préparez pour moi auparavant, de votre peu de farine, un petit pain cuit sous la cendre, et apportez-le-moi, et vous en ferez ensuite pour vous et pour votre fils. Car voici ce que dit le Seigneur, le Dieu d'Israël : La farine de ce vase ne diminuera pas, et l'huile qui est dans le vase plus petit ne décroîtra pas jusqu'au jour où le Seigneur répandra la pluie sur la terre. Cette femme s'en alla donc et fit ce qu'Élie lui avait dit. Et lui-même, ainsi que la femme et sa maison eurent à manger depuis ce jour-là. La farine du vase ne manqua pas, et l'huile du petit vase ne diminua pas, selon que le Seigneur l'avait prédit par Élie. (ROIs, livre 3°.) 13. Aucun d'eux ne fut guéri: il n'y eut de guéri que Naaman le Syrien. -Naaman, chef de l'armée des rois de Syrie, était en grand crédit auprès du roi son maître et fort honoré : par lui, en effet, le Seigneur avait sauvé la Syrie. Il était vaillant et riche, mais lépreux. Or des voleurs étaient sortis de Syrie, et avaient emmené captive une jeune fille de la terre d'Israël, laquelle était au service de la femme de Naaman. Et elle dit à sa maîtresse : Plût à Dieu que monseigneur fût allé vers le prophète qui est à Samarie : il l'aurait sans doute guéri de sa lèpre. C'est pourquoi Naaman alla vers son maître et lui dit : Une fille d'Israël a parlé ainsi. Le roi lui répondit: Allez, et j'écrirai pour vous au roi d'Israël. Il partit donc de Syrie emportant avec lui dix talents d'argent, six mille pièces d'or, et dix manteaux. Et il porta au roi d'Israël la lettre du roi de Syrie, conçue en ces termes : « Lorsque vous aurez reçu cette lettre, vous saurez que je vous ai envoyé Naaman, mon serviteur, afin que vous le guérissiez de sa lèpre. » Ayant reçu cette lettre, le roi d'Israël déchira ses vêtements, et dit: Suis-je un dieu ayant à mes ordres la mort et la vie, pour que ce roi m'envoie ainsi un homme, afin que je le guérisse de sa lèpre? Vous voyez que ce prince ne cherche qu'une occasion contre moi. Elisée, l'homme de Dieu, apprenant que le roi avait déchiré ses vêtements, envoya vers lui, disant : Pourquoi avez-vous déchiré vos vêtements? Que cet homme vienne à moi et qu'il sache qu'il y a un prophète dans Israël. Naaman vint donc, avec ses chevaux et ses chars, et se tint à la porte de la maison d'Elisée. Elisée lui envoya un messager, disant : Allez, et lavez-vous sept fois dans le Jourdain, et votre chair sera purifjée. Naaman, irrité, s'éloignait, disant : Je croyais qu'il sortirait et viendrait vers moi, et que, se tenant debout, il invoquerait le Seigneur son Dieu; qu'il toucherait de sa main ma lèpre, et me guérirait. N'avonsnous pas à Damas les fleuves d'Abana et de Pharphar, bien meilleurs que tous ceux d'Israël, pour me laver et me purifier? Comme il partait indigné, ses serviteurs s'approchèrent de lui, et lui dirent: Seigneur, quand le prophète vous aurait ordonné quelque chose de difficile, vous devriez le faire; combien plus devez-vous lui obéir quand il vous dit, lavez-vous, et vous serez purifié ? Il descendit, se lava sept fois dans le Jourdain, et sa chair devint comme la chair d'un petit enfant, et il fut guéri. (ROIs, livre 4.) 