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« Seigneur. » Mais dans le canon [même] de la Messe sont contenues ces paroles : « Nous te supplions et nous te prions, << Dieu tout-puissant, d'ordonner que ces choses soient por<<tées par les mains de ton saint ange sur ton sublime autel. » De plus, chaque homme a son ange attitré pour le garder. De là vient que le Seigneur, dans l'Evangile, parlant des petits enfants, dit : « Leurs anges voient toujours la face de mon Père. » Donc, nous les avons comme participants dans la prière, eux qui seront nos coassociés dans la gloire éternelle. Cependant le prêtre seul ne peut célébrer le divin office sans l'aide d'un ministre ou servant, comme cela a été prévu d'avance dans la Constitution d'Alexandre. Le XII canon (quæst. 1) du Concile de Tolède a encore établi ceci, à savoir qu'en quel temps ou qu'en quel lieu où il Ꭹ peu de prêtres, on offre le saint sacrifice; que tout prêtre qui sacrifie à Dieu ait derrière lui l'aide d'un secours prochain, afin que si, par un cas quelconque, celui qui monte à l'autel pour y célébrer les divins offices tombe à terre troublé ou blessé, il ait toujours derrière lui quelqu'un qui prenne intrépidement sa place. Si, toutefois, on dit la messe en un temps de paix ; s'il n'y a pas de guerre en ce lieu; si l'Eglise est riche en clergé, et si elle a beaucoup de clercs [on agit alors autrement].

XXXVIII. Mais, généralement, on doit dire que c'est la messe ordinaire à laquelle assistent les prêtres, à laquelle on répond, on fait l'offrande et l'on communie, ainsi que la composition elle-même des prières le démontre par une règle manifeste.

XXXIX. L'introït se rapporte au chœur des prophètes, parce que, selon [saint] Augustin, «< Moïse fut le ministre de l'Ancien<< Testament, et les prophètes sont les ministres du Nouveau. >> Kúpte èhénoov se rapporte à ces prophètes qui vivaient près de l'avénement du Seigneur, desquels furent Zacharie, et JeanBaptiste son fils. Gloria in excelsis appartient au ciel, qui devait annoncer aux bergers la joie qu'éprouvèrent les anges de

la nativité du Seigneur. La première collecte se rapporte à ce que le Seigneur faisait environ l'âge de douze ans, savoir, lorsque, montant à Jérusalem, il s'asseyait au milieu des docteurs, écoutant et interrogeant. L'épître appartient à la prédication de [saint] Jean. Le répons se rapporte à la bonne volonté des apôtres, savoir, comment ils furent appelés par le Seigneur et comment ils le suivirent. Allelu- Ia appartient à l'allégresse de leur ame, qu'ils avaient à la suite de ses promesses et de ses miracles, qu'il faisait ou qu'ils faisaient par son nom. L'évangile regarde le temps depuis sa prédication jusqu'au temps prédit [de sa mort]. Et ce qui a ensuite lieu pendant l'office de la messe se rapporte à ce temps qui est depuis le dimanche, quand les enfants des Hébreux allèrent au-devant de lui, jusqu'au jour de son Ascension ou de la Pentecôte. L'oraison dite secrète (la secrète), jusqu'à Nobis quoque peccatoribus, désigne cette oraison à laquelle Jésus s'exerçait sur le mont des Oliviers. Et ce qui a lieu après signifie ce temps pendant lequel le Seigneur fut couché dans le sépulcre. Quand on met le pain dans le vin, cela montre que l'ame de Dieu retourne dans son corps. La salutation qui suit signifie les saluts faits ensuite par le Christ aux disciples. La fraction du pain (oblatæ) (o) figure la fraction

