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Thiers conclut, enfin, en disant « que la faute des ambonoclastes n'est pas irréparable, mais qu'ils ne la peuvent réparer qu'en rétablissant des jubés aux lieux de ceux qu'ils ont démolis, ce qu'ils peuvent faire en trois manières » (1) qu'on nous dispensera d'indiquer ici, car elles ne sont pas très-conformes aux saines doctrines de l'archéologie, qu'ignorait, du reste, le XVIIe siècle.

Quels furent les fruits de ce conseil? A peu près nuls. Pourquoi, non contents de conserver les jubés épargnés par les hommes ou par le temps, n'en élevons-nous pas dans les églises dites gothiques qu'on bâtit de nos jours? N'est-ce pas parce que, d'abord, la construction des édifices religieux est abandonnée à des hommes qui n'ont de chrétien que le nom ou bien à des hérétiques, et, ensuite, parce que nous avons tellement perdu même l'habitude de voir les jubés dans nos temples, que leur réédification paraîtrait une nouveauté aussi peu nécessaire qu'incommode au plus grand nombre des fidèles?

NOTE 10.

NOTIONS HISTORIQUES SUR LE SYMBOLE DE LA FOI.

1. Le Symbole des Apôtres. Le Credo est l'abrégé de la doctrine chrétienne, et il s'appelle le Symbole des apôtres, le Symbole de la foi. Le mot de symbole signifie un signe duquel on convient pour distinguer une chose avec une autre. Dans l'armée, le mot d'ordre est un symbole qui fait distinguer le soldat de l'armée d'avec l'ennemi; et dans la milice chrétienne, la récitation du Credo a fait distinguer les chrétiens d'avec ceux qui ne l'étaient pas (2). De là est venue cette ancienne manière de parler : « Donne le signe du chrétien, dis le Symbole » (3). Il est nommé pour ce sujet le Symbole de la foi ou des chrétiens; et il est aussi appelé le Symbole des apôtres, parce qu'il vient d'eux. C'est là le symbole qu'on récite plusieurs fois chaque jour dans les prières. Il n'y en eut point d'autre pendant les trois premiers siècles (4). Les chrétiens l'apprenaient par cœur et ne l'écrivaient pas (5), de peur le faire connaître aux Gentils.

(1) V. loc. cit., ad calcem, chap. 34 et dernier.

(2) Ruffin, in Symbol.; - S. Maxime de Turin, sermo 3 in trad. Symbol.;

S. Augustin, etc.

(3) Da signum, da symbolum.

(4) In ea regula incedimus (Tertullien, De Præscript.).

(5) S. Jérôme, ep. ad Pammach. ; - Ruffin; - S. Augustin, etc.

de

TOME II.

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2. Le Symbole de Nicée. Mais au IVe siècle, lorsqu'Arius eut attaqué la divinité du Verbe, les Pères du premier Concile général tenu à Nicée en 325, pour faire rejeter l'hérésie arienne, expliquèrent et étendirent le second article du Symbole des apôtres, touchant le Fils, et dressèrent le symbole qui finit par ces paroles: Et in Spiritum sanctum (1).

3. Le Symbole de Constantinople. Peu de temps après, Macédonius, évêque de Constantinople, attaqua la divinité du Saint-Esprit: ce qui obligea les Pères du second Concile général, en 381, d'expliquer l'article Et in Spiritum sanctum, et de faire plusieurs additions au Symbole de Nicée; et c'est ce qui a formé un troisième symbole, qui devrait, ce semble, être toujours nommé le Symbole de Constantinople. Cependant on le nomme souvent, depuis le VIe siècle, le Symbole de Nicée, à cause qu'il le renferme entièrement et qu'il n'en est qu'une extension.

4. Le Symbole de saint Athanase. - Enfin, depuis les hérésies qui attaquèrent l'essence et les propriétés de l'humanité de Jésus-Christ, quel que saint et savant auteur inconnu fit un quatrième symbole plus étendu que tous les autres, qui fut trouvé si beau, qu'on l'attribua à saint Athanase, le plus illustre des défenseurs de la foi. Ce symbole se trouve écrit et cité depuis le VIIe siècle. Théodulphe, évêque d'Orléans, vers l'an 800, l'expliqua, et Ahyton, évêque de Bâle, qui lui était contemporain, prescrivit aux clercs de le dire à prime. On voit aussi, dans plusieurs auteurs (2), qu'au XIIe siècle on le récitait tous les jours à prime dans la plupart des églises. Ratherius, évêque de Vérone vers l'an 930, voulait que les prêtres de son diocèse sussent par cœur le Symbole des apôtres, celui qu'on dit à la messe, et celui qui est attribué à saint Athanase (3).

