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à l'Epoux immortel. Après les labeurs des combats, vous vous tournez vers lui, et bientôt votre âme bénie s'élance dans son sein, pour aller jouir de ses embrassements éternels. Toute l'Eglise vous salue aujourd'hui, ô Vierge, ô Martyre! Elle sait que vous ne l'oubliez jamais, et que votre inénarrable félicité ne vous rend point indifférente à ses besoins. Vous êtes notre sœur; soyez aussi pour nous une mère. De longs siècles se sont écoulés depuis le jour où votre âme brisa son enveloppe mortelle, après l'avoir sanctifiée par la pureté et la souffrance; mais, hélas! jusqu'aujourd'hui et toujours, sur cette terre, la guerre existe entre l'esprit et la chair. Assistez vos frères dans leurs combats; ranimez dans leurs cœurs l'étincelle du feu sacré que le monde et les passions voudraient éteindre.

En ces jours, où tout chrétien doit songer à se retremper dans les eaux salutaires de la componction, ranimez partout la crainte de Dieu qui veille sur les envahissements d'une nature corrompue, l'esprit de pénitence qui répare les faiblesses coupables, l'amour qui adoucit le joug et assure la persévérance. Plus d'une fois, votre voile virginal, présenté aux torrents enflammés des laves qui descendaient des flancs de l'Etna, les arrêta dans leur cours, aux yeux d'un peuple tout entier : opposez, il en est temps, la puissante influence de vos innocentes prières à ce torrent de corruption qui déborde de plus en plus sur nous, et menace d'abaisser nos mœurs au niveau de celles du paganisme. Le temps presse, ô Agathe! Secourez les nations infectées des poisons d'une littérature infâme; détournez cette coupe vénéneuse des lèvres de ceux qui n' y ont pas goûté encore; arrachez-la des mains de ceux qui déjà y ont puisé la

mort. Epargnez-nous la honte de voir le triomphe de l'odieux sensualisme qui s'apprête à dévorer l'Europe, et déjouez les projets que l'enfer a conçus.

LE VI FÉVRIER.

SAINTE DOROTHÉE,

VIERGE ET MARTYRE.

UJOURD'HUI encore, c'est une des plus aimables Epouses du Christ qui vient nous consoler par sa présence; c'est

Dorothée, la vierge naïve et courageuse qui sème les plus gracieux prodiges sur la route qui la conduit au martyre. Notre sainte religion nous offre seule ces admirables scènes, où l'on voit un sexe timide déployer une énergie qui surpasse quelquefois peut-être celle que nous admirons dans les plus vaillants martyrs. On sent que Dieu se plaît à voir briser la tête de son ennemi sous la faiblesse même de ce pied que Satan redoute. L'inimitié que le Seigneur a scellée entre la femme et le serpent, produit dans les annales de l'Eglise ces luttes sublimes dans lesquelles l'Ange rebelle succombe, avec d'autant plus de honte et de rage, que son vainqueur lui semblait moins digne d'exciter ses alarmes. Il doit savoir maintenant, après tant de rudes expériences, combien est redoutable pour lui la femme chrétienne; et nous qui comptons tant d'héroïnes parmi les ancêtres de notre grande famille, nous devons en être fiers et chérir leur mémoire. Appuyons-nous donc sur leur constante protection; elles sont puissantes sur le cœur de l'Epoux. Entre toutes, Dorothée occupe un des premiers rangs; glorifions sa victoire, et méritons

son secours.

La Légende que lui a consacrée la Liturgie Romaine étant trop concise, nous empruntons les Leçons plus détaillées du Bréviaire des FrèresPrêcheurs.

