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sera pour les siècles des siècles, et tu porteras le sceptre de ton royaume. C'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a choisi pardessus tes égaux et t'a oint avec l'huile de joie. » Moïse dit, dans la loi <«< Réjouissez-vous avec lui, ô cieux! et que tous les anges de Dieu l'adorent. »

II. Pour désigner cela, trois personnages dans l'Église romaine baisent l'épaule du Pape, en signe de respect; ce sont: le primicier au commencement, le diacre au milieu, et le prêtre à la fin de la messe.

CHAPITRE LIX.

DE LA DERNIÈRE BÉNÉDICTION.

I. Après le baisement de l'autel ou de l'épaule, l'évêque ou le prêtre bénit le peuple. C'est avec raison qu'on bénit le peuple après la communion, car on lit dans saint Luc (ult.) qu'après que le Christ eut prié sur la croix et mangé devant ses disciples, il leur donna ce qui restait, et, tenant ses mains élevées, il les bénit. D'où le Concile d'Orléans a fait ce décret (De consec., dist. 1, Cum ad celebrandas, et (præcedenti): « Que le peuple, avant la bénédiction de l'évêque, ou du prêtre (en son abssence), ne sorte pas de l'église. » Or, cette dernière bénédiction sur le peuple signifie l'envoi du Saint-Esprit, que le Seigneur, en montant aux cieux, envoya du ciel à ses apôtres, selon qu'il leur avait promis lui-même : « Vous recevrez, dit-il, la vertu de l'Esprit saint, qui surviendra en vous, » comme on l'a déjà dit au chapitre de la Dernière Oraison.

II. D'où vient que cette bénédiction s'exprime par les paroles de la bouche et le signe de la croix? Parce que cette mission se manifesta par un bruit dans l'air et par des langues de feu, d'après ces paroles: <«< Tout-à-coup il se fit dans le ciel un bruit

semblable à celui d'un vent impétueux qui survient soudain, et alors apparurent çà et là comme des langues de feu, etc. » Et bien, que le Saint-Esprit ait été spécialement envoyé aux apôtres, comme cependant les œuvres de la Trinité sont indivisibles, toute la Trinité a participé à cet envoi. C'est pourquoi l'évêque fait cette bénédiction au nom de la Trinité, en vertu de l'autorité du Psalmiste, qui dit : « Que Dieu, notre Dieu, nous bénisse ; que Dieu nous bénisse. »

III. Secondement, cette dernière bénédiction signifie la dernière que le Sauveur accomplira en ces termes : « Venez, les bénis de mon Père, etc. >>

IV. Troisièmement, elle désigne celle que le Christ donna à ses disciples au moment de monter au ciel. C'est pourquoi, après l'avoir donnée, le prêtre se tourne vers l'orient, comme pour se recommander au Christ montant au ciel.

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V. Au reste, l'autorité de la loi ancienne a exprimé la forme de la bénédiction par ces paroles de Dieu et par la bouche de Moïse « Tu invoqueras mon nom sur les enfants d'Israël, et moi, qui suis le Seigneur, je les bénirai. » Puis ensuite par le Prophète « Je répandrai sur vous l'esprit de grâce et de prière. » De même Aaron, après qu'il eut sacrifié, étendit la main sur le peuple et le bénit (Lévitiq., Ix). Ainsi Moïse et Aaron, après avoir offert des hosties et des holocaustes, entrèrent dans le tabernacle du témoignage; puis, en étant sortis, ils bénirent le peuple (Lévitiq., Ix, à la fin). Ces bénédictions finales sont donc empruntées à l'Ancien-Testament. Ainsi Jacob, à la fin de sa vie, bénit ses enfants, et Moïse, avant sa mort, bénit le peuple, comme le Christ bénit ses disciples avant son ascension, ainsi qu'on l'a vu. De là vient que, lorsque nous nous séparons, nous demandons la bénédiction comitive et protectrice. Ces bénédictions viennent encore de ce que le Seigneur ordonna qu'on fit sur le mont Garizim des bénédictions sur les observateurs de la loi, comme au contraire, sur le mont Hébal, il ordonna des malédictions contre les transgresseurs.

C'est de là que les excommunications tirent leur origine (XXI distinct.).

VI. Enfin, il est dans l'ordre que le plus grand en dignité bénisse le plus petit. D'où vient qu'Abraham fut béni par Melchisédech, qui ne fut pas béni par Abraham. Donc aucun prêtre ne doit donner la bénédiction à son supérieur que du consentement de celui-ci. Bien plus, quand l'évêque entend la messe, le prêtre célébrant lui demande en tout sa permission et sa bénédiction. Cependant le prêtre qui célèbre la messe peut bénir, même quand l'évêque est présent, lorsqu'il le permet, et même dans le cas où l'évêque ne voudrait pas bénir lui-même, antrement non, comme cela a été prévu par le Concile d'Orléans précité (cavetur). Car, selon saint Jérôme (xcv d., eadem), « le prêtre, qui n'a pas craint de consacrer le Christ, peut bénir le peuple. » Et ce qu'on lit dans le Concile de Carthage (XXVI, q. v): « Il n'est pas permis au prêtre de célébrer et de donner la bénédiction au peuple, » doit s'entendre de la bénédiction solennelle, qui n'appartient qu'à l'évêque.

