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Juifs et les Gentils. C'est pourquoi ils ne devaient pas assister aux sacrés mystères de l'autel, que l'on ne confie qu'aux fidèles baptisés, et parce qu'on ne doit pas montrer les trésors de l'Eglise à ses ennemis. D'où vient qu'il est écrit touchant quelques-uns qui représentaient le type ou la figure de catéchumènes, et n'ayant pas encore pris une seconde naissance : « Or, Jésus ne se confiait pas à eux, sachant ce qu'il y avait << dans l'homme. » De là vient encore qu'il est dit dans le canon du Concile de Carthage (De consecratione, distinct. 1, Episcopus) que « l'on empêche le Gentil, l'hérétique et le Juif «< d'entrer dans l'église et d'ouïr la parole de Dieu jusqu'à la « fin de la messe des cathécumènes, et aussi les incestueux »> (XXXV, dist. III, De incest., et cap. seq.).

XLVI. Mais la messe des fidèles a lieu depuis l'offertoire jusqu'à la postcommunion, et cette messe (missa) tire son nom de dimittere, congédier, parce que lorsqu'elle est achevée on congédie chaque fidèle à sa demeure.

XLVII. Or, parfois messe (missa) est un nom collectif, parce que tantôt on l'appelle messe depuis l'introït jusqu'à l'offertoire, et tantôt depuis l'introït jusqu'à l'Ite missa est (Allez, la messe est dite), et cela avec plus de vérité, parce qu'alors l'hostie est achevée, la victime est consommée. Parfois, ce qui est plus usité, on appelle messe tout l'office, depuis l'introït jusqu'à l'Ite missa est, ou l'invocation du nom du Seigneur que fait le prêtre sur l'autel, invocation en quelque sorte transmise, d'autant plus que le peuple fidèle transmet ses prières, ses supplications et ses vœux au Très-Haut, par le ministère sacré du prêtre, qui tient la place de médiateur entre Dieu et les hommes, c'est-à-dire celle du Christ. Parfois, cependant, ce nom signifie l'office que l'on dit à voix basse, et parfois seulement les paroles avec lesquelles on consacre le corps du Seigneur.

XLVIII. Parfois messe (missa) est un nom propre, parce qu'il signifie le Christ qui fut envoyé (MISSUS) par le Père en

ce monde. Il signifie aussi l'ange qui est envoyé (mittitur) afin que, par ses mains, l'hostie soit offerte sur le sublime autel du Seigneur. Or, le sacrifice même, c'est-à-dire l'hostie est appelée messe (missa) (1), comme en quelque sorte si l'on disait (transmissa) qu'elle est transmise, savoir : d'abord, par le Père à nous, afin qu'elle habitât avec nous; ensuite, par nous au Père, afin qu'elle intercède à son tour pour nous auprès de lui. Elle est encore transmise : premièrement, à nous, par Dieu le Père, par l'incarnation du Christ, son Fils, qui fut envoyé du ciel, et ensuite au Père par nous, par sa passion; de même, dans le sacrement de l'autel, elle est transmise à nous premièrement, par le Père, en vertu de la sanctification par laquelle il commença à être avec nous; ensuite, au Père par nous, en vertu de l'oblation par laquelle il intercède pour nous auprès du Père. Car cette mission ou légation est seule suffisante et capable pour délier les inimitiés et les offenses qui sont entre Dieu et les hommes. Quand donc le diacre dit à la fin de la messe : « Ite, missa est, » c'est la même chose que s'il disait : «< Retournez chez vous, » ou « Suivez le Christ, » parce que la messe ou l'offrande, c'est l'hostie du salut placée entre nos mains pour apaiser Dieu le Père.