A l'égard de la messe, on n'y a point récité de symbole durant les cinq premiers siècles. Cela, en effet, ne paraissait convenir ni aux catéchumènes, à qui on ne voulait faire connaître le symbole que peu de jours avant leur baptême, ni aux fidèles, qui étaient censés bien instruits des vérités de la foi lorsqu'ils assistaient au saint sacrifice.

Mais Théodore-le-Lecteur nous apprend (4) que, les erreurs des macédoniens faisant quelques progrès, Timothée, évêque de Constantinople,

(1) Ap. Athanas., Decr. Nic. syn., t. 1, p. 239; -Socrate, lib. 1, cap. 5; Théodoret, lib. 1, cap. 12.

(2) Honorius, Gemma animæ, lib. 2, cap. 59; — Jean Beleth, Divin. Offic., caput. 11.

(3) Synodic., t. 2, Spicil., et t. 9 de la Collection des Conciles, col. 1268. (4) Lib. 2, Collectam.

ordonna, en 510, de réciter à toutes les assemblées le symbole où est expliqué l'article du Saint-Esprit, qu'il nomme le Symbole des 318 Pères, c'est-à-dire des Pères de Nicée, au lieu qu'auparavant on ne le récitait en public que le Vendredi saint, pendant l'instruction que l'évêque faisait à ceux qui devaient être baptisés. On a donc fait chanter ce symbole à la messe préférablement aux deux premiers, parce que l'erreur touchant le Saint-Esprit y est évidemment proscrite. Les églises voisines suivirent bientôt cet exemple, et le troisième Concile de Tolède, en 589, ordonna << que dans toutes les églises d'Espagne on chanterait le Symbole de Constantinople, selon la forme des églises d'Orient »> (1), pour munir et précautionner les fidèles contre les restes des erreurs des Goths ariens et des priscillianistes. Sur la fin du VIIIe siècle et au commencement du IX, la coutume de le chanter à la messe s'introduisit dans les églises de France et d'Allemagne, pour l'opposer à l'hérésie de Félix d'Urgel, qui voulait que Jésus-Christ ne fût que fils adoptif de Dieu. On ne le disait pas à Rome au commencement du XIIe siècle. L'empereur saint Henri, qui y alla en 1014, en fut surpris, et demanda pourquoi l'on ne chantait pas à Rome ce qui se chantait en Allemagne et en France. Les clercs de Rome lui dirent qu'on ne le chantait pas dans cette église, à cause qu'il n'y avait point d'hérésie. Cependant, à sa prière, le pape Benoît VIII le fit chanter (2), ce qui a été continué jusqu'à présent.

Voici le texte latin des quatre symboles de foi dont nous venons de faire en peu de mots l'histoire :

1. Symbole des Apôtres.

Credo in Deum Patrem omnipotentem, creatorem cœli et terræ. Et in Jesum Christum, Filium ejus unicum, Dominum nostrum. Qui conceptus est de Spiritu sancto, natus ex Maria virgine. Passus sub Pontio Pilato; crucifixus, mortuus, et sepultus. Descendit ad inferos; tertia die resurrexit a mortuis. Ascendit ad cœlos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis. Inde venturus est judicare vivos et mortuos. Credo in Spiritum Sanctum. Sanctam Ecclesiam catholicam, sanctorum communionem. Remissionem peccatorum. Carnis resurrectionem. Et vitam æternam.

(1) Ut per omnes ecclesias Hispaniæ vel Gallæciæ, secundum formam orientalium ecclesiarum Concilii constantinopolitani, hoc est 150 episcoporum symbolum fidei recitetur (canon 2).

(2) Ce fait est rapporté par Bernon, témoin oculaire, au Traité De Rebus ad Miss. spect., cap. 2. Il y a pourtant des preuves qu'on le disait à Rome au IXe siècle. (V. le P. Lebrun, loc. cit. sup., t. 2, p. 29, 32, 57, 404, 488, 591, 279 326 et 371.)

II & III. Symboles de Nicée et de Constantinople.

On indique en italiques ce qui a été ajouté au symbole de Nicée par le concile de Constantinople.

Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, factorem cœli et terræ, visibilium omnium et invisibilium; et in unum Dominum Jesum Christum, Filium Dei unigenitum; et ex Patre natum ante omnia secula; Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo vero; genitum non factum, consubstantialem Patri; per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines, et propter nostram salutem descendit de cœlis, et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria virgine, et homo factus est. Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato, passus, et sepultus est, et resurrexit tertia die, secundum Scripturas, et ascendit in cœlum, sedet ad dexteram Patris, et iterum venturus est cum gloria judicare vivos et mortuos; cujus regni non erit finis; et in Spiritum Sanctum Dominum et vivificantem; qui ex Patre (Filioque) procedit; qui cum Patre et Filio simul adoratur et conglorificatur; qui locutus est per prophetas.

Et unam sanctam, catholicam et apostolicam Ecclesiam. Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum; et expecto resurrectionem mortuorum et vitam venturi seculi. Amen.

IV. Symbole dit de saint Athanase.

Quicumque vult salvus esse, ante omnia opus est ut teneat catholicam fidem; quam nisi quisque integram inviolatamque servaverit, absque dubio in æternum peribit. Fides autem catholica hæc est, ut unum Deum in Trinitate, et Trinitatem in unitate veneremur. Neque confundentes personas, neque substantiam separantes. Alia est enim persona Patris, alia Filii, alia Spiritus Sancti. Sed Patris, et Filii, et Spiritus Sancti una est divinitas, æqualis gloria, coæterna majestas. Qualis Pater, talis Filius, talis Spiritus Sanctus. Increatus Pater, immensus Filius, immensus Spiritus Sanctus. Æternus Pater, æternus Filius, æternus Spiritus Sanctus; et tamen non tres æterni; sed unus æternus. Sicut non tres increati, nec tres immensi; sed unus increatus, et unus immensus. Similiter omnipotens Pater, omnipotens Filius, omnipotens Spiritus Sanctus. Et tamen non tres omnipotentes; sed unus omnipotens. Ita Deus Pater, Deus Filius, Deus Spiritus Sanctus. Et tamen non tres dii; sed unus est Deus. Ita Dominus Pater, Dominus Filius, Domi

nus Spiritus Sanctus. Et tamen non tres Domini; sed unus est Dominus. Quia sicut singillatim unamquamque personam, Deum ac Dominum confiteri christiana veritate compellimur; ita tres deos aut dominos dicere catholica religione prohibemur. Pater a nullo est factus, nec creatus, nec genitus. Filius a Patre solo est; non factus, nec creatus, sed genitus. Spiritus Sanctus a Patre et Filio, non factus, nec creatus, nec genitus, sed procedens. Unus ergo Pater, non tres Patres; unus Filius, non tres Filii; unus Spiritus Sanctus, non tres Spiritus Sancti. Et in hac Trinitate nihil prius aut posterius, nihil majus aut minus; sed totæ tres personæ coæternæ sibi sunt et coæquales. Ita ut per omnia, sicut jam supra dictum est, et unitas in Trinitate, et Trinitas in unitate veneranda sit. Qui vult ergo salvus esse, ita de Trinitate sentiat. Sed necessarium est ad æternam salutem ut incarnationem quoque Domini nostri Jesu Christi fideliter credat. Est ergo fides recta ut credamus et confiteamur quia Dominus noster Jesus Christus Dei Filius, Deus et homo est. Deus est ex substantia Patris ante secula genitus; et homo est ex substantia matris in seculo natus. Perfectus Deus, perfectus homo; ex anima rationali et humana carne subsistens. Equalis Patri secundum divinitatem; minor Patre secundum humanitatem. Qui licet Deus sit et homo, non duo tamen, sed unus est Christus. Unus autem non conversione divinitatis in carnem; sed assumptione humanitatis in Deum. Unus omnino, non confusione substantiæ; sed unitate personæ. Nam sicut anima rationalis et caro unus est homo; ita Deus et homo unus est Christus, qui passus est pro salute nostra, descendit ad inferos, tertia die resurrexit a mortuis; ascendit ad cœlos, sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis; inde venturus est judicare vivos et mortuos; ad cujus adventum omnes homines resurgere habent cum corporibus suis; et reddituri sunt de factis propriis rationem. Et qui bona egerunt ibunt in vitam æternam; qui vero mala, in ignem æternum. Hæc est fides catholica, quam nisi quisque fideliter firmiterque crediderit, salvus esse non poterit.

NOTE 11.

DU PAIN QUE LE PRÊTRE OFFRE A L'AUtel.

La matière du sacrifice nous a été marquée par Jésus-Christ, qui consacra du pain et du vin (1). L'Eglise a voulu que ce pain fût azyme,

(1) « Accepit panem, etc. » (S. Math., cap. xxvi, vers. 26;- S. Marc, xiv, 22; S. Paul, Ire aux Corinth., XI, 23).

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