Obrazy na stronie
PDF
ePub

parole d'une manière distincte; mais quand il dit : « Prions, » après Dominus vobiscum, il se tourne devant l'autel, parce qu'alors ce n'est pas d'une manière distincte, mais d'une manière collective en quelque sorte qu'il les invite à prier avec lui ou à rendre grâces à Dieu. Ayant averti le peuple, le prêtre se retourne aussitôt devant l'autel du côté gauche, comme on l'a dit au chapitre de la Salutation au peuple, et c'est alors qu'il dit l'oraison qu'il avait interrompue depuis l'offertoire, en disant : « Prions, » pour montrer que le Christ revint une seconde fois à Jérusalem dans la maison de prières qu'il avait quittée pour un temps, quand il s'était retiré dans la ville d'Ephrem. On lit dans l'Evangile : « Jésus étant venu à Jé« rusalem, entra dans le temple, et il en chassa les ache<«<teurs et les marchands, en disant : Ma maison sera appelée << la maison de la prière. »

IV. Le prêtre s'applique à la prière, pour ne pas être trouvé indigne comme Oza, qui toucha témérairement à l'arche et fut frappé par le Seigneur. On ne voit pas cependant qu'il eût fait autre chose, nisi uxorem propriam cognovisse in nocte præcedenti. Les Bethsamites ayant aussi voulu toucher témérairement à l'arche du Seigneur, le Seigneur fit mourir soixantedix personnes des principaux de la ville, et cinquante mille hommes du petit peuple. Cette arche précieuse, c'est le calice du Seigneur.

V. Le prêtre prie à voix basse : Premièrement, pour ne pas avilir l'office de la messe; et c'est pourquoi l'oraison qu'on dit tout bas (persecrete) est appelée par quelques-uns secrète, et par d'autres secretella. On parlera de cela et de ce silence au chapitre de la Secrète, comme on l'a déjà dit au chapitre de l'Offertoire.

VI. Deuxièmement, le prêtre prie en silence pour prier plus dévotement, et il ne pensera pas à plaire au peuple par sa voix et ses gestes, parce que le Seigneur s'éloigna de ses disciples à la distance d'un jet de pierres pour prier.

VII. Troisièmement, en priant secrètement le prêtre figure les prières secrètes que le Christ faisait en ces termes : «< Mon << Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi. »>

VIII. Quatrièmement, ce silence du prêtre révèle le mystère caché dans les sacrifices des patriarches, tels que ceux d'Abel, d'Isaac, de l'agneau pascal, de la génisse rousse, du bouc émissaire.

IX. Cinquièmement, ce silence représente celui que le Seigneur garda pendant la passion, car il fut conduit comme une brebis à la boucherie, exemple que les martyrs ont imité. D'où vient qu'on chante ces paroles: Non murmur resonat, non querimonia, etc.

X. Sixièmement, on dit en silence et en secret les prières qui suivent l'oblation, parce que les Juifs, aussitôt après la résurrection de Lazare, voulurent tuer Jésus; mais il se cacha dans la ville d'Ephrem, dans la solitude, et cessa de prêcher et d'opérer des miracles, jusqu'au samedi des Rameaux, qu'il vint chez Simon le lépreux, et alors il prêcha ouvertement.

XI. C'est pour désigner cette prédication que le prêtre élève de nouveau la voix à la fin de la secrète, et dit ouvertement et à haute voix : Per omnia secula seculorum, qu'on a expliqué au chapitre de l'Oraison ou de la Collecte. Deuxièmement, le prêtre dit tout haut: Per omnia, pour montrer qu'après sa résurrection le Christ a prêché ouvertement. Troisièmement, parce que c'est le commencement de l'oraison suivante, comme on le dira tout-à-l'heure. Et comme le prêtre réclame l'assentiment du peuple et la confirmation de ses paroles, comme le prêtre est le délégué du peuple, c'est pourquoi l'assemblée exprime son assentiment en disant: Amen.

XII. Le monde ayant été créé par Dieu, le prêtre, avant de dire Per omnia secula seculorum, met ses mains sur l'autel : Premièrement, pour montrer qu'il se montrer qu'il se dépouille de toute pensée temporelle, et qu'il se jette entièrement dans le sein de Dieu, en s'attachant de toute son ame à l'immolation de la

sainte victime. Deuxièmement, il met ses mains sur l'autel, parce qu'alors il invite le peuple à élever son cœur à Dieu et à lui rendre grâces, en se livrant à la contemplation et à l'exercice des bonnes œuvres que symbolisent les mains au repos. Nous rendons ensuite grâces de nos œuvres à Celui qui commence le bien en nous, et nous le prions d'y mettre le sceau, comme dit l'Apôtre; et voilà pourquoi alors le prêtre repose ses mains sur l'autel.

CHAPITRE XXXIII.

DE LA PRÉFACE.