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D Cæsarea CappadoOROTHEA Virgo, in ciæ, propter Christi confessionem, ab Apricio illius provinciæ præfecto comprehensa, Crystæ et Callista sororibus quæ a fide defecerant, tradita est, ut eam a proposito removerent. Sed ipsa reduxit eas ad fidem, propter quam in cupam missæ et incensæ sunt. Dorotheam vero jussit

DOROTHÉE, vierge de Césarée en Cappadoce, fut arrêtée par ordre d'Apricius, gouverneur de cette province, parce qu'elle confessait le nom de Jésus-Christ, et on la livra à deux sœurs, nommées Crysta et Callista qui avaient abandonné la foi, afin qu'elles la fissent changer de résolution. Mais ce fut elle au contraire qui fit revenir les deux sœurs à leur ancienne foi; c'est pour-præses in catasta levari; quoi elles furent jetées dans quæ dixit ad illum: Nunune chaudière, où elles quam in tota vita mea sic périrent par le feu. Le gou- lætata sum sicut hodie. verneur fit étendre Doro- Tum ad ejus latera lamthée sur le chevalet; mais pades ardentes apponi, il n'en obtint que ces paro- dein faciem diutissime les: « Jamais, dans toute cædi, tandem caput glama vie, je n'ai goûté un dio percuti præses imbonheur pareil à celui que perat. j'éprouve en ce moment. » Il ordonna donc de brûler les flancs de la vierge avec des torches ardentes puis de la frapper longtemps au visage, enfin de lui trancher la tête.

OMME on la menait au C supplice, elle dit ces paroles « Recevez mes actions de grâces, ô ami des âmes, qui avez daigné m'appeler aux délices de votre Paradis. » Un certain Théophile, officier du gouverneur, l'entendit, et se moquant de la vierge : « Eh

A porro dum ducere

E^tur ad supplicium di

cente Gratias tibi, amator animarum, qui me ad Paradisum tuum vocasti, Theophilus quidam præsidis advocatus irridens: Eia tu, inquit, sponsa Christi, mitte mihi de Paradiso sponsi

tui mala, aut rosas. Et Dorothea respondit: Et plane ita faciam. Cum ante ictum breviter precari permissa esset, pulchra specie puer ante eam apparuit, ferens in orario tria mala, et tres rosas. Cui illa ait: Obsecro ut feras ea Theophilo. Et mox gladio percussa perrexit ad Chris

bien ! dit-il, épouse du Christ, envoie-moi du jardin de ton époux des pommes ou des roses. » Et Dorothée lui répondit : « Je le ferai certainement. » Avant de recevoir le coup de la mort, ayant obtenu la permission de prier quelques instants, un enfant de la plus grande beauté apparut tout à coup devant elle, portant dans un linge trois pommes et trois roses. La sainte lui dit : « Portez, je vous prie, ceci à Théophile. » Elle eut ensuite la tête tranchée, et elle alla se réunir au Christ.

tum.

IGIT

U moment même où

GITUR cum Theophilus A Théophile racontait, en irridens, promissionem sanctæ Dorothea se jouant, à ses compagnons sodalibus narraret, ecce la promesse que Dorothée puer ante eum cum ora- lui avait faite, voici que rio, in quo ferens tria l'enfant se présente devant mala magnifica, et tres lui portant dans le linge rosas elegantissimas, trois pommes des plus belles, dixit ei: En sicut petenti et trois roses des plus verpromisit virgo sacra- meilles, et lui dit : « Setissima Dorothea, trans- lon ta demande, la très misit hæc tibi de Para- sainte vierge Dorothée t'endiso sponsi sui. Tum voie ceci du jardin de son Theophilus stupens, époux. » Comme on était quod esset februarius, et au mois de février, et que gelu cuncta rigerent, ea la gelée sévissait sur toute accepit, atque exclama- la nature, Théophile fut vit: Vere Deus Christus saisi d'étonnement, et, en est. Sicque palam fidem recevant ce qu'on lui préChristi professus, gra- sentait, il s'écria: vissimum quoque pro ea Christ est vraiment Dieu. » martyrium strenue per- Cette profession publique tulit. de la foi chrétienne l'exposait à un cruel martyre, et il le souffrit courageuse

ment.

Le

Parmi les pièces liturgiques que contiennent en

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