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dans la préface de la cinquième partie, où l'on parle des antiennes.

II. Notker, abbé de Saint-Gall, en Allemagne, fut le premier qui composa des séquences pour remplacer les neumes dont on faisait suivre l'Allelu-ia, et le pape Nicolas permit de les chanter à la messe. Hermann Contract, allemand, inventeur de l'astrolabe, composa les séquences suivantes : Rex omnipotens et sancti Spiritus, etc., et Ave Maria gratia, et l'antienne Alma Redemptoris mater, et Simon Bar-Jona.

III. Pierre, évêque de Compostelle, fit cette antienne : Salve, regina misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve: ad te clamamus. Un roi de France, nommé Robert, composa la séquence suivante: Veni, sancte Spiritus, et l'hymne Chorus novæ Hierusalem. Anciennement, on avait coutume de toujours chanter l'Allelu-ia avec un neume; mais le pape Nicolas ordonna qu'à la place du neume, aux principales fêtes, on chanterait des séquences. Quand donc on ne dit pas l'Allelu-ia, il ne convient pas de chanter la séquence, qui tient lieu du neume, lequel signifie que la joie et les délices de l'éternelle vie ne peuvent s'exprimer par aucune parole; et voilà pourquoi on se sert du neume, qu'on peut appeler un son de voix vague, indéterminé et n'ayant aucun sens. De là vient aussi que quelques antiques séquences renferment habituellement des mots nouveaux, inconnus et hors d'usage, tant parce que les joies du ciel sont cachées et inconnues aux mortels, que parce que nous ignorons la manière dont on loue Dieu dans l'éternelle patrie, et tant parce que le cri du cœur n'est pas bien connu dans la vie d'à présent, que parce que tout ce qui est nouveau a le prestige de la beauté (b), selon une expression de la préface du Digeste. Mais aujourd'hui on dit les séquences

(b) Omnia nova sunt pulchritudine decorata; c'est notre proverbe : « Tout ce qui est nouveau est beau. » C'est bien le cas de dire:

On ne s'attendait guère

A voir le Digeste en cette affaire.

d'une voix bien articulée, pour marquer que dans cette grande solennité de la vie éternelle le chant de gloire sera tout-à-fait su. Les séquences sont la figure mystique des louanges de la vie éternelle, selon cette parole : « Heureux ceux qui demeu<< rent dans ta maison, Seigneur; ils te loueront dans les siè«cles des siècles. » Les séquences, en effet, ont des termes d'où coule la louange, et leur chant est doux et suave, parce que dans la vie éternelle toutes choses porteront avec elles leur louange et auront une mélodie céleste, comme celle de l'orgue; une allégresse d'où s'épanche la douceur coulera en abondance dans cette vie sans fin, qui sera habitée par un peuple d'heureux. Et parce que les expressions de la langue humaine ne peuvent pas rendre entièrement l'harmonie des louanges de l'éternité, dans certaines églises on soupire (pneumatizant) à un point de vue mystique l'air des séquences, sans en prononcer les paroles, ou au moins quelques-unes de leurs strophes. Car on n'aura pas besoin de la parole dans la vie éternelle, où le livre de vie s'ouvrira devant tous, et où tous les cœurs pourront y lire l'un après l'autre ; là aussi la parole sera inutile pour se justifier contre le témoin accusateur et le Juge des juges (X, q. 11, Eorum). Et remarque que, selon [ saint ] Isidore, la prose est le produit d'une règle que la loi du mètre résout; son nom de prose lui vient de son étendue (profusa); le terme de séquence vient de ce qu'elle suit (sequitur) le neume de la joie. On applique aussi ce terme à l'évangile, en disant : Sequentia evangelii, « Suite de l'évangile ; » mais, dans ce cas, sequentia est employé au singulier.

CHAPITRE XXIII.

DU CHANGEMENT DE PLACE DU PRÈTRE.

I. Le prêtre se tiendra assis au côté droit de l'autel et sans parler, jusqu'à ce que l'épître soit lue et pendant que le chœur chante le graduel : c'est pour faire entendre que lorsque Jean prêchait, le Christ, en quelque sorte, se taisait, parce qu'il ne prêchait pas encore ouvertement. Mais le prêtre se lève quand il va dire l'évangile, parce que, comme l'Evangéliste nous l'apprend, lorsque Jean eut été mis en prison par Hérode, Jésus vint en Galilée pour prêcher la bonne nouvelle du royaume de Dieu (evangelium regni Dei). Et comme il n'est permis qu'au vainqueur de s'asseoir, quand le prêtre s'asseoit il représente à juste titre la victoire du Christ, qui, après avoir jeûné, vainquit le diable, qui, après l'avoir vainement tenté, le laissa, et en même temps les anges s'approchèrent de lui et ils le servaient. Donc, après le chant de la séquence le prêtre se lève et vient au côté gauche de l'autel, où il lit l'évangile, pour marquer que le Christ n'est pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, comme il l'a dit lui-même dans l'Evangile : « Ce << ne sont pas ceux qui se portent bien, mais les malades qui << ont besoin de médecin » (II, quæst. 1, Multi). Or, le côté droit marque les justes, et le côté gauche les pécheurs, et c'est pourquoi au jugement le Seigneur mettra les brebis à droite et les boucs à gauche, comme on l'a dit au chapitre de l'Oraison ou Collecte.