(0) Oublies. Les hosties, ou pain à chanter (la messe), que les prêtres consacrent à l'autel, étaient appelées oblatæ. Fulbert, évêque de Chartres (ep. 1), dit : [Multæ oblatæ propter vota offerentium, unus panis est propter unitatem corporis Christi]. Le 5e Concile d'Arles (can. 1): [Ut oblatæ quæ in sacro offeruntur altari a comprovincialibus episcopis, non aliter nisi ad formam Arelatensis offerantur ecclesiæ]. Et parce que les oublies de cuisine et de pâtisserie sont faites de la même façon, elles furent aussi appelées oblatæ, comme le prouve ce passage de Geoffroy, abbé de Vendôme, qui (lib. 1) en décrit ainsi la confection: [His panibus, quos oblatas appellant, conficiendis pariter et coquendis exhibebat ministerium. Cumque ille instrumentum ferreum, ut sæpe vidistis, hujusmodi panibus coquendis calefecisset, et illas ferri patenas, quæ sibi concate natæ artificiosa diligentia nunc aperiuntur, nunc relaxantur, suscipiendis quæ coquenda erant, aperuisset]. On ne peut mieux décrire l'outil employé encore aujourd'hui à la fabrication des oublies, des hosties et des pains à cacheter. Enfin, Ison (De miraculis S. Othmari, 1. 1, c. 3) dit que les oublies d'autel étaient de forme ronde : [Quædam panis rotulæ, quæ vulgo oblatæ dicuntur]. On donnait le nom d'oublieurs à ceux qui, au moyen-âge, se livraient exclusivement à la confection de cette sorte de pâtisserie; aujourd'hui, il n'est resté

du pain faite par le Seigneur aux disciples dans Emmaüs. Ces choses seront dites plus complètement en leurs lieux. On parlera, dans la septième partie, de la messe pour les morts et de leur office.

XL. Jusqu'à présent, la messe ne doit être dite, à moins d'une grande nécessité, que dans les lieux consacrés à Dieu, c'est-à-dire dans les sanctuaires (in tabernaculis) consacrés par les prières qu'adressent à Dieu les pontifes. Donc, il ne faut pas dire la messe dans les maisons profanes, sans la permission de l'évêque, parce qu'il est plus saint de ne pas chanter ou de ne pas entendre la messe que de faire cela dans les lieux où il ne le faut pas. D'où vient qu'il est écrit : « Vois à ne pas << offrir tes holocaustes en tout lieu que tu trouveras; mais en «< tout lieu dont le Seigneur, ton Dieu, aura fait élection. »

qu'à ceux qui la vendent par les rues. Amalaire (ap. Baluze, t. 2, capit., col. 1364) dit, en parlant de la fraction de l'hostie en trois parts, qu'elle représente cette fraction du pain que notre Seigneur fit aux deux disciples dans Emmaüs, et que c'est en mémoire des trois parts qu'il en fit alors que le prêtre observe de briser l'hostie en trois parties. - Arnulphus Roffensis (ep. 2, in Spicil. d'Acheri, t. 2, p. 434) dit que, dans la primitive Eglise, toutes les hosties avaient la forme et l'épaisseur d'une pièce de monnaie (in forma nummi). Raymond (in Summula) rapporte, à propos de la confection de l'hostie, de la qualité de la farine, etc., six vers que nous transcrivons ici :

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Nous

où l'on voit les sept qualités et les sept défauts du pain à chanter. voyons, par la Vie de S. Cutbert et par le premier livre des Miracles de S. Omer (Othmarus), que les chrétiens d'Occident avaient coutume d'ensevelir leurs morts avec des hosties non consacrées sur la poitrine. (V. plus loin la note que nous avons faite sur les nos 5 et 6 du chap. 30 du liv. 4 du Rational, qui a pour titre [De la Confection des Hosties, dites pains d'autel ou pains à chanter]; Du Cange, verbo Oblata.)

On parlera de cela dans la préface de la cinquième partie. Mais il peut y avoir nécessité, comme de la dire dans un navire ou dans une armée, sous un pavillon (sub papillione), ou sous le ciel (sub dio) si l'on ne peut avoir un pavillon; mais, alors, avec une table ou un autel portatif (altari viatico). Et le prêtre ne doit pas célébrer la messe, sans la permission de l'évêque, sur l'autel où l'évêque l'a célébrée le même jour.

XLI. Toutefois, le pape Sixte a statué qu'on ne célébrerait pas la messe ailleurs que sur un autel [stable]. Le pape Félix Ior a établi qu'on célébrerait la messe sur les tombeaux ou monuments élevés à la mémoire des martyrs (memorias martyrum) (p). Le pape Boniface Il a établi que pendant la célébration de la messe les clercs seraient séparés des laïques. Le pape Martin statua qu'on chanterait la messe à haute voix (alta voce). Le pape Vigile établit qu'on la dirait dans la partie orientale de l'église.

