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point, & vous qui gardez l'Israël de nos ames.1 Dum medium 8 silentium tenerent omnia, et nox in suo cursu medium iter haberet, omnipotens sermo tuus, Domine, a regalibus sedibus venit: Les plus sombres tenebres de la minuict ne peuvent donner aucun obstacle à vos divins effets. A ceste heurelà vous nasquites de la Vierge sacrée vostre Mere; à ceste heure-là aussi vous pouvés faire naistre vos celestes graces dans mon ame, et nous combler de vos plus cheres faveurs. Ah! Redempteur pitoyable, Illumina oculos meos, ne unquam obdormiam in morte, nequando dicat inimicus meus, Prævalui adversus eum : Illuminez tellement mon pauvre et aveuglé cœur des beaux rayons de vostre grace, que jamais il ne s'arreste en façon quelconque en la mort du peché. Hé! ne permettez pas, je vous prie, que mes ennemis invisibles puissent dire, Nous avons eu barre sur luy. En fin, apres avoir consideré les tenebres et les imperfections de mon ame, je pourray dire les paroles qui sont en Isaye3: Custos, quid de nocte? custos, quid de nocte? c'est à dire, O surveillant, surveillant, reste-t'il encore beaucoup de la nuict de nos imperfections? et j'entendray qu'il me respondra": Venit mane, et nox, le matin des bonnes inspirations est venu; pourquoy est-ce que tu aimes plus les tenebres que la lumiere? 1 Sap., XVIII, 15. - - 2 Ps. XII, 4. 3 1 Isa., XXI, 11.

↳ Ibid., 12.

dormis nunquam. Dùm medium silentium tenerent omnia, et nox in suo cursu medium iter haberet, omnipotens sermo tuus, Domine, à regalibus sedibus venit. Ad impediendos divinos tuos effectus nullæ valent tenebræ eâ horâ natus es ex Marià Virgine; eâdemque in animabus nostris cœlestes tuæ gratiæ nasci queunt. Eia! misericors Redemptor, illumina oculos meos, ne unquam obdormiam in morte, ne quando dicat inimicus meus : Prævalui adversùs eum.

Demùm, postquàm animæ meæ tenebras et imperfectiones diligenter consideravero, potero ea verba dicere, quæ habet Isaïas: Custos, quid de nocte? Custos, quid de nocte? Et respondentem audiam : Venit mane, et nox.Venit bonarum inspirationum mane, cur tenebras magis quàm lucem diligis?

7. D'autant que les nocturnes frayeurs ont accoustumé d'empescher telles devotions, si par fortune je m'en sentois saisy, je m'en delivreray avec la consideration de mon bon Ange gardien, disant: Dominus a dextris est mihi, ne commovear: Mon Seigneur est à mon costé droit, afin que je ne craigne rien ce qu'aucuns docteurs ont expliqué du bon ange. Je me souviendray de ce verset: Scuto circumdabit te veritas ejus, non timebis a timore nocturno; l'escu de la foy et ferme confiance en Dieu me couvrira, c'est pourquoy je ne dois avoir peur de chose quelconque. D'abondant je me serviray de ces saintes paroles de David: Dominus illuminatio mea, et salus mea: quem timebo? qui est autant que si on disoit : Le soleil ny ses rayons ne sont pas lumiere principale, ny la compagnie ne me sauve pas; mais Dieu seul, lequel m'est aussi propice la nuict comme le jour.

TRAITÉ III.

Pratique pour tout le jour, utile aux personnes qui commencent la vie devote.

Mettés ordre qu'aussi tost que serés esveillée, vostre ame se jette du tout en Dieu par quelque sainte pensée, telle que celle-cy: Comme le sommeil est l'image de la mort, aussi le reveil est l'image de la resurrection. « Je crois que mon ' Ps. XV, 8. 2 Ps. XC, 5. Job, XIX, 25, 27.

3 Ps. XXVI, 1.

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7. Quoniam verò hujusmodi devotionis actus nonnunquàm nocturni, fragores impediunt, iis si fortè caperer, in custodis Angeli consideratione recreabor, dicendo: Dominus à dextris est mihi, ne commovear; quod de custode Angelo doctores aliqui interpretati sunt. Versum etiam hunc adducam in memoriam: Scuto circumdabit te veritas ejus; non timebis à timore nocturno. Utar prætereà sanctis hisce Davidi. verbis: Dominus illuminatio mea et salus mea; quem timebo? Quasi diceretur: Neque sol, neque ejus radii, mea lux præcipua sunt; neque me salvabit societas, verùm ipse solus Deus, qui æquè mihi propitius est nocte ac die.

Redempteur est est vivant, et qu'en ce dernier jour je ressusciteray. » O Seigneur, que ce soit, s'il vous plaist, à» la vie eternelle : « ceste esperance repose dans mon sein. » Hé! de grace, «2 donnez vostre dextre à l'ouvrage de vos >> mains: vous avez compté mes pas, mais pardonnez-moy, » mes offenses. » Voyant le jour, passés de la consideration de la lumiere corporelle à la spirituelle, ou bien de la temporelle à l'eternelle, et dites avec David: «2 O Seigneur, en » vostre clarté nous verrons la lumiere. » Et vous habillant, apres avoir fait le signe de la croix, dites tacitement: Revestés-moy, mon Dieu, du manteau d'innocence et de la robe nuptiale de charité. Cela estant fait, occupés-vous quelque tems en la meditation.