16. Mais Jésus, passant au milieu d'eux, s'en alla. - Comprenez, en lisant ces paroles, que ce ne fut point par nécessité, c'est-à-dire, parce qu'il se trouvait au pouvoir des Juifs, que Jésus-Christ souffrit sur le Calvaire les tourments de sa passion; mais que sa mort fut, de sa part, un sacrifice volontaire; qu'il ne fut immolé que parce qu'il l'a voulu, et qu'il s'est offert lui-même. Quand il le permet, ses ennemis s'emparent de lui; mais il n'a aussi qu'à vouloir pour se soustraire à leur fureur. Quand il le veut, on peut l'attacher à la croix; mais aussi un seul acte de sa volonté suffit pour paralyser une légion d'ennemis acharnés, au point que pas un seul ne pourra mettre la main sur lui. Ici, il était monté jusqu'au sommet du rocher, d'où l'on se préparait à le précipiter; et toute une ville se pressait pour se repaître du spectacle de son supplice; et voilà que, sans le moindre effort, sans se détourner du danger, il revient sur ses pas, traversant paisiblement toute la foule conjurée contre lui, sans qu'aucune main se lève pour s'opposer à son passage. Il est déjà au pied de la montagne, que ses ennemis sont encore muets et immobiles. Il était venu sur la terre pour souffrir; mais il ne voulait point souffrir avant le temps fixé dans les conseils de Dieu son Père. Jusque-là, quels que fussent les excès des Juifs contre sa personne adorable, il aimait encore mieux les guérir que de les perdre. Il cherchait, ce semble, en leur montrant l'inutilité de leurs efforts, à les faire cesser de vouloir ce qu'ils verraient n'être pas en leur pouvoir d'accomplir. (SAINT AMBROISE.) 20. Or, en voyant cette multitude, il en eut compassion: car ils étaient tourmentés et gisant comme des brebis sans pasleur. — JésusChrist, qui s'est montré parmi les hommes revêtu d'un corps semblable au nôtre, priait sur la montagne, opérait des miracles dans les villes, se rendait accessible à tous ceux qui souffraient; et il traçait ainsi aux bons pasteurs la voie qu'ils doivent suivre. Ils doivent joindre au désir de s'élever par la contemplation vers les choses célestes, la charité qui fait compatir aux souffrances des affligés. La charité n'élève jamais si haut le cœur de l'homme, que lorsqu'elle s'abaisse à prendre soin du prochain : cette humilité pleine de compassion est ce qui nous donne le plus de ressemblance avec notre divin modèle. Les pasteurs doivent montrer tant de bienveillance à ceux dont la garde leur est confiée, que ceux-ci n'aient jamais honte de leur découvrir leurs plus secrètes pensées : afin que quand la tentation les obsède, ils soient portés à recourir au pasteur comme l'enfant recourt à sa mère pour conjurer un danger; et que ses exhortations consolantes, autant que la ferveur de ses prières, les préserve de succomber aux suggestions de l'esprit du mal. (SAINT GREGOIRE, pape.) ÉLÉVATION. Que j'aime, Seigneur, à me représenter cette foule nombreuse qui vous attendait sur le rivage, et qui se pressait autour de vous! Comme elle était attentive à vos divins enseignements, si nouveaux pour elle, mais que l'ardeur et la vivacité de sa foi lui faisaient comprendre et admirer! Ces hommes, tout occupés jusque-là des intérêts de la terre, trouvent auprès de vous, avec le repos de leur âme, une paix, un bonheur qu'ils n'ont jamais goûtés, et qui les attachent à leur divin bienfaiteur. Qu'il est à craindre, ô mon Dieu! que leur exemple ne condamne un jour ceux qui se considèrent comme étant de votre patrie, parce que de bonne heure ils ont joui de votre divine présence et entendu les paroles de grâce qui sortaient de votre bouche! Ne sommes-nous pas du nombre de ces chrétiens inconséquents, qui ont connu la vérité dès leur jeune âge, qui l'ont même embrassée avec ardeur, lui faisant les plus brillantes promesses, et qui