XLII. Il faut aussi remarquer que pendant la messe on représente le combat et la victoire du prêtre contre l'antique ennemi. Nous parlerons de la marche (processus, procession)

(p) « Memoria, dit Du Cange, monumentum, sepulcrum, μvnμetov. » Monument, tombeau, et en grec souvenir, tels sont les sens attachés au mot Memoria par les auteurs ecclésiastiques; mais on donnait surtout le nom de Memoriæ aux oratoires bâtis sur les corps des saints ou qui renfermaient leurs reliques. Cette désignation devint plus tard commune à toute église ou édifice sacré aux autels (1), aux châsses (2), à tout ce qui avait servi à un saint (3), au jour anniversaire de sa fête (4), enfin aux funérailles de tout chrétien (5). — Exemples: (1) Vita S. Bertulfi, sæc. 5 Bened., part. 1, p. 59: [In Blandiniensi namque ecclesia Memoriam fidelium defunctorum construxit fidelium vivorum industria]. (2) Miracula S. Landeberti, sæc. 3 Bened., part. 1, p. 80: [Dignam ei præparaverunt mansiunculam, quæ opere artificum mirabili et copiosa mole auri et argenti et gemmarum et lapidum pretiosorum..... fabricata est..... Ibique, ut decebat, urbana et venerabilis mirifica Memoria hæc prægrandi ecclesia composita est]. (3) Translat. S. Launomari, sæc. 4 Bened., part. 2, p. 248: [Missi eo monachi secum deferunt gloriosi baculum confessoris..... At ne quis ignoraret istam sancti Memoriam suæ inesse ecclesiæ, superpositus altari rei fidem exhibebat].—(4) Joannes Hierosolymitanus, 1. 3, in Stratagemata B. Job: [Propterea et Memorias sanctorum facimus, et parentum nostrorum vel amicorum in fide morientium devote Memoriam agimus, etc.]. — (5) Provinciale Cantuar. Eccl., 1. 3., tit. 14: [Peractis a viris ecclesiasticis mortuorum Memoriis, etc.].

à ce combat, au chapitre de l'Entrée du Pontife à l'autel, sur la fin. Nous avons montré, dans la préface de la troisième partie, quels sont les armes et le combat du prêtre.

XLIII. La messe imite encore en quelque sorte un jugement. D'où vient aussi que le canon s'appelle (actio) action. Or, l'action c'est la cause produite en justice; mot à mot, cela signifie le barreau. En effet, pendant la messe il s'agit de notre cause; le sanctuaire est le prétoire, Dieu est le juge, le diable l'accusateur, les ministres ou servants les témoins, le prêtre l'avocat et le défenseur. Il est Moïse, qui portait la cause du peuple devant le Seigneur, lui par le patronage duquel la ruse et la fausseté sont confondues, notre innocence entièrement prouvée, nous sommes absous, la colère du juge est apaisée, et la faute remise par sa miséricorde. Au reste, la messe est appelée un mystère, parce qu'elle se produit au dehors, et un sacrifice, parce qu'on l'offre devant tous et pour tous.

XLIV. Et l'office de la messe est surtout divisé en deux parties, savoir la messe des cathécumènes et la messe des fidèles.

XLV. La messe des catéchumènes, c'est depuis l'introït jusqu'à l'offertoire. Cette messe (missa) tire son nom de emittere, mettre dehors, renvoyer, parce que quand le prêtre commence à consacrer l'eucharistie on renvoie les catéchumènes hors de l'église. D'où vient que, très-anciennement, après la lecture de l'évangile, le diacre avait coutume de crier à haute voix, dans le jubé (supra pulpitum): « S'il y a ici

quelque catéchumène, qu'il sorte dehors, » comme on le dira dans la sixième partie, à l'article de la Quatrième Férie (mercredi ) du quatrième Dimanche de Carême. Ce qui avait lieu parce que, quoique les catéchumènes, fussent instruits et fortifiés (instructi) dans la foi, cependant ils n'avaient pas encore pris la seconde naissance ou le baptême, et voilà pourquoi ils n'étaient pas encore du corps de l'Eglise, pas plus que les

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