XLIX. On peut aussi, et d'une autre manière, diviser la messe en quatre parties, selon l'Apôtre dans la Ire épître à Timothée, chap. II. Le canon du Concile de Tolède la fait aussi consister et se renfermer en supplications, en oraisons, en demandes et en louanges ou actions de grâces, dont on expliquera les formules dans la cinquième partie, à l'article de Tierce. La première partie s'étend depuis l'introït jusqu'à l'offertoire, et on lui donne le nom de supplications, c'est-à-dire prédications qui ont lieu avant que l'on commence à bénir les espèces (species). La seconde, jusqu'à la fin de l'oraison dominicale, savoir, à cet endroit Libera nos, quæsumus, Domine, etc. (Délivrenous, nous t'en supplions, Seigneur, etc.). La troisième, jusqu'à la communion, à savoir, selon [saint] Augustin, les orai

sons que l'évêque dit après la communion (la postcommunion). La quatrième, jusqu'à la fin, à savoir, selon [saint] Augustin, quand, après l'Ite missa est ou Benedicamus Domino (Bénissons le Seigneur), le peuple répond: Deo gratias (Grâces soient rendues à Dieu). Mais, selon les autres, la première partie s'étend depuis l'introït jusqu'à Te igitur; la seconde, jusqu'à Oremus præceptis salutaribus, etc.; la troisième, jusqu'aux collectes (collectas) (q); la quatrième, jusqu'à l'Ite missa est. Encore, parce que le Christ a versé son sang par cinq parties de son corps, voilà pourquoi l'office de la messe, depuis l'offertoire et auparavant, est subdivisé en cinq parties, comme on le dira en son lieu, etc. Et aussi, parce que sur la croix seule eut lieu l'effusion du sang en cinq jets, voilà pourquoi aussi le seul canon est subdivisé en cinq parties: la première jusqu'à Pridie, la seconde jusqu'à Memento, la troisième, jusqu'à Præceptis, la quatrième jusqu'à l'embolis (r), la cinquième jusqu'aux collectes, etc. (s).

(q) Ce mot a deux sens : [ Collecta, úvağıç (Synaxe), sacrum missæ sacrificium, ad quod christiani coire et colligi solent: populi ad sacra ecclesiarum officia peragenda conventus, atque adeo quodvis officium ecclesiasticum]. Voilà pour le premier sens, exemple: [Collecta, dit Papias, dicitur eo quod colligatur populus in unum, ut ostendat Christum in Evangelio venturum]. - Collecta dans le second sens : [ Oratio, quam is qui clero vel monachis præest, finito et expleto quolibet canonico officio, velut omnium astantium vota et preces in unum colligens, publice et voce altiori recitat; sic dicta, inquit Micrologus, de Observat. Eccles., cap. 3, eo quod sacerdos, qui legatione fungitur pro populo, ad Dominum omnium petitiones ea oratione colligat atque concludat.] (V. Rupert, lib. 1 de divin. Offic., cap. 19: [ Collectæ, dit-il, quæ dicuntur ad complendum, orationes sedentis in cœlo capitis nostri Jesu Christ signant]. Et Alcuin, lib. de divin. Offic. : [Collecta dicta est a collectione, eo quod ex auctoritate divinarum Scripturarum sic collecta, quæ in Ecclesia leguntur ]. Du Cange, Gloss., vocibus Collecta, nos 6 et 8.

(r) Dans l'édition du Rational de Lyon, en 1592, on lit embolismum; mais c'est une faute. (V. Du Cange, Embolismus.) C'est embolis ou embolum qu'on aurait dû mettre. Cc mot, chez les auteurs ecclésiastiques, signifie cette partie qui termine l'oraison dominicale, savoir: Sed libera nos a malo. Amen, parce que, comme dit S. Cyprien (Serm. 6, et, après lui, Amalaire, 1. 3 de Eccl. Offic., cap. 29): [In consummatione orationis venit clausula, universas petitiones et preces nostras collecta brevitate concludens]. L'Ordre romain: [Sequitur in altum præfatio dominicæ Orationis, et Oratio dominica cum emboli sua, in qua tres articuli orationis inveniuntur]. (V. Bona, lib. 2, Rer. liturgic., c. 15, no 2.) (s) La messe était anciennement divisée en messe des catéchumèmes et messe

CHAPITRE II.