ensuite s'étonnent de votre doctrine et des sacrifices qu'elle impose? Ah! Seigneur, ne restez pas sans honneur au milieu de nous, qui sommes de votre famille et de votre maison; faites que nous ne nous bornions pas à la stérile admiration de vos vertus et des merveilles que vous avez opérées; mais que les exemples de douceur, de patience, d'humilité, de zèle, de charité, dont votre âme a été remplie, trouvent en nous de fervents et fidèles imitateurs. Ne passez pas seulement au milieu de nous pour nous quitter ensuite à cause de nos égarements et de nos révoltes contre vous; mais attachez-nous à vous par l'onction de votre grace, et demeurez avec nous pour être notre guide au milieu des ténèbres qui nous environnent; notre soutien dans les fatigues et les combats de notre pélerinage. Demeurez avec nous, Seigneur, pour être tout à la fois notre voie, notre vérité, et notre vie. FIN DU PREMIER VOLUME. TABLE DES MATIÈRES. PRÉFACE.. APPROBATIONS. NOTIONS PRÉLIMINAIRES. PRÉFACE DE SAINT LUC. CHAPITRE I. - Jésus-Christ, en tant que Verbe, est éternel comme son - - - CHAPITRE II. Sainteté de Zacharie et de son épouse. Un ange an- seur.. - XIII XV XXXI . 17 CHAPITRE III. Un ange annonce à la Vierge la naissance du Fils Enumération des ancêtres de Jésus-Christ, depuis - - CHAPITRE V. - - Marie va visiter Elisabeth, sa parente.-Cantique que Naissance de Jean-Baptiste, sa circoncision et le nom - - Un édit de César-Auguste appelle Joseph et Marie - - L'enfant divin est circoncis et nommé Jésus. 43 59 69 83 · Rencontre - et prophétie du vieillard Siméon. Une femme des plus saintes et des plus 93 Retour de la sainte famille à Nazareth. Préambule de saint Marc touchant la vie publique Inspiré par l'Esprit-Saint, Jean quitte son désert et com- - - - . . 115 CHAPITRE XII. Baptême de N. S. Jésus-Christ. - Les cieux s'ouvrent, - - - chassés du lieu saint. - - - 129 139 . . 151 . . 173 CHAPITRE XV. -Des bords du Jourdain, Jésus se rend à Cana où il opère en lui (fin de février et fin de mars, première année de sa vie publique). . 161 CHAPITRE XVI. — Jésus étant à Jérusalem pour la fête de Pâque, CHAPITRE XVII. - De Jérusalem, Jésus se rend au Jourdain où il baptise par ses disciples, tandis que Jean continue sa mission. - Jean rend à Jésus un nouveau témoignage, et s'anéantit lui-même pour lui laisser toute la gloire. Il est pris et jeté dans les fers (depuis le milieu d'avril jusqu'à la fin de décembre, première année de la vie publique du Sauveur). 179 CHAPITRE XVIII. — Jésus quitte le Jourdain pour se retirer en Galilée. janvier, deuxième année de la vie publique du Sauveur). . CHAPITRE XIX. - De Sichar, Jesus se rend de nouveau à Cana en Galilée, où il guérit le fils d'un officier du roi.-Il se rend ensuite à Nazareth où il explique une prophétie d'Isaïe. Il retourne à Capharnaüm, et com- mence à prêcher (janvier, deuxième année de sa vie publique). CHAPITRE XX. Jésus, à Capharnaum, appelle une seconde fois à sa suite Pierre et André, auxquels il adjoint Jacques et Jean. - Il délivre un possédé dans une synagogue de Capharnaum. Il rend à la santé la belle- mère de saint Pierre.-Guérison de beaucoup d'autres malades et délivrance de plusieurs possédés (vers la fin de janvier, deuxième année de la vie CHAPITRE XXI.- De Capharnaum, Jésus va prêcher dans la Galilée; gué- rison d'un lépreux et de beaucoup d'autres malades. Accablé par la foule, il monte sur une barque pour enseigner; première pêche miraculeuse (fé- 209 217 |