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Arrivée que serés à l'Eglise pour ouyr la messe, tandis que le prestre preparera le calice et le messel, mettés-vous en la presence de Dieu. Depuis le Confiteor jusques à l'Evangile, produisés des affections de contrition; de l'Evangile jusques à la preface, faites la protestation de foy; apres le Sanctus, considerés le benefice de la mort et passion de nostre Seigneur; à l'Eslevation, adorés tres-profondement le divin Sauveur, et offrés-le à Dieu son Pere; apres l'Eslevation, remerciés-le tres-humblement de l'institution de ce saint sacrement; quand le prestre dira le Pater, recités-le mentalement en toute devotion; à la Communion, communiés-vous reellement ou spirituellement; apres la Communion, contemplés nostre Seigneur assis dans vostre cœur, et faites venir devant luy, l'un apres l'autre, vos sens et vos puissances, pour ouyr ses commandemens et pour luy promettre fidelité.

Quand vous voudrés le matin sortir de vostre chambre, demandés humblement congé et benediction à vostre bon ange; le long du jour faites force oraysons jaculatoires; quand l'horloge sonnera, eslevés vostre cœur en disant : Dieu 1 Job, XIV, 15. · 2 Ps. XXXV,

10.

soit beny, l'eternité s'approche; pendant les affaires, regardés souvent la divine bonté, ayés provision de quelques parolles emflammées qui de tems en tems servent de refrein à vostre ame; avant le souper, j'approuve fort un petit de recollection.

Entrés chaque jour de la semaine devotement dans l'une des sacrées playes de nostre douloureux et amoureux Sauveur : le dimanche, entrés dans celle du costé; le lundy, dans celle du pied gauche; le mardy, dans celle du pied droit; le mercredy, dans celle de la main gauche; le jeudy, dans celle de la main droite; le vendredy, dans les cicatrices de son adorable chef; le samedy, retournés entrer dans son sacré costé, afin que par iceluy vous commenciés et finissiés vostre semaine.

S'il vous advient aucunesfois d'obmettre quelque chose de ce que je vous ordonne, n'entrés point pourtant en scrupule. Au reste, il faut que vous fassiez tout par amour, et rien par force; il faut plus aymer l'obeïssance que craindre la desobeïssance. Je veux que vous ayez l'esprit de liberté, non de celle qui forclost l'obeïssance (car c'est la liberté de la chair), mais de celle-là qui bannit la contrainte, le scrupule et l'empressement. Je veux que s'il se presente occasion juste ou charitable de laisser vos exercices, ce vous soit une espece d'obeïssance, et que ce manquement soit suppleé par amour. Je veux que vous fassiez tout sans empressement et avec esprit de douceur. Eslevés souvent vostre esprit à Dieu, mesme en faisant les œuvres de Dieu. Embrassés sainctement les mortifications, et recevés les abjections en esprit de resignation. Aymés autant la volonté de Dieu aux sujets qui sont d'eux-mesmes desaggreables, comme en ceux qui d'euxmesmes sont aggreables.

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TRAITÉ IV.

Exercice de la preparation, par lequel l'ame se dispose le matin à toutes sortes d'evenemens qui peuvent arriver la journée *.

Je prefereray tousjours à toute autre chose l'exercice de la preparation, que je feray au moins une fois le jour, c'est à sçavoir le matin. Que s'il se presente quelque occasion extraordinaire, je m'en serviray particulierement et la prendray pour sujet de ce mien exercice; et pour ce que la preparation est comme un fourrier à toutes nos actions, je m'y occuperay, selon la diversité des occurrences, et tascheray par le moyen d'icelle, d'icelle, de me disposer à bien et louablement traitter et prattiquer mes affaires.

La premiere partie de cet exercice est l'invocation. Partant, recognoissant que je suis exposé à une infinité de dangers, j'invoqueray l'assistance de mon Dieu, et diray1: Do

* Ces exercices et regles sont tirés de la Vie du Saint par M. CharlesAuguste de Sales, évêque et prince de Genève, son neveu, liv. Ier, pag. 15.

ya dans le latin des choses qui ne sont pas dans le françois, et il y en a d'autres dans le françois qui ne sont pas dans le latin; on a réuni les unes et les autres dans cette traduction.

Les présents exercices sont en original écrits de la main du Saint dans les archives de la maison de Sales.

1 Ps. CXXVI, 1.

Præferam semper alii cuicumque rei præparationis exercitium, illudque ut minimùm semel in die, matutino scilicet tempore, faciam. Quòd si extraordinaria alia sese offerat occasio, utar eâ peculiariter, et pro exercitii remedio accipiam. Quia verò præparatio in actionibus velut mensor est, ideo in hâc secundùm quod occurret, et pro temporis opportunitate versabor, quo pacto res meas cum laude conabor exequi.

PARS PRIMA PRÆPARATIONIS.

Invocatio.

Invocatio prima pars est hujus exercitii. Quapropter innumeris me periculis expositum agnoscens divinum auxilium invocabo in hæc

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