DES CINQ PSAUMES QUE LE PONTIFE DIT AVANT DE CÉLÉBRER LES SAINTS MYSTÈRES.

I. Le pontife qui doit célébrer les cérémonies de la messe dit d'abord certains psaumes et certaines oraisons, suivant la règle donnée par [le pape] Célestin ler. Il les dit pendant qu'il met les chausses et les sandales, pour se conformer à cette exhortation du Psalmiste: « Hâtons-nous de nous présen<«<ter devant lui pour célébrer ses louanges, et chantons sur « les instruments des cantiques à sa louange. » Ces psaumes sont au nombre de cinq, savoir: Quam dilecta tabernacula tua, Benedixisti, Inclina, Credidi, et De PROFUNDIS. Et il les récite afin de laver, par la prière de ces cinq psaumes, toutes les souillures qu'a fait contracter à son ame la désobéissance des cinq sens. Chacun de ces psaumes contient, en effet, certaines choses qui se rapportent parfaitement à ceux qui doivent célébrer le mystère de l'autel et le sacrement de l'eucharistie. Or, les oraisons que le pontife dit ont clairement pour but d'obtenir la force et la pureté du cœur et du corps. Il dit donc le psaume Quam dilecta tabernacula, et les autres, pour marquer la plénitude des vertus qui réside dans le Christ, dont il est la figure.

II. Et remarque que le religieux auquel son ordre fait une

des fidèles. Dans la suite, divers auteurs ont fait d'autres divisions arbitraires. Nous la divisons, d'après le P. Lebrun (Explication... de la messe, t. 1, p. 7), en six parties, qui se distinguent facilement. La première est la préparation publique qui se fait au bas de l'autel; la seconde commence à l'introït et contient les instructions et les prières qui se font à l'autel jusqu'à l'oblation; la quatrième est le canon ou la règle de la consécration; la cinquième, qui commence au Pater, renferme la préparation à la communion et la communion même; la sixième est l'action de grâces.

loi d'aller déchaussé, doit mettre une chaussure lorsqu'il va dire la messe, selon ce précepte de l'Apôtre aux Éphésiens : << Tenez-vous les pieds chaussés pour vous disposer à suivre « l'Evangile de paix. » En effet, par les souliers (calciamenta) faits de peaux des bêtes mortes, on foule aux pieds (calcant) la terre; et ils sont fermés par-dessous et ouverts par-dessus, pour signifier que le prêtre doit être mort au monde et doit avoir le cœur fermé pour les choses terrestres, les fouler aux pieds comme dangereuses, les mépriser au dernier point, et avoir le cœur ouvert pour voir et désirer les biens célestes.

CHAPITRE III.

LE CÉLÉBRANT SE PEIGNE LES CHEVEUX ET SE LAVE
LES MAINS.

I. Le pontife, aussi bien que le prêtre, ayant mis ses chausses et ses sandales, se peigne la tête et se lave les mains et le visage. Or, dans l'ancienne loi le prêtre qui se disposait à offrir le sacrifice se lavait d'abord les mains et les pieds, puis mettait une chaussure appelée manastasis, dont aujourd'hui les sandales tiennent lieu; nous avons parlé du manastasis dans la troisième partie, au chapitre des Vêtements de l'ancienne loi.

II. Donc, le prêtre se peigne la tête et se lave la figure : Premièrement, pour suivre l'exemple de Marie, qui, pour figurer la future passion du Christ, oignit sa tête d'huile; et, en effet, l'office de la messe est la représentation de la passion du Christ. Deuxièmement, c'est pour obéir au commandement du Christ, qui dit : « Pour toi, quand tu jeûnes, oins ta tête et lave ta « figure, » marquant ainsi que dans nos œuvres pies nous devons écarter de nous tout mensonge et toute dissimulation.

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