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l'Epoux.» Vous traitiez avec lui dans l'humilité et la confiance d'une âme qu'aucun remords n'agita jamais, et il se rendait à vos désirs par une aimable condescendance; et Benoit, chargé d'années et de mérites, Benoît accoutumé à voir la nature obéir à ses ordres, était vaincu par vous, dans une lutte où votre simplicité avait vu plus loin que sa profonde sagesse.

Qui donc vous avait révélé, ô Scholastique, ce sens sublime qui, en ce jour-là, vous fit paraître plus sage que le grand homme choisi de Dieu pour être la règle vivante des parfaits? Ce fut celui-là même qui avait élu Benoît comme l'une des colonnes de la Religion, mais qui voulut montrer que la sainte tendresse d'une charité pure l'emporte encore à ses yeux sur la plus rigoureuse fidélité à des lois qui n'ont été faites que pour aider à conduire les hommes au but que votre cœur avait déjà atteint. Benoît, l'ami de Dieu, le comprit; et bientôt, reprenant le cours de leur céleste entretien, vos deux âmes se confondirent dans la douceur de cet amour incréé qui venait de se révéler et de se glorifier lui-même avec tant d'éclat. Mais vous étiez mûre pour le ciel, ô Scholastique; votre amour n'avait plus rien de terrestre; il vous attirait en haut. Encore quelques heures, et la voix de l'Epoux allait vous faire entendre ces paroles de l'immortel Cantique, que l'Esprit-Saint semble avoir dictées pour vous: « Lève-toi, ô mon amie, ma belle, et « viens; ma colombe, montre-moi ton visage; << que ta voix résonne à mon oreille; car ta voix « est douce, et ton visage est plein d'attraits '. Dans votre départ de la terre, ne nous oubliez

1. Cant. II, 10.

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pas, ô Scholastique! Nos âmes sont appelées à vous suivre, bien qu'elles n'aient pas les mêmes charmes aux yeux de l'Epoux. Moins fortunées que la vôtre, il leur faut se purifier longtemps pour être admises dans le séjour où elles contempleront votre félicité. Votre prière força les nuées du ciel à envoyer leur pluie sur la terre ; qu'elle obtienne pour nous les larmes de la pénitence. Vos délices furent dans les entretiens sur la vie éternelle; rompez nos conversations futiles et dangereuses; faites-nous goûter ces discours du ciel, dans lesquels les âmes aspirent à s'unir à Dieu. Vous aviez trouvé le secret de cette charité fraternelle dont la tendresse même est un parfum de vertu qui réjouit le cœur de Dieu; ouvrez nos cœurs à l'amour de nos frères; chassez-en la froideur et l'indifférence, et faites-nous aimer comme Dieu veut que nous aimions.

Mais, ô colombe de la solitude, souvenez-vous de l'arbre sous les rameaux duquel s'est abritée votre vie. Le cloître bénédictin vous réclame, non seulement comme la sœur, mais encore comme la fille de son auguste Patriarche. Du haut du ciel, contemplez les débris de cet arbre, autrefois si vigoureux et si fécond, à l'ombre duquel les nations de l'Occident se sont reposées durant tant de siècles. De toutes parts, la hache dévastatrice de l'impiété s'est plue à le frapper dans ses branches et dans ses racines. Ses ruines sont partout; elles jonchent le sol de l'Eu→ rope entière. Cependant, nous savons qu'il doit revivre, qu'il poussera de nouveaux rameaux, et que votre divin Epoux, ô Scholastique, a daigné enchaîner le sort de cet arbre antique aux destinées mêmes de l'Eglise. Priez pour que la sève première revive en lui; protégez d'un soin

TEMPS DE LA SEPTUAGÉSIME.

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maternel les faibles rejetons qu'il produit encore; défendez-les de l'orage, bénissez-les, et rendez-les dignes de la confiance que l'Eglise daigne avoir

en eux.

LE XIV FÉVRIER.

SAINT VALENTIN, PRÊTRE ET MARTYR.

'EGLISE honore aujourd'hui la mémoire de ce saint prêtre de Rome, qui souffrit le martyre vers le milieu du troisième siècle. L'injure du temps nous a privés de la plupart des circonstances de sa vie et de ses souffrances; à peine quelques traits en sont venus jusqu'à nous. C'est la raison pour laquelle la Liturgie romaine ne contient pas de Légende en son honneur. Le culte de saint Valentin n'en est pas moins célèbre dans l'Eglise, et nous devons le regarder comme l'un de nos protecteurs en la saison liturgique où son nom et ses mérites viennent se joindre à ceux de tant d'autres martyrs, pour nous animer à chercher Dieu, au prix de tous les sacrifices qui peuvent nous faire rentrer en grâce avec lui.

Priez donc, ô saint Martyr, pour les fidèles qui, après tant de siècles, conservent encore votre mémoire. Au jour du jugement, nos yeux vous reconnaîtront dans l'éclat de la gloire que vos combats vous ont acquise; obtenez par votre suffrage que nous soyons placés à la droite et associés à votre triomphe.

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ANTIENNE.

E saint a combattu jus

Cqu'à la mort pour la la loi de son Dieu, et n'a point craint les menaces des

STE Sanctus pro lege Dei

sui certavit usque ad mortem, et a verbis impiorum non timuit: fun

datus enim erat supra impies; car il était fondé sur la pierre ferme.

firmam petram.

ORAISON.

quæsumus

Pomnipotens Deus, ut qui beati Valentini Martyris tui natalitia colimus, a cunctis malis imminentibus ejus intercessione liberemur. Per Christum Dominum nostrum. Amen.

ACCORDEZ, Dieu tout-puis

sant, à nous qui célébrons le jour natal du bienheureux Valentin votre Martyr, la grâce d'être, par son intercession, délivrés de tous les maux qui nous menacent. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

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