II. Il en est cependant qui ont dit qu'au commencement de la messe le prêtre allait à droite de l'autel, lorsqu'il lit l'évangile il va à gauche, et que vers la fin il retourne encore à droite, parce que le culte de Dieu fut d'abord le partage du peuple

juif, qui alors était à droite; ensuite les Juifs, ayant perdu la foi et méprisant la parole de Dieu, dont ils étaient indignes, le culte de Dieu passa aux Gentils, chez qui les apôtres portèrent leurs pas, et alors les Juifs furent à gauche, et, vers la fin du monde, ce culte retournera aux Juifs, prêchés par Enoch et Elie, qui réuniront les cœurs des pères avec leurs enfants, parce qu'en ces jours-là Juda sera sauvé et les restes d'Israël aussi, car le Christ, qui avait d'abord dit : « N'allez pas au milieu des <«< Gentils,» fit ensuite cette recommandation à ses apôtres : << Allez par tout l'univers. » Donc, parce que la parole de Dieu a été portée à ceux qui étaient placés à gauche, pendant que la rosée mouilla toute la terre, à l'exception de la toison de Gédéon, qui resta sèche, c'est avec raison qu'on lit l'évangile à gauche de l'autel, comme on le dira dans le chapitre suivant. Sur quoi l'on a fait ces vers :

<< Voici pour quelle raison le prêtre qui célèbre le saint sacrifice, au commencement et à la fin se tient à droite de l'autel, et au milieu de la messe passe à gauche :

« Le côté droit figure les Juifs; le côté gauche les Gentils. <«< Notre foi a commencé par eux, elle nous a été ensuite apportée.

<«< Elle leur sera rapportée un jour, et alors tous les hommes auront une seule et même foi. >>

Et, comme le prêtre qui lit l'évangile représente la personne du Christ, qui n'a pas prêché aux Gentils, mais aux Juifs, selon ce qu'il dit lui-même dans l'Evangile : « Je n'ai été envoyé que << pour ramener les brebis d'entre Israël qui se sont égarées,» que celui qui entend ces paroles en pèse prudemment le sens parfait. On a parlé de cela au chapitre qui a pour titre : Comment l'Evêque ou le Prêtre et ses Ministres doivent se tenir devant l'autel. A quelque partie de l'autel où le célébrant se transporte, ses assistants doivent le suivre par derrière, comme on l'a dit dans le chapitre précité.

TOME II.

CHAPITRE XXIV.

DE L'ÉVANGILE.

I. Dans un des derniers chapitres, un peu ci-devant, on a dit comment le prêtre, lorsqu'il ne célèbre pas une messe solennelle, lit lui-même l'évangile. Mais quand l'évêque ou le prêtre célèbre le saint sacrifice en entier, dans toute sa pompe et entouré de ses assistants, alors, dans certaines églises, comme à Rome, le diacre, après avoir baisé la main droite du pontife, prend sur l'autel le livre des évangiles, le passe ensuite au sous-diacre pour qu'il le porte, demande ensuite à l'évêque ou au prêtre sa bénédiction et la reçoit. Cependant, dans les autres églises le diacre demande d'abord la bénédiction avant que de prendre le livre sur l'autel. Après avoir reçu la bénédiction, le diacre va au pupitre placé à droite du chœur ; il est précédé du sous-diacre portant l'évangile, devant lequel on porte l'encensoir avec l'encens, que devancent les céroféraires avec leurs cierges allumés. Dans certaines églises, on porte en tête de la marche l'étendard de la croix, et c'est dans cet ordre que le diacre monte au pupitre et commence l'évangile, après la lecture duquel tous retournent ensemble devant l'évêque ou le prêtre. Nous examinerons l'une après l'autre toutes ces particularités dans la suite de ce chapitre. Il est à remarquer qu'en certaines églises, aux principales festivités, lorsque le diacre veut aller lire l'évangile, il commence l'antienne qu'on dit à nocturne pour le psaume Benedictus, et que pendant qu'il se rend au pupitre le choeur chante et finit cette antienne, pour marquer la charité; et on la dit sans neume, pour montrer que Dieu ne nous a recommandé que d'avoir la simple charité. Mais ce symbole est changé à l'heure qu'il est;

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