPE, ICARE, Suite.

OEDIP E.

ICARE, eft-ce vous que je vois?

Vous, de mes premiers ans fage dépofitaire,

Vous, digne favori de Polybe mon père ?

Quel fujet-important vous conduit parmi nous?

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A fon trépas vous deviez vous attendre.

Dans la nuit du tombeau les ans l'ont fait defcendre; Ses jours étaient remplis, il eft mort à mes yeux.

OEDIP E.

Qu'êtes-vous devenus, oracles de nos dieux!
Vous, qui faifiez trembler ma vertu trop timide,
Vous, qui me prépariez l'horreur d'un parricide?
Mon père eft chez les morts, et vous m'avez trompé.
Malgré vous dans fon fang mes mains n'ont point trempé.
Ainfi de mon erreur esclave volontaire,

Occupé d'écarter un mal imaginaire,

J'abandonnais ma vie à des malheurs certains,
Trop crédule artifan de mes triftes deftins!

O Ciel! et quel eft donc l'excès de ma mifère?
Si le trépas des miens me devient néceffaire,

Si trouvant dans leur perte un bonheur odieux,

Pour moi la mort d'un père eft un bienfait des dieux ?
Allons, il faut partir; il faut que je m'acquitte

Des funèbres tributs que fa cendre mérite.

Partons. Vous vous taifez, je vois vos pleurs couler;
Que ce filence.

I CARE.

O Ciel! oferai-je parler?

O E D, IP E.

Vous refte-t-il encor des malheurs à m'apprendre?

I CARE.

Un moment fans témoin daignerez-vous m'entendre?
O E DI PE à fa fuite.
Allez, retirez-vous. Que va-t-il m'annoncer?

ICARE.

A Corinthe, Seigneur, il ne faut plus penfer.
Si vous y paraiffez, votre mort eft jurée.

OEDIP. E.

Eh! qui de mes Etats me défendrait l'entrée ?

I CARE.

Du fceptre de Polybe un autre eft l'héritier.

OEDIP E.

Eft-ce affez? et ce trait fera-t-il le dernier ?
Pourfuis, Deftin, pourfuis, tu ne pourras m'abattre.
Eh bien, j'allais régner; Icare, allons combattre :
A mes lâches fujets courons me préfenter.
Parmi ces malheureux prompts à fe révolter,
Je puis trouver du moins un trépas honorable.
Mourant chez les Thébains, je mourrais en coupable,
Je dois périr en roi. Quels font mes ennemis?
Parle, quel étranger für mon trône est affis?

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ICARE.

Le gendre de Polybe; et Polybe lui-même,
Sur fon front en mourant a mis le diadême.
A fon maître nouveau tout le peuple obéit.

OEDIP E.

Eh quoi! mon père auffi, mon père me trahit?
De la rébellion mon père eft le complice?

Il me chaffe du trône!

ICARE.

Il vous a fait justice;

Vous n'étiez point fon fils.

OEDIP E.

Icare!...

ICARE.

Avec regret

Je révèle en tremblant ce terrible fecret:

Mais il le faut, Seigneur, et toute la province....

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ICARE.

Non, Seigneur; et ce prince A tout dit en mourant. De fes remords preffé, Pour le fang de nos rois il vous a renoncé; Et moi, de fon fecret confident et complice, Craignant du nouveau roi la févère justice, Je venais implorer votre appui dans ces lieux.

OEDI PE.

Je n'étais point fon fils! et qui fuis-je, grands Dieux!

I CARE.

Le ciel, qui dans mes mains a remis votre enfance,

D'une profonde nuit couvre votre naiffance;

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