VII. Et cette bénédiction a lieu en ces termes : Sit nomen Domini benedictum. La bénédiction épiscopale se fait encore par manière d'imposition des mains. D'où l'évêque, quand il bénit, tient, comme Aaron, la main élevée sur le peuple, et aussi à l'exemple du Christ, qui, avant son ascension, éleva les mains et bénit ses disciples. Comme donc les seuls évêques imposent les mains, parce qu'on lit dans les Actes des apôtres : « Les apôtres seuls imposaient les mains, à l'exclusion des autres disciples,» c'est pour cela que l'évêque seul donne la bénédiction solennelle. Or, après la bénédiction solennelle que donne l'évêque avant l'Agnus Dei, il ne faut pas bénir une seconde fois solennellement à la fin de la messe. Cependant, à la messe pour les morts on ne bénit pas, comme on l'a dit au chapitre de la Fraction de l'hostie.

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VIII. Viennent ces mots : Placeat tibi, parce que, d'après le témoignage de saint Luc dans les Actes des apôtres (c. 1),

<< le Seigneur Jésus, après qu'il eut parlé à ses disciples et qu'il les eut bénis, s'enleva aux cieux, où il est assis à la droite de Dieu. » C'est pourquoi le prêtre ne s'adresse pas au Christ seul, qu'une nuée a dérobé aux yeux des disciples, mais à toute la Trinité, en disant : Placeat tibi, etc. Après cette oraison il baise l'autel, montrant par là qu'il adhère dévotement, de toute la force de son ame et de son corps, à tout ce qui a eu lieu pendant le sacrifice. Après quoi il s'éloigne de la vue du peuple, entre dans le vestiaire, et on fait tomber un voile entre lui et le peuple, pour marquer, comme on l'a dit déjà, que le Christ, montant au ciel, fut environné d'une nuée qui le déroba aux yeux de ceux qui le regardaient, comme on le lit dans saint Luc (ult.): « Il s'éloigna d'eux et était emporté vers le ciel. » Or, quand l'évêque entend la messe du prêtre, le prêtre, après avoir baisé l'autel et déposé ses habits sacerdotaux, s'approche de l'évêque, et, fléchissant le genou devant lui, il embrasse sa main, figurant par là la grande obéissance du Fils, qui obéit au Père dans l'incarnation, dans la passion, dans l'ascension et dans les autres circonstances que le prêtre a représentées pendant l'office de la messe, montrant ainsi sa foi et son adhésion à toutes ces choses. Or, le pontife le bénit, comme s'il disait : « Celui-ci est mon Fils béni, etc. >>>

IX. Ensuite on chante aussitôt les hymnes Benedicite et Laudate, en tout ou en partie, parce que nous devons rendre grâces pour tous ses bienfaits à Dieu, que nous louerons dans l'éternité. D'où, dans le Concile d'Agde (De consec., dist. v, Convenit) on lit ceci : « Après la conclusion des messes du matin ou de l'après-midi, c'est-à-dire qui sont dites le matin ou vers l'heure de none; après les hymnes, c'est-à-dire lorsque le prêtre a dit Benedicite et Laudate, on doit dire les capitules des psaumes, c'est-à-dire Confiteantur tibi Domine, omnia opera, etc., et le peuple, rassemblé par la prière et pour la prière, est renvoyé jusqu'à vêpres par l'évêque, qui lui donne sa bénédiction. Or, par ces mots : « à vêpres, » on entend que le Sei

*gneur, par l'organe de ce concile, parle des messes du carême, après lesquelles on chante aussitôt les vêpres ( De consec., d. 1, Solet). Et le concile donne à entendre que l'évêque ou le prêtre ne doivent pas alors bénir avant la fin des vêpres, ce qui cependant n'est pas en usage.

X. Enfin, il faut remarquer, pour revenir à notre propos, que la bénédiction de la table commence de deux manières : D'abord, le plus ancien dit : Benedicite, « Bénissez ; » les autres répondent : Dominus, «Que le Seigneur bénisse, » parce que, de même que nous devons bénir le Seigneur par des actions. de grâces, ce à quoi nous exhorte le plus ancien de la société, en disant : «< Bénissez, » ainsi nous avons besoin aussi d'être bénis par le Seigneur, par l'infusion de sa grâce; ce que les autres demandent en répondant : Dominus, « Le Seigneur, »> suppléez «< nous bénisse » par l'infusion de sa grâce. En second lieu, le plus ancien commence, en disant : « Bénissez ; » les autres répondent semblablement : « Bénissez, » pour montrer que nous devons nous exhorter mutuellement à bénir Dieu. On peut encore dire que, par la première manière, on considère le respect qui est dû à Dieu; car, lorsqu'on répond : Dominus, il faut suppléer benedicat, «nous bénisse,» parce que nous ne sommes pas dignes de bénir. Dans la seconde manière, on a égard au respect du supérieur; car, lorsqu'on répond : « Bénissez, » Benedicite, il faut suppléer vos Pater, «vous, notre Père,» parce que le plus jeune ne doit pas bénir en présence du plus âgé. Ensuite le plus ancien commence le verset, et les assistants l'aident à le dire, pour marquer que les inférieurs doivent aider les supérieurs à supporter leurs charges. Dans quelques églises, les enfants bénissent les tables même des prélats, parce que bénir le pain est l'office du lecteur; mais cette bénédiction se fait d'une manière plus convenable par les évêques, à l'exemple du Christ, qui, à Emmaüs, bénit la table devant les deux disciples. Après le sacrifice, dans certaines églises, le prêtre bénit le pain qui doit être distribué au peuple, à l'exem

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