I. Au-devant de la préface, on dessine dans les livres une figure qui représente en haut la lettre U (a), et en bas la lettre D, et ces deux lettres jointes ensemble sont mises là pour Vere dignum; ce sont les lettres initiales de ces deux mots. La lettre U, ouverte par le haut et fermée par le bas, symbolise l'humanité ou la nature humaine du Christ, qui part d'une race ancienne, et qui a eu son principe dans la Vierge, mais est sans fin. Le D, qui se ferme en cercle, est la figure de la divinité ou de la nature divine du Christ, qui n'a ni commencement ni fin. Le trait qui relie par le milieu les deux parties du D, c'est la croix, par laquelle l'humanité est unie à la divinité. On met donc cette figure au commencement de la préface, parce que, par le mystère de l'union et de la passion du Seigneur, les hommes font la paix avec les anges, et l'humanité s'associe à la divinité pour préconiser le Sauveur.

II. Dans toutes les préfaces les hommes et les anges se réunissent pour chanter tous ensemble les louanges de leur Roi, et c'est pourquoi on chante les préfaces à haute et mélodieuse voix, parce qu'elles représentent les chants des anges. (a) Pour V.

Et la préface est chantée devant l'autel et par le prêtre seul, selon cette parole de l'Apocalypse, chap. XIV: « Ils chantaient <«< comme un cantique nouveau devant le trône...., et nul ne << pouvait chanter ce cantique que ces cent quarante-quatre << mille qui ont été rachetés de la terre. >>

III. On appelle cette prière préface, parce qu'elle précède le sacrifice principal. C'est en quelque sorte un préambule, c'està-dire une préparation au saint ministère. C'est le préambule de toutes les prières qui commencent à Te igitur, et qui vont jusqu'à l'Agnus Dei. Dans la préface, le prêtre rend d'avance (præloquitur) grâces et honneur à Dieu, afin de pouvoir mieux parvenir à consacrer le corps du Christ. La préface s'appelle aussi préparation, parce qu'elle prépare les ames des fidèles au respect de la consécration qui va avoir lieu.

IV. On la nomme aussi l'hymne angélique, parce qu'elle est remplie des louanges des anges. Cependant le sacrifice s'appelle oblation dans la secrète (secretella); mais à partir du Dominus vobiscum, que l'on dit immédiatement après la secrète, jusqu'au Sanctus, le sacrifice reçoit le nom d'hymne. C'est avec raison que dans le dernier chapitre on a dit qu'à la fin de la secrète on prononçait à haute voix ces mots : Per omnia secula seculorum, qui terminent cette oraison, et qui commencent la préface; car le prêtre fait entendre par là que le Christ est la pierre angulaire qui de deux peuples n'en a fait qu'un en Judée, en unissant les Juifs et les Gentils, afin qu'il n'y ait qu'une seule bergerie et qu'un seul pasteur. Donc le prêtre, qui va dire une chose très-digne d'attention, salue le peuple par ces mots : « Le Seigneur soit avec vous,» par lesquels il nous souhaite d'être tels, que le Seigneur daigne habiter avec nous et célébrer avec nous ce repas dans lequel une femme apporta un vase d'albâtre plein d'une huile de nard, qu'elle répandit sur la tête du Seigneur pendant qu'il était à table. Le peuple répondra: « Et avec ton esprit ; » et c'est ainsi que le prêtre et le peuple prieront mutuellement l'un pour l'autre.

V. Car dans l'Ancien-Testament tous les prêtres priaient pendant la consommation du sacrifice: Jonathas commençait, et les autres répondaient. Ensuite le prêtre, pour exciter le peuple à la prière, ajoute : «Elevez vos cœurs,» vers le ciel et non vers la terre. Et il élève ses mains pour les raisons que nous avons dites à la fin du chapitre de l'Oraison ou de la Collecte. Le chœur répondra : « Nous les avons vers le Seigneur, »> c'est-à-dire nous devons les avoir; d'où vient qu'on trouve ainsi ces mots dans un canon de Cyprien (De consec., dist. I, Quando papa). C'est pourquoi le prêtre, en disant la préface avant l'oraison du canon, prépare l'ame de ses frères par ces mots : «< Elevez vos cœurs,» afin que, quand le peuple lui répondra : « Nous les avons vers le Seigneur,» il se tienne pour averti qu'il ne doit penser à rien autre qu'au Seigneur. Le chœur ajoute encore : « Nous les avons vers le Seigneur, » pour que l'Eglise, à l'exemple de la femme au parfum, élève son cœur au Verbe divin et oigne de l'huile de la foi catholique la tête du Christ, égal à Dieu le Père, qu'elle atteindra par la foi, et dont le prêtre poursuit avec raison les louanges en disant :

«

VI. << Rendons grâces au Seigneur notre Dieu, » parce que nous devons le remercier de tous les bienfaits qu'il nous a accordés. Le chœur répondra : « Nous le devons, et il est juste, » parce que nous devons rendre grâces à Dieu tout-puissant. Le prêtre dit ensuite: «Par le Christ notre Seigneur, » ce qu'il faut compléter ainsi : « Confiants et croyants que par le Christ les Anges louent sa majesté, les Dominations l'adorent, les Puissances tremblent en sa présance. » L'Eglise conclut admirablement les termes de cette sainte confession, lorsqu'elle chante avec les anges et les hommes, et de tout le dévoûment de son cœur, l'hymne : « Saint, saint, saint est le Dieu des armées, les cieux et la terre sont remplis de ta gloire, etc., »> dont on parlera plus bas.

VII. On peut aussi rapporter l'office de la préface à ce que

« PoprzedniaDalej »